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Shadow&Bone
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 May we meet again [Stan ♥]

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Henry Dolstoï
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Message(#) Sujet: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyDim 15 Oct - 0:36

Cela faisait quatre jours, trois nuits et quelques heures qu’Henry avait quitté le domaine Volkov, de bon matin. Quatre jours qu’il avait trente-cinq ans. Quatre jours qu’il ne pouvait que ressasser encore et encore l’incident du baiser. Si incident était le bon mot. Mais non, définitivement, il ne l’était pas. Henry avait attendu, le dos tourné, incapable de regarder plus l’homme marié, avait bougé seulement lorsqu’il avait entendu la porte de l’écurie se fermer. S’était effondré dans la laine rassurante et chaude de Louise, en larmes. Il avait peu dormi, cette nuit-là. Peu dormi les suivantes car le sommeil réparateur, le sommeil du juste le fuyait comme la peste. Et la cruelle destinée n’en avait, semble-t-il, pas fini avec lui. Il était encore à Fjerda, pas assez loin de la demeure car le blizzard était resté et même son départ de la grande, dangereux, lui avait failli être impossible. Mais ils avaient réussi. Ils avaient disparu dans la tempête de neige et avaient marché le plus droit possible, devinant le chemin plus que le reconnaissant réellement. Ils avaient attéri au village le plus proche et Henry avait plié. Il avait accepté de louer une chambre sans Louise, avait besoin de cette solitude que le regard accusateur de l’alpaga ne pouvait pas lui apporter. Et le palefrenier était un adorable garçon ravkan qui s’était épris de l’animal presqu’autant que d’Henry. Louise était entre de bonnes mains.

Aujourd’hui, aujourd’hui le calme était revenu et pourtant Henry ne pouvait toujours pas quitter le village. Dans la taverne il avait trouvé un certain nombre de clients qui lui demandait à qui mieux mieux bas de laine et autres joyeusetés. Il avait, à l’allée, espéré une clientèle aussi soudaine et les lourds paniers d’osiers qui étaient restés dans l’auberge lors de son voyage jusqu’à la demeure Volkov contenaient assez de laine pour pouvoir tout réaliser. Mais la tâche était longue et si le zemeni pouvait se permettre de tricher quelques peu, il devait passer de longues heures, son crochet à la main, concentré sur ses ouvrages.

Louise aux écuries du village, Henry décida de livrer sa dernière création lui-même. IL avait tant besoin de marcher. De réfléchir. De se vider la tête. Il ne savait plus. L’homme sortit de l’auberge, se dirigea vers une maison non loin et effectua sa transaction sans mal. Le fjerdan était quelque peu difficile à parler et son accent sans nul doute a couper au couteau mais Henry se débrouillait. Pour le reste, il se mit à flâner dans les rues animées de la ville, les mains dans les poches, le regard ailleurs et l’âme mélancolique.

Comment était-ce réellement possible? Comment un être dont il n’avait pas conscience de l’existence pouvait-il avoir pris en quelques heures une place si importante dans son coeur? Celui-ci était meurtri, blessé, d’avoir appris que l’objet de ses affections ne serait jamais sien. Et son âme avait crié au scandal, à la révolte. Et si Henry n’avait rien dit. Et s’il avait balayé l’information comme une vulgaire bagatelle? Non. Il ne pouvait pas. Pour tout ce que pouvait représenter un mariage à ses yeux et dans son coeur, s’aurait été se trahir lui-même que de cautionner ce fait. Et puis… Stanislas ne le voulait pas lui. Stanislas n’avait jamais répondu à Henry qu’en lui posant une question simple…mais n’avait pas donné de réponse. Il voulait de ce baiser avait-il dit. Et s’il était seul comme madame Svetlana l’avait sous entendu, c’était tout à fait normal de chercher du réconfort. Henry n’était cependant pas à la hauteur. Il n’était pas un ange blond qui dansait dans les nuages. Il n’était que Henry. IL n’était pas une femme magnifique et captivante qui savait ce qu’elle voulait. Il n’était que Henry. IL n’était pas marié à Stanislas Volkov. Cela faisait de lui l’une des personnes les moins à la hauteur possible pour l’homme. Le durast soupira, repéra une jolie fleur qu’il caressa du bout des doigts, l’aidant à grandir, faisant attention qu’il n’y ait personne pour l’observer. Et puis il marcha et ses pensées vagabondèrent de nouveau vers cet homme qui, tout semblait le démontrer, avait raflé son coeur en un souffle de temps.

Il entendit son nom prononcé et, alors qu’il faisait volte face, Henry rentra dans quelqu’un et son monde vacilla. De nouveau. S’il devait expliquer comment il s’était retrouvé, complètement allongé dans la neige, Stanislas Volkov au dessus de lui, il aurait bien de mal à l’expliquer. Mais tel était le cas.

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Stanislas Volkov
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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyDim 15 Oct - 1:29

Cette nuit-là avait été une totale torture pour mon corps et pour mon esprit. Je me souvenais de ses mains sur moi, du bien-être qu’il m’avait apporté avec son massage, de cette sensation d’exister qu’il m’avait rendue. Et puis venaient toutes les pensées sombres, douloureuses. Mon inconscient me ramenait constamment l’image de cette peine immense qui s’affichait sur ses traits alors que j’avouais être marié. Que m’étais-je imaginé ? Qu’il m’aurait demandé si ça me posait vraiment problème d’être infidèle ? Et ensuite ? Aurions-nous cédé au plaisir de la chair sans penser aux conséquences ? Aurais-je souhaité tout cacher à Svetlana ? J’avais lu sa lettre par après. J’y avais trouvé les banalités habituelles et la mention de Henry avait été brève. Elle m’avait demandé de bien l’accueillir. Qu’avais-je fais ? Je l’avais mis si mal à l’aise qu’il avait choisit de quitter le domaine malgré le blizzard.

En revenant dans l’écurie où je l’avais laissé à son sort, j’avais constaté qu’il avait gentiment tout rangé avec de partir, je n’avais qu’à reprendre mon chariot. J’espérais qu’il avait mangé à sa faim, et qu’il avait pu dormir. Le temps extérieur n’était pas commode. Plus j’y songeais et plus je devenais inquiet de n’avoir aucune possibilités d’avoir de ses nouvelles. Je décidais alors de me rendre en ville, quelques jours plus tard. Je profitais de cette sortie pour me ravitailler et faire des livraisons, tendant l’oreille vers toutes les rumeurs de la ville. Aucune, fort heureusement, n’évoquait la découverte du corps d’un étranger. Cela me rassurait, à moitié, car je savais que parfois, les gens se faisaient enlever. Mais Henry ne pouvait pas passer inaperçu. Pas avec son alpaga. Quelqu’un l’aurait forcément évoqué !

Pour une raison que je ne m’expliquais pas, il me manquait. Sa présence chaleureuse, son sourire ensoleillé, ses paroles douces avec son accent chantant… mes souvenirs me renvoyaient à ma solitude plus brutalement que je ne la ressentais avant de le rencontrer. Depuis qu’il était parti, j’avais le sentiment qu’il avait emmené avec lui une part de moi. Cette part d’espérance qu’il avait éveillée. J’arpentais désormais les routes et les rues comme une âme en peine, le regard éteint, cherchant à revenir sur mes erreurs sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Je me sentais impuissant d’ordinaire, mais depuis ce soir-là, je ne pouvais décrire cette sensation qui me rongeait de l’intérieur et me soumettait à la honte. Cette sensation de ne pas mériter une once de bienveillance de qui que ce soit, si bien que j’osais à peine sourire à ma clientèle, ou peut-être que mon sourire sonnait faux. On me demanda à plusieurs reprises si j’étais malade, je secouais la tête négativement et quittait les lieux.

Mes pas crissaient dans la neige, ma canne m’évitait les glissades, j’avançais assez rapidement. Et puis je vis cette silhouette familière. Je ne l’avais vu que quelques heures, cet homme, et pourtant j’avais tout imprimé de lui. Mon âme avait gravé chaque détail de manière si spontanée que mon cœur se serrait fort et le souffle sembla me manquer à cette réalisation.

« Henry ? »

Ma voix fut emportée par le vent. Impossible que ça soit lui. Il n’était pas accompagné de Louise. Mais je devais vérifier. J’accélérais, mon bras tendu vers l’avant, pour lui tapoter l’épaule. Mais l’homme pila brutalement pour se retourner et je ne pus nous éviter ni la collision, ni la chute qui suivit. J’espérais juste avoir réussi à mettre mon bras sous sa tête à temps, pour qu’il ne se blesse pas contre le sol gelé.

Sous le choc de l’impact, j’avais fermé les yeux, lorsque je les rouvris, je partageais mon souffle avec Henry. Nos nez se touchaient presque. Ses prunelles m’observaient et je n’aurais su dire ce qu’il éprouvait à cet instant. J’étais heureux de le revoir vivant et c’était comme si le temps s’était arrêté. Là pour nous.

Ce furent les murmures des badauds qui me firent revenir à la réalité et je me relevais aussi rapidement que me le permettait ma hanche, grimaçant sous les accès de douleur, puis lui tendis la main, pour l’aider à se relever. Le regard inquiet je demandais.

« Je suis désolé. Est-ce que vous vous êtes fait mal ? »

Je redoutais qu’il refuse mon aide. Je tremblais à cette idée comme s’il s’agissait de la plus grande décision de ma vie, et j’étais incapable de dire pourquoi. Je voulais tant toucher cette main.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyLun 16 Oct - 19:51

Les yeux ouverts, le souffle coupé, Henry reprenait conscience rapidement de ce qui l’entourait alors que la sensation de chute quittait son corps. Ce visage…il avait rêvé incessamment de ce visage le peu d’heures de sommeil que son corps lui avait accordé. Et le voilà, perché au dessus de lui, toujours aussi parfait qu’il y avait quelque jours, peut-être un peu plus pâle mais c’était là la première fois qu’ils se rencontraient en pleine lumière. Ses poumons crièrent grâce et Henry inspira lentement, expira et put voir les volutes blanches de sa respiration chaleureuse s’échouer sur les lèvres fines de Stanislas Volkov. C’était de toute beauté, à dire vrai, comme si son âme tentait de s’échapper pour embrasser son amour perdu. Il n’y avait pas d’amour, il n’y avait rien qu’un homme marié par lequel il était irrémédiablement attiré qui se trouvait au dessus de lui, de tout son corps allongé sur le sien.

Il n’y avait pas d’amour. C’était une phrase toute faite que son cerveau fatigué essayait de faire croire à son coeur et son âme. C’était difficile. Mais s’il continuait de se le répéter en boucle, il pouvait se convaincre. Et puis, il ne s’était jamais épris tant d’une personne. Si cette personne n’appartenait pas à quelqu’un d’autre, si le destin n’avait pas fait en sorte que Stanislas et Svetlana… mais il l’avait fait. Et Henry n’était rien qu’un marchand ambulant pour monsieur Volkov. A juste titre.

Il n’y avait pas d’amour. Mais c’était difficile d’y croire alors qu’enfin l’homme ouvrait les yeux et qu’Henry sentait tout son être s’engouffrer à l’intérieur de ces iris glacés. Si chaleureuses. Pleines de promesses hors d’atteintes. Ces iris qui maintenaient le temps loin de leurs préoccupations. Il n’y avait qu’elles et cette âme si seule que Henry pouvait apercevoir au creux de celle-ci. Pas si seule, se rappela-t-il. Pas si seule.

La magie s’effaça aussi vite qu’elle s’était installée alors que déjà Stanislas se relevait et qu’Hen s’asseyait, se frottant l’arrière de la tête doucement. Il avait mal, aurait une belle bosse. Rien qui vaille la peine d’être relevé. Louise pouvait parfois le faire tomber plus fort que ça. Ses yeux se relevèrent alors que Stanislas s’adressait à lui, une main tendue dans une proposition d’aide. Son regard dériva vers la main, laissant les quelques secondes suspendues entre eux résonner si fort en lui qu’il décida d’y mettre fin. Il ne pouvait pas avoir de l’espoir. Il.N’y.Avait.Pas.D’amour. Il saisit tout de même la main avec douceur, une chaleur presque nostalgique l’emplissant immédiatement, et se releva. Il laissa sa main traîner un instant dans celle de l’homme, bien malgré lui, avant de la retirer et de faire un pas en arrière, tentant d’enlever la neige qui avait déjà pénétré ses vêtements.

-Bonjour monsieur Volkov. Pas de soucis. Vous ai-je fait mal d’une quelconque manière?

Un sourire doux jouait sur ses lèvres. Ce n’était pas de la faute de monsieur Volkov si son coeur d’artichaut s’éprenait du moindre client gentil… même si c’était faux et qu’il n’avait jamais ressenti ça pour personne, surtout pas aussi rapidement. Mais il avait le droit de se mentir, pas vrai?

