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 Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn]

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Deva Petrova
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Message(#) Sujet: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyVen 28 Avr - 4:43

Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,

le renard saura se faire assez mince pour y passer !




 

La taverne est bondée ce soir.
Ce n'est pas vraiment une surprise, c'était toujours le cas les soirs d'orages. A croire que s'enquiller godet sur godet était un remède efficace contre le mauvais temps.
C'est donc trempée de pluie que Deva se faufile en cuisine, bien décidée à piquer un bout de pain et du fromage avant d'aller se blottir sous la couette.
C'était pas si souvent qu'elle pouvait s'offrir une soirée de libre. Et elle devait celle-ci à ses amis musiciens pour avoir annulé leur répétition à la dernière minute. Une aubaine pour la belle qui s'imaginait déjà rattraper son retard de sommeil, et ses cernes lui dire merci.
Enfin c'était sans compter la populace au rez-de-chaussée. Crécher au-dessus d'une foule de marins imbibés de liqueur ne promettait pas une soirée des plus reposantes. Mais c'était toujours mieux que d'être en service. D'ailleurs si elle ne voulait pas faire d'heures supp, elle avait intérêt à se dépêcher.
Si Kellaig la chopait là, elle était certaine d'être d'extra ce soir. Pas parce qu'il l'aurait retrouvé les bras chargés de bouteilles de bière et de saucissons aux noisettes, mais parce qu'il aurait bien eu besoin d'un coup de main supplémentaire. Mais non, ce soir, pas question qu'elle travaille!

Les bras chargés de victuailles, elle monte alors quatre à quatre les escaliers menant au grenier, où elle est parvenu à s'aménager une chambre presque douillette. Alors oui le parquet craque et il y a autant de courant d'air que sur un bateau en pleine mer, mais c'est chez elle. Et puis elle a une lucarne qui donne sur les toits, qu'elle enjambe parfois pour aller crapahuter sur les tuiles et observer la ville. A peu de choses près, c'est comme si elle avait un appartement avec terrasse. A si peu de choses...
Déverrouillant la porte, qu'elle finit d'ouvrir d'un coup de hanche, Deva se dirige dans la pénombre jusqu'à son lit où elle laisse tomber boissons et nourriture. Sauf un saucisson qu'elle croque déjà à pleines dents. Pas le temps de s'emmerder à découper des rondelles toutes fines.
Mâchouillant sa bouchée, elle se tourne vers la commode où trône un bougeoir, mais retient subitement son geste. Dans un coin de la pièce, elle a vu une ombre bouger. Hésitante, elle finit par se diriger lentement vers le fond du grenier, là où elle pense avoir repéré l'intrus.

-Sors de là! crie-t-elle en brandissant son morceau de charcuterie telle une arme.

Lentement, la faible lueur en provenance de la lucarne met en lumière un visage.
Ses cheveux paraissent plus longs. Et cette barbe est nouvelle. Pourtant, ces yeux là, elle les reconnaît en un instant.

-Adriàn?! Un franc sourire vient illuminer son visage lorsqu'elle reconnaît son ami. Mais qu'est-ce... Portée par sa joie, elle se précipite pour lui sauter dans les bras.

Il lui semble que des années ont passé depuis leur dernière rencontre à Ravka. En réalité cela ne doit faire que quelques mois. Pourtant tant de choses ont changé depuis.
La dernière fois qu'ils se sont vus, son frère était encore là. Tous les trois se sont rencontré sur les routes, par hasard. Une première fois, puis une deuxième. Une taverne après l'autre, ils se sont liés d'amitié, autour de l'aventure et de la musique. Adriàn aimait les entendre jouer et leur posait toujours mille questions sur leur art. Deva elle, ne se lassait pas d'écouter ses histoires sur les pays qu'il avait visité et les gens qu'il avait rencontré. Elle venait tout juste de prendre la route et n'ayant jamais quitté sa ville natale, Adriàn lui faisait figure de grand aventurier. Et qu'il soit, entre autre chose, un voleur, ne l'avait jamais dérangé. Elle avait toujours trouvé cela intrépide et amusant. Enfin jusqu'à maintenant.


-Qu'est-ce que tu fou là? reprend-elle en faisant un pas en arrière, soudain méfiante.
Les sens en alerte, ses yeux scrutent la pièce, à la recherche d'un indice ou d'un objet qui aurait pu manquer. Mais elle n'était pas riche. Que serait-il venu cherch...?
Son regard s'arrête alors sur les lattes du mur à côté d'eux. L'une d'elle a été déplacée, laissant apercevoir un trou dans la cloison. L'endroit où elle dissimule son butin de bijoux et de pierres précieuses.

