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 Darkside [Henry/Zero]

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Zero Barkov
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Message(#) Sujet: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyDim 21 Mai - 21:04


J’avais passé quelques jours à Novyi Zem, Weddle étant devenu la capitale de l’empire de la Baronnerie. Nous devions savoir ce qu’il s’y passait, physiquement, et ne pas se contenter des informations que nos espions nous rapportaient. J’avais donc pris le bateau et j’en avais profité pour faire un tour à notre demeure afin de voir les domestiques. Certains Okhotnik s’y arrêtaient pour se reposer, soigner quelques plaies et s’entraîner. Je devais me faire à ce nouveau personnage, à ce nouveau caractère que je devais m’approprier. Le plus dur, étrangement, était le changement de vêtements. J’avais passé quasiment toute ma vie avec des cuirs sur les jambes, des vêtements souples et parfois chauds, ce n’était désormais plus le cas. Les vêtements ne protégeaient rien, mais ils avaient le mérite de ne pas me gêner si je devais esquiver quelque chose.

Je devais apprendre à gérer les affaires désormais. J’étais dans l’ombre depuis des années, depuis tellement longtemps, que j’en avais oublié comment être social et sociable. J’apprenais, jour après jour, mon meilleur ami se montrant en parfait précepteur. Il n’y avait pas à dire : il savait ce qu’il faisait. Si son visage n’était pas aussi connu à Ravka, il serait à ma place. Mais nous avions convenu que c’était moi qui serais mis en avant et qu’il resterait dans l’ombre. Il tirerait les ficelles à l’abri des regards. J’avais amélioré mon ravkan, gardant malgré tout mon accent fjerdan.

Après une toilette et un changement de vêtement, je quittais finalement la demeure. J’avais encore du mal à me faire à ce chapeau haut-de-forme - j’avais laissé tomber la canne et la cape en accessoires, mais j’avais entendu la voix du messager me réprimander pour cette faute vestimentaire. J’avais salué plusieurs personnes, serré quelques mains et discuté sans aucun intérêt avec d’autres.
Finalement, je me dirigeais vers une boutique, attiré par l’énergie qu’elle dégageait. Je savais exactement qui je pouvais trouver dans cette boutique. Je m’arrêtais devant, l’observant, laissant cette énergie me caresser la peau comme une algue purulente. Un grisha. Un durast.

Je reniflais avant de tousser brièvement et entrais dans la boutique. Avant même de dire bonjour, ma main saisit mon chapeau et je l’ôtais de mon crâne - il semblerait que ça soit respectueux. En entendant une voix d’homme, je me tournais dans la direction dont elle provenait. Il semblait jeune, mais je savais que ce n’était qu’un masque. Je savais, sans l’ombre d’un doute, qui il était. Ce qu’il était. Et s’il me dégoûtait, je réussis à afficher un léger sourire, simple, mais qui masquait totalement mes intentions.

« Bonjour monsieur. On m’a parlé de votre boutique… Vous prenez des commandes ? »

Mon regard le quitta - et je le fis avec beaucoup de difficulté, car mon instinct me disait que l’ennemi était devant moi et pas ailleurs - et balaya la pièce où nous nous trouvions. Elle semblait presque trop remplie, comme si elle allait vomir de la laine.

« Vous avez de la laine à revendre ! Vous venez de vous installer ? »

Se montrer prévenant, presque altruiste, c’était ce qu’il fallait pour endormir l’autre. Je posais mon haut-de-forme sur le côté, glissant mes mains dans mes poches à défaut de pouvoir saisir la moindre arme blanche.

« Pouvez-vous livrer sur Ravka ? Je n’ai pas de transporteur, mais j’imagine que cela peut se trouver, n’est-ce pas ? »

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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyLun 22 Mai - 14:19

Quatre ans, quatre belles années qu’il n’était pas rentré et qu’il s’était mis à parcourir le monde à travers il-ne-savait quoi. Et puis, comme pris d’une impulsion merveilleuse, comme tiré par le fil du destin, Henry s’était mis tranquillement en marche sur la route de la maison. Il avait posé pied-à-terre avec Louise dans son sillage, des paniers d’osier remplies de laine perchés sur ses épaules sèches, son sac et son outre autour de l’encolure de l’animal, le corps perclus mais l’âme si sereine. La maison. La maison lui avait tant manqué. Et puis, et puis il s’était arrêté à Weddle, avait passé quelques jours dans la ville. Il avait vendu quelques vêtements conçus par sa main propre, modifiés grâce à sa petite science et avait embarqué avec son alpaga sur la charrette vide d’un fermier qui rentrait chez lui, non loin de la ferme des Dostoï. Le reste, Henry l’avait parcouru à pied. les quelques centaines de mètres qui le séparaient de chez lui avaient été avalés par les jambes du Grisha qui, empli d’une force nouvelle, s’était senti voler vers son ancien foyer, envahi par l’odeur tempérée de la terre qui dort d’un repos bien mérité, accueilli par le bruit discret des branches qui craquent sans leurs habits de verdure, distrait un instant par les rayons doux du soleil venu enlacer les galets au fond du lit de la rivière calme. AH, Novyi Zem…quel plaisir de rentrer chez soi.