-Je…j’espère ne pas vous avoir laissé trop de travail à mon départ.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyLun 16 Oct - 21:16

Lorsque je réalisais que Henry s’était cogné la tête et que mon bras n’avait servi à rien, vu son emplacement, je grimaçais d’inquiétude. Mais je ne pus garder notre position pour le moins indécente en pleine rue et je me relevais aussi rapidement que mon corps me le permettait. Mon être avait retrouvé avec joie le contact du sien, malgré la situation. Sa présence se glissait en moi comme des rayons de soleil d’une douceur extrême. J’avais le sentiment d’être plus heureux en cet instant, qu’une connexion spéciale s’établissait, que notre langage inaudible pour les autres, hurlait pour nos âmes. Et pourtant, je voyais dans son regard la même douleur que le soir de notre séparation. Éprouvait-il de la colère à mon égard ? Me détestait-il désormais ? Je tendis une main vers lui, spontanée. Je m’enquis de son état avec anxiété et lorsque sa main rejoignit la mienne, je soupirais de soulagement. Nos doigts restèrent liés plus longtemps qu’il n’aurait fallu, mais ça ne me dérangea pas. J’en étais plus heureux que je ne l’aurais dû. Je voulais les garder plus longtemps même. Mais je le laissais s’écarter de lui-même. Il épousseta ses vêtement, me demandant si j’avais eu mal. Non je n’avais pas eu mal, mais l’entendre m’appeler Monsieur Volkov mettait une distance telle entre nous que j’en souffrais malgré moi. Volkov n’était même pas mon nom. C’était comme s’il appelait quelqu’un d’autre.

« Je vais bien. Mais votre tête...vous vous êtes cogné...je suis désolé. Voulez-vous qu’on aille voir un médecin pour vérifier ? »

L’expression de Henry changea, son sourire fit manquer un battement à mon cœur. Je désespérais de le revoir. J’eus à mon tour la même expression douce, secouant la tête négativement.

« Vous m’avez facilité la vie. Je n’ai eu quasiment rien à faire. »

Rarement je n'avais eu invité aussi poli. Je marquais une pause, cherchait mes mots, tandis que le regard des passants se désintéressait de nous, puis finalement désignait l’espace vide à côté de Henry, je demandais.

« Comment va Louise ? Je pensais qu’il était impossible de le déloger de vos côtés. »

Je tentais une pointe d’humour. Mais en réalité, j’avais peur qu’il me dise qu’il lui était arrivé quelque chose. Je supposais que non, étant donné qu’il n’avait pas l’air aussi effondré que je l’imaginais être si jamais il arrivait une telle chose. Je voulais lui poser tant de questions. Lui demander pourquoi il était encore là, combien de temps prévoyait-il de rester, s’il souhaitait passer plus de temps avec moi. Je ne supportais pas l’idée que l’on reste sur cette mauvaise impression. Sur cette douleur et cette distance que j’avais ressenti, mais que j’étais certain qu’il avait ressenti aussi. Je voulais le voir sourire. Je voulais ressentir sa chaleur, encore. Était-je trop égoïste ?

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 16:07

Il n’y pouvait rien, ses yeux ne pouvaient s’empêcher de passer en revue le corps magnifique de l’homme qui lui faisait face. Son manteau foncé qui cachait une musculature fine effacée qu’il n’avait pas besoin de deviner car il l’avait vu à la lumière chaleureuse des torches. Il avait pu la toucher, la ressentir sous ses doigts attentifs. Ses cheveux étaient un peu décoiffés et Henry devait retenir sa main d’aller se mêler aux mèches éparses pour les remettre en place. C’était compliqué, mais pas impossible et Stanislas eut la gentillesse de faire diversion pour que son corps ne se batte plus contre son esprit. Il passa une main absente à l’arrière de son crâne avant de grimacer, sentant tout de suite les battements de son coeur résonner désagréablement dans ce qui deviendrait rapidement un hématome. Hen laissa son bras retomber avant d’hausser les épaules et d’offrir un sourire doux à Stanislas. C’était si gentil de sa part de s’inquiéter pour lui. Son coeur se repaissait de tant de bonté et son âme chantait encore les louanges de Stanislas alors que son esprit lui répétait en boucle que l’homme était marié et qu’il ne pouvait se permettre de ressentir de l’amour ou un quelconque attachement envers lui.

-Tout va bien, St…monsieur Volkov.

Etrangement, prononcer son nom ou presque rappela à Henry les quelques heures paisibles qu’il avait pu passer dans la grange de Stanislas. C’était une vraie torture pour lui d’utiliser son nom de famille alors il s’accorda le droit, en pensée, de louer son prénom, de se le répéter tendrement, comme on chérit un secret d’enfance, quelque chose de doux et de léger, de fragile aussi. Il demanda, tranquillement, légèrement inquiet, s’il n’avait pas trop dérangé l’homme dans ses habitudes, avec sa nuit dans la grange et la réponse qu’il lui fournit le fit rougir. Ou plutôt c’est cette légère secousse de la tête et ce sourire doux qui le firent réagir. Stanislas était beau, au creux de la nuit, mais dans la belle lumière éclatante d’un jour de neige, immaculée, il était d’une magnificence qui donnait envie au grisha d’écrire des milliers de sonnets en son honneur. Et Henry ne savait même pas écrire. Mais pour raconter la beauté de cet homme, il serait capable d’apprendre.

Les joues rosies, Henry ne le quittait tout de même pas des yeux. Il observa Stanislas alors qu’il parlait de Louis et, incapable de ne pas le faire, tourna la tête vers l’animal…qui n’était pas là. Il ouvrit la bouche pour répondre mais se fit bousculer par un habitant pressé. Henry s’excusa, comme d’accoutumée, même si ce n’était pas vraiment de sa faute, avant d’attraper le bras de Stanislas et de faire un pas, puis un autre.

-Marchons, voulez-vous? Comme ça je ne gênerai plus les travailleurs et badauds.

Il offrit de nouveau un sourire à Stan, proche, si proche de son corps que, désormais, leurs chaleurs se partageaient, se mélangeaient, et l’âme d’Henry s’apaisait immédiatement. Il n’y avait aucun moyen pour lui de nier l’effet physique que lui provoquait Stanislas Volkov. Et si le désir l’avait dévoré l’espace d’un instant perdu dans le passé, c’était maintenant une telle sérénité qui l’envahissait qu’Henry en était presque déboussolé. Comme la fois passée, il décida de mettre son questionnement en pause. Oui, Stanislas était marié. Oui, il allait finir blessé, probablement esseulé à la fin de cette rencontre. Etait-ce là une raison pour refuser ce moment de paix? Non, pas du tout.

Il fit quelques pas avant de lâcher le bras de l’autre homme, inspira, expira, regarda les jolies volutes blanches qui sortaient de sa bouche pour venir se mêler à l’air.

-J’avais besoin d’air. Louise est adorable mais il ne cessait de me regarder avec ces yeux chargés de jugement comme s’il savait depuis le début que ce que je faisais était mal. J’ai rencontré le palefrenier de l’écurie et je l’ai trouvé adorable et disponible. A l’écoute. Et Louise a été remarquablement docile avec lui, probablement parce qu’il en a vu d’autres et qu’il ne s’est pas laissé mener par la baguette. Toujours est-il qu’il a bien voulu s’en occuper le temps que durerait notre séjour. Louise en sécurité je suis plus à même de…réfléchir. Je… je suis vraiment confus pour ce qu’il s’est passé l’autre soir, je… Je ne voulais vraiment en aucun cas interférer dans votre mariage et si je l’avais su, jamais je n’aurai osé vous…vous…

Le souvenir de leur baiser émergea à la surface de ses souvenirs et rapidement Henry se retrouvait à avoir agréablement chaud. Et immensément mal. C’était comme si son coeur brisé ne pouvait être défait de ce souvenir pourtant vraiment tendre.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 16:14

Je ne retins que les prémices de mon prénom entre ses lèvres, puis la brûlure désagréable d’entendre à nouveau ce patronyme dont je ne voulais plus depuis longtemps.

« Stan, appelez-moi Stan s’il vous plaît. »

Je le suppliais du regard, c’était important pour moi. N’importe qui d’autre, je n’aurais pas relevé, à vrai dire, je m’en fichais éperdument, mais pour lui, je voulais être Stanislas, je voulais être moi. Pas juste le mari de Svetlana Volkova. Sa question, puis son sourire, provoquèrent un étonnant mélange de sensations au creux de mon ventre. Le soulagement et l’excitation mêlée. De nouveau, nous partagions une discussion silencieuse par le biais de nos regards, accrochés l’un à l’autre. Lorsque je posais la question à propos de son alpaga, je le vis regarder le vide, comme s’il était surpris. Je me sentis quelques peu inquiet lorsque le silence suivit, mais ce ne fut pas que Henry ne voulait pas répondre, c’est qu’un passant impatient le bouscula.

« Vous pourriez faire attention ! »

Lançais-je dans son dos, agacé. Il se retourna pour grommeler une excuse dénuée de toute sincérité et reprit son chemin sans un regard en arrière. Je fus surpris de sentir la chaleur du zemeni m’envahir et m'arracher aussi facilement à la colère qui m'avait soudain envahit face à ce comportement irrespectueux. Henry m’entraînait à l’écart, sa remarque me fit froncer le sourcils.

« Vous ne gênez pas, la route est à tout le monde, il pouvait simplement nous contourner... »

Je grommelais boudeusement, mais son bras enroulé autour du mien m’empêchait de réfléchir plus avant. Je me laissais guider, calant mon pas sur le sien. Tout mon esprit était tourné vers cette sensation agréable. J’avais l’impression de pouvoir repartir de zéro, j’étais étrangement heureux, là, si près. Mon sourire s’épanouissait timidement sur mes lèvres jusqu’à ce qu’il relâche son étreinte. J’eus à nouveau froid mais je n’essayais pas de le retenir, je n’en avais pas le droit, j’avais cette impression. Mon être entier était réceptif au sien, alors que sa voix s’élevait, je distinguais la forme de son souffle chaud confronter le froid, mais c’était ses lèvres que je regardais vraiment, et puis ses yeux.

Je hochais la tête alors qu’il m’expliquait son ressenti par rapport à Louise. J’avais envie de lui demander ce qu’il avait bien pu faire de mal, mais je ne voyais pas. Et puis je compris qu’il parlait de ce qui s’était passé entre nous. J’eus une expression désolée une nouvelle fois. Lorsqu’il commença à s’excuser à nouveau, je ne pus retenir un mouvement vers son bras. Je n’osais pas lui prendre la main, mais je vins doucement lui presser l’avant-bras.

« S’il vous plaît ne vous blâmez pas, je vous rappelle que nous étions deux pour ce baiser. »

Ma voix était ferme, mais douce. J’ajoutais plus bas, mais sans manquer de sincérité, plus par timidité.

« Et vous n’avez rien fait qui m’a déplu..alors, vraiment, ne rejetez pas la faute sur vous. »

Un sourire qui se voulait réconfortant vint fleurir mes lèvres, mon regard chercha la sien, je demandais.

« Me laisseriez-vous vous offrir une boisson chaude ? J’aimerais..vous racontez mon histoire. »

Je lâchais doucement son bras pour pouvoir désigner la minuscule devanture d’un salon de thé, il n’y avait pas endroit moins fréquenté que celui-là, mais il n’y accueillait que des gens calmes, discrets. Beaucoup de lecteurs qui venaient chercher refuge au froid et se libérer l’esprit. On y trouvait aussi du vin chaud, et quelques liqueurs spécifiques comme mon absinthe, mais on y trouvait surtout la chaleur et le réconfort dont nous avions tous deux besoin.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 16:17

Henry ne put que regarder Stanislas, un regard suppliant en rencontrant un autre. Le sien lui disait “s’il vous plait… s’il vous plait ne me laissez pas ce plaisir. Ne me laisser pas me persuader que peut-être nous aurions pu être autre chose, que peut-être nous aurions pu être un nous. Celui de Stanislas était bien plus simple à reconnaître, trouvait Hen. Il avait besoin qu’Henry fasse tomber le voile. Et peut-être en avait-il aussi envie. Toujours était-il que ces faux airs professionnels leur faisaient du mal, chacun de leur côté. Si bien qu’Henry hocha doucement la tête, avant de revenir à la réalité du monde et de se faire bousculer sans ménagement.

Et Stanislas réagit au quart de tour, se faisant bougon et boudeur, faisant fondre un peu plus, par la même occasion, le coeur d’artichaut d’Henry. Il était incroyable. SI doux avec lui et si protecteur des gens que son regard pouvait choisir de toucher. Il avait juste réagit, instinctivement, tout comme le durast mais leurs deux attitudes étaient aux antipodes. Et alors que Henry, comme à son habitude, s’écrasait face au conflit et demandait pardon à l’étranger d’avoir été un obstacle sur son chemin, Stanislas lui, s’offusquait qu’on ne le considère que comme un caillou sous une chaussure, semblait-il. C’était rafraichissant. Si doux.

L’évênement ne prit pas plus de quelques minutes mais les émotions qui tourbillonnaient en lui lui firent tourner la tête un instant. Et puis ils commencèrent à marcher et Henry, prit d’une peine sans fond, la même encore qui faisait des allés et retours entre le présent et son souvenir du passé demanda de nouveau pardon à Stanislas. Quand celui-ci posa sa main sur son bras, Hen ne put empêcher la sienne de la rejoindre, de toucher cette peau lisse et douce, de partager un contact qui lui avait immensément manqué. IL laissa Stanisla parler, le laissa vider son sac, acquiesça doucement à ses phrases et ne put empêcher la moue de traverser son visage alors que la main lâchait son bras et que la sienne retournait sur le côté de son corps. Leur regard se croisèrent, leurs âmes jouant un instant à la fenêtre de leurs iris, s’envoyant mille mots qu’Henry était incapable de déchiffrer mais qu’il savait présents. Il offrit un nouveau sourire à l’homme.

