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 D'un commun accord (Liselotte & Alaric)

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Message(#) Sujet: D'un commun accord (Liselotte & Alaric) D'un commun accord (Liselotte & Alaric) EmptyMer 25 Mai - 8:52


D'un commun accord



- Hors de question, c'est de l'orfèvrerie fjerdanne, expliquai-je calmement à mon interlocuteur, un vieil homme bedonnant aux joues rougies par des années d'alcool.

- Quarante pièces et je vous en débarrasse, c'est ma dernière offre, me répondit-il en commandant de nouveau une bière d’un signe de main à l'une des serveuses.

- Et puis quoi encore ? Mes boucles d'oreilles ? C'est cent pièces la bague et la dignité de ne pas être passé pour un lésineur auprès des bonnes gens de la taverne.

Il n'était pas encore complètement saoul, mais cela viendrait. Je ne devais pas tarder à le faire céder, sans quoi il n'envisagerait même plus de m'acheter quoi que ce soit. Chez certain, l'alcool poussait à faire des folies, mais chez les pingres, il avait la fâcheuse tendance à mettre fin à la conversation. Et je l'avais assez observé pour savoir qu'il n'aimait pas dépenser le moindre centime autrement que pour remplir les coffres du propriétaire de l’établissement.

- Votre femme en sera très heureuse, elle vous laissera en paix pendant plusieurs jours, pensez-y, argumentai-je en me souvenant l'avoir entendu se plaindre de sa pauvre épouse.

Je m'estimais heureuse de ne pas avoir écopé d'un mari autoritaire et alcoolique, par la même occasion.

- Ça en vaudrait presque la peine, dit-il en donnant un coup de coude amical sur les côtes de son compagnon de boisson du jour.

- Presque ? Vous n'avez donc pas confiance en moi. Je suis une femme de goût, lui assurai-je avec un sourire charmeur, en espérant qu'il ne baisserait pas les yeux sur l'ourlet de ma jupe, qui s'était défait à force de parcourir les routes.

Heureusement pour moi, son regard était dirigé ailleurs.

- Allez, quatre-vingt-dix pièces et n'en parlons plus. J'ai votre sérénité à cœur, mon bon monsieur.

Je le vis plonger sa main dans sa veste, à la recherche de sa bourse. Je ne voulais pas crier victoire trop tôt, mais c'était déjà un bon début. Restait encore à récupérer l'argent, et rien ne m'indiquait que les négociations avaient pris fin.

- Pour dix pièces de moins, vous savez…

- Pour dix pièces de plus, je trouverai acheteur vous savez. Des bagues comme celle-ci, on n'en fait pas partout.

Du moins à Ravka, me fis-je la remarque, sans rien laisser paraître à mon futur client. Contrairement à mon alliance, dont j'espérais obtenir une petite fortune, celle-ci avait été achetée à bas prix avant de monter sur le bateau qui m'avait permis de quitter Fjerda. Loin de moi l'idée de remettre en cause sa qualité, mais le fait est qu'elle ne m'avait pas coûté ne serait-ce que la moitié du prix auquel je la lui proposais.

- Vous êtes dure en affaires.

Je haussai les épaules en encaissant mon dû.

- Mais vous êtes aussi un fin négociateur, le complimentai-je tandis que je rangeais l'argent dans mon propre sac, avant de le coincer avec précaution sur un coin de ma robe.

On n'était jamais trop prudent. J'avais beau soutirer l'argent des habitués de la taverne en faisant appel à ma subtilité, je savais pertinemment que d'autres étaient plutôt partisans de la violence ; et je ne m'étais jamais servie de mes poings. Dans ces moments précis, je regrettais de ne pas y avoir songé avant de me retrouver dans une situation pareille, car à présent, c’était trop tard.