L’accueil réservé par sa famille lui avait tant plus, fait si chaud au coeur que Hen perdait les mots à ce souvenir et préférait garder ses émotions bien au chaud dans son âme, accompagné des yeux brillants de larmes retenues de son père, de la fierté affichée du sourire de sa mère, des accolades de sa cadette et des embrassades gonflées d’émotions de ses deux aînés. Seule Irina manquait à l’appel mais la plus jeune de la fratrie était partie s’installer à Ravka, pour de bon avait dit leur parents, et n’était pas revenue depuis. Henry avait ouvert la fenêtre pour prendre son envol et l’avait libérée de sa cage dans la foulée. Ils avaient parlé de ces quatre dernières années et, avec une vision qui lui était propre, Henry avait conté ses aventures à sa famille, les fleurs des champs Ravkan, les odeurs des rues emplies d’épices de Shu Han, les éclats de vie qu’il captait parfois en traversant les villages reculés des Colonies du Sud et les éclats de rire des bars Kertchs. Il ne s’était pas risqué à se rendre en terres Fjierdanes, bien conscient de la ségrégation Grisha importante qui y régnait.

Tout ceci les avaient amenés à parler des récoltes, de leur commerce toujours aussi florissant et de ce qui faisait qu’Henry se retrouvait maintenant coincé entre quatre murs étriqués de la boutique dont la devanture disait seulement “Maison Dolstoï” et pour cause: le commerce avait ouvert il y avait deux ans, les parents d’Hen devenus trop vieux pour voyager à outrance comme ils le faisaient autrefois s’étaient rangés et, alors que les aînés et la cadette du grisha continuaient à faire tourner la ferme et exporter eux-même leurs marchandises, ils avaient décidé de prendre cette boutique qui vendait de tout. Tantôt des pistaches, tantôt des objets de lavande ou d’orange et parfois même la farine de leur blé. Leur boutique pouvait varier et alors qu’Henry rentrait au pays avec assez de laine pour habiller tout un village, c’était de bonne aubaine que la boutique soit alors fermée, pour cause de rupture de stock. Il s’était donc installé, depuis un mois, et prenait ça et là les commandes, tricotait ou crochetait des heures durant et transformait la laine en autre tissus, variant les couleurs et les tailles à la demande, remplissant ses tâches. Et si Henry n’avait jamais flanché face au travail à accomplir, c’étaient les lieux plus encore qui allaient finir par le rendre chèvre. Tout était trop serré ici, trop petit, pas assez lumineux. Il manquait d’air et, régulièrement dans la journée, s’installait dehors pour tricoter. Son malheur était amplifié car il avait dû laisser Louise à la ferme, à contre-coeur. Dès qu’il le pourrait, le Grisha savait qu’il prendrait le large, en compagnie de son alpaga.

Pour l’heure, Henry tricotait, une fois n’est pas coutume, à l’intérieur. Il posa son travail alors que la sonnette installée à l’entrée sonna, annonçant un client et se leva prestement, un sourire doux sur le visage.

-Bonjour, monsieur, en quoi puis-je vous être utile?

L’homme qui lui faisait face était étrangement solennel, légèrement guindé et habillé comme certains des nobles qu’Henry pouvait croiser de temps à autre. Il se sentait bien peu à la hauteur, dans sa chemise de coton bleu, son pantalon en lin d’une jolie couleur de briques et une couronne de fleurs séchées, confectionné il y a quelques années et retrouvée dans sa chambre de la ferme, bien campée sur la tête. Une douce chaleur agréable l’envahit alors qu’il apprenait que son travail se faisait une réputation dans son pays de naissance et le Zemenis souffla de joie, discrètement, ses yeux brillants de reconnaissance pour le monde.

-Je suis ravi qu’on vous ait parlé de moi, en bien je l’espère. Je prends des commandes en effet.

Il laissa le regard de l’homme vaquer sur sa boutique, sur la laine accumulée toutes ces années durant sans pouvoir rien n’en faire sur les routes, mais toujours mise en sécurité. Il lui arrivait parfois d’en faire envoyer vers la ferme, bien incapable de savoir si elle arriverait mais absolument ravi aujourd’hui que ce soit le cas. Il avait pu acheter durant ses voyages toute sorte de teinture, et avait découvert avec surprise que la compagne de Flora avait elle-même créé une teinture avec la lavande plantée par Nikolaï et les oranges de Flora. Ses tissus prenaient maintenant de douces teintes lavande et orange et plaisaient beaucoup aux personnes de Weddle car en plus de colorer le tissu, elles l'imprégnaient d’une odeur fort agréable.

A peine l’homme eut-il finit sa phrase qu’Henry vit la fenêtre s’ouvrir encore et le destin lui intimer de se remettre sur les routes. Cela n’avait pas duré longtemps, mais tout comme son coeur, sa bonne étoile lui demandait de partir, lui faisant croiser la route de ce gentilhomme et ses besoins. Son sourire doux se réaffirma alors qu’Henry s’approcha de l’homme avec un enthousiasme renouvelé, les yeux brillants de joie à l’idée de partir de nouveau sur les routes.

-Je vous livrerai moi-même avec grand plaisir. Je ne serai pas longtemps dans la boutique, quelques jours, quelques mois tout au plus et vous ne trouverez que de la lavande et du blé, une fois mon départ orchestré. Mais je peux me rendre à Ravka, prendre votre commande, la réaliser et vous l’apporter sans aucun soucis. Il faut juste que je sache ce que vous souhaitez, les tailles, les étoffes, les couleurs et la quantité. Rien de plus simple.

Tout nouvellement guilleret qu’il était, Henry n’oublia pas son commerce et se rendit derrière le comptoir de la boutique avant d’en sortir un cahier de cuir cousu, de jolies feuilles jaunis à l’intérieur. Il attrapa ensuite une pointe de graphite et se tint prêt.