-Vous ne me devez rien, vous le savez? Je ne dis pas non à une boisson chaude mais même si vous ne souhaitez pas en parler, je respecterai ceci, Stanislas.

Il attendit un instant, sentit sa main s’agiter avant qu’elle ne vienne d’elle-même replacer quelques mèches loin du visage de son vis-à-vis. Ses doigts caressèrent ensuite doucement sa joue avant qu’Henry reprenne sa main à ses côtés.

-Allons-y?

Il se retourna, prit la main de Stanislas avant de se diriger vers la porte d’entrée. Celle-ci ouverte, il lâcha de nouveau la main avant d’aller s’asseoir dans un coin calme et isolé de l’établissement même si, sincèrement, tout avait l’air calme et isolé par ici. C’était un bel endroit pour passer l’après midi et peut-être qu’Henry y reviendrait pour terminer ses dernières commandes.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 16:21

Incapable de mettre des mots sur ce qui se créait entre nous, je savais que c’était spécial, dans tous les cas. Il y avait à chacun de mes regards une réponse dans ses prunelles, pas forcément une réponse à une question, mais, il y avait pour sûr, un retour. Ce sentiment d’importance, de compter pour quelqu’un prenait tout son sens en présence d’Henry, et c’était certainement pour cela que j’avais tant de mal à tourner la page, à le laisser partir. Et puis, il y avait autre chose aussi, cette impression de familiarité, ce sentiment d’être à sa place qui se faisait de plus en plus évident en sa présence. Aussi fou que cela puisse être, j’avais envie d’être à côté de lui, de lui parler, de le toucher. J’en avais besoin.

Lorsque je lui eus fait ma demande, je m’aperçus qu’il était touché. Il me rétorqua que je n’avais pas de compte à lui rendre, mais savait-il à quel point c’était important pour moi lorsqu’il passait son temps à s’excuser d’une faute qu’il n’avait pas commise ? J’allais répliquer alors qu’il insistait sur la possibilité d’éluder la conversation. Je lui souris. Je voulais lui en parler, mais surtout, je frissonnais de bien-être, mon cœur se regonflant de chaleur alors qu’il prononça mon prénom. J’aimais l’entendre de sa bouche, il résonnait bien plus joliment que dans celle des gens d’ici. L’accent peut-être ? Aucune idée.

Je voulus parler, pour répondre enfin, mais sa main alla se glisser quelque part dans mes cheveux et le mutisme s’empara de moi, mon cœur s’emballant sous la surprise. C’était un geste qu’on avait jamais pour moi. Je crû que mon cœur s’arrêta de battre lorsque cette main, qui amenait des effluves florales à mes narines, vint caresser ma joue avec une légèreté sans pareille, une douceur qui me traversa tout le corps et se diffusa comme la chaleur d’une boisson chaude apaise le corps endolori par le froid.

« Oui. »

Répondis-je simplement à Henry qui attrapa ma main. Et tout en le suivant, je m’aperçus que je portais plus ma canne que ma canne ne me portait. Étonnant. Un sourire timide sur les lèvres, je fis les derniers mètres qui nous séparaient du bâtiment avec le regard fixé sur ces mains jointes. Il me l’avait saisie avec tant de naturel, et c’était agréable. Je fus presque déçu lorsqu’il fut l’heure de délier nos mains pour s’installer. Me plaçant face à Henry, mon manteau tombant sur le dossier de la chaise derrière moi, je n’étais plus qu’en pull de laine. Mon regard se perdit dans les prunelles curieuses de mon vis à vis. Je laissais le temps à une serveuse de prendre notre commande, me laissant tenter par un thé épicé au roïbos. Parfait par les temps froids.

« Prenez ce que vous souhaitez, même à manger si vous le voulez, je vous invite. »

Finalement, lorsque nous fûmes complètement servis, je me sentis impressionné. Je cherchais son regard tout en n'arrivant pas à le fixer trop longtemps, finalement je lâchais dans un murmure incertain.

« C’est beaucoup plus difficile que je ne l’aurais crû. »

Buvant une gorgée, laissant le liquide chaud me réchauffer, pour me donner du courage,je m’avançais à parler de moi.

« Je ne suis pas un Volkov. Je suis né dans une troupe de théâtre fjerdanne. Je n’ai pas vraiment connu mes parents. Je n’ai connu que ça, la vie d’artistes ambulants. J’ai commencé à gagner en notoriété, parce que j’étais doué pour la danse. J’étais un chorégraphe. Un bon je pense. Puis un jour en revenant donner une représentation chez les Volkov, j’ai rencontré ma femme. »

Je marquais une pause, parce que je savais que ça allait être un sujet plus sensible. Je repris, cherchant dans le regard de Henry, son assentiment pour que je continue à en parler. Je lui racontais comment j’avais été pris par la tornade d'énergie qu’elle était. Que je m’étais laissé entraîner par l’ambition de Svetlana, que j’avais été subjugué, admiratif de cette force qui émanait d’elle. Je lui racontais notre évolution, le succès de notre binôme, les voyages partout où nous le pouvions, et puis, la chute, ma hanche, la dispute, le secret de sa grossesse, sa fausse couche, et ses parents qui m’avaient demandé d'assumer mes actes. J’avais retiré la pureté à leur fille, dans tous les sens du terme, je me devais assurer la suite.

« J’ai l’impression d’avoir….c’est moi qui ait...enfin.. Cet enfant n’a jamais vu le jour à cause de moi. Je n’ai pas été capable de le protéger. »

Ma gorge était serrée. Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui racontais tout ça. Mes yeux brillaient de larmes longtemps contenues. J’inspirais, bu une gorgée pour me reprendre.

« Hum...là où je voulais en venir, c’est que je ne veux pas que vous vous blâmiez de vous mettre entre nous. Svetlana et moi sommes mariés, mais nous n’avons rien d’un couple. Nous ne passons qu’une infime partie de l’année ensemble. Et nos lettres...il n'y a pas plus banal comme contenu. Les racontards disent que je suis cocufié, les gens ont même de la peine pour moi. »

J’observais un instant Henry, curieux de sa réaction, je ne voulais pas qu'il me plaigne, simplement qu'il comprenne qu'il n'avait rien fait de mal puis qu'il semblait prêt à se blâmer avec cela pour l'éternité. J'ajoutais avec douceur.

« Je n’en veux pas à Svetlana. Je lui ai fait du mal et je veux me rattraper en la laissant vivre sa passion. »

Quand bien même cela réfrénait la mienne. J’acceptais de m’oublier pour elle. Mais je refusais qu’un innocent comme Henry se culpabilise pour nous. Il n’y était pour rien, à notre histoire, à la tournure qu’elle avait prise.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 17:16

Henry était entré comme il entrait partout: avec la naïveté d’un enfant qui découvre un chateau, les yeux brillants de bonheur de pouvoir se souvenir de chaque détails qui faisaient de ce lieu un endroit mémorable. Il avait vite enlevé son manteau, son pull bleu pâle pendant sur l’une de ses épaules. Il n’avait pas vraiment pris garde à la façon dont il s’était habillé au matin et avait oublié de changer les dimensions du vêtement qui était clairement trop grand pour lui. Mais ça n’avait pas d’importance parce qu’il était si doux et sa chemise en lin blanc couvrait suffisamment sa peau pour l’intérieur. Il commanda la même chose que Stanislas, incapable de vraiment lire ce qu’il y avait d’écrit sur les panneaux. Il aimerait la décoction et sinon, peu importait, il s’en contenterait. Il releva la tête à la phrase de Stanislas et se mit à rougir de gêne. Il n’avait jamais ressenti ça pour sa condition particulière d'illettré mais là, devant Stanislas, il se sentait particulièrement démuni et idiot de ne pas pouvoir reconnaître les caractères des affiches et des menus. C’est ridicule, peut-être, d’être un adulte ne sachant pas lire. IL n’était pas le seul, il le savait mais tout le monde dans sa famille savait lire. Et lui? Oh il avait essayé bien des fois mais il avait fait le choix d’élever des alpagas plutôt que de cultiver des plantes, et ses amis avaient besoin de lui constamment. Il n’avait pas le temps pour ça. Et maintenant? Maintenant il n’avait plus l’occasion.

-Loin de moi l’idée de ne pas vous faire honneur, Stanislas mais… je ne sais pas lire. Peut-être s’il y a de la tarte? Peu importe, un thé comme le votre sera suffisant.

Il balaya la gêne d’un geste de la main qu’il vint doucement poser sur la table, pas si loin de celle de Stan, de façon à ce qu’elles partagent leur chaleur, du bout des doigts, pour ne pas couper leur lien. Il observa l’homme absolument magnifique qui lui faisait face, essayant d’absorber dans sa mémoire chaque centimètre carré de sa peau, de ses yeux, des rayons extérieurs venant jouer sur ses cils, ombrageant ses yeux glacés, provoquant de jolis reflets profond. Il laissa échapper un soupir énamouré, n’eut ni le coeur ni le temps de le réprouver alors que l’autre homme semblait agité, son thé fumant devant lui, le regard ailleurs. Le durast vint jouer de son index sur les doigts de l’homme, les caressant de façon presque invisible. Il écouta son doute, lui offrit un sourire rassurant mais ne dit rien. Henry lui laissa la place de se préparer à ce discours qui semblait si compliqué pour lui à dire. Il se demanda depuis combien de temps les vérités qui allaient être exposées vivaient au-dedans de Stanislas. Combien de temps avait-il dû être fort et les porter comme un fardeau. Combien de temps aurait-il pu le faire sans se perdre lui-même. Et puis, mais surtout, il le laissa parler.

Henry se sentit enveloppé dans cette voix chaude qui s’adressait à lui. Il se sentait porté par les émotions qui transparaissaient dans le moindre de ses mots. IL écouta et écouta. Et ne laissa rien passer. Il ne voulait pas faire fuir Stanislas avec des réactions malvenues et surtout il ne voulait pas le couper. Il le laissa parler de lui, de ce mariage qui n’en avait que le nom, de cette tragédie et du poids du deuil et, sincèrement, eut si mal pour lui. Tout ça était si injuste. Que faisait la destinée de cet homme magnifique? Ne s’était-il pas assez puni?!

Henry leva les yeux vers Stan et laissa les larmes couler, le regard enflammé par tant de colère et de douleur. Il se saisit de sa main, un peu brusquement, son thé voguant dans sa tasse, depuis longtemps oublié, peut-être même froid.

-Et vous, Stanislas? Que fait-elle pour apaiser votre douleur? Comment se rattrappe-t-elle pour vous avoir blessé? Je suis… je suis révolté!

Il ne cria pas, ne parla pas plus fort que d’habitude et son ton de voix, un peu plus ferme, n’était pas celui d’une personne qu’on pourrait croire révoltée mais le coeur d’Henry saignait pour le malheur de Stanislas. Pas pour leur “peut-être”, juste pour cet homme fantastique.

-N’avez-vous pas assez perdu pour qu’elle vous punisse encore de la sorte? Je…Le mariage, le mariage est la consécration de l’amour de deux êtres, cette façon si spéciale de dire à la destinée “oui, tu avais raison, nous sommes faits pour nous aider, nous aimer, nous épauler pour toujours et à jamais. Parce que nous nous appartenons et ma douleur est la sienne, et sa douleur est la mienne et que mon coeur réside dans ses mains tout comme j’ai le sien dans la paume et je jure devant l’univers et les sankts d’en prendre le plus grand bien.” Je ne comprends pas comment…pourquoi… je. Pardonnez moi.

Il essuya rageusement les larmes à l’aide de son pull, but une gorgée de thé avant de prendre une grande inspiration. Sa main se posa sur la nappe, qui prit sous sa peau des allures plus rêches, comme si la dentelle devenait du jute.

-Je sais que ma réaction est déplacée, je suis désolé. Il ne s’agit pas de moi mais, Stanislas, je suis tant en colère! Vous devriez l’être aussi. Et je vous le redemande, vous qui souffrez depuis tant de temps, que fait-elle pour apaiser votre âme? Comment s’occupe-t-elle de votre coeur au creux de sa main?

Et alors que la colère et l’injustice faisaient vibrer son âme, Henry se retint à peine de demander le droit de le prendre, ce coeur, de le chérir. De le faire sien. De l’aimer jusqu’à la fin des temps. Parce qu’il arrivait aux termes de cette cécité volontaire et que son esprit se mettait d’accord avec son coeur et son âme. Il était tombé, en l’espace de quelques heures, irrémédiablement amoureux de Stanislas Volkov. Maudit était son coeur d’artichaut.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 17 Oct - 18:43

La candeur d’Henry alors qu’il découvrait un nouveau lieu était attendrissante. Je me surprenais à sourire en regardant son visage émerveillé, le regard se promenant à la rencontre des très nombreuses boites à thé, des bouteilles en verre où l’on pouvait voir des plantes infuser avec de la liqueur, des fruits, quelques tableaux décoratifs et autres objets faits main, certains à la vente, d’autres offerts à la maison. Et puis, une immense étagère couverte de livres. On y trouvait toutes les langues, les touristes oubliaient ou déposaient leur livre en échange d’un autre. Je remarquais que son pull semblait sur le point de fuir son corps tant il était grand, mais je devinais sa chemise en dessous, et malgré moi, je songeais que je savais très bien ce qu’il y avait sous ces couches de vêtements. Une peau magnifiquement hâlée, des muscles joliment dessinés. Et plus en dessous encore, un cœur en or. Je me gardais bien de commenter ou de penser plus encore à cela. Je ne voulais pas que mes pensées divaguent.

