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Shadow&Bone
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 Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte

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AuteurMessage
Liselotte Kappel
Civil.e - Pirate
Liselotte Kappel

Messages : 12
Date d'inscription : 15/11/2023

Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Empty
Message(#) Sujet: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyMer 15 Nov - 17:43


Naomi Battrick - aslaug.creations  
Liselotte Kappel
Civile

   

Nom Kappel
Prénom Liselotte
Surnom Lise
Origines Kerch
Âge/Date de naissance 28 ans
Lieu d'habitation Le Kraken
Métier Négociatrice
Statut marital Mariée
Religion Je croyais autrefois en Ghezen, mais aujourd'hui, je n'en suis plus très sûre.

   


Votre talent L'éloquence et l'apprentissage des langues étrangères.
Votre rêve Voyager et découvrir le monde.
Votre secret Je suis en cavale après avoir abandonné mon mari en lui dérobant une partie de sa fortune.
Votre famille Une mère aimante et un époux manipulateur.

Votre opinion sur les Grishas Ce sont des êtres humains comme les autres.

Votre opinion sur le gouvernement actuel Je m'en soucierai lorsqu'il se souciera de moi.

   


Caractère

Logique : si la jeune femme a autant de facilité à apprendre de nouvelles langues, dont le langage du commerce, que parlent tous les fidèles de Ghezen, c’est grâce à son esprit logique et analytique. Elle peut se montrer tête et l’air et méditative sur son temps libre, mais elle ne se laisse pas aller aux rêveries pendant le travail et obéit à la voix de la raison.

Indépendante : Liselotte a erré pendant des semaines à travers Ravka, à la recherche d’une opportunité de quitter définitivement son ancienne vie. Bien qu’elle ait eu du mal à se faire à son statut de fugitive, elle n’a pas eu d’autre choix que de s’y habituer et d’apprendre à s’en sortir sans l’aide de sa famille ni le privilège de son nom, qu’elle a abandonné lorsqu’elle passé la porte de chez elle.

Stratège : l’interprète sait ce que veulent ses interlocuteurs et comment le leur procurer, c’est là son plus grand atout. Elle a très vite compris que c’était le seul et unique moyen de survivre dans un monde concurrentiel.

Eloquente : elle joue avec les mots comme un musicien de son instrument ; et elle en raffole. Rien ne satisfait plus la demoiselle qu’une phrase bien tournée et qu’une proposition bien formulée. Affinez votre verbiage et vous gagnerez instantanément son respect.

Loyale : même si tout porte à croire qu’elle serait prête à abandonner famille et amis pour défendre ses propres intérêts, Liselotte reste extrêmement loyale envers ceux qu’elle considère mériter sa considération.

Observatrice : vous avez coupé vos cheveux ? Liselotte l’aura remarqué. Votre veste se referme un peu plus difficilement que la semaine dernière ? Elle l’aura vu aussi. La jeune femme a beau garder pour elle ses remarques, le fait est que c’est ainsi qu'on l'a formé. Chassez le naturel, il revient au galop.

Tenace : quand l’interprète a un objectif en tête, il est difficile de l’en détourner. Elle s’accroche à ses idées comme à la prunelle de ses yeux. C’est tout ce qu’il lui reste aujourd’hui, la seule chose que son mari n’est pas parvenu à lui retirer.

Travailleuse : Liselotte n’a jamais rechigné à l’effort, pas même lorsqu’elle passait toutes ses journées debout sous le soleil à traduire un jargon des plus complexes. Le fait est qu’elle se sent mieux occupée, notamment quand elle a l’occasion de tirer parti de ses talents d’interprétariat.

Energique : la jeune femme est une boule de nerf. Toujours en mouvement, elle donne l’impression de ne pouvoir s’arrêter que lorsque son corps a épuisé ses dernières réserves d’énergies. Si vous ne la voyez pas faire les cent pas, elle est probablement en train de griffonner sur une page blanche ou de discuter avec le pauvre malheureux qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.

