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Bienvenue sur Shadow & Bone forum dérivé du Grishaverse. Adaptation libre.
Après trois semaines passées à Djerholm, à assister le roi dans son conseil, Dmitri goûte avec plaisir la solitude et l’immensité de Fjerda. Son père étant malade, il l’avait remplacé, mais il ne sait toujours pas si cela lui plait ou non. Il ne faut pas se leurrer, il aime être au cœur de la politique fjerdanne Dmitri. Lui qui est curieux de nature ne peux qu’aimer l’atmosphère de l’endroit, ses intrigues qui demandent un esprit acéré, de belles paroles et une intelligence à toute épreuve. Mais c’est une tâche harassante, et son secret le stresse bien plus encore au cœur de la capitale.
Alors oui, chevaucher vers Gavfalle est une pause bienvenue dans toute cette politique. Il a besoin de temps et de silence, Dmitri, pour correctement repenser à toutes les implications de ce qu’il a dit ou entendu. Alors il a choisi de longer la côte à cheval, l’air marin étant porteur de ses plus agréables souvenirs d’enfants. Il aime bien la mer, Dmitri, même si s’y aventurer en bateau n’est pas dans ses projets. Il aime la mer de loin, en fait. Ses vaguelettes, ses embruns… et pas du tout ses tempêtes et ses vagues déchaînées. Non, il est bien à cheval, à contempler de loin l’horizon et à sentir l’air salé rougir ses joues.
Il campe, parfois, ou s’arrête dans une auberge pour y refaire le plein de provisions… et de ragots. Il se rappelle un jour avoir expliqué à Noah et Staz’, ses meilleurs copains, pourquoi les Fjerdans semblaient si friands de racontars en tout genre. Sa théorie sur le sujet, en tout cas. La solitude de Fjerda et l’isolement parfois forcé de ses habitants est un terreau propice à toutes sortes de racontars, surtout les plus extravagants… ou les plus choquants. Là en ce moment, ce qui tient le haut du pavé, c’est la liaison entre le Roi et une de ses courtisanes – Dmitri sait de source sûre que c’est faux – mais il y en a tellement qu’il serait bien en peine de toutes les lister.
Alors ce soir, Dmitri a décidé de dormir au chaud. Il pleut, ce qui risque de se transformer en neige plus tard dans la soirée, et il goûte peu à l’idée de chevaucher trempé. Le village de pêcheurs est peu animé, relativement reculé, mais Dmitri sait que cela risque de ne pas le rester : il est assez près des grandes routes commerciales pour fourmiller de monde dès que les bateaux débarquent leurs passagers. Peu importe, il reste de la place dans l’auberge, un garçon empressé vient se charger de sa monture et Dmitri peut enfin prendre place dans la grande salle, et s’attabler devant un bon repas chaud.
Il reste prudent le jeune homme : s’il a l’habitude de dissimuler sa nature de grisha, il sait que son attirail et son équipement ne sont pas ceux d’un pauvre voyageur. Il laisse traîner ses yeux et ses oreilles, observant avec attention son environnement, et il ne lui faut pas longtemps pour remarquer la jeune femme installée, seule, quelques tables plus loin. Déjà, rien que ce fait a de quoi attirer l’attention : il est rare, qu’une femme voyage seule, sans mari ou chaperon d’aucune sorte. Son manège, également, semble curieux. Il se décide à l’épier avec attention Dmitri, avant de faire le moindre mouvement. Il ne pense pas qu’elle représente une réelle menace, mais quelque chose en elle incite le jeune homme à la prudence. Il ne distingue pas très bien ses traits, de là où il est, mais cela ne l’empêche pas de se creuser la tête pour comprendre ce qu’elle fait ici.