-Rend-moi ça tout de suite, dit-elle en le menaçant à nouveau de son saucisson.


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Adrián Mora
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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptySam 27 Mai - 11:14


Cette mission était quelque peu atypique, mais Adrián appréciait tout particulièrement les choses qui sortaient de l’ordinaire. La bourse bien remplie qu’on lui avait agitée sous le nez avait par ailleurs gommé les éventuelles réserves qu’il aurait pu émettre. Certes, il était bien plus habitué à s’infiltrer dans des lieux aussi surveillés que le palais Lantsov et avait un goût prononcé pour les opérations de haut vol. Mais de temps en temps, il appréciait aussi les opérations de moins grande envergure. Et puis, le mercurien qui l’avait embauché lui avait tout de même souligné que sa cible était une mercenaire redoutée. Là résidait l’enjeu de la mission. S’il n’était pas spécialement friand des affrontements et s’il savait qu’il ferait tout pour éviter un corps à corps avec une spécialiste de l’assassinat, en revanche l’idée de dérober un bien aux mains de quelqu’un de dangereux lui paraissait plutôt amusante.

Ça ne lui prendrait qu’une poignée de minutes, tout au plus. C’est du moins ce dont il était persuadé lorsque ses doigts habiles forcèrent le verrou branlant de la fenêtre. Celle qu’il s’apprêtait à dépouiller ne devait pas craindre les voleurs ; Un grenier ? Une lucarne mal fermée ? Le tout au-dessus d’une taverne bondée de monde et assommée de bruits ? Il s’attendait presque à voir le piège se refermer sur lui lorsque les carreaux lui ouvrirent un grand passage sur une petite chambre. Mais non. Rien. Tout resta figé dans la pénombre.

Confiante, l’ombre d’Adrián quitta le toit pour glisser en silence à l’intérieur. Ses yeux curieux ne découvrirent pas l’antre d’une tueuse, mais plutôt un cocon certes sommaire, mais accueillant et chaleureux à sa manière. Il ne lui fallut pas longtemps pour faire le tour des lieux et, surtout, d’aviser une latte de bois un peu plus branlante que les autres. Bientôt, le poids appréciateur d’une bourse pleine de pierres précieuses rebondit contre sa paume. C’était un jeu d’enfant.

Tellement, qu’il ne fit pas attention aux bruits de pas dans l’escalier. Le voleur fut véritablement surpris lorsque la porte du grenier s’ouvrit. Il se fondit par réflexe dans la pénombre, son regard s’attardant un instant sur la fenêtre qu’il avait laissée entrouverte. Il n’avait que quelques pas à faire pour l’atteindre et …

«  Sors de là ! »

Sa nuque se recouvrit d’une délicieuse chair de poule. Il était débusqué ! L’excitation et l’adrénaline ne déversèrent aussitôt dans ses veines, jusqu’à ce qu’il réalise que la dangereuse mercenaire qu’on lui avait dépeinte … ne correspondait absolument pas à l’image qu’il s’en était faite. Pas du tout même, puisque le visage familier qu’il avait en face de lui tenait plus du chaton que du dangereux félin aux crocs acérés. Adrián cacha la bourse derrière son dos.

— … Deva !

La surprise passée, il s’engouffra sans scrupule dans la faille offerte par l’amie qu’il venait de voler. Qui donc pouvait accueillir un cambrioleur avec autant de joie si ce n’était l’âme naïve et spontanée de sa musicienne préférée ? Un grand sourire illumina ses lèvres avec un naturel ahurissant. Il était sincèrement heureux de la voir. Même si, bon sang, les circonstances n’étaient guère idéales.  

La crédulité de la demoiselle ne dura pas, car déjà elle exigea des explications sur sa présence. La bouche du voleur s’ouvrit, mais rien n’en sortit. Son regard suivit celui de Deva en direction du mur. La cachette révélée au grand jour, vide, parlait pour lui. Il retrouva les yeux de son amie, bien moins rayonnante soudain.

— C’est … du saucisson ? demande-t-il, sourcil arqué, en désignant l’arme qu’elle brandissait dans sa direction.

Il pinça ses lèvres, retenant un sourire qui ne ferait que mettre de l’huile sur le feu, et révéla plutôt la bourse qu’elle lui réclamait.