   
   
I won't be what you want me to be, your picture perfect vanity


La dernière version de l’inventaire en deux exemplaires, au cas où le premier s’évaporerait dans la nature, la liste des provisions demandées par Cuisto, l’emplacement exact des documents dont les membres de l’équipage pourraient avoir besoin ; je m’efforçais de songer à tout ce qui pourrait manquer à mes collègues en mon absence afin de les joindre à cette lettre. Rien qu’à l’idée de la rédiger, j’avais ressenti comme une sorte de pincement au cœur et de nervosité nouvelle. Il m’était déjà arrivé de me sentir mal à l’aise sur le Kraken, en particulier les premiers jours, alors que je n’avais encore jamais mis les pieds sur un bateau et que les seuls pirates dont j’avais entendu les récits se trouvaient dans les livres que ma gouvernante me lisait plus jeune ; mais cette inquiétude viscérale qui rendait mes mains tremblantes et mes yeux humides me surprit tant que je repoussai de plusieurs jours cette décision qui avait d’or et déjà été prise en mon âme et conscience. Je ne savais ce qui m’angoissait autant : l’idée de décevoir ceux qui se rapprochaient le plus d’une famille à mes yeux ou peut-être celle de me replonger dans une vie que j’avais laissée derrière moi depuis des années. En toute franchise, je ne savais trop comment ce projet s’était peu à peu mis en place. Tout avait commencé par une idée fugace, partie aussi vite qu’elle était arrivée. Une possibilité, à laquelle je n’avais pas encore songé, mais dont l’issue me plaisait bien plus que je n’aurais souhaité me l’avouer. Sans que je n’y puisse rien faire, elle était revenue hanter mes rêves et occuper mes pensées durant la journée, comme une chanson qui reste en tête : si je voulais profiter pleinement de cette seconde chance que mon capitaine m’avait offerte, je devais partir régler mes affaires à Kerch.

Ne sachant réellement comment m’y prendre, j’avais fait le choix d’initier une correspondance aussi familière que dangereuse avec la seule personne que j’avais été autorisée à contacter lorsque j’avais été isolée chez moi par la faute de mon époux. Avec celle qui m’avait déçue autant qu’elle m’avait consolée durant cette détention forcée : ma mère. Je savais pertinemment qu’en déposant mes lettres depuis les quatres coins du monde, elle serait incapable de retrouver ma trace ; cependant, je lui offrais une piste qu’elle n’avait plus envisagée depuis que je m’étais délestée de ma vie d’autrefois : j’étais toujours vivante, je n’avais pas été mise derrière les barreaux et je me portais bien sans la protection de mon mari . Ex-mari, me corrigeai-je sans savoir exactement comment la loi de Fjerda tranchait en cas de disparition de l’épouse. Avait-il été autorisé à se remarier ? Je l’espérais autant que je le redoutais pour la pauvre captive qui me remplacerait. Serait-elle plus docile ? Se satisferait-elle, comme ma mère pensait que je le ferais, d’une existence monotone sans aucun sens ? Maintes fois l’on m’avait rabâché la chance qui m’avait été offerte, sans prendre en compte celle que j’avais déjà avant nos fiançailles. Entourée de mes amis et confrères, je me plaisais à travailler à Kerch, où je jouissais d’une indépendance et d’une liberté dont l’on m’avait ensuite privée à travers une union dépareillée. Bien qu’on ait vanté mon esprit à mon promis, il n’avait su voir que l’exotisme d’une épouse étrangère. À travers ses yeux, je n’avais jamais été la femme d’affaire que je m’étais efforcée de devenir, mais une créature à apprivoiser. Il ne cessait de tourner le sujet à la plaisanterie lorsque sa famille et ses amis s’enquéraient de mon insubordination, comme si mon agitation avait été due au caprice d’une jeune ingénue et non à la panique indicible qui me gagnait chaque fois que je le voyais refermer la porte du logis le matin lorsqu’il s’en allait travailler.

