[Intrigue 6] Situation n°2 - Henry, Kaylee, Aiden, Hlin

Je ne savais pas comment je m’étais retrouvée ici. Enfin. Si. Mais je ne comprenais pas vraiment.
J’avais pris un bateau à Os Kervo, pensant m’éloigner du carnage de la guerre. Chose réussie en somme. Ce que je n’avais pas prévu, c’était de changer de pays !
Grâce à Djel, j’avais réussi à passer la douane locale et je m’étais cachée dans un calèche. Là encore, ma chance fut qu’elle fit route avant même que je puisse en sortir et en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire, j’étais à la capitale shu.

Après avoir couru pour échapper au marchand qui s’était rendu compte qu’il avait également fait office de transporteur, je me baladais tranquillement dans les rues et ruelles de la ville. Les couleurs étaient incroyables et bien que je ne savais pas quelle fête était à l’honneur, un large sourire était collé à mon visage. Les gens débordaient de joie, et après de tels événements, ça ne pouvait faire que du bien.

Un marchand ambulant m’interpella. J’essayais de communiquer avec lui, mais déjà que mon ravkan était précaire, mon shu était inexistant. Je réussis à comprendre que la boisson était offerte, alors je l’attrapais, inclinant la tête légèrement en signe de remerciement. Mon nez huma la délicieuse odeur avant de souffler sur le breuvage pour le refroidir. Je bus quelques gorgées, appréciant le thé - et remerciant le marchand, en fjerdan, même s’il ne me comprenait pas.

Déjà mon regard fut attiré par un homme avec son alpaga (@Henry Dolstoï). Mais je restais sur place, ma tasse de thé entre les mains.

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Résumé
Hlin se retrouve bon gré mal gré à Ahmrat Jen. Un marchand lui offre une tasse de thé, qu'elle accepte et boit. Son regard croise celui de Louise, l'alpaga d'@Henry Dolstoï, mais elle reste à l'écart.

Si on avait dit à Hen qu'il se rendrait, en quelques semaines, dans les trois endroit qu'il avait juré de ne jamais fréquenté, il aurait un peu ri. Maintenant il ne riait plus du tout. Après l'aventure à Fjerda où Hen s'était rendu pour une livraison et avait perdu son coeur au passage et une autre dans les colonies du sud où il avait atterri sans vraiment savoir comment et en était ressorti in extremis, le voilà à Shu Han. Shu Han?! Les sankt avaient donc décidé de le conduire ici sans lui laisser de répit? C'était si proche et si loin à la fois de sa terre natale. Il avait dû se tromper de bateau, encore, et le regard que lui lançait fréquemment Louise depuis leur arrivée n'était pas sans éloquence. Mais Shu Han...Shu Han était une nation de toute beauté. Henry n'avait jamais vu autant de couleurs, n'avait jamais senti d'odeurs aussi exotiques et les soies! Les soies étaient magnifiques et le durast s'était empressé de visiter un marchand de textile pour analyser, emmagasiner les textures, les sensations, le poids des soies afin de, peut-être, pouvoir les reproduire. Et maintenant il se trouvait au milieu de la rue, à accepter une tasse de thé qu'on lui tendait, sans vraiment rien comprendre au reste. Quand l'accent glacé du fjerdan s'éleva non loin, la tête d'Henry ne fit qu'un tour et, avant même de le faire consciemment, il s'approchait de la jeune blonde qui buvait, elle aussi, du thé.

-Excusez-moi, vous êtes fjerdane? Vous comprenez ce qu'ils racontent? J'avoue ne pas parler le Shu... Je suis Henry, et voici Louise.

Et Henry but une gorgée du thé.

Résumé:

Plus nerveuse que prévu, je lance un nouveau regard circulaire autour de moi. Il y a trop de monde dans ces rues, trop de bruits et trop de choses dans cette capitale que je ne connais pas. Je connais assez peu Shu Han. Et encore moins ses terres. Seuls ses ports ont mes faveurs, comme ceux de bien d’autres nations.