Je jetai un dernier regard autour de moi pour vérifier que personne ne m'avait vue ranger mon argent avant de m'éloigner lentement du comptoir pour rejoindre une table isolée, un peu plus loin. À l'abri des regards, j'en profitais pour tenter de dénicher mon prochain client, parmi la masse d'individus qui se bousculaient autour de leurs pintes. Du coin de l'œil, je vis un couple heureux, que je n'osai pas déranger, une fille des rues, à l'allure peu engageante, un garçon qui ne devait pas dépasser les quinze ans ainsi qu'un individu aux cheveux bruns, qui retint mon attention. Les jeunes hommes ont toujours une belle à qui offrir un présent venu d'ailleurs.


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Message(#) Sujet: Re: D'un commun accord (Liselotte & Alaric) D'un commun accord (Liselotte & Alaric) EmptyLun 6 Juin - 3:23



D'un commun accord
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« Aller Cap’, te laisse pas abattre, Bert t’en voudrait de te mettre dans cet état. C’est triste ce qui est arrivé, mais c’est la vie. »

Accoudé à la table, la tête entre mes mains, le nez au-dessus d’une choppe à l’alcool insipide, je relève la tête vers Cuisto qui me tapote le dos. J’ai dû mal à accepter ce nouveau grade. Je ne m’y fais pas. Bert aurait dû vivre encore longtemps, mais il avait fallu qu’il aime le vin au point de goûter n’importe quelle bouteille sans vérifier sa provenance. Il avait choisi de de garder la marchandise pour lui au lieu de la déposer comme convenu avec le client. J’avais terminé la mission à sa place, peu concerné par les ravages d’une telle cargaison sur la terre ferme. Je m’étais acquitté de la bouteille manquante auprès du client. Je n’avais jamais aussi peu apprécié de terminer une mission.

Nous avons livré son corps à la Vraie Mer en guise de dernier voyage. Je le vois encore couler, dans son linceul, emporté par les courants des profondeurs. Mon père d'adoption. Mon mentor. Les yeux rougis je cherche le soutien de celui qui correspond à l’idée qu’on pourrait se faire d’un oncle bienveillant. Je n’ai pas réussi à verser une seule larme. Je n’y arrive pas. Il me dit :

« Je vais te chercher quelque chose de meilleur que ça, c’est une honte de faire son deuil dans de l’alcool de mauvaise qualité, laisse-moi dire deux mots au tavernier. »

Je hoche la tête affirmativement, le suivant du regard jusqu'au comptoir, puis je laisse mon oreille traîner parmi les conversations des clients autour de moi. Une voix féminine prend le pas sur les autres. Déterminée, sûre d’elle. Attirant ma curiosité. Je tourne la tête pour apercevoir le minois d’une jolie blonde. Une très jeune femme mais avec un caractère fort, ça se voit sans mal. Mon regard passe d’elle à son interlocuteur, puis de nouveau, il revient sur elle. L’échange semble houleux au premier abord, mais rapidement, elle prend le dessus. Pour la première fois depuis quelques jours, j’ai un sourire. Léger, mais sincère. Elle le mène par le bout du nez, lui faisant croire qu’il a une idée de génie.

Impressionné par ses qualités d’oratrice, j’en oublie quelques instants le poids du deuil qui me comprime la poitrine depuis quelques jours. Je l’observe vérifier autour d’elle que personne ne l’observe, prenant bien soin de rester discret. Elle manipule je ne sais quoi sous la table, je n’arrive pas à voir, puis après avoir encore une fois regardé autour d’elle, elle change de place. Je jette un œil au comptoir pour vérifier où en est Cuisto mais visiblement m’amener de l’alcool de meilleure qualité est arrivé au second plan. Il discute intensément avec une personne inconnue au bataillon. Je hausse les épaules, désabusé et tourne à nouveau la tête vers la négociatrice de talent. Cette fois, nos regards se croisent.

Un léger sourire étire mes lèvres à ce moment-là. Je prends ça comme une invitation et me redresse pour la rejoindre à sa table.