Si je croyais ces souvenirs lointains, ils déferlèrent telle une vague lorsque j’écrivis pour la première fois à ma mère, avec pour amorce ces simples mots : si tu espères un jour me revoir, assure-toi qu’il ne le sache pas. Je n’eus pas besoin d’expliciter, car plus que tout autre, elle avait conscience de l’enfer que j’avais vécu à cette époque, puisqu’elle l’avait permis. Ce serait mentir que de prétendre que je craignais pas qu’il se remette à ma recherche. En mer, j’étais plus en sécurité que je ne l’avais jamais été pendant ma fuite, et je ne doutais pas que, s’il l’avait fallu, les Octopus m’auraient défendue corps et âme, tout comme je l’aurais fait pour eux. Cependant, peut-être était-ce de l’orgueil stupide ou une volonté de leur prouver ma valeur qui s’exprimait à travers mes actes, mais je n’avais pas souhaité leur faire part de ces lettres échangées avec mon ancienne famille avant le moment crutial, car j’estimais que c’était une aventure que je devais mener seule, avant de pouvoir me considérer une fois pour toute comme la pirate qu’ils m’avaient proposé de devenir. Je ne pouvais pas vivre dans la peur d’être un jour retrouvée ; cette crainte, c’est moi qui devait l’inspirer à mes anciens bourreaux. Un soir, j’avais alors scellé l’enveloppe préparée à l’attention de mes amis et m’étais assurée qu’ils dormaient encore avant de la glisser au petit matin sous la porte de la cabine du capitaine, accompagnée d’un bref message expliquant mes intentions. À l’origine, cela ne faisait pas partie du plan, mais avec le recul, il me semblait qu’il méritait au moins de savoir quelles raisons me motivaient à m’absenter temporairement. J’ignorai s’il me laisserait réintégrer l’équipage, après l’avoir quitté du jour au lendemain sans même lui en avoir demandé l’accord. J’espérais dans le pire des cas qu’il comprenne pourquoi je leur avais fait faux-bond ; au mieux qu’il soit fier de ma décision et me laisse reprendre la place que j’aurais enfin mérité, après des années d’entraînement et de préparation.

C’est ainsi que s’achevait mon évasion, à l’endroit exact où elle avait commencé, lorsque ma mère avait approuvé mon mariage : dans les jardins de sa résidence secondaire à Kerch. J’avais craint que ce voyage ressemble fâcheusement à ma toute première aventure dans le vaste monde, en tant que fugitive, sans me douter un instant que l’audace et la confiance en moi gagnées auprès des Octopus me donnerait le courage de réserver sous mon propre nom de jeune fille les chambres des auberges au sein desquelles je faisais halte ainsi que d’emprunter les grandes routes et non pas des chemins détournés, de peur de croiser une ancienne connaissance ou l’un des espions de mon ex-mari. Sereine, j’avais parcouru les itinéraires que je redoutais tant autrefois en profitant des paysages, découvrant émerveillée tout ce que je n’avais pas pris le temps de contempler à l’aller : la nature sauvage, les villages romanesques ainsi que les habitants qui les peuplaient. J’avais pris le temps de m’arrêter goûter les spécialités locales et de converser avec les commerçants, avec l’impression étrange d’être plus libre que jamais de faire ce que bon me semblait. Comme si je n’étais plus Mademoiselle Kappel, la traductrice de Kerch, ni même Madame Kristiansen, l’épouse d’Adrian, mais bel et bien Liselotte, la négociatrice du Kraken.