— De quoi ? Ça ? Ah … Ça ne va pas être possible …  

Il secoua la tête à la négative. Ses jambes entamèrent alors un mouvement sur le côté pour se rapprocher de la fenêtre de manière stratégique.

— Et puis, qu’est-ce que tu fais avec ces pierres d’ailleurs ?

C’est vrai ça ! Qu’est-ce qu’elle fichait dans ce trou, avec des bijoux recelés et, surtout, dans le viseur d’un mercurien ? N’importe quoi ! Il était évident maintenant que l’employeur d’Adrián lui avait menti sur la personne à dépouiller. Mais … Deva ? Tout ceci n’avait pas vraiment de sens.

— Écoute … Vu celui qui m’a payé, je te rends service en te débarrassant de ces cailloux. Alors voilà ce que je te propose : je termine le travail, je ramène le colis à son propriétaire, exposa-t-il en faisant à nouveau rebondir la bourse contre sa paume, et je te rejoins dans deux petites heures au rez-de-chaussée pour que tu me racontes ce qui t’est arrivé depuis la dernière fois qu'on s'est vu. Ça te va ?



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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyMar 20 Juin - 23:41

Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,

le renard saura se faire assez mince pour y passer !




 

Deva n'était toujours pas remise de sa surprise.
Un inconnu, chez elle. Non, non,non. Pas un inconnu. Adriàn!
Ses émotions étaient si contradictoires en cet instant que la tête lui tournait.
Car si sa joie s'éveillait d'avoir retrouvé un ami, son instinct lui chuchotait tout autre chose.
Que faisait-il ici ? Avait-elle oublié de fermer la fenêtre ? Et qu'est-ce qu'elle avait à brandir ce fichu saucisson ?

-Je...hum...rougissant presque, elle croisa rapidement les bras dans son dos afin de dissimuler son arme factice. Oui je n'ai pas encore mangé et...mais ne change pas de conversation !

Les pensées se brouillaient tellement dans son esprit qu'elle ne savait plus comment se comporter. Bon ok c'était pas vraiment le moment de lui offrir une tasse de thé, mais tout de même, elle ne pouvait pas non plus lui sauter à la gorge! Son indécision était si palpable qu'elle la statuait sur place. Heureusement pour elle, cela ne dura pas bien longtemps. Car lorsqu'elle le vit esquisser un pas de côté, sa bourse entre les doigts, ses idées devinrent subitement plus claires.

-Et bien je ne crois pas...répondit-elle en suivant son mouvement t'avoir donné le choix!

Sur ces mots, elle bondit face à la fenêtre pour lui faire barrage, balançant au hasard des objets dans sa direction. Des tranches de pain et des morceaux d'oignons volèrent à travers la pièce, sans jamais atteindre leur cible. Elle était rapide, mais franchement pas douée question visée.

-Qu'est-ce que moi je fais avec ces pierres ? Médusée par sa question, elle en cessa son attaque. Comme si c'était à elle de rendre des comptes ! C'est de la lithothérapie, tu connais pas? Ca m'aide à dormir.

Comme pour ponctuer ses paroles, une dernière pomme vola dans les airs. Désormais à cours de munitions, il lui fallait trouver une nouvelle tactique.
Elle ne voulait pas en venir aux mains avec lui, mais elle n'aurait peut-être pas le choix. Le problème majeur, c'est qu'elle était encore plus nulle au corps-à-corps. Et tandis qu'elle réfléchissait à l'éventualité de l'assommer à coup de pichenettes, ses mots résonnèrent enfin à ses oreilles, oubliant cependant de s'arrêter sur l'essentiel.

-Donc si j'te suis, t'es en train de me faire une fleur ? Elle fit un pas vers lui. Et il faudrait que je te remercie en te payant un coup boire, c'est ça ? Son ton était doux et pourtant, sans qu'elle sache comment, il était parvenu à la mettre en rogne.

-Tu vas me rendre ça espèce de petit...! Tel un chaton au nez duquel on agite une cordelette, Deva sautillait autour d'Adriàn en pestant. Mais elle avait beau essayer de s'agripper à ses bras ou tirer sur ses vêtements, il parvenait à maintenir le précieux butin hors de portée avec une facilité déconcertante.
Parce que si elle était rapide, il était plus vif encore. Ce qui ne risquait pas d'améliorer son humeur.



