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 You would never break the chain | Ft Darius

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Nikodim Missalov
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Message(#) Sujet: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyLun 16 Jan - 12:57

You would never break the chain
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Remember me


Il y avait des nuits où, alors que tout le monde dormait, Nikodim n'arrivait pas à trouver le repos. Son coeur pulsait et battait dans ses tempes comme autant de coups de canons, ses paumes moites tremblaient, il avait ce sentiment d'urgence qui ne le quittait jamais. Ce sentiment qui disait "il va se passer un drame" alors qu'il ne se passait jamais rien, les jambes qui fourmillent d'un besoin de dépense physique... Et si il n'y cède pas, il passera la nuit les yeux grands ouverts, injectés de sang. Il le sait. Mais dans sa tête, c'est à nouveau le champ de bataille, parfois, l'odeur lui revient en mémoire et il peut presque la sentir à nouveau, lui arrachant des nausées. D'autres fois, c'est sa cicatrice qui pulse, si fort, si chaude qu'elle pourrait emporter son corps en entier. Alors, pour tenter d'oublier, l'homme enfile ses vêtements les plus confortables et il sort de leur chambre, laissant sa femme à ses rêves. Elle en avait besoin, il le voyait bien. L'homme déambule, et au fur à mesure de ses pérégrinations, il finit dans les jardins.

L'heure tardive les a vidé, et aucun garde ne l'arrête, après tout son visage est connu. L'homme qui a survécu, le médecin tellement miraculeux qu'il fait disparaître les cicatrices. Et pourtant, elle est bien là, palpitante, comme un souvenir cruel de ce qu'il avait affronté. On ne parlait pas assez des vétérans, on ne les remerciait que peu pour service rendu.

Son hypervigilence le fait tourner la tête lorsqu'il entend du bruit, mais ce n'est rien sans doute un animal. Quelque chose le stoppe, il percute une personne, et manque de choir sur le cul, battre des bras ne le sauvera pas de cet équilibre précaire, et comme pour beaucoup de choses à la cour, l'homme préfère laisser tomber, et s'étaler séant le premier au sol. Se confondant en excuses avant de relever le nez pour se plonger dans les orbes noirs, magnétiques. Darius a toujours eu un joli regard, même quand il est emplit d'une colère froide. Là, dans cette pénombre, on ne peut que les imaginer.

"Darius." Et la voix du médecin est plein d'une chaleur, il s'adresse à lui comme on s'adresse à un vieil ami, mais la rancune du duc est tenace, et il sait qu'il joue à un jeu dangereux, c'est plus fort que lui. "Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus. J'ai appris pour ton enfant, j'en suis navré. La duchesse s'en remet ?" Et alors qu'il parle, la seule chose à laquelle il pense, ce sont les souvenirs partagés, l'amour qu'ils se vouaient, leurs mains noués alors qu'ils étaient front à front dans l'obscurité et l'intimité d'une chambre. Et malgré tout, malgré la tension palpable, il est content, le tailleur, de voir quelqu'un de connu, de ne plus être seul dans les méandres de ses traumas.

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Darius Sorovkin
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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyDim 22 Jan - 10:05

Le duc de Ryevost n’arrive pas à dormir, loin de chez lui. Non, soyons honnête : le duc de Ryevost n’arrive plus à dormir dans le silence et le calme,  dans la paix et sans les flammes. Il lit jusqu’aux petites heures du jour, ajoute à sa peau sur laquelle on murmure déjà de longs cernes qu’il s’efforce de camoufler à l’aide de cette magie du maquillage que maîtrise plus sa femme que lui. Si on le surprend la gueule autrement qu’enfarinée, poudrée, méticuleusement ordonnée par un talent qui n’est pas le sien, il a une sale tronche.
Heureusement pour lui, on ne ferme pas la bibliothèque de la nuit : cela permet, à loisir, à celui qui glisse le nom des offensés et des offensives, de s’évader pour oublier qu’autour de lui la nuit rampe et hurle et grouille et appelle et se plaint et veut le dévorer.  Il y trouve le réconfort et le calme serein dont il a besoin… La lumière, aussi, cette foutue lumière qui l’empêche d’entièrement sombrer.