Arrivée dans ma ville natale, c’est sous ce titre que je me présentais naturellement au personnel de maison de ma mère, en espérant passer un message clair et précis : il était hors de question de rendre les armes et de rentrer à Fjerda ; car j’avais beau tenter de me convaincre qu’il était impossible qu’elle me trahisse de nouveau, je ne parvenais pas à faire taire la voix de ma conscience qui me soufflait à l’oreille qu’il ne suffirait que d’un geste ou d’un mot de travers pour que la personne qui m’avait élevée me livre délibérément aux autorités. Que ferait-elle alors ? Me renverrait-elle directement auprès de mon époux ? Autoriserait-elle la police de Fjerda à se charger de mon sort ? Me condamnerait-elle sans aucun remord ? Submergée par le doute, j’attendais debout dans l’allée du jardin de mon enfance que l’on m’autorise à passer la porte d’entrée. Il y a quelques années, cela n’aurait pas été nécessaire ; mais je souhaitais mettre toutes les chances de mon côté pour ce rendez-vous aux allures d’adieu. Je défroissais ma robe maintes et maintes fois, plus par nervosité que par réel nécessité et basculais d’un talon à l’autre en attendant anxieusement que l’on me guide jusqu’au salon. Lorsque l’une des domestiques revint me chercher, le bout de mes chaussures était taché de boue et mes mains serraient nerveusement mon jupon, comme si toute la tension qui s’était accumulée avait pu être absorbée par ma parure du jour. Ce ne fut que lorsque l’on m’invita à m’asseoir sur le canapé du salon réservé aux invités de marque que je m’autorisai à inspirer profondément.

Ça ne sert à rien d’anticiper, me rabrouai-je mentalement en retirant mon chapeau, que je déposais près de moi sur un coussin. Tu seras fixée bien assez tôt.

De fait, je compris à quelle sauce j’allais être mangée lorsque ma mère arriva en retard et se contenta de me saluer d’un bref mouvement de tête. En toute franchise, je ne m’étais pas attendue à une accolade ni à un élan de tendresse de sa part, ce n’était pas du tout son genre, mais j’avoue que je n’aurais pas dit non à quelques mots rassurants, ne serait-ce que pour me convaincre que j’étais encore la bienvenue chez elle.

- C’est bien aimable à toi de m’honorer de ta présence Liselotte. Que me vaut cette visite ? furent les premières paroles dont elle me gratifia.

J’avais beau m’être préparé à un tel accueil, j’accusai le coup.

- Moi aussi je suis heureuse de te revoir maman, lui répondis-je en me levant pour lui offrir une poignée de main.

Pendant l’espace d’un instant, je fus soulagée de la voir avancer la sienne pour y répondre.

- Ça fait longtemps, je ne m’attendais pas à recevoir de tes nouvelles, surtout après ta mésaventure avec Adrian.

Mésaventure était probablement le plus vaste euphémisme que j’avais pu l’entendre utiliser, mais j’avais décidé de rester courtoise du début à la fin de cette conversation.

- Dois-je en déduire que tu aurais souhaité ne pas en avoir ?

Je la vis hésiter quelques instants avant de reprendre la parole.

- Sornettes. Que fais-tu à Kerch ? Tu ne m’en as pas parlé dans tes dernières lettres.

Je haussai les épaules.

Je t’avais dis que je viendrais, mais je n’ai pas pris le risque de te dire quand.

Elle adressa un léger signe de la main à la servante qui m’avait accompagnée dans la salle et cette dernière en sortit sans un mot.

- Tu n’ignores pas que tu es recherchée pour vol.

J’acquiesçai.

- À Fjerda comme à Kerch, rajouta-t-elle en mettant l’emphase sur le dernier mot.

Je rassemblai toute l’effronterie dont j’étais capable pour lui répondre :

- Tu pourras leur dire de rajouter piraterie à la liste de mes méfaits.

Pendant que ma mère digérait la nouvelle, une jeune femme entra dans le salon afin de déposer sur la table le service à thé. La demoiselle eut beau tenter de le dissimuler, je la vis me toiser avec méfiance, avant de lever un regard interrogateur vers ma mère.

- Parce que tu te crois drôle ? s’emporta cette dernière sans offrir un seul regard à sa domestique. Tes mensonges ne te protégeront pas. Moi, je le peux.

Je secouai la tête et saisis la théière afin de me servir à boire.