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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyDim 3 Sep - 18:10

Hors jeu :



Vraiment, il aurait apprécié qu’elle accepte sa proposition et le laisse finir son travail. Deva était chère à son cœur. Et pour qu’elle se retrouve à prendre ce genre de risques, elle qui ne vivait que pour la musique lors de leur dernière rencontre, ça signifiait qu’Adrián avait loupé bon nombre d’événements dans sa vie. Événements qu’il aurait sincèrement aimé connaître autour d'une chope d'hydromel. Mais si la curiosité du voleur prenait autant de place que son éternel optimisme, il ne fut toutefois pas surpris lorsque Deva déclina son offre.

Après tout, il était en train de la voler.

Un soupir lui échappa lorsque la demoiselle se dressa, indignée, entre lui et la fenêtre. Comme s’il en était contrarié. Les choses dérapèrent néanmoins assez vite pour qu’il se retrouve estomaqué par ce qui était en train de se passer ; une tranche de pain passa à quelques centimètres de son oreille avec la violence vengeresse d’un shuriken.

— Allons, allons, tempéra-t-il en esquivant l'avalanche de nourriture avec une fluidité horripilante. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se mettre dans des états pareils ?

Néanmoins, l’amusement qu’il ne parvint pas à dissimuler sur ses lèvres aurait facilement pu faire sortir n’importe qui de ses gonds. Il ne voulait pas se moquer d’elle. Mais elle rendait la scène tellement rocambolesque !

— De la lithoquoi ?

Trop confiant, amadoué par le brusque répit qu’elle lui accorda, Adrián afficha une grimace sceptique devant ses explications nébuleuses. Tant et si bien qu’il avisa la pomme au dernier instant.

— Ouf !

Ses doigts s’étaient refermés sur le fruit juste à temps ! Un peu plus et il se retrouvait avec une bosse titanesque sur le front. Malgré ça, et malgré tout le respect qu’il éprouvait pour la musicienne, il ne parvint toujours pas à la considérer comme une menace sérieuse. Son sourire en coin s’accentua alors qu’il fit rebondir la pomme dans sa main. Il ne quitta pas Deva des yeux qui s’avançait comme un loup à l’affût. Mu d’une certaine nonchalance, le voleur haussa les épaules.

— Eh bien… Oui. Les choses se seraient sûrement bien moins déroulées pour toi si le mercurien était venu récupérer ces pierres lui-même. Ne le prends pas mal surtout… Mais même les souris au fond de ce grenier ont été témoins de tes maigres talents offensifs…

Et sur ce, il croqua dans la pomme à pleines dents.  
L’assaut de Deva fut si spontané qu’Adrián parvint à être pris de court. Décidément, se retrouver face à une vieille camarade le rendait un peu trop long à la détente ! Ses réflexes réagirent avant son esprit et évitèrent la première charge. Une étrange danse débuta alors entre le voleur et la musicienne. Hilare, il se contenta de faire un pas sur le côté ou de lever le bras un peu plus haut au-dessus de sa tête pour garder la bourse hors de portée.

— Espèce de quoi ? répéta-t-il pour l’encourager à terminer.

Oh, c’était vil. Il en avait presque les larmes aux yeux tellement il riait. Son amie aurait toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Mais c’était plus fort que lui ; la voir bondir comme une grenouille sur son nénuphar en tirant sur sa manche était tout aussi drôle qu’attendrissant.

— Tu vas finir par te faire mal ! prévient-il.

Ou attirer du monde par ici, à force de rebondir sur ce parquet datant d’un siècle dernier. Sa conscience professionnelle reprenant le dessus, Adrián lâcha la pomme pour refermer la prise de ses doigts autour du bras de Deva. Elle était tellement agitée et désordonnée dans ses mouvements qu’il lui suffit de coincer son pied derrière sa cheville et de la déséquilibrer en arrière pour la faire tomber. Cherchant simplement à la calmer un peu, il la retint in extremis et accompagna en douceur les derniers centimètres de sa chute jusqu’au sol.

— Où est Daniil ? Qu’est-ce que ton frère pense de tout ça ? demanda-t-il alors, les lèvres mutines, penché au-dessus de la jolie brune.



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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyLun 18 Sep - 1:39

Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,

le renard saura se faire assez mince pour y passer !




