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(#) Sujet: Le bonheur donne des ailes [Damian/Stan] Jeu 9 Nov - 16:54
Les pensées tournées vers un zemeni aussi rayonnant que le soleil, j’avais trouvé que le temps s’étirait différemment. Je me surprenais à pousser des soupirs languissants sous l’attente, mais en même temps, les choses me paraissaient moins moroses depuis que je l’avais revu. Ma hanche se portait mieux, mon moral également. Je ne savais pas quand j’aurais la chance de le revoir, nous ne nous étions rien promis, et pourtant, j’attendais avec impatience le moment de recroiser ses yeux et d’échanger un sourire.
Je sortais davantage de mon domaine, quittant l’exploitation le temps d’une journée afin de pouvoir me rendre à Halmhend où j’espérais croiser ses yeux de miel. Mais force était de constater que je ne croisais que mes clients et mes connaissances qui s’étonnaient de me voir plus souvent. Je justifiais le besoin de prendre l’air et de voir du monde. On me plaignait en me disant que ma femme n’était toujours pas rentrée. Elle avait le mauvais rôle et pour une fois je ne lui cherchais pas d’excuses, je n’en avais pas envie. Et si je devais faire preuve d’honnêteté envers moi-même, je reconnaissais que ça ne me dérangeait pas. Plus maintenant en tout cas. Il y a des choses auxquelles on s’habitue. Peut-être que si elle revenait, je serais incapable de vivre à nouveau avec elle.
Je marchais en direction de mon attelage, utilisant ma canne, quelque peu distrait, me rappelant avec vivacité la chute dans la neige qui s’était produit à cet endroit même lorsque j’avais recroisé Henry après notre malentendu, je me surpris à sourire. Parvenu à mes caisses d’alcool, j’accrochais ma canne à tête de loup sur le rebord de la remorque et je m’emparais d’une boite d’un poids moyen. Je la soulevais sans trop de mal et commençais à me mouvoir en direction de l’échoppe où je devais la livrer. L’employé qui m’aidait à décharger avait encore les mains occupées, je pouvais bien aider un peu.
En avançant je distinguais un duo que je ne pouvais pas du tout faire semblant de ne pas avoir vu. Mon médecin et son fidèle compagnon loup. J’espérais qu’il ne me verrait pas, non parce que je n’avais pas envie de le voir et de le saluer, mais parce qu’il me surprenait à faire exactement ce que je n’avais pas le droit. Porter des charges plus ou moins lourdes alors que ma hanche ne me le permettait pas. Il avait été catégorique. Plus je porte des charges lourdes, plus je risque d’avoir mal. Les médicaments à notre disposition n’étaient pas suffisamment efficaces pour soulager mes douleurs. J’eus le fugace souvenir de mains chaudes qui étalaient de l’huile sur ma peau, le soulagement qui avait gagné mes muscles endoloris avait été plus efficace que n’importe quels onguent procuré et appliqué par le médecin. Je me sentais presque coupable, comme si j’avais trahi Damian Lindermann.
Je déposais la caisse à l’entrée de l’échoppe pour que l’employé puisse la récupérer et je me tournais vers mon médecin pour le saluer d’un signe de tête.
« Bonjour Docteur ! Qu’est-ce qui vous amène par ici ? »
J’étais beaucoup trop enthousiaste dans mon salut, je me rendis compte. Je l’accueillais toujours poliment, il allait de soi, mais j’étais d’ordinaire plutôt morose vis à vis de ma vieille blessure et lorsqu’il venait me rendre visite, c’était souvent signe que ça n’allait pas du tout. Peut-être est-ce une occasion pour changer la donne.
I'm so blue Can you feel it too When the sky is on fire I know that I can run wild with you
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Damian Lindermann
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(#) Sujet: Re: Le bonheur donne des ailes [Damian/Stan] Sam 23 Mar - 23:34
Tu n'es pas de très bonne humeur aujourd'hui. Tu ne saurais pas vraiment contre un moment loin de tout, avec la neige à perte de vue et juste Kitoï à tes côtés. Parce que ton esprit divague un peu trop vers ce regard sombre et cette peau d'ébène. Tu as besoin de blancheur pure... Tu as besoin d'un retour aux sources. Mais voilà, tu es là, sur la place du marché de Halmhend, loin de la foret et du silence.
Si loin du Silence.
Il faut pourtant. Tu as des courses à faire pour tes baumes, pour tes médicaments... Pour toi aussi... Tu partagerais bien un poisson avec Kitoï ce midi. Et des légumes ? Pas pour Kitoï... Bien qu'il aime la courgette.
Enfin, il faut pas que tu t'attardes non plus. Tu n'es pas du genre à te balader le nez en l'air au milieu des gens. Tu te détends seulement quand tu es seul, sans personne autour de toi, tranquille. Tu te sens en sécurité dans la nature, étonnement. Tu en profites même, parfois, pour marcher sans ta béquille vivante et permanente.
La, dans le blanc immaculé, tu peux vaciller, tu peux tomber. Tu n'as pas peur, personne ne verra tes chutes et tes échecs, juste toi. Tu sais déjà que ça va te miner parce que tu sais qu'il n'y a plus rien à faire pour ton équilibre. Parce qu'à par revenir en arrière et retrouvé ton oreille interne... Eviter cette bombe et sauver ton escouade...
Non, définitivement.
Mais tu te sens incomplet et tu détestes te savoir faible sur un point, sur un point physique. Tu es médecin et tu n'es pas sain, c'est un comble ! Et ca te fout les nerfs. Tout ça à cause de ces putains de Grisha.
Ah, ça te hérisse rien que d'y penser. Et tu sais que tu ne dois pas craquer ici.
D'autant plus que ton regard se pose sur un visage bien connu... Bien que très différent de d'habitude. Tu ne le connais pas comme ça.
L'artisan d'alcool, quand tu le vois, il fait la tête, il est mal et ça le rend fermé. Et c'est normal. Tu es habitué à ça, ça fait même parti de ton travail.
Là, il est rayonnant.
Mais même s'il est rayonnant, il fait exactement le contraire que tu lui as prescrit. Tu le regardes et reste coït devant sa nonchalance.
-Que faites-vous ?
Oh, tu vois bien ce qu'il fait.
-Par Djel, ne vous ai-je pas dit de ne rien porter de lourd ?
Tu n'en reviens pas.
Et tu ne te rends même pas compte que tu n'as pas répondu à sa question.
Il est neutre, ton ton. Tu le grondes peut-être mais il n'y a aucune animosité. Tu ne lui parles pas non plus comme à un enfant.
Mais voir tes conseils aussi facilement oubliés te fait légèrement tiquer.