Et on peut faire tant de choses entre les allées inhabitées, si tant est que l’on trouve à faire. Des conversations ou des danses secrètes, des collisions que l’on rève et que l’on exècre. Le vice (sa femme parle toujours de vice, à ce sujet, lorsque viennent dans la conversation les habitudes amoureuses des autres, et il finit par en adopter le terme malgré la froideur qui l’envahit lorsque ça arrive) sait où se nicher quoi qu’il advienne.
Darius Sorovkin passe ses nuits à la bibliothèque ou dans un salon quelconque, pour peu que celui-ci soit ouvert : les gardes connaissent son pas et ses habitudes de noctambule et n’en disent plus rien, le saluent lorsqu’il passe une porte gardée, laissent cependant de temps à autre traîner un œil sur lui pour s’assurer qu’on ne le retrouve pas au petit matin pendu ou éventré (seul ou à plusieurs, on voudrait le voir crevé).

Ce n’est pas un de ces patrouilleurs qu’il croise au détour d’un couloir. Il doit être minuit vaguement passé, une heure sur le déclin, quand un homme en face de lui manque de se prendre les pieds dans les siens et s’étale de tout son long dans un fracas terrible ! Darius se retient au pilier le plus proche, la vision un peu floue (la nuit reprend ses droits). Son corps brusquement se remplit de glace, charriée en copeaux résistants par son sang autrement brûlant, ses doigts se crispent sur la pierre ou le marbre ou toute autre connerie qui aurait pu faire construire ce foutu palais, cette fichue prison, ces murs que le brun veut abattre pour fuir la conversation.

Sauf que la fuite n’est pas son point fort.
La rancoeur, oui.

Darius se redresse de toute sa hauteur, bombe un peu le torse, serre définitivement les dents. Il a la rancune tenace et l’envie d’hurler trop prégnante pour que cette rencontre puisse bien se passer. « Ce n’était que le septième. »
Si ses yeux pouvaient tuer, s’il était Grisha, alors Nikodim depuis trente secondes serait déjà mort mille fois. (Il n’a pas la moindre idée de comment ces saloperies font fonctionner leurs pouvoirs, mais il aimerait, sans raison, pouvoir le planter là et le regarder mourir) (ou juste soufrir. La mort, il l’a trop donnée) « Sa grâce la duchesse Elesa se remet sans encombre de ses dernières années qui lui furent fort pénibles. Elle peut heureusement compter sur mon indéfectible présence à ses côtés. »
et il pourrait lui tendre la main, l’aider à se relever. Il est si près.
Ce sont ses mains qu’il fourre dans ses poches, le regard fixé sur lui.

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Nikodim Missalov
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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyMar 24 Jan - 7:58

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Remember me

L'homme qui lui fait face est un pan de son passé qui l'emmène dans quelques rêveries, car Nikodim en rêve parfois, de ces yeux sombres, de ces mains noueuses sur son corps, il se souvient de leur jeunesse, de leur adolescence, ainsi que de l'homme que Darius est devenu, le médecin se rappelle également de cet air coléreux et boudeur qu'il affiche, toutes les fois qu'il le voit, l'a vu, le verra. Et, alors que Nikodim se retrouve au sol, l'autre reste droit, solidement fixé sur ses jambes, étranges positions pour entretenir une conversation. Son regard charbonneux, le tailleur le devine. Et il l'écoute patiemment.

"Je sais Darius. Il se murmure des choses ici. Et... Je sais aussi que tu es présent pour elle, c'est le plus important."
Il y a une certaine nostalgie sur son visage lunaire, alors qu'il se redresse seul. Il n'est pas étonnant que l'autre ne cherche pas à l'aider. "Si un regard pouvait tuer, je serais déjà mort trois fois. Comme à chaque fois, duc." Qu'il murmure. "Ce qui est bien dommage au regard du passé." Sa figure s'offre un instant  à la fenêtre. C'était plus simple lorsqu'ils étaient gamins, l'affront était moins fort, les bouderies moins longues. "Tu l'ignores sans doute, mais si j'avais pu te contacter je l'aurais fais. Si j'suis parti, c'est parce que mon père m'a poussé vers la sortie, il savait. Il m'a dit que je jetterai la ruine sur la famille du duc, si bon avec nous, que je causerai ton malheur et ta perte, et jeter  l'opprobre sur les miens. Mes lettres étaient systématiquement relues et détruites si elles t'étaient destinées."

Et il a mal. Il a mal... Il y a cette foutue blessure qui lui a coûté, en réalité, sa beauté, cette imperfection qu'il cache et qui resteras sans aucun doute douloureuse toute sa vie. Il y a cette douleur au fond du coeur, alors que l'homme chemine a mi chemin entre le présent et le passé. Entre cette douce quiétude de l'enfance, ce joyeux cocon d'innocence et de découverte, et le présent. "Toujours aussi passionné, même dans la haine et la rancune." Qu'il murmure, car si lui est lunaire, discret, l'homme qu'il a face de lui est un vrai soleil. Ses rires sont contagieux, ses rages, légendaires. Le guerrier était célèbre sur le champ de bataille.