La gêne qui m’envahit alors qu’Henry me rappela gentiment qu’il ne savait pas lire me teinta les joues.

« Excusez-moi. Je...hum. Il y a de la tarte à la rhubarbe et des pains briochés avec ou sans raisin sec. »

Je souris en désignant tout autour de nous les nombreux thés et boissons à disposition.

« Je vous suggérerais bien d’aller sentir les thés pour voir ce qui vous siérait le mieux mais si vous prenez de la tarte, je vous conseille un thé plutôt floral et sucré comme celui à la vanille ou épicé sucré, comme le mien pour contrebalancer l’acidité de la rhubarbe, et sinon, si votre choix se porte sur la brioche, alors je vous suggérerais davantage un thé fumé ou un thé vert à la rose ou au jasmin. »

Des plantes qui venaient d’incroyablement loin, mais elles étaient savoureuses. Finalement, je me tortillais les mains pour me lancer dans mon récit, puisque j’avais décidé de l’emmener ici pour cela. Je sentis sa main non loin de la mienne et je rapprochais mes doigts, le cœur battant, sans pour autant me départir de mon histoire, car je savais que si je m’arrêtais, je n’allais pas aller jusqu’au bout. Finalement la réaction de Henry ne fut pas celle à laquelle je m’étais attendu. Il semblait révolté, ses prunelles s’étaient enflammée d’une façon que je n’avais encore jamais vue. Lui qui ne semblait que douceur et amour pour le monde qui l’entourait vibrait d’une colère sourde. J’étais à la fois touché et surpris qu’il réagisse ainsi pour moi.

Il s’emporta, sans pour autant crier, mais la véhémence de son ton me secouait tout de même comme le tonnerre grondant. Je ne savais pas quoi en penser, étais-je vraiment tant à plaindre ? Avais-je le droit de me sentir lésé ? Ma voix murmura dans un souffle, résignée.

« Ne faut-il pas le temps d’une vie pour payer pour une autre ? »

Il pleurait pour moi, je n’en revenais pas. Je ne savais pas que le mariage avait tant d’importance à ses yeux, sans doute ses parents étaient-ils un exemple formidable pour lui. Sa vision de l’amour était magnifique, je le trouvais beau dans son emportement. Mon sourire était douloureux mais attendrit. Ma main voulu aller s’emparer de la sienne, mais je m’arrêtais avant d’avoir pu toucher sa peau, la nappe avait là une texture pour le moins étrange. Avait-on posé une boisson trop chaude ici ? Je touchais le tissu du bout de mes doigts, distraitement, écoutant à nouveau Henry qui s’excusait, qui s’énervait à l’encontre de Svetlana de m’abandonner de la sorte, de laisser notre relation s’étioler, mon cœur, s’assécher. Une larme coula le long de ma joue alors que j’observais Henry sous un jour nouveau.

Ma main attrapa doucement celle d’Henry. Je ne savais pas quoi dire sur le coup. Peut-être que mon regard en disait assez pour moi. J’étais touché. Vraiment touché. Ma voix prononça, émue.

« C’est la première fois qu’on prend ma défense comme ça. »

J’avais oublié que nous étions dans un café, il n’y avait plus que ce regard de miel enflammé par le désir de justice en face de moi, cette aura, cette présence qui semblait vouloir m’entourer comme un bouclier. Cette main dans la mienne, si chaude et chaleureuse. J’étais transporté, perdu et à la fois, au bon endroit. C’était étrange, agréablement étrange. Je laissais un petit sourire poindre avant que le raclement de gorge en provenance d’une tablée non loin ne me rappelle à l’ordre. Je relâchais doucement la main d’Henry. Il ne fallait pas qu’il ait de problèmes à cause de moi.

« Combien de temps prévoyez-vous de rester ici ? Avez-vous testé les sources chaudes ? »

Ma main, en revenant vers moi, toucha à nouveau ce pan de nappe rugueux, mon regard se posa dessus, plus attentif. J’étais quasiment certain que cette tâche n’existait pas au moment où nous nous étions assis, mais on était jamais à l’abri d’un jeu de lumières.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMer 18 Oct - 21:09

Il y avait peu d’endroit en ce monde qui respirait la quiétude calme et sereine que cette salle laissait entrevoir. Les rayons de lumières jouaient de toute leur force dans les différents bocaux de liquides et se réverbèraient au grès de leurs envies sur les tables, le sol, le peu de personne présent dans les lieux en une myriade de couleur toutes plus belles les unes que les autres. Henry ignorait si la quiétude venait vraiment des lieux ou si cette atmosphère magique ne lui venait que de la présence si calme, si douce, de Stanislas face à lui, de leurs doigts jouant les uns avec les autres dans une danse innocente et désordonnée qui donnait chaud à l’âme d’Henry de la plus belle des manières. De sa présence décidée bien qu’un peu inquiète et de son regard qui ne le quittait pas un seul instant.

Et pourtant, pourtant la gêne happa le durast qui, bien malgré lui, murmura d’un ton penaud qu’il ne savait pas lire. Il se sentait sot face à un homme qui clairement ne l’était pas. Mais comme à chaque moment passé avec lui, Stanislas le surprit de la plus remarquable des manières. Il ne rit pas de lui, ne le prit pas en pitié et prit la peine de tout lui expliquer, si bien qu’Henry commanda le même thé que lui, ainsi qu’une part de tarte à la rhubarbe qui, il l’espérait, ils pourraient partager.

Il se laissa emporter par le regard de Stanislas, hanté par des fantômes, ensevelis sous des poids bien trop lourd qu’il n’aurait pas dû porter seul et Henry ne put s’empêcher de bouillir intérieurement, alors que la quiétude s’effaçait comme l’eau d’un lac pouvait se froisser quand on y jetait un caillou. Il était hors de lui. Il était si triste et en colère. Comment madame Svetlana avait-elle put le laisser aller à tant de douleur sans rien vouloir y faire? Henry pouvait concevoir que la perte d’un enfant, même s’il n’était pas encore né, était probablement traumatisant mais…mais faire son deuil  seul? Qu’y avait-il de bon dans cela? Stanislas comme cette décoration longtemps oubliée au fond d’une maison, qui prenait la poussière après avoir passé des années à avoir fait l’âme d’une pièce, ou de la bâtisse et qui, maintenant, était reléguée à l’état de bibelot, à l’état de rien, de souvenir que l’on enferme dans un placard pour ne plus y penser. Henry n’était pas d’accord. Henry. N’était. Pas. D’accord. Et il le formula, s’énerva contre madame Svetlana, déclara son amour du mariage, de la destinée, des liens de deux coeurs qui se rencontrent et se reconnaissent comme s’ils s’étaient toujours appartenus. Mais la question de Stan lui brisa le coeur et le durast ne prit pas la peine de le cacher. Les larmes dévalant ses joues librement, comme pour montrer à l’homme à quel point sa tristesse, sa solitude, son deuil, son passé le touchait, Henry caressa sa main du bout des doigts.

-On ne paie pas une vie en en gâchant une seconde, Stanislas. Ce n’est pas comme ça que fonctionne la destinée. Ce n’est pas comme ça que fonctionne le monde. Quel genre de monnaie est une vie à peine vécue dans l’espoir d’en payer une autre? On ne peut pas payer une vie abruptement arrêtée, dans tous les cas. Mais si vous souhaitez le faire, si vous avez besoin de le faire, faites-en quelque chose de beau. Qui vaut la peine de remplacer celle perdue, faites-en quelque chose de mémorable. Et pas juste de longues minutes à attendre que la vôtre passe.

Et Henry s’enflamma de nouveau, incapable de se taire pour son propre bien être, s’épancha sur l’injustice dont était terriblement victime Stanislas. Il n’avait pas la prétention de comprendre leurs démons. Il n’avait jamais perdu d’enfant à venir, n’en perdrait jamais car il n’en voulait pas mais il savait aussi, que s’il perdait Louise…Le jour où celà arriverait car son alpaga se faisait vieux, il serait dévasté. Il ne se targuait pas de mettre un enfant humain, la chair de sa chair au même niveau mais il pouvait presque comprendre, toucher du doigts la douleur éblouissante que pouvait provoquer le “peut-être” perdu à tout jamais. Mais Stanislas n’y était pour rien. La vie en avait choisi ainsi. Peut-être que leur couple n’était pas fait pour durer, peut-être que l'enfant aurait été mal formé, malade, ou mort d’une quelconque manière. Les peut-être étaient probablement le pire, dans ce genre de situation, tout comme les “et si” et Henry se faisait mal pour l’homme face à lui rien qu’en y pensant.

Sa diatribe se coupa d’elle-même alors que son être entier regardait la larme unique dévaler la joue de l’homme lui faisant face, comme hypnotisé parce ce chagrin d’une vie concentrée en un infime morceau d’eau salée coulant à sa perte. Ses doigts se mêlèrent à ceux de l’homme alors qu’un sourire un peu plus doux, bien que douloureux et encore un peu colérique, transparaissait sur son visage.

-Vous feriez bien de vous y faire, parce que je ne compte pas lâcher l’affaire. Vous êtes un homme qui mérite d’être défendu.

Son sourire se fit plus entier, alors qu’un voisin de table raclait sa gorge, éclatant leur bulle de solitude et que les doigts de Stan glissaient de sa main, à son plus grand désarroi. IL essuya de nouveau ses propres larmes, bu une gorgée de thé avant de manger un morceau de la tarte, se léchant les lèvres au gout délicieux de celle-ci. Puis il posa la cuillère dans l’assiette et la dirigea vers Stanislas, dans une invitation toute naturelle à manger dedans avec lui. A partager, comme il pouvait le faire à chaque fois que l’occasion se présentait.

-Et bien, il se trouve que les gens d’ici aiment mes créations et je dois encore remplir deux commandes avant de repartir… Je dirai donc quelques jours, avant de reprendre le bateau pour Novyi Zem afin de célébrer l’anniversaire de ma soeur cadette Flora. Je n’ai rien eu l’occasion de faire si ce n’est tricoter et boire du thé maintenant. Je ne sais même pas où je peux trouver ce genre de sources.

Son regard capta le mouvement de la main de Stanislas et sans même penser à l’endroit où il se trouvait, Henry mit sa main en dessous, caressa dans un geste naturel, comme s’il enlevait des miettes, jusqu’à ce qu’elle reprenne la texture et la couleur de la dentelle. Il regarda sa main qui s’était stoppée contre celle de Stanislas avant de la retirer doucement.

-Toutes mes excuses. Je suis trop tactile, mais j’essaie de faire attention.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMer 18 Oct - 23:55

L’absolue certitude dans le ton et les propos de Henry déchirait mon cœur en deux. D’un côté je lui en voulais de juger cette situation qui ne le concernait pas, je lui en voulais de reléguer la vie de mon enfant jamais né à une place moins importante. D’un autre côté, je venais de partager ce secret avec lui, ne l’avais-je pas fait pour cela justement ? Pour trouver une autre opinion que celle que je m’imposais par mes propres soins depuis tant d’années ? N’étais-je pas hypocrite à me sentir offusqué ? Et puis le tintement de mon cœur brisé se fit entendre à mes tympans lorsque je vis les larmes qui faisaient scintiller ses joues et que je n’avais pas le courage d’essuyer. Cet homme était si bon, tellement bon qu’il ressentait ma peine et ma douleur et ses larmes étaient probablement celles que je me refusais de laisser couler. Il le faisait pour moi. Je l’écoutais me répondre, la gorge serrée. La véhémence avec laquelle il souhaitait que je me sorte de la torpeur dans laquelle je m’étais plongé par convenance me secouait plus que je ne l’aurais pensé.

Les yeux brillants, je m’accrochais à cette table, à ses mains que je touchais à peine. Henry exprimait librement son opinion, il se montrait entier, il se montrait présent pour moi. Je me fis violence pour parvenir à retenir les sanglots qui menaçaient de me secouer alors que je réalisais que cet homme me montrait davantage de preuves d’amour en à peine quelques heures que ma femme durant toute notre vie commune. Et nous ne nous connaissions si peu ! Cette réalisation était absolument douloureuse et je ne savais quoi faire de ce ressenti qui me donnait l’impression d’étouffer. Henry venait de me retirer, avec un brutale douceur, les œillères que je m’imposais depuis si longtemps. L’unique larme que je ne pus retenir et que j’ignorais pour ne pas libérer les autres vint s’enrouler dans le pli de mon sourire reconnaissant alors que le zemeni m’affirmait ne pas s’en tenir là. L’élan d’affection que j’avais pour cette homme gonfla plus encore et j’étais déterminé à ne pas le laisser partir.

Les gestes maladroits qui suivirent l’interruption de notre moment hors du temps n’en furent pas moins agréables. J’appréciais la proposition de Henry et lui empruntais son couvert pour découper un morceau de tarte, frôlant ses doigts au passage. Je ne manquais pas la langue de celui-ci qui vint lécher avec gourmandise les miettes sur ses lèvres alors qu'il reprenait une bouchée. Il était spontané, authentique, et j’admirais cela chez lui. Lorsque quelque chose ne lui plaisait pas, il était facile de le voir, de même pour l’inverse. Une expression douce sur le visage, je l’écoutais m’expliquer la teneur de ses prochaines journées et je devais reconnaître être soulagé qu’il ne quitte pas le pays dès le lendemain.