-Je suis Henry Dolstoï, mais vous pouvez m’appeler Hen.


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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyLun 22 Mai - 22:00


Mon regard fixait le jeune homme et pourtant, mon cerveau savait exactement de quoi il était vêtu. Je commençais à prendre le pli de noter les détails sans les fixer, de faire cette gymnastique avec mes prunelles sans que l’on me remarque. Ce n’était pas forcément évident, mais cela allait être fort pratique pour la suite. Je devais rester discret, je l’avais toujours été, mais je devais l’être autrement maintenant. Je devais être face aux yeux de tous et réaliser dans l’ombre mes desseins.

« En bien, je vous le confirme. Honnêtement, je ne serais pas venu si je n’avais pas eu de bons retours. »

Dire que l’on était honnête alors qu’on ne l’était pas était un classique. Néanmoins, pour le coup, c’était la stricte vérité. J’avais réellement eu de bons échos vis-à-vis de ce commerçant. Non seulement la qualité était au rendez-vous, mais également le prix qui était abordable. Et si mon meilleur ami m’avait bien fait comprendre quelque chose, c’était de toujours négocier un prix. Une chose à laquelle je n’étais pas encore habituée.
Je n’avais pas l’esprit commerçant. J’achetais, je vendais parfois, mais je négociais rarement. C’était un tort, comme certains le disaient. En réalité, je n’avais pas la patience et l’agilité dans ce domaine. C’était une compétence que je me devais d’acquérir, car le Messager n’allait pas être constamment à mes côtés - à mon plus grand regret.

« Parfait. Dites-moi ce que vous ne faites pas. »

Ma tête se tourna vers le jeune homme qui disparaissait dans l’arrière-boutique. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, il revint avec un carnet et l’ouvrit. Je plongeais mon regard dans le sien, esquissant un léger sourire pour me montrer courtois et amical tandis que mon être entier m’envoyait des images de son trépas.

« Enchanté, monsieur Dolstoï. Hen, je veux dire. Je suis Zero Moratowski, comte de Keramzin. »

J’aurais dû lui tendre la main, j’aurais dû lui serrer la main, mais je ne le fis pas. Si je pouvais esquiver ce moment, je le ferais avec grand plaisir. Sourire, paraître, je pouvais le faire, je pouvais prendre sur moi et ne rien montrer, rester maître de moi-même. Si j’allais jusque-là… S’il le fallait, je le ferais, mais j’allais non seulement retenir ma respiration et retenir mon envie de vomir.

« Je souhaiterais des vêtements pour des enfants. Vous allez bientôt entendre parler qu’un orphelinat à Keramzin va ouvrir ses portes, la construction va se terminer dans quelques jours d’après les ouvriers. Je n’ai pas leurs âges en tête, mais mieux vaut prévoir aussi bien pour des petits que pour des plus grands. Peut-être aussi des adultes, comme je compte employer des professeurs et d’autres employés pour le bien des enfants. »

Je pris place, accoudé au comptoir, jetant un coup d'œil à son carnet. J’avais un peu de mal à lire à l’envers, mais s’il notait quelque chose, je pouvais, peut-être, identifier ce qu’il écrivait. Je n’avais pas vraiment en tête les prix et autres détails, mais je pourrais toujours improviser le moment venu.

« J’imagine que plus je commande, plus le délai de livraison sera long, n’est-ce pas ? Êtes-vous seul pour la conception ? »

Il semblait l’être et si c’était le cas, c’était une information précieuse que je pouvais garder. Un grisha, seul, était toujours plus facile à traquer et à capturer qu’un grisha entouré de ses semblables.

« Peut-être avez-vous des couvertures de prêtes ? Certains disent que l’été sera chaud, mais cela présage un hiver froid. J’aimerais autant que les enfants et le personnel restent en bonne santé. »

Montrer que l’on était quelqu’un de bon, de gentil, d’altruiste, de bienveillant, c’était se montrer sous son meilleur jour. C’était la meilleure façon de masquer les intentions réelles.

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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyMer 24 Mai - 10:41

En entendant les petites louanges de son futur client, Hen se sentit transporté, comme volant doucement au dessus de la Vraie-Mer. C’était si agréable de voir que son travail plaisait autant que les gens en parlaient autour d’eux. Et de ce fait, il pouvait ravir plus de personnes encore. Oh, bien sûr, la laine de Louise était denrée si non pas rare, au moins peu régulière. Il devait attendre que celle-ci ne pousse, tout comme un cheveu devait pousser pour être coupé et, de l’alimentation de l’alpaga dépendait la douceur de son poil. La laine était une fibre bien plus capricieuse qu’on ne pouvait le penser. Elle était fragile, d’abord, et devait être maniée avec dextérité et soin, ce qu’avait appris à faire Henry dès son plus jeune âge. Et puis, une fois que le fil était formé, elle devenait, certes, plus solide, mais beaucoup moins douce. Le savoir faire et le temps étaient les deux seules moyens qu’avait eu le grisha pour apprendre à comprendre la fibre de la laine, à la dompter et plus encore à s’en faire une alliée. Quand il trouvait une étoffe trop rèche, une pelote trop dure, il s’en servait quand même et finissait par changer le tissus en un autre, du coton souvent, du lin parfois, de la laine d’autre chose que de Louise, rarement. Il était heureux que le temps passé à perfectionner son art ait servit à quelque chose, ait servi à quelqu’un.