"Bonne soirée mon ami..."
Qu'il murmure à l'adresse de l'homme, époussetant ses vêtements pour continuer sa marche de noctambule. L'un et l'autre en avaient sans doute trop vus, avaient eu affaire aux horreurs de la vie, encore imprimés dans leur rétines respectives. Mais à cet instant, ce qui se dégage le plus de Nikodim, c'est ces regrets, cette montagne de regrets. Mais la vie n'a rien d'un conte qu'on raconte au coin du feu. Parfois il y a des fins qui ne satisfont personne, mais qui sont quand même là. Il y a des confiances brisées qui ne se rattrapent jamais. Des amitiés qui s'étiolent et se ternissent à jamais. Alors à quoi bon prendre les armes face à un combat perdu d'avance. Et la fuite, cela a toujours été sa défense. Il en sera encore ainsi. Car il était frêle, il était lâche, sans doute.

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyMar 31 Jan - 17:14

Dans son coeur froid brûle une flamme haineuse d’huile noire, suintante et purulente comme les blessures infectées des soldats abandonnés. La colère y a élu domicile depuis leur premier baiser, dès que le jour s’est levé sur le palais ducal – que l’héritier a croisé le regard de son alter ego au fin fond d’un miroir et n’y a lu que le dégoût et le refus de ce chemin sur lequel il s’est engagé et n’a pas pu faire marche arrière. De flammèche, le brasier glacial s’est élevé sous l’aquilon de la guerre et de l’abandon, portant pour chaque année dévorée un corps de plus afin de le faire grossir.
Il n’est plus que haine, aujourd’hui. Envers lui-même, l’ombre brisée, imparfaite, d’un homme au coeur noirci par l’huile et les flammes.

Le dos droit, le regard dur, il ne bouge pas. Réputé pour sa distance et sa froideur, Darijus aurait tôt fait de tomber en éclats ou de voler en morceaux s’il laissait ne serait-ce qu’un soupir de fragilité l’atteindre. La carapace rigide érigée autour de lui n’est pas uniquement le fruit d’une guerre : elle est celle d’un entraînement parfait et malsain, d’une réprobation internalisée dont il ne pourra jamais se défaire. « Nous ne sommes plus sur le champ de bataille, en passe de mourir. » fait sèchement remarquer l’homme. « Essayez au moins de prétendre maintenir les apparences. Vous n’allez pas me faire croire que de passer votre temps à la cour ne vous a pas appris comment vous adresser à plus noble que vous ? »

Darius connaît les protocoles et les devoirs, les mots interdits, le tutoiement proscrit – même là, au détour d’un couloir. Ses plus proches amis, aujourd’hui morts, ont peut-être gagné le droit de glisser un tu malicieux ici et là.. Mais pas lui. Certainement pas lui. Et qu’est-ce qu’un noble, sinon un homme de protocoles et de courbettes, de sang figé, de souvenirs et de passé ? « Peut-être que votre père n’avait pas tout à fait tort. Pas pour les bonnes raisons, mais, d’une certaine manière, il n’était pas entièrement dans le faux. »

La rage pure fait exploser la bougie au coeur, envoie sa tête valser dans les pensées impies et les veines s’embraser. Au fond de ses poches, Darijus serre les poings jusqu’à sentir ses ongles égratigner l’intérieur de ses paumes : la douleur qui en résulte est une bouffée d’air frais tandis que son esprit tourne. Frapper, encore et encore, garder la composition sereine de l’homme que rien n’atteint. Mourir, encore et encore, de cette colère putrescente qui remonte dans la gorge et le nez et fait suffoquer le plus calme des hommes.
Dans un silence serein, le brun le regarde s’éloigner aussi loin qu’il le peut, figé, en sang, en souvenirs brûlés. Il a depuis longtemps laissé s’échapper les dernières chances de faire renaître leur amitié décédée pour lui donner une fin en bonne et due forme.