M’éloigner autant de la Vraie Mer me met sur les nerfs. J’ai l’impression d’être cernée de toute part par mille et un dangers lorsqu’il n’y a que de la terre pour m’entourer. Mais mon humeur serait sans doute moins délétère si je n’étais pas ici pour botter le cul du marchant qui a cru pouvoir arnaquer les Sharks. Enfin. Pas « botter le cul ». Demander réparation, comme dit Madden.

Tu parles.

La commande de bois que nous avons passé pour les besoins du navire n’a pas été honorée. L’acompte, par contre, il a bien été empoché. Et moi, je me retrouve en Durast sans matériel pour travailler. C’est tout ce que je vois. Ce commerçant va se prendre mes quatre phalanges dans le nez et mon talon dans les bijoux de famille. Ça lui fera probablement recracher les kruges qu’il nous doit.

Je ralentis mon avancée lorsque mon regard tombe sur la surprenante silhouette d’un... d’un quoi déjà ?

— Par tous les Sankts. Ça faisait des années que je n’avais pas vu de lama...

Mais qu’est-ce que cette bestiole fiche ici ?

Et pour rajouter un peu de burlesque à la situation, un marchand ambulant habillé de son plus beau sourire se plante sous mon nez pour me tendre un récipient. Je plisse les yeux, me penche en avant pour mieux humer les arômes qui s’en dégagent... et fronce le nez.

— Du thé ? Bwah... Sans façon, l’ami. Tu n’aurais pas quelque chose de plus fort dans ta roulotte, par hasard ?

Je tends le cou pour regarder s’il n’y a pas une bouteille d’alcool Shu sur son étalage.

Résumé:

Dire que mon regard s’est illuminé lorsqu’il me parla en fjerdan était un euphémisme. Je fus ravie de pouvoir discuter avec quelqu’un dans ma langue maternelle, surtout si loin de mon pays, mais je fus bien vite rattraper par mon côté prude. Cet homme était quand même sacrément beau et sa voix très charmante.

« Vous êtes fjerdan vous aussi ? Je ne pensais pas croiser quelqu’un qui parle comme moi si loin… Enchantée, je m’appelle Hlin. »

J’osais un hochement de tête vers l’animal, un large sourire aux lèvres et le rouge aux joues. Je bus une gorgée de thé et petit à petit, je me sentis bizarre. Un autre homme nous rejoignit et par réflexe, je fis un pas en arrière, sur mes gardes - bien qu’il semblait connaître le jeune homme en face de moi.

« Henry… »

La tête me tournait et avant que je puisse articuler d’autres mots, le noir m’entoura.

Je n’eus pas conscience de papillonner des yeux. J’eus la sensation de saisir une poignée et d’entrer quelque part. C’était vraiment bizarre. Je n’eus même pas conscience de me redresser, ayant pour dernier souvenir d’être tombée par terre.
L’endroit était féerique, mais inquiétant malgré tout. Je marchais tout droit, ignorant le piédestal, mais je revins immédiatement au même endroit. J’aperçus alors Henry, qui semblait autant perdu que moi, ainsi que l’étranger qui nous avait rejoints.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? »

J’étais très peu rassurée, ne comprenant vraiment pas ce qu’il m’arrivait, d’autant que nous n’étions plus que trois. Il semblerait que nous ne soyons plus en ville, mais pas vraiment là non plus - l’endroit était beaucoup trop mystérieux. Mes yeux furent attirés par le piédestal, mais je ne savais pas ce qui était écrit dessus.

« Savez-vous lire le shu ? »

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Résumé
Hlin bégaye un peu auprès d'@Henry Dolstoï, sa timidité face aux hommes reprenant bien vite le dessus. Elle est sur ses gardes lorsqu'@Aiden Morskoyev se rapproche et tombe finalement inconsciente après avoir bu le thé.
Lorsqu'elle se réveille, elle essaie de sortir, mais en vain. Elle demande si quelqu'un sait lire le shu, ne sachant pas ce qu'il y a de noter sur le piéestal.