Il réfléchit sincèrement à ce qu’il ne pouvait pas faire, Hen, mais concrètement, ayant fait le tour du monde depuis ces cinq ans et surtout ayant foulé tant de fois les pavés du marché de Ketterdam, Hen avait eu affaire à toutes sortes d’étoffes, des soies si fines de Shu Han aux fourrures épaisses Fjerdannes en passant par les tissus blancs immaculés des Colonies du Sud, conçus pour éloigner la chaleur. Il pouvait tout faire. Sauf peut-être avouer qu’il pouvait tout réaliser. Hen passa la main dans ses cheveux, passa ses doigts sur ses lèvres, tentant de réfléchir à la meilleure manière d’annoncer cela avant de répondre.

-Et bien… il serait plus simple d’utiliser les matériaux que j’ai déjà en ma possession si votre commande est pressée. Je suis capable de manipuler toute sorte de tissus, mes différents voyages m’ont permis de faire face à chacun d’eux et, même si je dois dire que la soie de Shu Han est comme un filet d’eau qui habille la peau, je ne crois pas que ce soit dans mes cordes de m’en procurer. En ce qui concerne les vêtements ou tissus, je ne fabrique pas de chaussures. Il me semble que ce sont les seuls objets hors d’atteinte. Mais si vous spécifiez votre demande peut-être que cette liste se rallongera.

Il offrit un sourire doux à l’étranger, observa sa stature droite et son visage sévère mais pas cruel et ses joues chauffèrent un peu, se colorant d’un joli hâle rosé de satisfaction quand l’inconnu l’appela Hen avant de se présenter. Hen ne fit pas mine de s’avancer, les contacts physiques avec les étrangers, avait-il apprit d’abord avec sa famille puis avec ses voyages, étaient à proscrire. Même une poignée de main pouvait le mettre en danger, même une main sur une épaule pouvait mettre une personne mal à l’aise et c’était terriblement mauvais pour le commerce. Et puis, depuis qu’il avait Louise dans sa vie, Henry n’avait jamais eu l’occasion de vraiment toucher les hommes, toujours jugés par l’alpaga non loin. C’était une habitude, de se montrer accueillant et respectueux, mais de loin.

-Comment dois-je vous appeler? Monsieur le comte? Votre altesse? Il murmura ensuite: Non pas votre altesse, c’est pour les rois ça…

Ses joues se tintèrent de carmin face à sa propre bêtise.

-Je suis navré, je n’ai jamais rencontré de gens nobles avant. Ou du moins aucun qui se présente avec leur titre si bien que je ne sais pas trop comment m’adresser à vous.

Il laissa l’homme continuer et son récit et à peine eut-il le temps de prendre pleine possession des mots, de les comprendre et les assimiler que le coeur d’Hen se mit à fondre comme la plus tendre neige d’hiver. Quelle belle cause que celle-ci, un orphelinat pour récupérer les jeunes âmes et leur apporter la chaleur d’un foyer, la sécurité d’une maison, les doux bras d’une famille même si pas de sang, au moins de situation et puis, pourquoi pas de coeur. La mine de son baton de graphite levée au dessus de la page, Henry ne pouvait détourner les yeux de cet homme si lointain, presque froid d’apparence qui lui parlait avec une normalité presque choquante de son acte de bonté merveilleux. Il avait vu, durant ses voyages, si peu de bonté et tant de cruauté, des hommes et des femmes si loin de la justice et la tendresse dans laquelle il avait toujours été enveloppé qu’il était réellement choqué, désormais, d’être le témoin d’acte altruistes comme celui d’accueillir des enfants pour les sortir de la rue.

Hen se reprit alors que son regard tombait sur le poignet de l’homme, découvert par sa position sur le comptoir et se mit à écrire, réfléchissant déjà aux différentes pièces nécessaires.

-Y aura-t-il des nourrissons? Dois-je aussi concevoir des langes? Des draps? Des rideaux? Je peux faire tout cela. Des vêtements également, pour enfants et adultes de tous âges et toute corpulence. J’aurai besoin de savoir combien, à un moment donné, mais je peux évoluer à l’aveugle au moins au départ. Il vous faudra des torchons, pour les cantines et pourquoi pas des chutes de tissus, si vous avez une infirmerie? Mes chutes de coton feraient de parfaits bandages, je m’en servais moi-même avec mes frères et soeurs lorsqu’ils se blessaient quand nous étions plus jeunes.
Il releva la tête de ce qu’il venait d’écrire et sourit à l’inquiétude de son client.


-Evidemment il me faudra un peu de temps pour concevoir tout ça. Mais je peux tout à fait vous livrer en plusieurs fois. Le plus simple serait de choisir du coton ou du lin, parce que c’est le tissu le moins cher ici à trouver donc les frais seront moins importants. Je suis en effet seul à la conception mais il arrive parfois que ma famille m’apporte son soutien. Je suis certain que je peux vous livrer une première commande d’ici quinze à vingt jours en comptant la conception et le voyage pour les apporter. Est-ce possible pour vous?

La suite de la demande de l’homme fit chavirer un peu plus le coeur du grisha qui ne put s’empêcher de lui offrir un sourire énamouré, les yeux brillants de joie de voir quelqu’un de si préoccupé par le bien-être des autres.

-Je dois en avoir une dizaine en arrière boutique, attendez.