Puis il le rattrape.
Son pas sur le sol est lourd, il craint que chaque fenêtre s’ouvre pour voir le conseiller courir après un autre, faire un ramdam du tonnerre. Lui si mesuré, parangon de vertu aux vices bien dissimulés, oserait déranger la quiétude du palais royal en pleine nuit ?
Ses doigts se referment sur son poignet, un peu fort, peut-être, et il le tire avec brusquerie dans un renfoncement des haies, à l’abri des yeux indiscrets. Il attend d’avoir atteint le couvert salutaire de la nuit pour enfin lâcher. « Bon. A quoi ça rime, tout ça ? Tu m’expliques ? »

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyMer 1 Fév - 18:16

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Et l'homme regarde son cadet. Cet homme avec qui il a grandit, cet homme avec qui il a été éduqué. Le gamin a bénéficié des mêmes enseignements. Tout ce temps passé ensemble. Et malgré les années, il n'a pas oublié son caractère, il se contente de laisser échapper un demi sourire. Hausse les épaules avec une nonchalance toute feinte. Il sait que si il cherche à recoller les morceaux, c'est peine perdue. Du moins est-ce ce que l'attitude du Duc clame face à lui. Le clair de lune est trop lumineux pour que Nikodim ignore ce regard, cette rancœur tenace. Car le garçonnet qu'il a connu l'était déjà, rancunier, l'adulte est boudeur, ça aussi, il ne l'ignore pas. Et il est là, le grand guerrier, transformé en grand dadais boudeur, les pognes enfoncées dans ses poches.

"Oh pardonnez mon outrecuidance, Duc, je saurais garder ma place à l'avenir."
La place d'un gueux. Sa voix suinte de givre. Il détourne les yeux, évitant ce regard sombre. Oh on avait passé sa vie à penser à sa place, à le remettre à sa place. C'est pas pour autant que la réalisation est une pilule agréable à passer. Son coeur se serre doucement, comme si il abritait des pierres. "Vous savez mieux que moi, si il s'est fait sybille ou non. De toute façon manifestement... là n'est pas ma place." Son regard est glacé, là où dans celui de son vis à vis bouillonne des émotions éparses, une éruption de colère.

Et l'homme reprend sa balade de noctambule, âme errant dans les couloirs délaissés et sombres. Ses pérégrinations lui offriront peut être le sommeil dûment mérité, lui même l'ignore... Peut être qu'au bout du chemin se trouve le pardon et l'oubli. Ce serait tellement beau pour ceux de son espèce, qui en ont trop vus.

Un bruit de course régulier le force à commencer à se retourner, mécanisme interrompu lorsqu'il sent une poigne lui saisir le bras. Peut être que ces doigts vont imprimer une marque sur son poignet, s'imprimer à même ses chairs. Entraîné bien loin du chemin, l'homme s'écrase à moitié contre le torse de son vis à vis, s'y retenant à grande peine pour ne pas se manger son épaule. Il place sa main, tremblante, pour se redresser, son regard croise le sien. "Maintenant on se tutoie ? Moi j'suis perdu à force, Darius." Et il fronce les sourcils. Croise les bras, poussant un soupir. "ça rime que si toi, mon bon duc, t'as pu tourner ta page bien gentiment, moi j'en peux plus d'avoir affaire à ces regards venimeux." Et il murmure presque, la voix rauque. "ça rime que tu en doutes, mais te laisser n'a pas été mon choix. Si toi t'as pu oublier, si toi t'as pu me haïr si vite, moi je peux pas. " Il hausse les épaules. "Je veux réparer les choses... Avant que la guerre n'éclate, et qu'on soit envoyés à nouveau au combat, avant que l'un d'entre nous ne crève et qu'on ne puisse pas s'expliquer. Parce que tu sais que ça finira par arriver comme moi."

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyDim 5 Fév - 20:06

Darius incline à peine la tête lorsque Nikodim lui répond. Il faut que le médecin sache où est sa place, pour que personne ne puisse supposer de rien ; il faut que le médecin reste un médecin, le duc un duc, afin que leurs erreurs du passé ne soient plus que des menaces vagues dont plus personne n’a peur ; il faut que les souvenirs de leurs baisers nocturnes, de leurs corps entremêlés, s’évaporent dans la nuit et disparaissent enfin. (Pourtant, alors qu’ils s’éloignent, que Darius chasse son ancien amant, les sensations fantômes de ses lèvres sur les siennes, sur sa peau, de sa main sur son dos, reviennent le heurter de plein fouet et entravent sa course)

Les topiaires plus hauts que des hommes offrent à leur couple… de connaissances une ombre bienvenue, une alcôve à deux fort appréciable où le duc presse celui qui fut son meilleur ami et une part de son âme. « Ici personne ne nous entend ou ne nous voit. Les risques sont moindres. » chuchote en retour le duc de Ryevost si soucieux de leur réputation. De la sienne, bien sûr. Toujours de la sienne.