- Si tu espères convaincre les Kristiansen de me laisser une seconde chance, tu te fourres le doigt dans l'œil. Même si Adrian me pardonnait, je suis une femme recherchée désormais.

Un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Il abandonnerait les charges pour tes beaux yeux, je n’en doute pas un seul instant.

Je ravalai le dégoût que ses paroles m’inspiraient et imitai le ton qu’elle avait employé quelques minutes plus tôt avec moi.

- Recherchée pour vol comme pour piraterie. Je doute qu’il puisse y changer quoi que ce soit, si tu veux mon avis.

Ma mère avait toujours eu une santé à toute épreuve, mais pour la première fois depuis bien longtemps, je m’enquis en la voyant blêmir et reprendre difficilement son souffle.

- Tu ne plaisantes pas, admit-elle enfin.

- L’équipage me le reproche souvent, ironisai-je

Je lui laissais quelques secondes pour méditer sur mes paroles en portant la tasse de thé à mes lèvres. La sensation de l’eau chaude apaisa délicatement mes nerfs mis à rude épreuve.

- Pour qui travailles-tu ? me demanda-t-elle finalement, après avoir repris quelques couleurs.

- Si je te le disais maintenant, ce serait beaucoup trop simple. Je ne voudrais pas lui faciliter la tâche.

- Cela n’a rien à voir avec ton mari, Liselotte. Il en va de ta sécurité, insista-t-elle en cognant brusquement sur la table.

- Si c’est ce qui t’inquiète, sois rassurée. Je suis assez grande pour me protéger seule.

- Tu n'as pas conscience des risques que tu prends avec ces pirates.

Je me surpris à rire malgré moi : j’avais beau savoir que les Octopus étaient dangereux, je ne m’étais jamais sentie menacée comme je l’avais été dans mon propre logis.

- Je suis l’une d’entre eux, maman. Ne te méprends pas, c’est une visite de courtoisie mais si tu songes ne serait-ce qu’un instant à vendre la mèche, tu le regretteras amèrement. Oublie le partenariat avec les Kristiansen, oublie le marché Fjerdan. Tant que je serai vivante, je n’y retournerai pas.

De son regard agacé à ses épaules relâchées, je compris que mes avertissements n’avaient aucun impact sur elle. Réprimant mon envie de regagner le peu de dignité qu’il me restait en m’en allant, je me répétais avec violence la raison pour laquelle j’avais entrepris ce périple. Quelle sorte de pirate sortirait humiliée d’une réunion de famille ? Comment pourrais-je rentrer auprès des miens en ayant laissé ma mère me rabaisser ainsi ?

- C’est ma faute, je ne t’ai pas préparée à ton mariage comme je l’aurais dû. On n’exige pas d’une union qu’elle soit heureuse mais fonctionnelle. Tu n’avais pas à t’inquiéter de tes finances ni de ton statut social, sais-tu combien de femmes rêveraient d’une pareille situation ?

Elle n’avait pas monté le ton mais je la connaissais suffisamment pour la sentir fulminer derrières ses paroles mielleuses.

- Et toi ? En rêverais-tu ? rétorquai-je plus énergiquement que prévu. Je suis une femme d’affaire, pas une femme au foyer.

- Je pensais que tu étais venue présenter tes excuses et te repentir.

- M’excuser d’avoir retrouvé ma liberté ? lui demandai-je sarcastiquement.

- D’avoir abandonné ta famille et d’avoir dépossédé ton époux de ses biens.

Elle avait touché dans le mille. De toutes les décisions que j’avais prises lorsque j’avais choisi de quitter mon mari, ma mère avait mentionné celles qui me restaient encore en travers de la gorge. Privée de mes proches, famille comme amis, je n’avais pas réfléchi à deux fois avant de disparaître, sachant pertinemment que je n’aurais jamais été autorisée à les contacter de nouveau si j’avais accompli ce que l’on attendait de moi sans broncher. Quant aux bijoux et à l’argent que j’avais dérobés, j’avais beau me répéter cent fois que ce n’était ni plus ni moins qu’une partie de ce qui me revenait de droit, j’avais toujours la sensation désagréable de ne valoir rien plus qu’une voleuse à la tire. Ce n’était pas comme ça que l’on m’avait élevée ni ce que j’aspirais devenir.