Il fit volte-face et partit chercher lesdites couvertures, toutes faites de laine d’alpaga, du fil le plus fin qu’Henry n’ait jamais filé, d’une légèreté presque irréelle et d’une douceur irréprochables. Toutes étaient teintes de couleurs différentes mais pas agressives pour les yeux et Henry pouvait assurer que chacun d’entre elle réchaufferait efficacement n’importe qui durant l’hiver, même à Fjerda. Il les posa sur le comptoir, par dessus sa liste.

-Est-ce que celles-ci vous iraient? Je n’ai qu’elles de prêtes pour le moment mais je suis certain de pouvoir vous en fournir d’autre. Il ne faut pas se fier à leur épaisseur, la laine d’alpaga est légère si correctement filée mais très chaude. Je les ai tricoté moi-même. Et je serai ravi que vous les preniez pour les orphelins. Je vous les offre si vous acceptez.

C’était la moindre des choses que puisse faire Henry pour aider toutes ces âmes en peine.

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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptySam 3 Juin - 22:37


J’écoutais avec attention, notant dans mon esprit les petits détails et les informations qu’il me donnait. Il voyageait, il voyageait même beaucoup. Cela signifiait qu’il avait des contacts partout, qu’il pouvait non seulement me renseigner sur des territoires où je n’avais pas mis les pieds comme être porteur d’un message pour moi sur un autre. J’imaginais sans peine cette âme bonne et naïve me donner ce que je voulais sur un plateau d’argent. Il suffisait de tourner les phrases dans le bon sens, d’user des bons mots et je ne doutais pas un seul instant qu’il ferait ce que je lui demanderais. Il avait suffi que je parle de l’orphelinat pour le conquérir, cœur et âme. Je gardais l’information dans un coin de mon esprit - il fallait que je fasse l’expérience sur d’autres personnes, si elles avaient le même cœur tendre pour une chose qui était commune.

« C’est intéressant, commentai-je en hochant doucement la tête. Pour les chaussures, ce n’est pas grave. Il y a de très bons artisans à Keramzin qui s’occupent du cuir, je suis sûr qu’ils seront ravis si je leur fais une offre. Je pense que nous allons avoir une liste longue, en effet. »

Je plongeais mes yeux dans les siens et pour la première fois depuis très longtemps, je ne vis pas de la peur, je ne vis pas de la crainte, je ne vis pas de la terreur. Je vis autre chose, un sentiment que je ne savais pas nommer. J’étais partagé entre le fait de me montrer encore plus amical et de prendre n’importe quelle arme sous la main pour lui ôter la vie. Je m’abstins.
Je ne dis rien lorsque je compris qu’il ne me serrerait pas la main - intérieurement, je soufflais de soulagement. Je forçais un rire, le rendant naturel au possible. C’était un son assez grave, court, mais qui eut le mérite de montrer ma dentition.

« Oubliez les formules de politesse. J’ai été longtemps en exil, j’apprends encore à me présenter ainsi. Vous pouvez simplement m’appeler monsieur ou monsieur Moratowski, ça sera parfait. »

Il était gêné. Je ne savais pas si c’était le fait que je lui dise que j’étais comte - bien que c’était totalement faux - ou si c’était par rapport à l’assurance dont je faisais preuve.

« Adressez-vous à moi comme vous le sentez. Je ne vous en tiendrai pas rigueur, ça restera entre nous. »

Mon sourire était franc, bien visible, et je le regardais, hésitant sur ma gestuelle. Je ne fis rien de plus, même si j’entendis la voix de mon meilleur ami me murmurer qu’un clin d'œil aurait été parfait dans cette situation. Étape par étape… Mon âme de chasseur n’était pas prête à autant de bienveillance envers un demjin.
Mon récit sur l’orphelinat eut le mérite de lui faire baisser quelques barrières. Je pouvais me vanter d’être un expert en la matière : ses yeux étaient différents de ceux qui croisaient mon chemin, mais mon instinct me hurlait que je gagnais du terrain. Je découvrais une autre forme de satisfaction.

« Pas immédiatement, mais j’imagine que par la suite, oui. La politique actuelle de Ravka laisse penser que ce n’est qu’une question de temps. »

Et on pouvait venir de n’importe quel pays, si celui-ci avait vécu la guerre, il n’y avait pas que la famine qui allait assécher la nation. Les veuves et les orphelins pleureront leur chagrin de ne pouvoir ramener leurs êtres chers.

« Nous avons le strict nécessaire, mais des draps en plus sont bons à prendre. Les rideaux également, pourquoi pas, mais ce n’est nullement une priorité. J’aimerais avant tout que chacun puisse s’habiller et se couvrir comme il le souhaite. J’ai un médecin et son assistante, oui, donc j’imagine qu’ils peuvent avoir besoin de choses. Je les ai laissés gérer. »

Avec une belle bourse. Ils ne pouvaient prendre que ce qui leur fallait - et peut-être même plus encore.

« Mais il est vrai que l’on a toujours besoin de bandages. Lorsqu’on est jeune, on a tendance à crapahuter partout, n’est-ce pas ? Vous venez d’une famille nombreuse ? »

c’était simplement sur le ton de la conversation, mon regard suivant les mouvements de sa main alors qu’il écrivait. Quelque part, ça me rassurait de le voir faire cela. J’avais ses deux mains dans mon champ de vision, je pouvais parer à toute éventualité. Je hochais la tête à sa proposition, étirant mon sourire en coin.