 

Hors jeu:

Elle n'était pas du genre à se mettre facilement en colère. Non, sérieusement. Mais elle avait se fichu caractère et tellement de sentiments. Elle était passionnée. Si entière que ses émotions semblaient souvent comme déborder d'une coupe trop pleine. Alors qu'elle ne savait simplement pas les contrôler.
En cet instant pourtant, elle estimait avoir tous les droits de déborder à sa guise. C'est lui qui était en train de la voler après tout. Et avec quel aplomb ! Cette tempérance qu'il affichait, comme s'il se trouvait plus sage qu'elle. Ce sourire qu'il retenait mais qui en disait long sur la moquerie qu'elle lui inspirait. Cette nonchalance...Et cette adresse ! Non sérieusement, même pas une miette de pain dans les cheveux ou un oignon venu lui frôler le coin l'oreille.

-Litho-thérapie, répond-elle en insistant sur les dernières syllabes. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi elle perdait son temps à lui répondre étant donné qu'il y avait toutes les chances qu'il soit en train de se moquer d'elle. Mais c'est peut-être un dictionnaire que je devrais te balancer pour parfaire ton éducation !

Sauf que des dictionnaires, elle n'en avait pas. Il y avait bien un ou deux bouquins qui traînaient dans un coin mais elle n'aurait pas été fichu de savoir où. Qu'importe, puisqu'elle venait de mettre la main sur quelque chose qui suffirait à imager ses propos. La pomme s'envola dans les airs et s'apprêtait à toucher sa cible lorsque in extremis, les doigts d'Adriàn se refermèrent sur elle. Non mais sérieusement, qui était aussi adroit ? Qui ?

-Parce que t'as déjà vu un mercurien s'occuper lui-même de ses affaires ? Raille-t-elle en continuant son approche, jusqu'à ce que...et bien jusqu'à ce qu'il la mette définitivement en rogne. Mes maigres talents... mes … c'est toi qui es maigre ! Elle lui bondit dessus sans crier gare. Sans réfléchir non plus à un quelconque angle d'attaque. Ni même entrevoir ses fines chances de succès. Parce qu'elle ne réfléchissait pas. Elle réagissait.

-Espèce de...ummmh ! Entre le cri et le grognement, elle-même ne sut pas bien ce qui perça entre ses dents serrées. Furibonde, elle continuait à sautiller autour du voleur, motivée par ce rire qu'il ne retenait plus.

-C'est à toi...que je...vais...faire mal ! Elle articula ces mots entre deux sautillements, lorsqu'elle arrivait à reprendre sa respiration.

En y réfléchissant, elle aurait pu s'arrêter là. Après tout elle le connaissait, ils auraient pu convenir d'un arrangement. Un de ceux qui ne demandaient pas à ce qu'elle se couvre de ridicule comme maintenant. Sauf qu'elle en avait fait une affaire personnelle. Rectification. C'était une affaire personnelle. Un défi que, cette fois, elle parviendrait à résoudre par elle-même. Elle le devait. Sauf qu'entre ce que l'on décide et ce que l'on est capable de faire, il y existe parfois un fossé qu'on n'est pas encore prêt à sauter.
C'est à ce moment là qu'elle se sentit perdre l'équilibre. Son corps bascula en arrière et la seule chose qui l'empêcha de complètement se ramasser sur le plancher furent les mains d'Adriàn autour de ses poignets.
Elle n'était pas dupe. Certes il l'avait empêché de se faire mal en tombant, mais c'est tout de même lui qui l'avait fichu par terre. Boudeuse, elle s'apprêtait à repartir à la charge lorsque le voleur prononça des paroles qui la désarçonnèrent. Il lui aurait mit un couteau sous la gorge que sa réaction n'aurait pas été différente. Alors en une fraction de secondes, toute sa colère s'évapora, et elle resta là à dévisager ce visage malicieux penché au dessus d'elle avec de grands yeux.

-Qu'est-ce qu'il penserait de la position dans laquelle tu viens de me mettre tu veux dire ? Le défia-t-elle après être parvenue à se ressaisir. Rien de bien j'en suis certaine. Elle gesticula maladroitement avant de rouler sur le côté pour se relever. Dans mes souvenirs tu étais plus galant que ça.
Elle épousseta son pantalon, bien qu'aucune poussière ne s'y soit accroché. Elle avait voulu changer de conversation mais se retrouvait soudain mal à l'aise par ce choix. Parce qu'il s'agissait d'Adriàn et qu'il avait le droit de savoir. Même si elle ne savait pas par quoi commencer. Même si elle ignorait avoir la force de tout lui raconter en cet instant. Pourtant elle se redressa, poussa un soupir, avant de planter son regard dans celui du voleur.

