[Flashback] Breaking the habit [Rosamund/Irina]

Rosamund discutait avec Cornelius, son mentor ici, de prochaines festivités à venir au sein de leur communauté. Même s’il connaissait chaque tradition sur le bout des doigts, l’adolescent n’en demeurait pas moins dans sa première année en tant que Frère et il voulait faire les choses correctement. Pourtant, leur conversation fut coupée par l’arrivée d’un cheval et son cavalier. Intrigué, Rosamund vit le Frère se rendre aux côtés de l’inconnue. Même sans avoir peur du sang ou des plaies, l’arrivée d’une blessée dans leur enceinte restait une surprise et un choc.

À la demande de Cornelius, Rosamund approchait et… et il se rebiffait un peu en entendant qu’on le comparait à un enfant. Disons qu’il fronçait les sourcils, se mordait la lèvre et inspirait à fond, comme le lui appris maman, pour ne rien dire qui puisse dépasser sa pensée. Un homme de foi ne devait pas se montrer rude envers les autres. Ce serait aller contre la promesse de rester bon envers les autres.

— Depuis qu’ils sont assez malins et sages pour voir que le seul endroit où l’Humanité existe encore dans ce qu’il y a de plus beau chez elle se trouve dans ces communautés et entre de tels murs. répondit-il donc avec un léger sourire. Pas moqueur, ni mesquin. Cet enfant vu qu’il a été nommé ainsi, ne semble dégager que de la bonté. Il a décidé que là où le monde se déchire, où des voisins et frères se trahissent, il veut apporter le remède.

Même s’il ignorait qu’en cet instant, le bon Cornelius sera un jour l’instrument de sa capture et de la mort de sa mère. Il apprendra, bien à ses dépends, que les personnes les plus pieuses sont parfois les plus intolérantes aussi. Enfin ça… ça appartenait à l’avenir et jusqu’à preuve du contraire, il n’était pas devin.

— Venez Miss… ?

Cornelius le fixa comme si une seconde tête venait de lui pousser, avant de lui souffler à l’oreille – non sans urgence dans la voix – qu’il se trouvait en présence de la princesse Lantsov. Ha. Voilà pourquoi elle lui semblait familière ! Il étudia sans doute la généalogie de la famille royale pendant ses leçons. Mais ne retint de toute évidence pas son visage pour le garder associé à un nom. Quand ils furent à l’infirmerie, Rosamund lançait avec l’engouement de la jeunesse :

— Retirez votre tunique, Ma Dame. Je suis formé pour devenir soigneur, vous êtes entre de bonnes mains.

Et il allait derrière un paravent pour lui laisser un peu de pudeur. Aussi pour stériliser ce qui sera nécessaire pour soigner et, éventuellement, recoudre la princesse.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? Pour qu’on vous trouve dans cet état ?

Puis bon… il était un peu nerveux quand même ! S’il prétendait être très à l’aise avec l’idée de jouer les infirmiers, Rosamund n’avait jamais vraiment eut de patient à traiter en solo. Seulement, avec les préparatifs… et depuis qu’il mit accidentellement du sel dans les gâteaux, et qu’il piqua l’échelle d’un frère perché sur un muret, pour la donner à un autre – il ne l’avait pas vu – on ne le laissait pas aider. Dans la lune, qu’il serait apparemment ! A bien y penser… lui confier une princesse blessée semblait une idée bien pourrie.