« Ça me semble parfait. Je peux vous faire un acompte. »

Ce n’était nullement une question. Un bon gentleman proposait, mais n’interrogeait pas. D’autant qu’avec la commande que je m’apprêtais à passer - et qui n’était pas spécialement prévue - ça ne me surprendrait absolument pas qu’il me demande une somme d’avance. Mais Hen semblait ne pas être comme les autres. S’il pouvait être un peu moins prévisible, il n’en serait que plus intéressant.
Je le suivis du regard, jubilant intérieurement. Je me retins de toucher à quoi que ce soit pour ne pas que ça soit exactement à la même place - fouiller pouvait s’avérer instructif, mais j’étais beaucoup trop bien partie avec ce grisha pour tout gâcher bêtement.
Lorsqu’il revint avec les couvertures, je haussais légèrement les sourcils, surpris qu’il en ait autant dans les bras.

« Puis-je ? »

Je plaçais ma main au-dessus des rectangles de laine, attendant sa permission pour pouvoir la toucher. Elles semblaient parfaites : légères, mais chaudes. Elles me faisaient penser à certaines couvertures que les grand-mères fjerdanes tricotaient pour les enfants. Elles ne réchauffaient pas beaucoup, mais elles étaient douces et rassurantes.

« Je ne peux les accepter gratuitement. Vous avez fait un travail remarquable, laissez-moi vous payer. Je les prends. »

Je pouvais entendre mon meilleur ami m’insulter dans toutes les langues qu’il maîtrisait. Ce n’était que pour me montrer plus amical - et plus enclin à dépenser de l’argent également.

« Dites-moi combien je vous dois. Faisons les comptes, Hen. »

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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyDim 18 Juin - 12:31

Hen ne put qu’approuver les dires du…seigneur? Comte? Il ne savait même pas comment l’appeler au coeur de son esprit. Les artisans de Keramzin qu’il avait pu rencontrer durant ses différents voyages étaient toujours habilement doués de leurs mains et si remarquablement appliqués qu’Henry ne doutait pas une seule seconde de la qualité des chaussures que porteraient ces orphelins plus tard. Un sourire affirmait reposait sur ses lèvres, l’atmosphère de l’échoppe douce et agréable, mêlant des effluves de lavande et celles, plus ténues et difficiles à reconnaître des huiles d’olive vierges et des pistaches que ses frères et soeurs vendaient régulièrement dans le magasin. IL avait dû nettoyer les locaux de fond en comble pour y installer sa laine, ses étoffes, les différents ouvrages qu’il avait déjà conçus et, même si Henry se sentait tel un oiseau pris en cage, il était heureux de l’aménagement de ladite cage.

Il laissa sa maladresse parler pour lui, ce qui n’arrivait presque jamais, tant il était déstabilisé par la stature et l’aura de l’homme qui lui faisait face. IL n’était pas effrayant, il était plutôt amical envers lui si les sourires confiants et les rires bref qui étaient sortis de son corps peu expressifs étaient assez démonstratif de cet état de fait. C’était un bel homme, de ceux dont la beauté pouvait ressembler à ces statues de marbres rares qu’on voyait parfois vendues si cher à Ketterdam. Il avait des traits sec, aussi droits qu’il semblait l’être et assez symétriques. Et ces yeux profonds donnaient l’impression d’avoir essuyé tant de tempêtes et de renfermer à la fois une austérité certaine et de la tendresse. Il se dégageait de lui ce que, Henry pensait, se dégageait des hommes important: une assurance sans fin, une dureté que seule la vie pouvait donner à l’être et aussi une droiture sans faille. Henry le trouvait immensément beau. Et, en plus d’être bel homme, voilà qu’il prouvait sa générosité sans borne en accueillant des enfants.

Henry hocha la tête en imaginant les orphelins que les dégats de la guerre allaient engendrer. Il avait beau vivre à Novyi Zem depuis sa naissance, il avait conscience de la chance qu’il avait d’avoir vécu une enfance si facile. D’avoir eu une famille aimante. D’avoir grandi dans un environnement serein. De n’avoir jamais manqué de rien. Il avait témoigné de tant de précarité et de pauvreté durant ses voyages avec ses parents et ses frères et soeurs qu’il avait rapidement compris, évalué la chance dont les sankts l’avaient doté. Il faisait de son mieux, également, pour répandre cette chance alentour et aider autant que faire se pouvait.

Au fur et à mesure que l’homme parlait, sa voix grave berçant l’esprit habituellement si volatile du Grisha, Henry posait des annotations sur la papier à l’aide de sa mine de graphite, rayant fort le mot “rideaux” avant d’y ajouter un petit “plus tard” . Il souligna le terme “vêtement chauds” mis entre parenthèses les “draps” et continua ainsi, notant des idées, tournant la feuille dans chaque sens pour y ajouter encore le type de tissus qu’il pourrait fournir. Il entoura tranquillement le terme “bandages” avant de relever la tête face à l’homme qui lui posait une question direct. Henry laissa ses cheveux légèrement tombé sur son visage et son coeur s’éclaira de l’intérieur quand l’homme posa une question, si anodine aux premiers abord, mais si importante pour lui. Henry était si fier de sa famille, elle était tellement importante pour lui que chaque pas que l’un de ses frères ou de ses soeurs était comme l’un des siens et leurs coeurs étaient tant entremêlés les uns aux autres que lui demander de parler d’eux était comme lui demander de parler de lui. Il posa la mine de graphite, proprement, replaça la feuille et saisit un chiffon sur le comptoir pour s’essuyer les mains.