« Oh c’est l’anniversaire de votre sœur ? Était-elle suffisamment vieille pour que je vous propose une bouteille d’absinthe à lui offrir ? »

Je tentais, maladroitement de faire oublier la lourdeur de notre précédente discussion. Mon sourire s’étira davantage à l’entendre évoquer ses activités pour le moins casanières.

« Les sources sont pourtant une fierté de la ville, personne n’a essayé de vous y emmener ? Je suis étonné ! Il y en a un peu partout par ici. »

L’observant, puis me laissant distraire par la différence de texture de la nappe, je frémis lorsque sa main rejoignit la mienne pour se glisser en-dessous, époussetant le tissu. Je fronçais un instant les sourcils lorsque, après s’être excusé et avoir retiré sa main, sous mes doigts la nappe était redevenue lisse. Mais je ne dis rien, son expression trop désolée à mon goût m’avait de nouveau captivée. Je murmurais alors, reléguant mes suspicions à plus tard.

« Suivez-moi. »

Quittant la table, je me rendis au comptoir pour payer nos consommations et revint pour vêtir mon lourd manteau, attendant que Henry soit prêt pour le guider à l’extérieur. Lorsque nous fûmes à nouveau dans la rue passante, le jour commençait à tomber. Après quelques pas dans la neige, nous éloignant de la foule, je pris sa main et lui demandais doucement.

« Henry, j’espère que ça ne vous dérange pas de marcher un peu plus. J’aimerais vous emmenez à des sources très peu fréquentées. Il y a même un bassin extérieur qui permet d’admirer le ciel tout en étant au chaud. Si vous êtes d’accord bien évidemment. »

Attendant sa réponse, je jouais avec ses doigts. Je ne le réalisais pas tout de suite, je l’avais fait sans réfléchir, comme si c’était quelque chose que j’avais toujours fait.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyJeu 19 Oct - 20:17

La discussion, chargée de chagrin et de colère, de tristesse et de désolation, prit grâce à Stanislas un détour beaucoup plus doux, plus badin. Et Henry espérait qu’elle le resterait longtemps. Il appréciait ces moments de calme, de sérénité qu’ils pouvaient partager tous les deux. C’était simple, c’était facile. Discuter avec cet homme et partager un moment d’une étourdissante banalité était la chose la plus merveilleuse et la plus ridiculement simple qu’Henry n’ait jamais faite. C’était comme parler à quelqu’un qu’il avait connu toute sa vie durant, comme parler à quelqu’un qui l’avait suivi, vu grandir, soutenu, qui l’avait fâché, qui l’avait détesté aussi, quelqu’un qui l’avait accepté dans son entier. Parler avec Stanislas était aussi simple que de parler avec lui-même.

IL parla de Flora avec facilité, comme il pouvait le faire à chaque fois que sa famille était amenée sur le tapis. Il vénérait ses frères et sœurs et ses parents plus encore. Chaque pas dans leur vie était pour lui une fierté immense et Henry se baignait à l’intérieur de cette fierté car sa famille était son bien le plus précieux, Louise comprit. Il se sentit frémir de parler plus en détail de sa soeur cadette, la plus proche de lui en caractère et en tout ce qui pouvait compter dans une vie. Elle avait toujours été l’oreille qui écoutait ses histoires, l’épaule qui accueillait ses larmes et la plus belle conteuse que Novyi Zem ait jamais connu. Il rit, sincèrement, quand Stanislas demanda si elle avait l’âge de boire.

-A vous de me dire si on peut boire raisonnablement pour ses trente ans. En réalité, elle risque de partager, car nous fêtons tous nos anniversaires regroupés. La destinée a offert à mes parents de nous donner à tous la protection de sankt Khô. Et donc nous nous réunissons tous pendant le septième mois de l’année afin de fêter comme il se doit nos naissances. C’est aussi le moment des moissons alors ma famille a besoin du plus de bras possible. Vous devriez voir ça, Stanislas, tous ces gens qui travaillent ensemble dans l’harmonie et sous le soleil, c’est magnifique.

Avec ce discours, Henry laissa les émotions négatives disparaître de son corps et ses épaules se détendirent rapidement. Puis il parla de ses activités pendant ces quelques jours coincé par le blizzard. Il ne parla pas du temps passé, lové contre son alpaga en colère, à lui chanter quelques petites chansons que sa mère lui chantait quand il était enfant et particulièrement inquiet ou triste. Mais ça n’avait pas fonctionné avec l’alpaga qui semblait en avoir assez de ce pays aussi blanc que son pelage. Henry n’avait pas cherché à en savoir plus. Il espérait que ce n’était que état passager mais, en tout cas, il avait besoin de cette solitude…avant que la destinée ne remette Stan sur son chemin pour la seconde fois. Il lui parla des sources chaudes et Henry fut tout de suite séduit par l’idée, bien qu’il n’ait aucune idée de ce à quoi cela ressemblait. Se baignait-on à l’intérieur? Dégageaient-elles des belles volutes de fumée vaporeuse que les gens venaient admirer et dont ils s’en inspiraient, peut-être, pour créer quelque chose d’autre? Il l’ignorait. Et pourtant, quand Stanislas se leva, lui demandant de le suivre, Henry enfilait déjà son manteau avec grande hâte. Il l’accompagna en dehors de l’établissement et se laissa guider loin de la rue fréquentée.

Ils étaient seuls, maintenant et Stanislas lui saisit les mains avec une frappante facilité mais, quand on y pensait encore, tout était si simple entre eux, naturel. Comme si l’âme d’Henry pouvait enfin rentrer chez elle. Et comme depuis qu’ils se connaissaient tous deux, le durast but les paroles de son vis-à-vis. Il n’en retint qu’une partie, alors que ses yeux glissaient vers les doigts qui jouaient sans cesse avec sa main. Le sourire qui naquit alors sur son visage, brillant, brûlant, émanait de l’être entier de Henry. Ce geste, ce geste si tendre à son égard, mais qui semblait presque inconscient, comme si Stanislas s’était oublié, comme s’il avait cessé d’interdir à son être de toucher le durast, était quelque chose qui touchait Hen au plus profond de lui-même. Il y voyait peut-être un peu trop d’émotions transparaître, transposait ce qu’il souhaitait y voir mais ce n’était pas important. Doucement, tout doucement, il porta les doigts de la main enserrant la sienne au niveau de ses lèvres et, les yeux rivés dans les hivers glacés de l’homme, il embrassa tout doucement ses phalanges dans un geste doux, avant de laisser retomber leurs deux mains liées entre eux.

-Rien ne me ferait plus plaisir, Stan.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyJeu 19 Oct - 22:42


Le rire qui me secoua alors que je compris que je n’étais pas du tout proche de la réalité concernant l’âge de la petite sœur d’Henry fut libérateur de la légère gêne que j’ai pu ressentir en entendant le zemeni me répondre qu’elle atteignait ses trente années. Je souris et rétorquais sans attendre.

« L’alcool est meilleur à partager, je ne voyais pas les choses autrement. Mais si vous êtes si nombreux, alors je vous en offrirais plusieurs bouteilles. »

Mes lèvres étirées en mimétisme aux siennes dont le visage était éclairé de bonheur en parlant de sa famille, j’avais l’impression de sentir la brise chaude d’un été ensoleillé m’envelopper avec une douceur sans pareille. J’enviais cette famille plus que je ne l’aurais crû. Il émanait une telle bienveillance de ces récits familiaux, un amour sans bornes dans leurs traditions. Porté par cette paix instiguée par Henry,  je me sentais plus hardi et voulant quitter le poids des quelques regards curieux, je proposais de rejoindre des sources chaudes. Au fur et à mesure que nous échangions des pans de notre vie, je découvrais un homme à la personnalité débordante d’amour. Il regardait le monde avec les yeux d’un enfant émerveillé, il ne voyait que le positif, et le négatif seulement comme une leçon à retenir et un obstacle à surmonter. J’admirais tant cette façon de voir la vie. Je doutais qu’il soit du genre à abandonner et il en devenait ainsi une source d'inspiration.

Une fois dans la rue, je m’enhardis davantage, lui touchant la main, toujours appuyé sur ma canne de l’autre. Je lui proposais que nous nous retrouvions dans l’intimité d’un lieu peu fréquenté, dans nos plus simples appareils. Je ne m’étais même pas posé la question de l’interprétation qu’il pourrait en avoir. J’aurais pu, étant donné ce qui s’était passé quelques jours avant, mais il ne semblait pas s’en émouvoir davantage et je sentis mon cœur accélérer lorsqu’il serra mes doigts entraînant ma main jusqu’à ses lèvres pour y déposer un baiser digne de ceux qu’on ne lisait que dans les livres. Je me surpris à rougir légèrement, je ne m’y étais pas attendu le moins du monde. Sa réponse toutefois me ravi, autant le cœur que l’esprit, si bien que je gardais mes questions pour plus tard et me contentait d’ouvrir la marche en direction des bains à la limite de la ville, en direction de la montagne. Il m’avait appelé Stan, c’était tout ce qui comptait pour l’instant.

La rue montait de manière plus pentue, la neige couvrant les dalles, puis elle se rétrécissait sur une petite allée qui serpentait entre quelques maisons, et enfin, s’ouvrait sur un sentier entre les arbres. Des lampes à huile éclairaient le chemin. Je ne disais rien, me contentant de profiter de la chaleur de sa main dans la mienne, et de l'observer à la dérobée, repensant à ce que l’on s’était dit autour de ce thé. Une prise de conscience me saisit lorsque mon esprit comprit les explications de Henry concernant les anniversaires de sa fratrie. Je cherchais alors son regard, pressant un peu sa main et demandais timidement.

« Vous parliez de vos anniversaires...quand est le vôtre ? »

Je me demandais si la date était passée. J’avais un drôle de pressentiment à ce sujet.

Il faisait de plus en plus sombre et j’indiquais de la pointe de ma canne l’allée à gauche entre des petits sapins et bordée de grosses pierres rondes. Au bout nous attendait un bâtiment aux allures de chalet, accolé à ce qui ressemblait à un immense rocher. Nous marchâmes doucement jusque là, gravîmes les quelques marches qui donnaient sous le porche et enfin, nous passâmes la lourde porte de bois à doubles battants, pour laquelle je dû lâcher sa main. La gérante nous accueillit avec un sourire aussi chaleureux que l’ambiance du chalet.

« Bonsoir Stanislas, vous faites découvrir la région à un ami ? Bonsoir monsieur. » finit-elle en inclinant la tête vers Henry.

« Bonsoir Olga, oui, il ne pouvait définitivement pas repartir sans avoir testé les sources chaudes, les meilleures qui soient évidemment ! Le bassin qui donne à l’extérieur est-il libre ? »

Elle hocha la tête affirmativement et posa un jeu de quatre serviettes sur le comptoir dont je m’emparais après lui avoir déposé le paiement.

« Oui. il n'y a que deux autres personnes, vous ne serez pas serrés ! Je vous invite à rejoindre les vestiaires pour vous mettre en tenue. »

Mon regard se tourna vers Henry, je lui souris avant d’indiquer d’un mouvement de la tête où aller, puis d’ouvrir la marche. Il me tardait de me glisser dans l’eau chaude et de pouvoir parler avec lui, encore.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptySam 21 Oct - 12:13

La marche jusqu’au sources chaudes était d’une agréable lenteur. Henry sentait son esprit flâner ça et là, le regard attiré par un arbre particulièrement biscornu non loin, les oreilles au aguet des bruits l’entourant, plus particulièrement des respirations calmes, profondes, qui venaient de son compagnon. Et sa main, sa main se repaissait de la chaleur tendre et douce qui émanait de celle de Stan, dans la sienne. I aimait beaucoup ses mains, elles étaient belles, presque délicates à ses yeux. Mais il aimait aussi beaucoup son nez, sa peau, ses lèvres fines et ses cheveux soyeux. Il aimait son corps que la vie n’avait pas épargné et ses yeux qui laissaient tant transparaître son âme esseulée. Il aimait tout chez cet homme qu’il ne connaissait que trop peu. C’était vrai, il était marié. Et c’était vrai aussi que ce mariage n’en avait rien d’un. Henry ignorait que l’on pouvait se marier par convenance, juste pour satisfaire une fierté ou un égo étrange, pour ne pas ternir une réputation. Mais qu’était-ce, la réputation, si ce n’était une cage invisible qui empêchait la liberté? Et c’est ce qu’elle faisait là, elle avait empêché à Stanislas de pouvoir vivre sa vie. Le durast comprenait que sa réclusion n’était pas seulement dû à ce mariage, qu’à un moment ou un autre, dame Svetlana et Stanislas avaient vraiment compté l’un pour l’autre, s’étaient probablement projeté dans un avenir conjoint, avaient marché sur le même chemin. Mais maintenant? Maintenant il comprenait que ce n’était plus le cas. Et alors que la belle dame écumait les routes en vivant de sa passion, Le si merveilleux Stanislas restait caché au fond de la campagne fjerdane. Henry ne l’accepterait pas. Et si l’homme n’était pas prêt à s’ouvrir au monde, alors Henry lui emmènerait le monde. Petit à petit. Il avait commencé, avec un massage aux huiles confectionnées par sa famille, recréant l’ambiance d’une fin d’après-midi d’été, et continuerait, encore et encore de façon à ce que l’homme, même seul chez lui, se sente entouré du monde. C’était une promesse que se faisait Henry.