- Il ne m’en a pas laissé le choix. Je lui ai proposé d’en discuter ensemble mais il n’a rien voulu entendre.

Selon lui, je n’aurais pas dû désirer quoi que ce soit d’autre que la vie qu’il s’était préparé à m’offrir. J’étais l’ajout à sa famille, l’épouse étrangère qu’il avait négocié et réussi à remporter ; sûrement pas une égale. Je m’étais demandé s’il était commun de traiter les femmes ainsi à Fjerda, mais en observant les interactions entre les couples de la capitale, je n’avais pas eu l’impression de lire dans les regards des jeunes filles les mêmes tourments qui transparaissait dans le mien lorsque je songeais à toutes les perspectives d’avenir auxquelles il me fallait renoncer. J’avais également envisagé la possibilité que quelque chose ne tournait pas rond chez moi et qu’il ne m’aimait tout simplement pas. Qu’il était déçu de la marchandise et m’en faisait payer le prix en m’isolant de tout ce qui m’était cher et me tenait particulièrement à cœur. Mille fois je lui avais demandé ce que j’avais pu faire de travers pour qu’il me garde comme un animal en cage mais jamais il n’avait daigné me répondre, comme si je ne méritais pas tant d'égards de sa part.

- Une fois de plus, tu t’es montrée irresponsable. Si tu étais rentrée à la maison, j’aurais pu négocier ton pardon, mais maintenant que tu es …

La sentant réticente à prononcer le mot à voix haute, je complétai :

- Pirate ?

Elle hocha la tête et me fit signe de parler moins fort. Je posai mon regard sur la servante, qui évita délibérément le mien comme s’il avait pu la brûler. Ma mère avait beau se méfier, j’étais certaine que le personnel de maison ne mentionnerait jamais cette rencontre en dehors de ces murs.

- Maintenant, ça change tout.

- Rien n’est obligé de changer entre nous.

Je m’étais promis de ne pas montrer de signe de faiblesse, mais j’avais entendu ma voix craquer sur la fin de cette phrase et je sentais déjà des larmes se former aux coins de mes yeux. J’avais voulu croire qu’elle prendrait ma défense après toutes ces années de calvaire et qu’elle m’apporterait le soutien indéfectible d’une mère qui lui avait fait défaut, mais je m’étais leurrée. J’avais beau la lui proposer, je sentais que la réconciliation dont j’avais rêvé n’était ni pour aujourd’hui ni pour demain.

- Je suis prête à te soutenir, mais pour ça…

- Pour ça tu me demandes de renoncer à mon amour-propre, l’interrompis-je.

Je levai les yeux au ciel, consciente qu’il était désormais inutile de poursuivre cette conversation stérile.

- Tu sais où m’écrire maman.

Je me levai, récupérai mon chapeau et me dirigeai d’un pas décidé vers la porte d’entrée, en sentant son regard lourd de reproches me suivre jusque dans le couloir. Face à la sortie, je ne me fis pas prier. Je tournai la poignée. J’appuyai. Je réessayai.

- J’espère que c’est une mauvaise plaisanterie.

Furieuse, je me retournai vers ma mère qui s’avançait calmement vers moi. Pour la première fois depuis le début de la conversation, elle me surprit en prenant mes mains dans les siennes.

- Crois-moi, c’est pour ton bien.

Je la dévisageai quelques instants sans comprendre ce qu’elle sous-entendait.

- Qu’as-tu fait ? l’interrogeai-je en tentant d’imaginer toutes les options possibles.

- Adrian m’a promis que tout se passerait bien. La police ne te fera pas de mal, s'efforça-t-elle de me rassurer.