-Daniil... elle sentit son visage se crisper en prononçant son prénom. Les mots lui étaient difficiles, parce qu'à chaque fois qu'elle les prononçait, c'était comme admettre un nouvel échec. … a disparu. Lâcha-t-elle finalement.

Se détournant d'Adriàn, elle le dépassa pour rejoindre son lit. Le silence qui suivit fut seulement troublé par un cliquetis familier avant qu'elle ne se retourne pour reprendre la parole.

-Les pierres dans ta main, dit-elle en les désignant du menton, sont censées m'aider à le retrouver. Elle lui tendit l'une des bouteilles chapardées un peu plus tôt. Tu comprends maintenant pourquoi il est hors de question que je te laisse partir avec ?



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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyLun 13 Nov - 11:19



Spoiler:

Il n’y avait pas à dire, les réactions de Deva étaient si merveilleuses qu’elles donnaient presque envie à Adrián de continuer juste pour le plaisir de l’amusement. S’il choisit de ne pas renchérir à la menace d’un coup de dictionnaire – il était presque certain que la musicienne en était capable et il ne serait pas non plus étonné de la voir en sortir un de ses placards – il ne put s’empêcher de s’esclaffer lorsqu’elle le qualifia de « maigre ». L’une de ses mains s’apposa sur son cœur, mimant la douleur déloyale d’une flèche imaginaire.

— Alors là, tu me blesses !

Deva dut profiter de cet instant et de sa vigilance relâchée pour lui bondir dessus, toutes griffes sorties. Enfin. Des griffes de chaton, on s’entend. Il éclata de rire lorsque la demoiselle s’agita, pétillante de colère, autour de lui. Pensait-elle réellement être en mesure de lui faire mal ? En toute objectivité, Deva aurait pu l’atteindre sans le moindre problème tellement il riait. Un coup bien placé lui aurait remis les idées en place et lui aurait fait passer l’envie de se moquer d’elle, assurément. Mais avant que l'idée ne la traverse, Adrián eut le bon sens de mettre fin à ce manège en renversant son amie par terre. Sa curiosité revenant à grands pas, il la questionna.

La réponse que lui rétorqua Deva le prit tellement de cours qu’il manqua de la lâcher.

Elle gesticula pour se défaire de son emprise et Adrián la laissa s’échapper sans chercher à la retenir. Il se redressa, les yeux écarquillés de surprise.

— Oh, Deva, tu sais que j’ai beaucoup de respect pour toi…

Il s’en voulait maintenant. Etait-il allé trop loin ? Ou la musicienne était-elle trop piquée dans sa fierté ? Ces deux choses n’étaient-elles pas semblables, au final ? Il la regarda se relever et épousseter ses vêtements. En l’espace de quelques secondes, l’attitude de Deva avait changé, et il lui semblait désormais qu’elle portait le poids du monde sur ses épaules.

— Disparu ?

Comment ça « disparu » ? Juste comme ça ? Par magie ? L’étonnement passé, les sourcils du voleur se froncèrent d’incompréhension. Mais au lieu de lui accorder de plus amples explications, son amie partit se réfugier sur son lit. La vision lui pressa le cœur. Les états d’âme de Deva étaient bien réels. Il fit rebondir la bourse qu’elle lui désignait au creux de sa main et gravit la distance pour venir s’assoir à côté d’elle.

— Je comprends, convint-il.

Et c’était vrai. Daniil et Deva étaient très liés. Elle adorait son frère. Il avait pu le constater de ses propres yeux. Néanmoins, ça ne voulait pas dire pour autant qu’il acceptait de lui rendre les pierres. Avant quoi que ce soit, il voulait avoir une vision éclairée de la situation.

— Je comprends pourquoi tu en as besoin. Mais je ne comprends pas pourquoi Daniil a disparu, ni comment. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Il attrapa la bouteille qu’elle lui tendait, ce qu’il interpréta comme l’équivalent d’un cessez-le-feu, et prit une gorgée.

— C’est pour ça que tu t’es mise à voler ? rajouta-t-il, une ombre réprobatrice dans la voix. Dis-moi que tu continues quand même de jouer de la musique.