-Et bien, on peut le dire. Et vous avez raison, les enfants se font mal dans chaque étape de leur apprentissage. Mais c’est le principe d’un apprentissage, n’est-ce pas? De nos échecs nous apprenons tellement. De nos succès? Pas autant. Mes deux frères, mes deux soeurs et moi-même passions notre temps à nous blesser. Les bandages avaient un placard dédié à la maison, je crois qu’il n’a toujours pas bougé car Flora passe son temps à tomber de la moindre échelle et je dois vous avouer que ramasser des olives, comme elle le fait, lui fait passer un temps fou sur les échelles.

Vinrent ensuite les questions sur les couvertures et le coeur d’Henry fut transporté de joie. Quelle belle âme avait-il devant lui, quand on y pensait! Il ne mit pas longtemps à aller les chercher dans la remise et laissa l’homme les toucher avec attention. IL regarda ses grandes mains toucher le tissu, ces grands doigts qui laissaient entrevoir une force conséquente ainsi qu’une finesse impressionnante. Il imaginait déjà l’écriture fine et appliquée que de telles mains pouvaient inventer sur le papier. Il imaginait les courbes merveilleuses et magnifiques de ces mots qu’Henry ne comprenait jamais, ne parvenait pas à lire.

Un regard vers sa feuille et son coeur fit un bon dans sa poitrine. Il avait remarqué que l’homme avait observé ses mains, son papier mais espérait de tout coeur qu’il ne verrait pas qu’aucun réel mot n’était indiqué. Parce qu’Henry ne savait ni lire, ni écrire. Et lorsque pour lui, il “écrivait” des termes et des mots, un quidam ne verrait que des dessins rapides et détaillés. Si bien que sur sa feuille pouvait s’étaler de vagues chemises, des rouleaux cylindriques pour les bandages, de grands rectangles barrés accompagnés d’une vague, des culottes pour imiter les langes et ce genre de chose. Ces petits dessins étaient ses mots et si personne ne comprenait son écriture, et bien soit.

Hen secoua la tête en signe de négation, les mains fermes sur les couvertures, les poussant doucement vers l’homme.

-Je suis désolé mais j’insiste, monsieur, prenez-les. Vous aurez bien assez à payer lorsque je vous livrerai les premiers ensembles de vêtements. Laissez-moi participer à ce projet merveilleux que vous mettez en place avec ce que je peux. Ces couvertures, en l'occurrence. Je vous ferai payer le reste, malheureusement.

Il lui offrit un petit sourire avant de noter quelques chiffres à côté de ses dessins. S’il ne savait pas lire ni écrire, Henry avait été obligé d’apprendre à compter et écrire les différents chiffres existants, ce qui l’aidait suffisamment.

-Voilà. Je vous apporterai d’ici une vingtaine de jours disons… Hm…

Henry se tourna, regarda la remise restée ouverte et évalua ses étoffe, se demandant combien il pouvait en changer en coton ou lin avant d’être vraiment fatigué, combien il pourrait en coudre, ce qu’il tisserait aussi. Levant les doigts, les sourcils froncés, il se tourna de nouveau vers son hôte.

-Je pense que je peux vous faire une trentaine de vêtements. Pour le reste j’imagine que vous en saurez plus d’ici là et que nous pourrons chiffrer vos besoin. Cela vous convient-il, monsieur?

Il offrit ensuite un sourire professionnel mais sincère, le premier de tout cet échange, à l’homme devant lui.
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Zero Barkov
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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyVen 23 Juin - 0:51


Nous discutions. Tout simplement. Et pourtant, je notais une tonne d’informations dans un coin de mon esprit. Cet être était si facile à lire, à déchiffrer, à comprendre. J’en appris plus sur lui que je n’aurais espéré et je pouvais déjà entendre mon meilleur ami me dire que le côté social n’était pas à négliger, pas autant que je le pensais finalement.
Pour moi, il suffisait d’observer, d’attendre, d’analyser. C’était la vision que j’avais eu durant des années. Ne pas parler, juste regarder. Le langage du corps était souvent plus parlant que les mots et les hommes l’oubliaient, à leur risque et péril.

« Les oliviers ne sont pas les arbres les plus robustes lorsqu’il faut grimper dessus. Bien que j’imagine qu’elle ne déborde pas d’agilité, elle doit sûrement revenir avec quelques égratignures. »

Mon regard alla sur ce morceau de papier, rempli de gribouillages et d’annotations étranges. J’avais l’impression que c’était un langage que je ne connaissais pas. Peut-être le sien ? Peut-être venait-il d’un pays que je ne connaissais pas. Je n’avais pas l’esprit touristique et même si nos missions pouvaient nous faire voir du pays, j’étais principalement resté à Ravka ou sur l’île de Kertch - quelques fois à Novyi Zem et j’avais volé quelques excursions sur ma terre natale. Pour chasser, il fallait connaître le terrain, être préparé et savoir comment et où le repli était possible. Nous nous déplacions à deux, parfois plus, parfois seul. La prudence était de rigueur, en tout temps.

Je ne fis aucun commentaire, me redressant simplement avant de toucher les étoffes. Elles étaient parfaites, chaudes et douces. Je voyageais quelques secondes dans mes souvenirs d’enfance. Ma grand-mère n’avait pas quelque chose d’aussi doux, mais je me souvins de la chaleur que les peaux de bête nous procuraient.

« J’insiste également. En guise de dédommagement. »

Je fis un rapide sourire en coin, avant de poursuivre.