Je dégageai mes mains d’un geste rude pour les poser sur le seul objet qui, je le savais, me permettrait de sortir de cet endroit en femme libre. Je remerciai silencieusement les Octopus de m’avoir appris à réagir face à une situation pareille et pointai sans y réfléchir à deux fois un pistolet sur ma mère.

- Tu te demandes probablement s’il est chargé. Si j’étais toi, je ne prendrais pas le risque et je reculerais.

Elle ne me fit pas répéter. Je profitais de ces quelques instants d’inattention pour fixer mon regard sur la serrure et appuyer sur la gâchette comme mes collègues me l’avaient appris. N’ayant jamais eu pour cible quelque chose de si petit, je mis plusieurs secondes à réaliser que j’avais atteint mon objectif. Je ravalai la douleur qui gagnait mon bras et me tournai une dernière fois vers ma génitrice, tétanisée face à moi.

- Dis-lui que si l’on se recroise un jour, les dégâts ne seront pas seulement matériels.

Galvanisée par l’adrénaline, j’avais envie de rester, de faire face à cet homme qui m’avait hantée. Sentant la hardiesse me gagner, je me forçais à me remémorer les conseils de ceux sans qui tout cela n’aurait jamais été possible et fis ce que je savais faire de mieux : je mis à courir à toute allure, comme si ma vie en dépendait.

   
votre pseudo Ambrosine ou Patagoffre   
Présence sur le forum Majoritairement en semaine
Inventé ou PV Inventé
Autorise la mort du personnage (en cas de disparition, de départ ou d'abandon du personnage) [x] oui [ ] non
Un dernier mot De retour pour vous jouer un mauvais tour !
   


Dernière édition par Liselotte Kappel le Mar 5 Déc - 20:20, édité 3 fois
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Nalini Sabbath
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Nalini Sabbath

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyMer 15 Nov - 20:22

Rebienvenue apparemment ! Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 1f440
La dame a l'air d'avoir du peps et en même temps son lot de drama avec son mari, tout ce qu'on aime !
Bon courage pour la suite de la fiche, hâte de te lire Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 2246845169
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Siver Rankov
Etheralki - Inferni
Siver Rankov

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyJeu 16 Nov - 22:54

Bon retour parmi nous, m'dame ! Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 2327514363 Je suis curieuse de redécouvrir ta fiche ! groupie

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I am burning brighter, Roaring like a storm, And I am the one I've been waiting for, Screaming like a siren, Alive and burning brighter ... I am the fire •• ALASKA (Halestorm - i am the fire)  

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Ace Ivanov
Etheralki - Inferni
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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyVen 17 Nov - 18:56

Tu étais déjà partie quand je suis arrivée, mais peu importe comme on dit. Si ta dame vient sur le Kraken, y a de grandes chances qu'elle connaisse Henry, et très sincèrement j'ai envie de le lui mettre dans les pattes, au grand damn d'Alaric (parce qu'avec le bon interlocuteur, Henry peut discuter des heures, on dirait que ta dame aussi ;). Super hâte que tu termines ta fiche pour venir coucouter ta fiche de liens. Et j'adore l'acrostiche pour le caractère, c'est méga fun.

Bonne chance pour cette fiche qui m'a l'air très prometteuse!

_________________
don-t-touch-them-fini
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Flynn Weston
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Flynn Weston

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyLun 20 Nov - 11:22

re Bienvenue pirate Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 3452231672
Ca fait plaisir de te revoir parmi nous !
Hâte de redécouvrir ton personnage et son histoire Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 4170632997
Si tu as la moindre question, n'hésites pas !

_________________

Hot like summer, Give me eyes, then twist the knife, Put me under your spell, then hide the crime, Bare your soul 'til it's naked, Bite my lip 'til you break it, Steal my heart, get it wasted, Don't do it slow . . .
@Wild heart
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Alaric
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Alaric

Messages : 1275
Date d'inscription : 14/02/2022
Localisation : Sur son navire, le Kraken, sinon, certainement dans un port entrain de marchander ou soigner des gens

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyLun 20 Nov - 13:21

Ma négociatriiiiice Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 2246845169

Si hâte de redécouvrir ton personnage ! lapin_content

N'hésite pas si tu as besoin d'un petit résumé de ce qui s'est passé entre temps !