« Bonjour. Vous permettez que je m’installe ? »

Une fois qu’elle a accepté, je m’assois tranquillement, m’appuyant de mes avant-bras sur le bois travaillé par la boisson et les nombreux clients qui ont mangé dessus. Il est rugueux, mais je ne sens rien à travers le cuir de mon manteau. Celui de Bert.

« Ne m’en voulez pas, j’ai entendu votre conversation avec l’homme de tout à l’heure… Êtes-vous négociatrice de métier ? »

Une manière indirecte de lui faire un compliment. Et puis également de tâter le terrain. Prononcer ces mots m’a fait réaliser qu’avec la mort de Bert, nous avons non seulement perdu un Capitaine, mais aussi un négociateur hors pair. Et bien que je n’ai aucune envie de le remplacer, je ne peux pas me permettre de laisser passer une belle occasion, surtout s’il s’avère que cette femme est la personne qu’il nous faut. Désormais, je suis curieux de savoir si elle travaille pour quelqu’un. Qu’est-ce qui pourrait bien amener une femme aux allures nobles à vendre des bijoux dans une taverne si ce n’est ça ? Ou peut-être a-t-elle fuit ? Nombreux sont les pirates et les aventuriers qui ont commencé par fuir quelque chose.

HRP:

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Message(#) Sujet: Re: D'un commun accord (Liselotte & Alaric) D'un commun accord (Liselotte & Alaric) EmptySam 15 Oct - 9:41


D'un commun accord



En voyant le jeune homme de la taverne approcher, un sourire satisfait m’échappa : jamais je n’aurais cru attirer deux pigeons aujourd’hui, mais le second était tombé dans le piège sans même y réfléchir à deux fois. D’ordinaire je devais me débrouiller, d’une manière ou d’une autre, pour que les clients s’intéressent aux objets que je proposais à la vente ; mais celui-ci s’était avancé de son propre chef. J’avais beau rester méfiante, car après tout, rien ne m’indiquait qu’il souhaitait acheter mes colifichets et non pas me dénoncer ouvertement au tavernier, je ne pus m’empêcher de jubiler. Si j’arrivais ne serait-ce qu’à récupérer une centaine de pièces de plus, je pourrais commander un bon petit déjeuner demain matin, pas seulement ces boissons chaudes dont les Ravkans semblaient se délecter.

- Bonjour, répondis-je poliment en lui faisant signe de s’installer à ma table. Loin de moi l’idée de vous en empêcher.

De fait, j’en aurais bien été incapable, mais je comptais sur la vigilance des habitués que j’avais pu croiser pour éviter de me faire suriner en plein milieu de l’établissement ou bien voler mes gains de la journée ; même si à cela, personne ne se serait vraiment opposé. Espérons qu’il soit de bonne compagnie, me murmurai-je à moi-même tout en me préparant à tenir mon plus beau discours.

- C’est donc là ce qui vous amène ! m’exclamai-je d’une voix suffisamment basse pour que les tables voisines ne devinent rien de notre discussion.

Je devais avouer ne pas apprécier la tournure que prenait la conversation. Je connaissais le risque de vendre en public, mais je n’avais pas eu d’autre moyen de gagner ma croute durant ma fuite. Avais-je malgré moi révélé mes origines kerches ? Y avait-il écrit mercurienne sur mon front ? Le regard intelligent qui croisait le mien semblait confirmer mes soupçons. J’hésitais quelques instants et décidai de jouer la carte de la franchise, persuadée qu’il me serait difficile d’obtenir quoi que ce soit de lui en le prenant pour le dernier des sots.

- Tout dépend de l’interlocuteur qui me le demande, monsieur, lui avouai-je en baissant encore d’un ton.