« Le travail que je vous commande est très important pour moi, ainsi que pour le bien-être des enfants. J’aimerais que cela soit une priorité pour vous. Aussi, en prévention pour la perte de la clientèle que vous allez avoir, j’aimerais vous les payer. Si la totalité de la somme vous semble trop, coupons la poire en deux : laissez-moi payer une partie uniquement. Qu’en dites-vous ? »

C’était le début des négociations. Mes premières en réalité. Je ne savais pas si ça allait réellement fonctionner, mais ça ne coûtait rien d’essayer. D’autant que si je pouvais me montrer une nouvelle fois sous mon plus beau masque, je n’allais pas m’en priver. Je n’aurais plus à faire autant d’efforts la prochaine fois.
Hen me sourit, pour la première fois. Un sourire franc, un peu timide peut-être, mais qui débordait de professionnalisme. Je hochais une fois la tête, mon regard perçant sur lui.

« Ça me convient parfaitement, je vous remercie. »

Doucement, je glissais une main à l’intérieur de ma veste. Dans une poche dissimulée se trouvait une bourse bien remplie. Je ne comptais même pas, sachant déjà ce qu’elle contenait : cinquante kruges. Je déposais la somme emballée sur le comptoir.

« Je manderais quelqu’un pour qu’il vienne récupérer les étoffes, si cela ne vous dérange pas. J’ai encore quelques rendez-vous et je ne peux les prendre avec moi. J’espère que cela ne vous dérange pas. Mon majordome peut venir dès ce soir si cela vous convient. »

Montrer que l’on avait les moyens. Montrer que l’on avait du pouvoir. Montrer toute l’assurance et la détermination que l’on avait.

« J’espère que je ne vais pas compliquer la tâche à certains de mes partenaires en affaires. »

Moue faussement gênée, regret calculé, ton mesuré, je ne faisais que lancer de nouveau l’hameçon pour récolter un peu plus des informations.

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Message(#) Sujet: Re: Darkside [Henry/Zero] Darkside [Henry/Zero] EmptyMer 20 Sep - 23:33

Henry babillait, joyeusement, parlait de Flora, la soeur dont il était le plus proche. C’était étrange quand on y pensait, car Irina était une durast, tout comme lui mais c’était bien là le seul point commun qui les rassemblait. Ils se ressemblaient peu et là où Henry n’était que douceur et gentillesse, Irina était toujours prompte à chercher le conflit. Oh, il aimait la dernière de sa fratrie, d’un amour profond mais personne ne pouvait égaler sa passion quand elle défendait une cause qu’elle pensait juste. Et pour Irina, la cause grisha était la plus importante dans sa vie. Hen ne faisait que passer, elle elle voulait compter. Il ne lui en tenait pas rigueur même si, dès qu’ils se voyaient, elle passait un temps fou à lui parler d’un ton moralisateur d’à quel point il pouvait gâcher son don. Il n’en avait cure. La guerre était la guerre et lui n’aspirait qu’à la paix, au calme, aux choses simples.

Flora, Flora était plus comme lui. Elle pouvait apprécier le temps perdu, dans les champs, à regarder les nuages alors qu’elle avait déjà trente ans et Henry trente cinq. Elle était maladroite et pouvait se perdre dans ses explications mais elle était toujours si tendre et généreuse qu’il était si facile de tout lui laisser passer, de tout lui pardonner. Il offrit un sourire sincère et joyeux au comte.

-Je vois que vous avez bien cerné ma petite soeur. Louons tout de même sa pugnacité qui la fait toujours remonter sur les échelles.

Il passa ensuite à la commande, montra les couvertures, essayant de les donner pour la bonne cause mais évidemment l’homme ne l’entendait pas de la même oreille, au contraire. Et Henry n’était pas âme à s’enfoncer dans les conflits, si bien qu’il capitula, ses épaules s’affaissant légèrement sous la défaite.

-Vos arguments font sens, monsieur, c’est pourquoi j’accepterai 50 kruges pour les dix couvertures. Pas un de plus. Je veux juste que vous sachiez que j’ai conscience de l’ampleur du travail et de son importance et que je vous fait passer en priorité avec grand plaisir.

L’homme déposa la somme, déjà considérable, sur le comptoir, sans même recompter et Hen la prit puis la rangea, notant un “50” accompagné d’un petit dessin de pièces dans un cahier adjacent. Dès qu’il le pouvait Henry tenait des comptes qui lui permettaient de voir si son activité était fructueuse ou non. La plupart du temps il s’en suffisant. Avec ces cinquante kruges, il pourrait peut-être offrir un cadeau à Flora.

Le durast acquiesca, récupéra les couvertures pour aller de nouveau les ranger, son sourire revenant de plus en plus alors que l’attitude de l’homme se faisait plus naturelle et moins professionnelle.

-Ne vous inquiétez pas, même s’il vient demain, ça n’aura pas d’incidence. Je serai là.

Le Zemenis pencha ensuite la tête, réfléchissant aux dires du comte. Il ne comprenait pas. Ses partenaires en affaires? Quel était le lien…Oh…

-Ne vous inquiétez pas, monsieur, vous ne dérangez personne avec une si grande commande. J’ai rarement une clientèle pareille et je peux vous assurer que j’arriverai à honorer toutes mes commandes.

Henry regarda son carnet, rajouta des chiffres, repassa le trait du crayon sur quelques “écritures” avant de le refermer.

-Je crois qu’on a fait le tour. Je ne vous retiens pas plus longtemps. J’ai hâte de pouvoir me mettre au travail.

Il lui offrit un grand sourire, probablement le dernier avant un certain temps, le coeur toujours chamboulé par le charisme écrasant de ce personnage noble.
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À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.