Et rebienvenue à la maison ! lapin_calin

_________________

(c)Zuzyphe
All this LOVE, I'm so choked up, I can feel you in my BLOOD, All this LUST for just one TOUCH, I'm so scared to give you up, Valentine, my decline is so much better with YOU, Valentine, my decline, I'm always runnin' to you
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Liselotte Kappel
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Messages : 12
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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyMer 22 Nov - 17:13

Merci à tous happyloveheart

Je me dépêche d'écrire la fin de ma fiche pour vous rejoindre au plus vite. J'ai hâte de connaître les nouveaux et de retrouver les anciens du fofo !

Alaric aime ce message

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Flynn Weston
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Flynn Weston

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyVen 24 Nov - 14:38

Je reviens vers toi @Liselotte Kappel
As-tu besoin d'un délais pour finir ta fiche ? Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 3188299985

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Hot like summer, Give me eyes, then twist the knife, Put me under your spell, then hide the crime, Bare your soul 'til it's naked, Bite my lip 'til you break it, Steal my heart, get it wasted, Don't do it slow . . .
@Wild heart
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Liselotte Kappel
Civil.e - Pirate
Liselotte Kappel

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyMar 5 Déc - 10:58

Bonjour, j'ai terminé d'écrire l'histoire hier soir ! Je prends juste le temps de relire tout ça et je la poste dans une heure ou deux. Merci de votre patience !
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Alaric
Admin - Pirate
Alaric

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Localisation : Sur son navire, le Kraken, sinon, certainement dans un port entrain de marchander ou soigner des gens

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Message(#) Sujet: Re: Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte EmptyMer 6 Déc - 21:12


Bravo !
Tu peux maintenant profiter de tout le forum !

Aaaah ça me fait tellement plaisir de retrouver Lisou Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 2327514363 Toujours autant de caractère ! Alaric est ému de savoir que les Octopus lui ont donné tant de courage ! Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 843062645 Et si fier qu'elle se considère pirate ! lapin_content

Trop hâte de voir quelle direction tu vas lui donner avec les nouvelles intrigues ! Et aussi quelles répercussions tu prévois de la part de son crétin de mari. Ah le drama ! Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 1513276944 Elle peut compter sur l'équipage pour lui prêter main forte ! hi

J'aime toujours autant ton écriture, c'est fluide, imagé ! J'étais à fond ! Maybe I am not all that I've learned ~ Liselotte 803921292

Rebienvenue parmi nous ! Tu connais la maison ! happyloveheart

Tu rejoins S&B !

Bravo tu rejoins officiellement Shadow & Bone dans le groupe CIVIL. N'oublie pas de vérifier si tu as bien été ajouté au bottin des avatars et au bottin des métiers si tu en as un ! Et bien-sûr au bottin des grishas si tu en es un ! Pour finir, un bottin des multi comptes recense les multiples visages de chacun, n'hésites pas à rejoindre les rangs !

Si tu le souhaites, tu peux créer un journal de bord afin de résumer ton personnage, lister tes liens et tes rps. Tu peux également explorer les demandes de liens pour tisser de nouvelles aventures.

Sache que nous sommes heureux.ses de t'accueillir avec nous, nous espérons que tu vas bien t'amuser ! Si tu as la moindre question ou demande, c'est ici que ça se passe ! A très bientôt en rp !



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(c)Zuzyphe
All this LOVE, I'm so choked up, I can feel you in my BLOOD, All this LUST for just one TOUCH, I'm so scared to give you up, Valentine, my decline is so much better with YOU, Valentine, my decline, I'm always runnin' to you
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Eté 751
Dans le monde

À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.