Tandis que je lui expliquais les nuances de mon propos, je déroulais sur la table le sac dans lequel je rangeais les bijoux que je proposais à la vente, de manière à ne pas attirer les soupçons. Une vendeuse itinérante non déclarée était une chose, une fugitive une autre. À choisir, je préférais que l’on me sorte de l’établissement à coup de bottes plutôt que de croupir dans des geôles fjerdannes. Tout en observant du coin de l’œil notre public, je l’invitais à se rapprocher de mes articles afin de les observer.

- En vérité, je suis interprète commerciale, lui répondis-je finalement à contrecœur, ne sachant quelles informations mon mari avait pu fournir aux autorités.
Je ne pensais pas qu’il leur ait indiqué mon parcours professionnel, mais peut-être me trompais-je sur toute la ligne ; et ce n’était rien de moins que ma liberté qui était ici en jeu. Je ne comptais pas développer sans en savoir plus sur cet inconnu, ça au moins, c’était certain.

- Officiellement, repris-je d’une voix moqueuse, je ne suis qu’une réfugiée qui tente de gagner sa vie honnêtement. Comme vous pouvez le constater, je vends des bijoux du monde entier. C’est une occasion en or d’offrir à vos proche un présent exceptionnel, que vous ne trouverez nulle part ailleurs.

J’avais tant répété ce discours que je n’avais même plus à me concentrer pour trouver les mots justes. À la place, je détaillais son allure, à la recherche d’un indice qui aurait pu me permettre de déterminer quel genre de risques je prenais en révélant ces quelques informations, certes d’après moi inconséquentes, sur ma vie personnelle. Malheureusement, hormis son état d’ivresse évident, il ne m’accorda aucun indice.

- Alors, qu’en dites-vous ?  Vous laisserez-vous tenter par de l’orfèvrerie fjerdanne ? Regardez comme cette pierre est assortie à vos yeux, lui proposai-je en désignant une pâle imitation de saphir.

On ne pouvait m’accuser d’escroquerie tant que je ne prétendais pas vendre de véritables pierres précieuses.


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Message(#) Sujet: Re: D'un commun accord (Liselotte & Alaric) D'un commun accord (Liselotte & Alaric) EmptyVen 18 Nov - 13:14



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L’expression avec laquelle la jeune femme m’accueille me laisse penser qu’elle ne s’attend pas du tout à ce dont je veux lui parler, ou alors, elle est très avenante de manière générale, ça fait un bon point pour elle. Lorsque j’annonce la raison de mon approche, je vois son joli minois s’assombrir légèrement. Bien sûr, elle reste polie, mais de nouveau, je la sens plus sur la défensive. Mon sourire se fait plus franc. Ça aussi c’est un bon point pour elle. Elle a l’air d’être intelligente. Elle m’avoue à demi-mots son statut non légal. Je me penche un peu vers elle, appuyé sur mes avants bras, les doigts entrelacés, avant de reprendre, d’un ton toujours discret.

« Un pirate Milady. »

Même avec un coup dans le nez, je suis capable de me tenir. Je m’apprête à compléter ma présentation, mais la voilà qui étale à nouveau sa marchandise, m’obligeant à me reculer un peu. Après un regard surpris, je réalise la supercherie qu’elle veut mettre en place. J’entre alors dans son jeu et fais mine de m’intéresser aux bijoux, relevant les yeux vers elle lorsqu’elle m’avoue sa vraie profession. Mon sourire s’étire à nouveau tandis que mon regard se fiche dans ses prunelles azur. Une interprète, ce serait une aubaine. Nous savons tous parler plusieurs langues sur le Kraken, mais peut d’entre nous peuvent se targuer d’être capables de négocier convenablement dans toutes les langues.