Résumé:

L’ami du capitaine tête de poulpe en chef ? Mais qu’est-ce qu’il barag... Aaah, oui. D’accord. Le poulpe, le kraken, tout ça. Aiden n’a jamais porté Alaric dans son cœur.

— Aiden, qu’est-ce que tu fais ! On n’a pas le temps... !

Mais c’est peine perdue et je perds mon compagnon alors qu’il rejoint l’homme avec l'alpagua et la femme qui l’accompagne. Je suis obligée de jouer des coudes pour le rejoindre. On n’est pas venu ici pour faire la causette, merde !

Mais lorsque j’arrive, ils tombent comme des mouches. La gamine aux cheveux clairs pour commencer. L’ami d’Alaric ensuite. Et Aiden. Mon sang se glace d’effroi lorsque je vois mon plus fidèle allié s’écrouler sur le pavé.

— AIDEN !

Mon cri fait écho à bien d’autres. Quand je relève la tête, la moitié de la rue est inconsciente. Un geste me suffit à constater le plus important ; le Shark respire encore. Je fais volte-face, mon épée au poing, et cherche avec rage le marchand de thé... qui a disparu.

— Où est passé ce fils de...

Je suis interrompue par une théière qui frôle ma tempe. De nouveaux cris éclatent de part et d’autre. Une dispute Shu se forme tout autour. L’envie de faire appel à ma petite-science pour assommer tous ces connards me chatouille vraiment le bout des doigts. Fais pas ça, Kay, t’as déjà assez d’emmerdes...

Pestant, je lève un bras à temps pour esquiver une tasse en porcelaine et contrer l’attaque sournoise d’un biscuit sec. Mon épée retrouve son fourreau. J’entreprends alors de tirer Aiden loin de ce no man’s land.

— P’tain, tu pèses une tonne ! je lâche en soufflant comme un bœuf. T’avales quoi pour les entretenir, tes muscles ? Du plomb ?!

Je m’arrête lorsqu’il est hors de portée des tirs. Mes doigts palpent son visage. Une réelle inquiétude me noue la gorge.

— Hey, tu m’entends... ?

Pas de réponse. L’idée de lui coller la gifle du siècle me traverse un instant. A la place, je retourne auprès des deux autres pour les tirer en sécurité. Si la fille ne me pose aucun problème, pour le garçon, en revanche... Son alpagua de compagnie n’est pas de cet avis. L’animal cesse soudain d’envoyer des coups de boule à tout va pour intercepter les missiles Shu, se plante au-dessus de son propriétaire, et me montre les dents comme le ferait un molosse enragé.

Surprise, je tombe en arrière sur les fesses et lève des mains innocentes.

— Ok, la vache poilue, tu veux que je te file un coup de main ou pas ?!




Résumé : Kaylee est la seule encore debout. Elle panique et veut d'abord tuer le marchand de thé, qui a disparu. A la place, elle s'inquiète et tire @Aiden Morskoyev en sécurité, puis @Hlin Strøm. Elle tente d'en faire de même avec @Henry Dolstoï, mais se retrouve en confrontation avec Louise.

J’étais vraiment perdue, mais il semblerait que je n’étais pas la seule… C’était plus pour me rassurer qu’autre chose, mais ça n’avait pas l’effet escompté. Je soufflais plusieurs fois pour me reprendre, ne voulant pas laisser la panique dicter mes faits et gestes - bien que je pouvais parler librement, outre @Henry Dolstoï même s’il disait qu’il parlait peu, l’autre homme (@Aiden Morskoyev) ne semblait pas comprendre. Et tant mieux ! Ça faisait un potentiel ennemi en moins.

J’observais silencieusement l’échange entre les deux hommes qui semblaient se connaître. Mon regard fut attiré par le piédestal et mes yeux s’agrandirent lorsque les lettres se mirent à bouger toutes seules. Peut-être même que je lâchais une onomatopée de surprise sans m’en rendre compte. Néanmoins, je pus enfin lire l’inscription, réfléchissant presque à haute voix en relisant les mots qui s’alignaient.