Le durast sortit de ses pensées alors que la voix de l’homme à ses côtés s’élevait. Il le regarda, tendrement, bien incapable de cacher ce qu’il ressentait pour cet être magnifique à ses côtés, et lui offrit un sourire calme.

-Je suis né le 15. On peut assurément dire que cette année ma journée d’anniversaire a été riche en rebondissements. Mais j’ai pu dormir au chaud et en sécurité après un bon repas. C’est plus que ce que j’espérais en me levant ce matin là.

Stanislas indiqua le chemin, dans un geste poli et collecté et Hen regarda face à lui la grande bâtisse de bois et de roche qui s’élevait là, comme si elle faisait partie du paysage et en même temps non. Elle était belle, robuste, chaleureuse et le durast eut envie de franchir ses portes de bois lisse immédiatement. Il suivit Stanislas alors que leurs mains se séparaient, lui tirant un soupir de regret qu’il ne prit pas la peine de cacher. En entrant à l’intérieur, il offrit un sourire timide à la dame avant de regarder tout autour de lui, de se gorger des détails.

-Bonjour madame, c’est charmant ici.

Son sourire se fit plus doux alors qu’il attrapait les serviettes et se dirigeait vers le local pour se changer. Il se déshabilla, plia ses affaires correctement avant de couvrir sa nudité à l’aide de la serviette. Il sortit sans attendre Stanislas, trop curieux de voir mieux les sources qu’il avait aperçu en se changeant. La vue le subjugua instantanément. C’était de toute beauté. La nuit était tombée complètement et, plutôt que d’être dans le noir, des lanternes avaient été disposées ça et là du bassin, la lumière jaunâtre s’en diffusant donnait à l’endroit un côté chaleureux, comme une couverture dans laquelle on voudrait se draper et dormir. Les volutes de fumée qui s’échappaient du bassin dessinaient tant d’arabesques inconsistantes qu’Henry ne pouvait pas toucher du doigt, ni reproduire à la mine de graphite tant elles n’avaient ni sens, ni objectif si ce n’était la beauté éphémère de leur courte vie. Et quand Stanislas le rejoignit, il ne put détourner le regard du bassin et de l’atmosphère irréelle qui s’en dégageait.

-Oh Stanislas, avez vous déjà vu pareil paysage féérique? Aucun esprit, aussi imaginatif soit-il aurait pu créer cette beauté s’il l’avait voulu. C’est en ça que la nature nous surpasse tous, n’est-ce pas? Avez-vous déjà vu quelque chose d’aussi beau?

Il se tourna prestement vers son compagnon et son souffle se coupa alors que son esprit répondait à son âme que oui, définitivement, il voyait en ce moment même quelque chose d’aussi beau, voir plus encore. Stanislas était magnifique dans la lumière naturelle de la lune et des lanternes. Il avait beau dire qu’il était ravkan de coeur, et c’était visible de par sa chaleur, il était un pur produit fjerdan, si bien qu’il paraissait appartenir aux lieux comme l’aurait fait un esprit de l’eau. La lumière de la lune jouait sur son torse dégagé qu’Henry voyait pour la première fois et la peau blanche de celui qui n’a pas vu le soleil depuis longtemps semblait absolument divine sous cette lueur nocturne. Stanislas était à la lune ce qu’Henry était au soleil et la vision était divine. Henry sourit à Stanislas, subjugué, avant que son regard ne le quitte pour se tourner vers le bassin.

-Laissez moi vous assister pour la descente. Je suis certain que si vous vous asseyez au sol, je pourrai vous glisser dans le bassin.

Son sourire se fit plus franc alors que son esprit tentait de réfréner les souvenirs d’une position similaire, quelques jours avant, qui avait terminé dans un baiser vivifiant mais trop court et en petite catastrophe pour Henry, lui retournant le coeur et l’âme par la même occasion. Ce n’était plus pareil. Henry n’avait pas envie… si, Henry donnerait tout pour reposer ses lèvres sur celles de Stanislas mais il ne le ferait plus. Pas sans son accord préalable, pas si Stan ne faisait pas le premier pas et surtout, pas maintenant. Tout irait donc pour le mieux, pas de petite catastrophe en vue.
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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyDim 22 Oct - 3:24

L’ambiance entre nous était assez étrange. A la fois douce, mais il régnait aussi une tension palpable. Sans toutefois être négative, juste...Je suppose, le résultat d’un soulagement, maintenant que les choses étaient posées à plat. Et peut-être aussi, cette attirance indéniable entre nous. J’avais beau essayer de me persuader que je n’étais nullement envoûté par Henry, je ne faisais que contredire cette idée par mes actions. Je ne souhaitais que passer du temps avec lui. Il avait déclenché en moi une addiction imprévue. Il m’ouvrait une porte vers des terres bien plus chaleureuses, mais il me semblait qu’il était le seul capable de la maintenir ouverte.

La question qui me taraudait fini par traverser mes lèvres et lorsque Henry parla, je m’empourprais de gêne et bénissait la lumière tamisée qui nous entourait. Son anniversaire, je l’avais tout simplement gâché. Il m’assurait qu’il n’en était rien et qu’il était très content d’avoir pu passer la nuit à l’abri, mais je me sentais coupable de l’avoir blessé.

« Je ferais en sorte de me rattraper aujourd’hui. »

Je ne murmurais pas de nouveau que j’étais désolé. J’avais le sentiment que ça ne servirait à rien d’autres qu’alourdir l’atmosphère, alors je préférais sourire, un peu taquin. Heureusement pour moi, l’arrivée au chalet d’Olga nous offrit le changement de point d’attention qu’il nous fallait. Henry avait de nouveau cet air émerveillé, et je voyais à ses narines dilatées qu’il éprouvait déjà l’air chaud et attendait avec impatience la suite. Je sus d’ailleurs sans mal qu’il avait été d’une rapidité sans pareille lorsque je l’entendis sortir du vestiaire alors que je venais à peine de me déshabiller complètement. Je pouffais, une bouffée de tendresse m'envahissant de nouveau.

Fixant la serviette autour de ma taille, j’arrangeais mes affaires comme à mon habitude puis je passais enfin la tête hors de la cabine. J’avais la hanche particulièrement douloureuse mais je ne voulais rien en montrer, et je tâchais de rejoindre Henry discrètement. Il s’extasiait du décor parmi les volutes de vapeur. Je ne puis m’empêcher de sourire, oubliant la douleur et m’avançait vers lui.

« Oui, je viens souvent ici, mais il y a bien plus beau encore. »

Ma voix se fit douce tandis que mon regard appréciait sa peau tannée par le soleil qui se détachait de la brume chaude. Je saluais de la tête le couple que l’on distinguais à peine derrière une pierre avant de me tourner à nouveau vers Henry qui désormais me dévisageait comme si j’étais...une merveille. Je me sentais à la fois ravi et gêné de tant d’attention. Mais je ne pouvais pas mal interpréter, derrière moi, il n’y avait qu’une paroi de caverne non décorée et une porte, rien de notable. Je le croyais du moins. Il s’approcha rapidement de moi pour m'offrir son aide alors que je m’employais à descendre prudemment dans le bassin. J’avais l’habitude et je n'avais pas besoin d'aide, mais l’excuse pour le toucher s’était présentée sur un plateau et je ne me voyais pas refuser une telle opportunité. Je grommelais alors tout en m’employant à faire ce qu’il avait suggéré.

« Je ne suis pas si infirme que ça vous savez... »

Nous étions à nouveau dans cette posture équivoque. Mais cette fois, les choses étaient définies. Pourtant je ne pouvais m’empêcher de l’observer, le souffle court, le regard attiré par ses lèvres, puis ses yeux, ou l’inverse, je ne saurais dire. Diantre, j'avais envie de l'embrasser.

« ..merci. »

Une fois dans l’eau, je m’éloignais doucement de Henry, j’avais besoin de reprendre un peu le contrôle de mes pensées, de ce cœur qui tambourinait comme un fou dans ma cage thoracique. Savourant enfin la douce étreinte que l’eau chaude procurait à mon corps endolori, je poussais un long soupir de bien-être, puis, je tendis la main vers Henry.

« Allons un peu plus loin, j’entends le grésillement des aurores boréales, voulez-vous les voir ? »

Il nous suffisait de nous installer à la limite de la toiture de pierres, là où nos regards pouvaient rejoindre la voûte céleste. Déjà les lumières teintées de vert et de jaune s’installaient, mon épaule contre celle d’Henry, je lançais un regard vers son visage, persuadé que sa réaction serait aussi belle que les précédentes, peut-être plus encore. Je voyais ses yeux briller, ma main chercha à nouveau la sienne. Une fois de plus, je ne pouvais pas m’en empêcher. J’avais envie de lui poser des milliers de questions, et pourtant, je choisissais le silence, subjugué par le portrait que j’avais sous les yeux et qui était encore en train de se peindre, de s'embellir.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyVen 27 Oct - 19:55

Il avait sciemment ignoré le commentaire de Stanislas concernant son anniversaire. Il aurait aimé avoir la capacité de lui tenir tête, mais c’était impossible, si bien que Henry préférait faire comme si de rien n’était. Mais c’était vrai, son anniversaire avait été particulièrement éprouvant cette année, certes, mais si riches en émotions. Il ne regrettait rien car il avait fini l’année passée en beauté, avec le baiser de l’homme le plus attirant qu’il n’ait jamais rencontré. Et Stanislas avait une âme agréable, généreuse, adorable. Sa présence était un présent et Henry avait du mal à comprendre que Stan puisse croire qu’il y ait quoi que ce soit à rattrapper. Dans tous les cas, il n’aurait pas fêté son anniversaire. Il préférait amplement célébrer la naissance de ses frères et soeurs qui étaient pour lui une source incommensurable de réconfort. Quand Flora, surtout, était née, la solitude avait disparu de sa vie. Ils étaient très proches tous les deux, les moins bavards, les plus calmes, toujours un peu dans leur monde. Nikolaï et Toma était un binôme déjà bien ancré dans le monde quand lui-même était né et Irina n’avait jamais eu besoin de personne. Elle était forte, vindicative, parfois un peu belliqueuse. Elle avait une personnalité de feu et la voix qui tonait comme de la foudre en colère. Il n’y avait qu’eux deux, Flora et Henry, qui naviguaient doucement sur les péripéties de la vie, tentant de la rendre plus douce pour leur entourage. Il retrouvait une sérénité semblable de celle de Flora, dans Stanislas. Plus chargée par les démons du passé mais toute aussi reposante.

Henry se remit comme il pouvait de la beauté du paysage, de la beauté de l’homme presqu’irréel qui l’accompagnait aux sources chaudes. Il se glissa dans l’eau, soupira d’aise alors que déjà ses muscles se dénouaient dans la chaleur agréable de l’eau, et vint se placer entre les jambes nues de Stanislas. Il lui était impossible de ne pas revivre le souvenir vivace de cette nuit d’anniversaire alors que leur regard se croisait et qu’Henry devait retenir son corps de faire de nouveau une idiotie. Il rougit, tout de même, à la remarque du fjerdan.

-Je ne dis pas que vous l’êtes…je voulais juste une excuse pour être de nouveau proche de vous.

Ses mains posées sagement sur les genoux de Stanislas, Henry les fit glisser doucement sur ses cuisses avant de les ramener sur ses hanches et de le faire glisser dans l’eau, comme il avait dit qu’il le ferait. Il ne put s’empêcher de s’attarder sur l’odeur agréable du fjerdan qui emplissait ses narines, sur sa peau douce que ses mains retrouvaient avec délicatesse et délectation. Et puis il s’éloigna, parce qu’ils n’étaient ni amants, ni réellement amis, même si Henry espérait que, peut-être, ils y viendraient. Au moins ça. Il glissa gentiment dans l’eau calme, laissa la chaleur mordre ses jambes, ses muscles se détendant tranquillement. Sa tête était lourde, un peu, mais il n’y prit pas garde. La fatigue le gagnait peut-être un peu.

Sa tête se tourna pour rencontrer le regard doux de Stanislas et, sans aucune hésitation, Henry saisit sa main et entrelaça leurs doigts. Son pouce caressait doucement la main du fjerdan lui permettant de toucher plus encore cette peau qu’il adorait déjà. Un sourire vint se hisser sur ses lèvres, timide, et Henry se laissa amener plus à l’écart encore, découvrant un tableau d’une beauté spectaculaire. Son souffle se coupa dans sa poitrine alors que devant lui dansaient les lueurs dans le ciel.

-Je n’avais jamais rien vu de tel…c’est magnifique…

Il ne put empêcher l’émotion de le submerger alors que les sankts faisaient danser les étoiles dans leurs habits d'apparats: de beaux tissus de lumière bleus et verts, translucides, qui remuaient au rythme inconsistant d’une musique douce qui ne jouaient qu’au delà de la compréhension du durast, juste pour eux. Et lui, pauvre mortel, pouvait toucher du doigt une telle somptuosité, une telle beauté. Quelle chance… Quelle chance! Tout cela grâce à la générosité d’un homme: Stanislas. Il se tourna vers lui, les yeux plein de larmes qui finirent par glisser sur ses joues en silence.