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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptyMar 5 Mar - 3:06


Assise sur le rebord de son lit, Deva porte le goulot de la bouteille à ses lèvres. Une gorgée, puis deux, puis trois. Un petit froncement de nez anime soudain son visage lorsque la liqueur vient réveiller ses papilles.
La bière, elle n'a jamais vraiment aimé ça.
Comblant le silence, les brèves paroles du voleur lui parviennent alors qu'il s'avance et s'installe à ses côtés. Et ce silence elle l'apprécie, car elle sait que cela ne va pas durer. Pas besoin d'être un grisha aux supers pouvoirs pour deviner toutes les questions qu'il se pose, et qu'il ne tardera pas à énoncer.

-Pourquoi...comment ? répète-t-elle avant de lâcher un rire bref. Si quelqu'un te dit qu'il a perdu ses clefs t'es du genre à répondre « où ça ? » toi non ?

Ah Deva... Cette boule d'énergie aux couleurs toujours changeantes. Un calme pastel, un rose pétillant, un intense rouge sombre ; avec elle, c'est tout l'arc-en-ciel qui menaçait en permanence de vous éclater à la gueule.

-Désolée, ajoute-t-elle finalement en le regardant. J'suis toujours un peu bougon quand j'ai pas mangé. Et quand on lui pique ses affaires. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Elle se lève, se dirigeant vers la commode un peu plus loin pour allumer sa lampe avant de se retourner vers lui. Je ne sais ni comment, ni pourquoi, ni où...ni rien en fait. On est arrivé il y a plusieurs mois, tout se passait bien. On avait nos contrats dans plusieurs tavernes. Il trouvait toujours un boulot de jour pour arrondir les fins de semaines et me rejoignait le soir pour jouer. Elle porte à nouveau la bouteille à ses lèvres. Mais un soir, il n'est simplement pas venu.

Ses yeux s'évadent dans le lointain alors qu'elle se remémore la scène, le souvenir de cette nuit plus vivant que jamais dans sa mémoire.

- J'ai engagé des gens pour le retrouver, avoir des infos. Mais ces infos coûtent chères. D'où les pierres, conclut-elle en louchant sur le paquet toujours au creux de la main du voleur.

Elle espérait sincèrement qu'il se déciderait à les lui rendre, parce qu'elle ignorait totalement comment les lui reprendre. Physiquement, elle avait déjà tout donné. A moins qu'elle ne s'agrippe à sa jambe tel un poids mort pour l'empêcher de bouger ? Ou bien elle pouvait essayer cette danse qu'elle avait vu pratiquée par une artiste de cirque. Elle avait réussit à envoûter tout le premier rang ! Peut-être qu'elle aussi, si elle se souvenait suffisamment des pas, elle arriverait à l’hypnotiser ? Mais la musicienne n'eut pas le loisir de terminer d’échafauder son plan, Adriàn attirant à nouveau son attention.

-Ne me dis pas que tu vas me faire la morale? bougonne-t-elle en posant les poings sur ses hanches, fronçant les sourcils de manière à montrer son mécontentement mais qui, sur sa frimousse, donnait quelque chose de presque adorable. Il manquerait plus que ça de la part du roi des voleurs. Alors qu'il est venu me voler en plus ! Pouffant, elle pointe un doigt accusateur dans sa direction avant d'être secouée d'un hoquet. Oh, pardon, dit-elle en portant la main devant sa bouche. Je crois qu'il faut que je mange.

Mêlant l'acte aux paroles, la jeune femme rejoint à nouveau son lit où divers aliments y sont toujours dispersés. Ayant délaissé sa bouteille vide, ses mains s'emparent d'un gâteau aux noisettes précieusement enroulé dans un torchon.

-Bien sûr que je joue toujours, dit-elle avant d'avaler un impressionnant morceau de gâteau. Mais beaucoup moins c'est sûr. Elle s'assoit à nouveau, reprenant sa place aux côtés d'Adriàn. Tu m'avais caché que c'était si fatiguant d'être un voleur. Coupant son gâteau en deux, elle lui en tend un morceau. Le plus gros. Une véritable déclaration d'amitié pour la gourmande qu'elle était.


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Message(#) Sujet: Re: Si par mégarde tu oublies la petite lucarne, le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] Si par mégarde tu oublies la petite lucarne,  le renard saura se faire assez mince pour y passer ! [Adriàn] EmptySam 16 Mar - 12:05



Adrián n’aurait pas dû être surpris de la défensive mordante de sa musicienne préférée. Il commençait à la connaître après tout, mais surtout, il venait de la dépouiller de ses biens. Même lui pouvait considérer l’idée qu’on puisse se montrer grognon après une telle mésaventure. Néanmoins, ses sourcils se haussèrent quand même devant la répartie de Deva...