La laissant parler, j’en profite pour détailler le langage de sa gestuelle. Elle donne l’impression de jeter des coups d’œils furtifs autour d’elle, d’avoir une pression sur les épaules. Mes pouces roulent l’un contre l’autre, j’en profite pour déclencher un peu de Petite Science, afin de capter les battements de son cœur, et son état général. Il y a une crainte qui se dégage d’elle, mais elle n’est pas tournée vers moi. Lorsque le mot « réfugiée » est prononcée, j’entends « fugitive ». Elle donne l’impression de venir d’une bonne famille. Je doute qu’avec ce qu’elle sait faire et là d’où elle semble venir, elle soit obligée d’en arriver là si ce n’est pas pour fuir quelque chose. Ou, quelqu’un. J’en ai fait traverser, des gosses de riches, les séparant de leurs responsabilités politiques, les amenant plus près de leurs rêves de liberté et d’indépendance.

Son discours parfaitement huilé me provoque un sourire poli. Je doute que l’un de mes matelots ne soit intéressé par ces bijoux. Bien que, Leo, peut-être, il aime les choses délicates parfois. Je me raidis au mot qui annonce la provenance des pièces brillantes sous mes yeux, mais me détends aussitôt qu’elle tente de m’amadouer en parlant de la couleur de mes yeux. Je laisse échapper un rire.

« Ah oui vraiment ? On dirait plutôt que vous me faites un numéro de charme… Plus sérieusement, quelle est la valeur de cette pierre ? »

J’ai beau avoir bu, l’habitude d’ingérer une grande quantité d’alcool m’empêche de partir complètement en vrille et la vraie raison de ma venue à sa table me revient.Et maintenant que j’ai la confirmation qu’elle travaille seule, je demande.

« Aimez-vous naviguer ? »

Ma question peut paraître étrange, comme ça, de but en blanc, mais il va sans dire, que je ne peux décemment pas lui demander de travailler avec moi si elle a le mal de mer. Peut-être alors que je lui achèterais simplement cette pierre pour marquer le coup et je passerais mon chemin pour aller noyer mon chagrin dans une boisson plus forte que la bière que j’ai pu boire jusqu’à présent. D’ici là, Cuisto se sera peut-être souvenu qu’il m’avait promis quelque chose de meilleur.

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Message(#) Sujet: Re: D'un commun accord (Liselotte & Alaric) D'un commun accord (Liselotte & Alaric) EmptyDim 11 Fév - 18:03


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En l’espace d’un instant, mon affabilité commerciale fit place à une sincère stupeur. Je n’avais jamais rencontré de pirate dans ma vie, et j’avais toujours cru que cela ne changerait pas si sitôt. Dans mon imagination, je me les figurais malpropres et bourrus, comme dépeints par les poètes et les auteurs de romans d’aventures ; mais le jeune homme, bien qu’alcoolisé, s’était présenté avec politesse et courtoisie. Devais-je pour autant baisser ma garde ? Certainement pas. Ne m’avait-on pas dit que ces gens-là ne juraient que par l’argent ? Qu’adviendrait-il de moi s’il avait eu vent de la récompense que mon mari offrait pour ma capture ? Il n’était pas inconcevable que mon interlocuteur m’ait approchée pour cette raison précise. Je me forçais à soutenir son regard, consciente que l’angoisse n’apporterait aucune solution à mes problèmes. Il me fallait garder l’esprit clair et procéder comme on me l’avait appris en affaires : mettre l’accent sur les avantages qu’il y aurait à ne pas vendre la mèche pour compenser ma position d’infériorité. Au mieux, il me laisserait tranquillement vaguer à mes occupations ; au pire, je n’aurais qu’à négocier ma liberté contre de l’argent. Il ne me restait pas beaucoup de pièces à distribuer, mais des bijoux pourraient potentiellement suffire.

- De charme ? Je ne me permettrais pas d’insulter votre intelligence. Je ne fais que vanter les qualités de mes articles ! lui répondis-je avec un sourire faussement innocent.