-Stan…c’est merveilleux. Vous les voyez aussi n’est-ce pas? Les étoiles qui dansent dans leurs plus belles tenues de bleu et de vert vêtues? Il sourit, de ces sourires ravis qui capturent un moment qui ne se représentera jamais, avant de tourner la tête de nouveau vers le spectacle somptueux.

-A votre avis quel genre de musique se déroule, tout là-haut? J’imagine quelque chose de lent et de terriblement beau, presque langoureux. Peut-être de la harpe, j’en ai entendu une fois, c’était comme mille gouttes de rosées qui parlaient à la fois.

Il se tut, tourna de nouveau la tête vers Stanislas avant de porter leurs mains liées à sa bouche et d’embrasser tendrement les phalanges de l’homme, ne le quittant pas des yeux.

-Voudriez-vous les accompagner, avec moi? Danser sur une mélodie qui nous est propre à tous les deux? Nous n’aurions pas besoin de la jouer, j’en suis certain.

Son âme déjà résonnait dans une douce musique à la présence de Stanislas à ses côtés, si bien qu’Henry n’aurait aucun problème à danser de lui-même ce que lui évoquait l’homme qui avait sa main dans la sienne. Et s’ils étaient dans l’eau? Et bien soit, ils danseraient plus lentement, si Stan acceptait sa demande quelque peu original, il en concevait.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyJeu 9 Nov - 16:44

Un sourire étira mes lèvres alors qu’il m’avouait chercher une excuse pour notre proximité. Et si ses mains sur moi auraient pu me gêner, me rappeler des souvenirs quelque peu dérangeants, il n’en était rien. Ma mémoire ne semblait que retenir le plaisir d’être ainsi touché, le bonheur de se sentir désiré. Je ne pouvais nier que cet homme réveillait le jeune homme que j’étais autrefois. C’était tellement agréable que je me laissais aller à profiter de ces instants, rejetant toutes les pensées parasites qui auraient pu venir entacher cet échange. J’avais décidé, dès le moment où je l’avais invité à prendre un thé, que je prenais le risque de voir ma vie tranquille et monotone voler en éclat. Probablement que je le désirais de plus en plus depuis que son regard avait croisé le mien. Et ce que je redoutais par-dessus tout n’était pas ce que l’on pourrait bien dire de moi, mais bien l’impact que cela pourrait avoir sur Henry. Ainsi, je le laissais me guider là où il le souhaitait. Lui qui était désormais au courant de ma situation.

L’intensité de notre proximité se délitait dans l’eau chaude et vaporeuse. Les lanternes éclairaient suffisamment tout en protégeant notre intimité, les volutes blanches captant les lueurs des flammes pour les dupliquer sur la surface de l’eau. Puis le spectacle somptueux des aurores boréales commença. J’invitais Henry à s’installer confortablement, sachant que cela lui plairait grandement. Nos doigts se lièrent aussi naturellement que s’ils l’avaient toujours fait, sous l’eau. Un délicieux frisson coula le long de mon échine alors que nous nous installions à notre aise. Son commentaire élargit mon sourire plus encore.

« Moi non plus. »

Je murmurais ces mots en observant les lumières se refléter sur son visage, dans ses pupilles dilatées par l’admiration, puis voilées de larmes. Mon sourire se mua en expression soulagée lorsque je compris que les yeux brillants de mon invité n’étaient que dues au bonheur de voir un tel spectacle se jouer sous son regard. Quand bien même mes mains étaient mouillées, je levais ma main libre pour essuyer ses joues, l’une après l’autre.

« Honnêtement non, mais je les vois danser dans vos yeux émerveillés et c’est un spectacle magnifique. »

Je consentis à regarder de nouveau vers le ciel lorsqu’il me demanda quelle musique se jouait parmi les étoiles. La voûte céleste craquait, grognait, et pourtant, cela avait quelque chose de grandiose.

« J’aime votre description, j’ai envie d’y croire. La harpe est un instrument magnifique. »

J’avais eu la chance de pouvoir danser au son de cet instrument, certainement mes chorégraphies les plus émouvantes. Je frémis lorsque Henry déposa un baiser sur ma main, une nouvelle fois. Et de mon côté, je le souhaitais sur mes lèvres. Lorsqu’il me proposa de danser avec lui, je me raidis. Je n’avais jamais osé refaire un seul pas de danse après l’accident. Si la crainte devait se lire dans mon regard, elle se dissipa lorsque que je rencontrais les prunelles du zemeni. La pureté de l’envie qui s’en dégageait était incroyablement magnifique. Je relevais un instant le regard vers le ciel, que les Sankts m’en soient témoins, je ne savais rien refuser à cet homme.

Mes jambes me portèrent plus facilement dans l’eau que sur la terre ferme. Le sol était régulier à cet endroit-là du bassin. Par une drôle d’habitude qui revint à la charge, je voulus conduire la danse, je me rapprochais de lui, posait sa main libre sur mon épaule, tandis que j'installais la mienne sur sa hanche, sous l’eau, savourant l’effet sur sa peau de mes doigts qui ne portaient pas sur la serviette. Nos autres mains restaient liées. Plus ému que je ne l'aurais cru, je l’invitais dans une sorte de valse lente, mon regard plongé dans le sien.

« Compte tenu de tout ce qui s’est passé, je me montre peut-être présomptueux..mais puis-je vous embrasser, Hen..? »

Ma voix n’était qu’un murmure, ma bouche non loin de la sienne, nos nez se touchaient par instant. Mon cœur cogna comme une brute dans ma poitrine. J’avais l’impression que le monde entier pouvait l’entendre. Il marquait le rythme de cette attraction que j’éprouvais pour Henry, grandissante, de plus en plus importante.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyJeu 9 Nov - 21:31

Henry avait l’impression de vivre un songe. Un songe extrêmement doux, rassurant, et magnifique. Un songe qu’il aurait aimé poursuivre toute sa vie. Par tous les sankts, il ne voulait pas se réveiller. Qu’il ne se réveille jamais, s’il vous plait, s’il vous plait, s’il vous plait. Le temps ralentissait au rythme de leurs sentiments émerveillés et le durast pouvait presque voir les secondes se mouvoir devant ses yeux. Comment pouvait-on suspendre le temps comme ceci? Stan était-il aussi un grisha, de ceux dont Henry ignorait la petite science, capable de créer dans l’espace et le temps ce cocon de bonheur stable et d’une douceur incomparable? Il l’ignorait, mais il était décidé à en profiter, jusqu’à ce que la bulle n’éclate, jusqu’à ce que le rêve prenne fin, jusqu’à ce que Stanislas décide que leur route devait se séparer. Parce que le Zéméni savait déjà qu’il n’était pas celui qui dirait stop. Et pourtant, pourtant il avait essayé. Il avait vraiment voulu partir et, sans le blizzard, sans la neige et le vent, il serait probablement en train de pleurer son coeur brisé, au creux des bras de sa petite soeur si chère à son âme. Mais non, non il était là, les yeux débordant de larmes, ému de pouvoir partager tel spectacle avec celui que son coeur avait élu comme objet de toutes ses attentions. Il souffrait de ne pas le voir. Avait souffert durant ces quatre jours interminables de tempête. Avait cru qu’il s’était fourvoyé. Et même maintenant il craignait encore d’être un trompe solitude pour l’homme. Peut-être son esprit comptait-il encore un peu sur cette excuse car son coeur et son âmes étaient d’ors et déjà perdus dans les méandres glacés des iris du fjerdan.

Il tourna la tête, laissa les mains de Stanislas caresser son visage, effaçant les larmes d’émotion au fur et à mesure qu’elles coulaient sur ses joues et ne put empêcher le rougissement de s’étendre jusqu’à là pointe de ses oreilles face à ce compliment merveilleux. Puis leur regard se dirigea de nouveau vers le merveilleux spectacle et Henry ne put s’empêcher de comparer la musique à de la harpe, de s’imaginer accompagnant les sankts, lui-même vêtu de lumière bleue et verte, dansant au gré du vent, sans soucis, la main captive de celle de Stanislas, le regard pétillant de joie. Et comme cette vision se faisait de plus en plus présente à son esprit, il la proposa à l’homme, sans prétention. Oh, bien sûr, il savait que Stanislas avait des soucis pour se mouvoir. Il savait désormais à quel point son expérience de la danse pouvait avoir des aspects désastreux. Et pourtant, pourtant il demanda quand même. S’il pouvait espérer, avoir l’audace d’essayer de transformer de nouveau son rapport à la danse vers quelque chose de positif, alors Henry le ferait. Et lui-même adorait danser.

Stanislas accepta, réchauffant l’âme du durast comme le plus beau des soleil aurait embrassé son corps. Il se sentait si bien, si bien qu’il avait l’impression de flotter. Et l’eau n’y était pour rien. Il le laissa guider sa main, ne put s’empêcher de caresser son épaule, ses yeux ne lâchant pas son beau visage. Et puis la danse commença. Henry se laissa emporter, en toute confiance, par Stanislas. Et à chaque pas, son coeur vacilla un peu plus. Son âme se pamma un peu plus.

Il était tombé sous le charme de Stanislas Volkov au premier regard.

Il sut qu’il n’aimerait jamais personne d’autre que lui au détour de cette valse.


Leurs visages se rapprochèrent d’eux même, dans cette intimité que pouvaient leur offrir tous les éléments de la nature autour d’eux. Leurs nez se frolaient dans une caresse d’une douceur infinie et le souffle d’Henry se coinça dans sa gorge à la demande de Stanislas. Il ne put empêcher le souvenir d’il y a quelques jours de ressurgir. Le doute. Cette phrase qu’il s’était répété pendant quatre jours entiers. Sa main glissa de l’épaule du fjerda jusque sur sa joue alors qu’il était certain que Stanislas pouvait lire la supplique dans ses yeux amoureux.

- Oh Stanislas…je vous en prie dites moi que vous voulez de moi. Pas que vous vous sentez seul… Ne me laissez pas espérer encore une seconde quelque chose entre nous qui ne peut être possible. Je ne peux pas y survivre une seconde fois. Et si…et si vous voulez de moi alors allez-y. Embrassez-moi, Stan.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyVen 10 Nov - 0:08

Sous mes mains, les joues de Henry se réchauffaient, je voyais poindre sur son visage l’émotion, cette douce timidité face à mes paroles qui n’étaient pourtant que des mots aussi spontanés que sincères. Je n’avais pas éprouvé autant de vives émotions depuis longtemps. Il faisait chanter en moi une mélodie nouvelle, des envies, des sensations pures, comme ces fleurs qui percent la neige à l’arrivée du printemps. Ma vie à Fjerda était recouverte de ce drap blanc et froid, un cocon rassurant pour ses repères mais d’une monotonie irrévocable, et Henry... Henry venait réchauffer ce linceul, m’ouvrait à de nouvelles perspectives et j’étais inexorablement attiré par cette lumière. Par sa lumière.

Nous vivions un moment hors du temps. La musique céleste nous enveloppait et ses jeux de lumières éclairaient nos visages émerveillés l’un pour l’autre. Je découvrais une nouvelle facette du zémeni qui me plaisait tout autant que celles que j’avais déjà pu découvrir. Les quelques jours que nous avions passés séparés me semblaient s’être effacés d’un seul coup. Je m’aperçus alors à ce moment-là à quel point il m’avait manqué, à quel point j’aimais tenir sa main dans la mienne. Il me faisait oublier le monde autour, il me faisait oublier que j’étais un mari, que j’étais un beau-fils, que j’étais un exploitant d’absinthe.  Il ne m’imposait aucune étiquette. Avec lui, j’étais simplement Stanislas.

Nos corps se rejoignirent dans une étreinte dansante au milieu du bassin, il n’y avait plus que nous et la nature environnante. Le rythme était lent, les gestes étaient doux. Nos caresses se fondaient sur nos peaux avec un naturel déconcertant. Et pourtant j’étais capable de distinguer chaque partie de mon corps en contact avec la sienne d’une sensation vive, comme une délicieuse emprunte qui appuyait sur moi et me disait tu es mien. Et je ne le ressentais pas comme de la possession mais comme une évidence.

J’avais laissé derrière moi les responsabilités qui incombaient à mon statut d’homme marié si bien que je me laissais aller à faire la cour à cet homme entre mes bras, comme s’il n’y avait toujours eu que nous deux en ce monde. Lorsque nos visages furent si proches que la chose la plus naturelle du monde me semblait être de l’embrasser, une petite voix m’intima de ne pas me précipiter et grand bien m’en pris. Lorsque nos prunelles se rejoignirent, je pu lire la peur d’une déception tout autant qu’une affection profonde à mon égard. Mon cœur manqua un battement et je sus à ses mots que je  n’avais pas le droit de le blesser davantage. Choisir de l’embrasser c’était accepter de prendre soin de son cœur et de lui confier le mien. Des centaines de questions parcoururent soudain mon esprit paniqué, mais je sus que ce n’était pas des conséquences sur ma vie actuelle dont j’avais peur, c’était de prendre le risque de ne plus jamais le voir. Récupérant finalement mon souffle, le regardant intensément, ma main vint rejoindre sa joue en miroir à la sienne qui réchauffait mon visage de ma pommette à ma mâchoire.