« Je peux voler, mais je n’ai pas d’ailes. Je peux pousser, mais je n’ai pas de bras. »

Mes yeux se froncèrent de concentration. Je repensais alors au soufflement de l’autre homme (@Aiden Morskoyev). J’étais trop loin, mais à tout moment, si son haleine n’était pas fraîche, ça pouvait repousser !

« Le souffle ? »

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Résumé
Hlin prend sur elle et observe @Henry Dolstoï et @Aiden Morskoyev avant de se pencher sur l'énigme qu'elle peut enfin lire. @Aiden Morskoyev prend une balle perdue, car ce n'est pas la bonne réponse.

Oh. Oh. Aiden. C'était vraiment beau, comme prénom. Il avait, contrairement à celui de Hen, des consonnances modernes apréciables. Il offrit un sourire doux à l'homme.

-C'est très beau, Aiden. Je suis Hen.

Il le laissa se diriger vers la pierre et en faire le tour comme un animal qui flaire quelque chose à marquer comme sien puis il se mit à souffler dessus leur compagne s'approcha de la pierre pour y lire quelque chose à voix haute. Henry pouvait remarquer le changement des motifs, mais ces dessins, bien que différents, ne faisaient vraiment aucun sens à ses yeux. Mais c'était beau, ce que cela disait. De la poésie comme Hen aimait parfois en écouter. C'était une énigme. Pas son fort non plus. Il était un peu inquiet d'avoir laissé Louise seul même si, il le savait, l'alpaga saurait se débrouiller sans lui, le temps de sortir de cette immense foret. Il regarda les alentours, vit une jolie fleur bleue à laquelle il allait faire, pour sûr,  la conversation, non sans se tourner vers le pirate et a jeune femme avant.

-Hlin a dit que la réponse était le souffle. Qu'en dites vous? Pouvez-vous lire l'énigme? Pouvez vous parler autre chose que Ravkan ou dois-je faire la traduction? Ce n'est pas un problème pour moi.

- Dame Hlin, vous êtes très vive d'esprit. C'est très beau, n'est-ce pas? La foret. Et cette poésie sur ce piedestal.

Il lui offrit un sourire rassurant. Pendant ce temps là, Louise quittait son corps inconscient, menaçant de son regard la jeune femme d'un coup de tête bien senti pour tout mouvement incongru contre son pauvre corps endormi.

Résumé:

Loin de me douter de ce qui se passe dans l’inconscient des trois endormis, je soutiens avec véhémence le regard de l’alpaga. Bordel, je suis vraiment en train de négocier avec un animal ?! Il n’a pas l’air commode. Je reste aux aguets, ma petite-science crépitant au bout de mes doigts. Mais contre toute attente, il s’écarte. Le mouvement de tête appuyé me fait clairement comprendre qu’il m’a à l’œil et que je n’ai pas intérêt à la lui faire à l’envers.

— Sans déconner... ?!

Cette créature est effrayante ! Me relevant, au risque de me prendre l’un des nombreux objets volants, je me précipite auprès de l’homme assoupi. Je ne comprends toujours rien aux cris des Shus en colère. Mes bras passent sous les épaules du dompteur d’alpaga, et je le tire vers les deux autres.

— Bon... On fait quoi maintenant... ?

Légèrement essoufflée, je lance un regard à l’animal. L’espace d’une seconde, j’envisage même qu’il puisse me souffler une idée.

Je reviens auprès d’Aiden et laisse, sans le réaliser, mes doigts caresser doucement son visage.

— Aiden... ?

Mais rien n’y fait, il ne réagit pas. L’inquiétude me submerge de nouveau. Mes sourcils se froncent. Mes caresses s’envolent, et l’instant d’après, je lui retourne bel et bien la gifle du siècle.

— Réveille-toi, merde... !

Ce thé... Et si c’était du poison ? Cette perspective libère une peur liquide dans mes veines.



Résumé : Kaylee tire @Henry Dolstoï à l'abri, puis tente de réveiller @Aiden Morskoyev en lui retournant une mandale, en vain.