Jouais-je de mes mots pour sécuriser des ventes et augmenter mon chiffre d’affaires ? Bien entendu, mais n’était-ce pas là l’art ultime de Ghezen ? Je n’avais pas besoin de mentir pour enrober mes propos, le talent résidait dans la formulation. Pour ma mère, cela avait toujours été comme une seconde nature, tandis que j’avais dû l’apprendre pendant des années, cette mentalité de négociatrice. De temps à autres, je m’étais demandé si j’étais faite pour cela ou si c’était une compétence qui me serait à jamais inaccessible, mais ma famille me l’avait inculquée comme une comptine d’enfant, au point qu’elle m’était devenue familière et presque rassurante.

Je glissai la main dans mon sac pour en sortir un petit carnet qui me servait de cahier de comptes depuis mon départ de Fjerda.

- Celle-ci m’a coûté dix pièces, je la vends pour soixante-dix. Dans mes meilleurs jours une centaine, auprès des badauds qui cherchent à impressionner ou en période de fêtes, ajoutai-je à voix basse en présumant qu’un hors-la-loi ne s’offusquerait pas de telles méthodes.

Je saisis l’un des colliers que je proposais à la vente et avançai ma paume ouverte devant ses yeux.

- Mon avant-dernier client de la journée m’a acheté cette édition limitée pour environ six fois son prix et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas le plus réceptif, lui expliquai-je en m’efforçant de ne pas poser le regard sur ledit individu, toujours présent dans la taverne.

- En soit, il aurait du mal à en trouver une équivalente à Ravka, mais on en vend des semblables dans les marchés de Fjerda pour une quinzaine de pièces. Bien entendu, cela reste entre nous. Je pourrais défendre mes connaissances sur Fjerda et son orfèvrerie, mais en toute honnêteté, je préférerais fermer boutique et terminer ma journée de travail sur une négociation bien menée.

La pression que j’avais ressenti plus tôt s’était apaisée au fur et à mesure de la conversation. Je n’avais pas eu l’occasion de discuter ainsi, en toute sincérité, avec qui que ce soit depuis de longues semaines, et cela me manquait terriblement. Pour peu, je pouvais presque m’imaginer de nouveau travailler à Kerch et discuter affaires avec des partenaires, au lieu de vendre de la camelote telle une vendeuse à la sauvette dans des auberges et tavernes miteuses. Pour peu, j’arrivais presque à oublier ma robe tâchée et mes cheveux emmêlés sous mon chapeau de soie. Pendant quelques minutes, j’étais redevenue Liselotte Kappel, et cela valait bien tous les risques pris en lui révélant les secrets de mon commerce fragile.

- J’aimais beaucoup naviguer, mais j’admets ne plus avoir les moyens de me permettre un tel luxe, lui répondis-je honnêtement.

Les voyages d’affaires en bateau faisaient partie de mon ancienne vie. Désormais, je m’estimais heureuse de pouvoir me payer un repas chaud et un lit pour la nuit après avoir réglé la somme nécessaire à ma traversée jusqu’à Ravka. La seule fortune qu’il me restait résidait dans ces quelques bijoux étalés devant nous et l’anneau de mariage que je portais à la main gauche. Mes yeux se posèrent dessus avant de retourner jauger le pirate qui me faisait face. S’il avait voulu me voler, ne l’aurait-il pas fait depuis longtemps ? S’il s’était emparé des breloques, personne ne s’y serait opposé de peur des représailles, n’est-ce pas ? Je pris quelques secondes pour peser le pour et le contre avant de faire glisser de mon doigt la seule véritable monnaie d’échange qu’il me restait et de faire un pari qui pourrait potentiellement changer ma vie et me garantir la sécurité dont je rêvais depuis que j’avais quitté mon enfer gelé. Je posai ma bague de fiançailles à côté des modiques bijoux que je lui avais présentés.

- Je ne pense pas que les croisières soient le cœur de métier des pirates, mais si vous connaissez du monde pour m’emmener dans les colonies du Sud à un prix raisonnable, je vous en serai reconnaissante, laissai-je entendre en priant pour que l’avis que je m’étais fait sur le jeune homme ne soit pas infondé.


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Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.