« Je suis terrifié.» dis-je dans un souffle. Mon regard se fit plus fiévreux. « Mais vous m’avez redonné envie d’aimer Henry. Je ne veux pas vous perdre. »

Glissant mes doigts sur sa nuque, je l’attirais à moi, déposant mes lèvres contre les siennes. Mon autre main vint glisser dans son dos pour me permettre de l’étreindre tendrement. Ma bouche chercha contre la sienne, à transmettre toute la force de ce que j’éprouvais pour lui. Je me fis plus passionné dans mes gestes. Mon corps entier frissonnait délicieusement à son contact, j’avais l’impression d’être à ma place et en même temps j’étais fébrile comme celui qui découvre ses premiers émois.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyDim 12 Nov - 13:45

Un baiser était toujours quelque chose de simple, en soi. Deux lèvres posées sur deux autres, un souffle partagé le temps d’une seconde. Une séparation déchirante, ensuite ou bien l’accord tacite de deux corps qui en avaient besoin. Celui qu’ils avaient échangé, il y a quatre jours, était peut-être de ceux-là. Où alors Henry avait eu besoin de cet échange pour comprendre lui-même le sentiment qui naissait en son coeur, comme une jolie petite fleur. Mais la fleur était fragile et plus encore le coeur l'abritant qui s’était fendillé à la suite des événements. Ces quatre jours de blizzard n’avaient fait que renforcer la blessure, le vent s’infiltrant partout, même dans les failles du coeur du durast, créés par l’homme qu’il venait de rencontrer. Qu’il était étrange de pouvoir manier la matière, quand on y pensait, mais d’être incapable de remodeler son propre coeur abimé pour qu’il ne le soit plus. Un coeur flambant neuf, un coeur qui ne soufre pas. Un coeur inutilisé. Mais la vie serait si fade avec des coeurs tout neufs. Inutilisés. Incapable de comprendre ce qui leur arrive. Incapables d’y répondre. Incapable de demander. FInalement Henry était heureux d’avoir un coeur brisé. Parce que Stanislas avait le pouvoir de le réparer. Tout comme Hen souhaitait avoir le pouvoir de faire de même avec le sien.

La phrase tournait en boucle dans sa tête, dans son esprit, dans son âme fatigué. Ce n’était pas lui que Stan voulait. Elle avait tourné et tourné, sans jamais pouvoir s’arrêter, sans jamais pouvoir se fixer, si bien qu’elle finirait bientôt, Henry le savait, par s’effacer. Et son coeur serait de nouveau vulnérable. Mais, durant l’après-midi écoulé, alors que sa tête lui tournait légèrement et que son être vibrait de joie de retrouver cet homme qui lui avait tant manqué, le durast s’était rendu compte que ce n’était pas si grave. S’il pouvait continuer de parler, d’écouter, d’aider Stanislas, de l’aimer même de loin, alors peut-être pourrait-il s’en contenter. Et puis, et puis tout changeait entre eux, encore. Et Henry n’avait plus la force de mentir, de cacher, d’essayer, pour le bien être de Stanislas, de lui dire que tout irait bien. Que s’il laissait encore son coeur s’éparpiller dans la neige, tout irait bien. Il ne pouvait pas. Il n’en était pas capable. Alors, tel le grand égoïste qu’il pouvait parfois être, il lui avait demandé de l’aimer. Non pas de quitter sa femme, ni de changer de vie. Juste d’être lui, mais de laisser Henry en faire de même. Il n’attendait aucune promesse si ce n’était celle que tout cela était vraie. Qu’il ne jouait pas avec son coeur. Que ce baiser, s’il se produisait, serait suivi d’autres encore.

Ses yeux implorants regardaient le froid fjerdan des prunelles de l’autre homme et son inquiétude, ainsi que la peur qu’il lisait à l’intérieur de ceux-ci étaient autant de réponses que son âme avait besoin. Il se sentit un instant envahi par une grande déception qui menaçait déjà de l’avaler comme une vague qui vient taper sur le sol. Déjà son corps esquissait l’ombre d’une retraite vers l’étendue d’eau qui les entourait. Mais son regard changea, et ses mots se tintèrent d’une chaleur qui enveloppa le coeur d’Henry comme la plus douce des couvertures. Il ne voulait pas fuir. Il n’était pas un lâche. Il voulait de Henry.

Il voulait de lui. Il voulait de lui. Il voulait de lui.

La main sur sa nuque réveilla sa peau qui se parait d’ors et déjà de merveilleux frissons et les lèvres si douces de Stanislas se posèrent sur celles, gercées du durast. Il n’avait pas l’habitude du froid fjerdan et celles-ci avaient été les premières victimes du blizzard. Mais ça n’avait pas d’importance. Déjà les mains d’Henry glissaient avec douceur sur les bras de Stanislas, l’une d’elle se posant sur son poignet, l’autre allant s’emmêler doucement à ses cheveux. Il se sentit attiré et se laissa approcher de l’homme, jusqu’à se retrouver contre lui. Ce baiser qui les liait était bien plus. Henry pouvait sentir tout l’abandon, tout le désir, toutes les promesses informulées que Stanislas pouvait bien vouloir dire. Et il y répondait, il y répondait au centuple, son âme volant de joie jusqu’aux sankt, dansant avec eux tant son amour pour cet homme débordait. Il sentait la vie sous ses pieds, sur la terre en bordure des sources, sentait tous ces perce-neige endormis qui naissaient de joie à l’idée de les voir réunis, nourris par le bonheur du durast, et n’y faisait rien pour y remédier, trop pris dans les sensations. Il rompit le baiser dans un gémissement plaintif, posa son front contre celui du fjerdan.

-En êtes-vous sûr. Vous voulez de moi?

Un sourire inquiet naquit sur ses lèvres, qu’il lécha au souvenir de celles de Stanislas sur celles-ci.

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyMar 28 Nov - 0:05

Ses mains qui remontaient le long de mes bras, m’arrachaient des frissons en cascade dans le dos et dans tous le reste de mon corps. Je n’avais pas froid mais ma peau était recouverte de chair de poule, comme électrisée par son contact. Ses doigts humides accrochèrent mes cheveux me donnant l’impression que je ne pouvais plus respirer. Mon regard cherchait dans ses prunelles la réponse à une question informulée. J’avais besoin de son assentiment plus que du reste.

Le temps semblait s’être arrêté au moment où nos lèvres se touchèrent. Mon cœur trouva une nouvelle cadence, un peu erratique tout en ayant un rythme propre à ce que la proximité d’Henry me faisait ressentir. Ses lèvres n’étaient pas douces, je réalisais seulement qu’elles avaient accusé le froid d’ici, lui qui venait d’une terre de soleil. Mais je m’en fichais, j’aimais leur goût, j’aimais la manière dont il les pressait contre les miennes, les soupirs qu’elles laissaient échapper à chaque fois qu’il reprenait son souffle. Nos bouches chantaient un nouveau langage que mon âme reprenait en cœur. Je l’embrassais à en perdre haleine, comme s’il risquait de s’évaporer dans la brume nocturne à tout moment.

Je revins à la réalité lorsqu’il rompit le baiser, son front contre le mien. Il semblait saisit de dilemme et je ne pouvais me référer qu’à ce son qui avait traversé ses lèvres. A sa gestuelle incertaine. Il était encore dans le doute. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Ma main quitta sa nuque pour se glisser sous son menton, j’écartais doucement mon visage pour soulever le sien, pour qu’il me regarde dans les yeux.

« Croyez-vous que je vous aurais embrassé si ce n’était pas le cas ? Je ne tiens pas à jouer avec votre cœur Henry, j’ai un profond respect pour vous. »

Je mordillais ma lèvre inférieure un bref instant, puis je demandais avec un sourire aussi incertain que le sien.

« Voulez-vous de moi, Henry ? »

Avec tout ce que cela impliquait, mon bagage peu engageant. Mon handicap, ma femme, mon lieu de vie. J’arquais les sourcils, presque désespéré. Je voulais l’embrasser encore, je voulais le découvrir, je voulais qu’il me parle de lui, je voulais que nous soyons les seuls êtres humains sur terre. Je le voulais, lui. J’avais écrasé tous mes principes égards dès lors où son regard avait percé mon âme à jour et je n’étais pas prêt à faire machine arrière. Pas s’il ne le désirait pas du moins.

Le plat de mon pouce caressa sa joue, puis je l’attirais de nouveau à moi, posant mon front contre le sien, nos souffles se mélangeant à nouveau.

« Moi je vous veux, tout entier, je veux tout savoir de vous, je veux apprendre à vous aimer. »

Mon autre main avait attrapé la sienne et je liais tendrement nos doigts, frissonnant une nouvelle fois. Je murmurais encore, comme si plus rien d'autre n'avait d'importance.

« Hen... »

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Message(#) Sujet: Re: May we meet again [Stan ♥] May we meet again [Stan ♥] EmptyDim 10 Déc - 23:25

Le front collé au sien était le seul repère d’Henry alors que sa tête lui tournait encore dans une crise étrange. La chute d’un peu plus tôt était pourtant bien loin de son esprit, alors que la réalisation que Stan l’avait embrassé prenait peu à peu place dans son être. Et pourtant, il était encore inquiet. Il avait beau savoir ce que lui avait dit l’homme, il avait beau le croire de tout son coeur, il avait rencontré madame Svetlana. Et cette femme, cette femme avait la grâce d’une sankta qui foulait la terre pour y apporter ses bénédictions. Son sourire était un miracle et chacun de ses cheveux captait l’entièreté du soleil. Elle parlait d’une voix égale et semblait si gentille et, même si Henry savait de quoi il en retournait, il ne pouvait effacer cette impression chaleureuse et heureuse qu’elle lui avait servi sur un plateau d’argent. Et elle était de bonne famille, cela pouvait se voir. Et lui… et lui était Henry. Qu’avait-il à offrir en tant qu’Henry à un homme si beau et généreux que Stanislas, si ce n’était une compagnie fugace, un massage sincère, un sourire profond, son coeur dans son entier? Cela semblait si peu, si ridicule, si petit par rapport au soleil qu’elle pouvait représenter et pourtant, pourtant Stanislas voulait de lui. Malgré ça, malgré tout. Malgré lui-même.

Des doigts glissèrent sous son menton après sa question surprise et désabusée alors qu’Henry, bien conscient de son poids dans cette équation complexe, ouvrait des yeux fascinés sur le froid fjerdan de ceux de Stan. Mais il la voyait, désormais, la flamme de l’âtre qui brillait, faible, vacillante, mais présente. Présente. Elle lui donnait tant envie de s’approcher, de l’étreindre, de lui promettre de la renforcer et de la rendre plus forte parce que les yeux déjà chaleureux de Stanislas s’éclairaient de l’intérieur. Un sourire indécis jouait sur ses lèvres, bien semblable à celui d’Henry et celui-ci ne répondit pas, pas tout de suite, mais laissa ses paupières se fermer de nouveau, son visage cherchant à se nicher dans la main de l’autre homme, poursuivant la caresser de son pouce comme si elle pouvait guérir toutes ses peines. Oh oui, Stanislas avait ce pouvoir, il en était désormais certain alors que son être se calmait de lui même. Et puis, et puis l’homme le rapprocha de lui, colla son front de nouveau contre le sien alors qu’Henry, telle une poupée de chiffon, se laissait faire avec tendresse. Leurs doigts se lièrent, ceux du durast serrant légèrement la main de Stan dans la sienne alors qu’un souffle sortait de ses lèvres, suivi par un petit rire soulagé.

“Je veux apprendre à vous aimer” venait-il de dire. Comme si Henry n’était pas, lui–même, déjà éperdument amoureux de cet inconnu. Comme s’il n’avait pas déjà posé son âme à ses pieds, sans même le savoir, sans même le vouloir, sans même le reconnaître, ce soir de blizzard. Comme s’il n’avait pas déjà décidé de raviver l’intérieur du regard de l’homme, comme s’il n’avait pas choisi qu’il serait sa destinée.

Sa main quitta sa consoeur, grimpa le long de son bras, de nouveau et Henry encadra le visage de Stanislas de ses mains. Ce moment, il pouvait le sentir en son coeur, en son âme, en son esprit, ce moment était important, il était capital pour lui. Pour Stan, pour eux deux.

-Je vous veux Stanislas. Je vous veux sans que vous ne changiez rien de vous. Le sentez-vous? Mon coeur entre vos main que j’ai laissé bien malgré moi ce soir de blizzard… Je sais que c’est tôt mais c’est vous. C’est vous et c’est tout.

Et comme rarement, les mots lui manquaient alors que son coeur voulait crier que c’était lui. Qu’il le rendrait complet. Et que son âme suppliait car ce n’était tellement pas assez. Alors son corps décida de faire pour lui et avec plus de franchise, il se colla de tout son long contre le fjerdan, posa de nouveau ses lèvres contre les siennes, laissa glisser l’une de ses mains dans sa nuque puis ses cheveux, l’autre sur son épaule et son dos. Et sa langue, curieuse et assurée, alla chercher celle de l’homme, passant doucement sur les barrières charnues qui protégeaient ce trésor, avant d’enfin pouvoir l’enlacer elle aussi, comme Henry enlaçait Stanislas, libérant de son corps un gémissent de soulagement et de plaisir.

Stan voulait de lui. Stan voulait l’aimer.

Stan voulait l’aimer, lui.
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À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.