... Qui s’excusa bien vite, contre toute attente, pour remettre la faute sur le compte de son estomac. Un sourire amusé tira les lèvres du voleur, dans une certaine limite. Si l’attitude de son amie le faisait rire, ses révélations le taraudaient sérieusement. Ses doigts, habiles, jouaient avec la petite bourse pleine pendant que son esprit tournait déjà à vive allure pour lister toutes les explications potentielles.

— Il y a une centaine de manières de disparaître,
argua-t-il pour toute réponse, pas vexé pour un sou.

Deva accepta alors de lui en dire plus. Les yeux du voleur se plissèrent, marquant son mécontentement. Les explications de son amie ne donnaient effectivement aucune piste à remonter pour retrouver Daniil.

Mais un soir, il n’est simplement pas venu.

Sa langue resta silencieuse. Il ne lui fera pas l’affront de demander si elle avait vérifié les caniveaux, les cachots ou les fosses communes. Pour l’heure, Adrián refusait de considérer la possibilité que Daniil soit mort. Sa sœur n’avait certainement pas besoin d’entendre ça. Mais alors, si Daniil était vivant, c’est qu’il avait une bonne raison de ne pas rentrer au bercail. Il était impensable qu’il ait juste laissé Deva à son sort sans un mot.

— Hm.

Sa main se figea, cessant de jouer avec la bourse, lorsque l’attention de Deva tomba dessus.

— Je vois.

Ce genre de service coûtait cher. Pour tremper dans le milieu des ombres et des secrets, il en avait bien conscience. Glissant son butin dans ses vêtements, Adrián s’approcha d’un pas, attrapa le doigt que la musicienne pointait sur lui pour remonter jusqu’à son poignet, et se pencha vers elle :

— Le roi des voleurs ? Tu me flattes.

Pourtant, parmi tous les voleurs de sa guilde, il n’était pas le meilleur. La narguant un instant de son sourire mutin, il la laissa reprendre sa main pour bâillonner sa langue venimeuse, avant de lever le menton, impérieux, et de redevenir plus sérieux.

— Bien sûr que si, je vais te faire la morale. Et tu sais pourquoi ? Parce que, voler, c’est mon domaine. C’est un art que je prépare et que je perfectionne depuis des années. Toi, non. Pardonne-moi, Deva, mais tu n’as qu’une vague idée de ce que tu fais, reconnais-le. Tu ne te doutes pas du genre de requins que tu es en train de te mettre à dos. Ces gens sont dangereux. Tu es comme un chiot au milieu d’une meute de loups.

Adrián reprit son souffle, bien conscient qu’il était en train de déraper sur un terrain glissant. Deva n’était pas Mia. Elle n’était pas sous sa responsabilité et elle était parfaitement libre de prendre les risques qu’elle voulait. Mais comment pouvait-il ne pas s’inquiéter ?

Se radoucissant, il choisit de poursuivre sous un autre angle :

— Ce que je t’ai dit tout à l’heure est vrai... Aujourd’hui, ce mercurien m’a engagé pour récupérer les pierres. Mais demain, peut-être qu’il viendra te les arracher lui-même. Ou peut-être qu’il engagera quelqu’un de bien moins scrupuleux, qui te fera du mal sans que tu puisses y faire quoi que ce soit.

Ses lèvres se pincèrent. Les désastreuses tentatives d’attaque que Deva avait montées contre lui parlaient d’elles-mêmes.

Lâchant un léger soupir, Adrián vint prendre place sur le lit, à côté de son amie. Au moins, elle jouait toujours. Elle n’avait pas tout abandonné dans la quête de ce frère disparu.

— Bien sûr que c’est fatigant, qu’est-ce que tu imagines ? fanfaronne-t-il gentiment, avant de faire la moue. A l’inverse, donne-moi un instrument de musique, et prépare-toi à saigner des oreilles.

Il récupéra le morceau de gâteau, bien conscient qu’il s’agissait là d’un geste touchant, Deva ayant déjà mentionné le vide abyssal de son estomac à plusieurs reprises.

— Toi et moi avons chacun notre domaine d’expertise, sourit-il. Laisse-moi partir avec les pierres et m’assurer que le Mercurien ne tentera plus rien contre toi. En échange, je te promets de t’aider à chercher Daniil. Je connais du monde. On me doit des services. Quelqu’un a forcément vu ou entendu parler de lui dans cette ville, je suis sûr qu’on peut trouver une piste si on s’y met tous les deux.  


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À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.