Pour une fois, Darius se tait.
Pour une fois, Darius écoute.
La lune passe au devant des nuages et éclaire d’une couleur irréelle la scène, rendant la pâleur de Nikodim presque fantômatique tandis que l’âme de Darijus s’écrase et se brise face à sa beauté. (Pensée parasite, passagère)
Pour une fois, Darius se tait.
Le silence s’installe entre eux, une, deux minutes. L’homme le garde prisonnier d’un buisson, le regarde, le jauge et le juge en restant impénétrable. Et enfin, lorsque sa bouche s’ouvre, sa voix semble brisée – mais comme toujours il ne s’agit que d’une illusion.

« Tu ne veux pas repartir à la guerre ? Tu n’y retourneras pas, à la guerre. Tu resteras là, avec ta… femme. Tu peux servir à l’arrière. Je te ferai un papier pour, tu resteras. Tu n’as pas à t’imposer ça. Pour le reste... »

Les yeux sombres, deux billes de nuit, se perdent sur le visage si pâle de son ami, de celui qu’il a aimé. Les mots ont plus de mal à sortir et finissent par s’embrouiller, refusent de se mettre en ordre ou de vouloir dire quelque chose. « J’tais jeune, la guerre a eu raison de moi. Les études aussi. Tu n’étais plus là. Je ne veux pas d’excuses, et je n’ai pas à m’excuser de t’en vouloir. » Son regard crie à l’amour et au besoin qu’il a de le tenir près de lui. N’est-ce pas pour ça qu’il est si proche, ce soir, dans ce jardin désert ?

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyMer 8 Fév - 14:29

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On lui apprend, à Nikodim, comment être, comment se comporter, et l'homme retient ses leçons dans l'amertume, visage soigneusement neutre. Il ne dénotera pas, il fera comme on le lui demande, et néanmoins, son air glacial montre bien que ça ne lui plaît pas vraiment. L'un se retrouve face à l'autre. Et la dernière fois qu'ils ont étés dans ce genre d'intimités... Le corps du médecin s'en souvient. Leur secret scellé dans les méandres de souvenirs lointains. Et la tristesse vient se nicher en son coeur. Pointe glacée qui le fait souffrir. Il lève les yeux, dans cette intimité végétale, pour croiser son regard. Son corps accidentellement contre le sien lui fait autant mal que du bien. Ksenia dirait qu'il est idiot, de ne pas sauter sur l'homme et vivre son idylle, Nikodim répondrait qu'il a assez fait souffrir le duc.

"Pardonne moi, je suis un idiot, je n'aurais pas pensé que nous risquions quelque chose en plein milieu de la nuit." Qu'il lance, baissant les yeux, regardant ses pieds. Le pauvre médecin n'était pas un habitué des us de la cour qu'il détestait de tout son coeur. Il rêvait d'ailleurs, d'un cabinet dans une ville de Ravka, pourquoi pas. Mais pas de ces responsabilités, parce qu'il savait que si il arrivait quelque chose de grave, sa vie serait en jeu. Il parle, Nikodim, il vide son sac et son coeur par la même occasion, et c'est un froncement de sourcil incertain qui barre son front. Il ne sait pas, il ne sait plus, il n'est plus sûr de rien, il sait juste qu'il veut... Reconstruire quelque chose qui a compté pour lui, et qu'il a perdu. Mais malheureusement ça ne marche pas comme ça, et certaines choses sont impossibles à rattraper. L'homme plonge finalement son regard dans le sien, une fois son récit terminé, il y a une sorte de détermination dans ses prunelles, quand il croise celles de son ancien amant. Ce qu'il est beau. Et pourtant il sait qu'il ne doit rien dire, il sait qu'il ne devrait pas éprouver ça. Tout comme... Il doit s’interdire de le toucher, car il a perdu ce droit il y a bien longtemps. Il a perdu le droit de soutenir son regard le jour où il ne s'est pas battu pour rester à son côté, le jour où il l'a laissé à son fardeau. Car Darius, enfant, était un gosse qui se donnait totalement et qui refusait de montrer à n'importe qui sa fatigue, sa lassitude. Et pourtant... Pourtant... C'est le petit doigt du médecin qui vient toucher, caresser, le dos de la main du guerrier.

"Je n'ai pas mon mot à dire sur ma volonté ou non à repartir à la guerre. Je sais juste que j'irais, mot ou pas. Et je sais aussi que je ne pourrais pas tromper la mort éternellement. Nos amis ne sont jamais rentrés embrasser leurs femmes. Il pourrait à tout moment en être de même pour nous."


Son regard se fait sombre, au médecin. Mais il reste digne, il reste droit, et il finit par passer un bras, doucement, autour des épaules du guerrier. "Je sais que tu ne veux pas d'excuses ou d'explications. Mais... Si tu veux de moi dans ta vie à nouveau..." Il murmure. "Il n'y a plus aucune famille pour m'empêcher d'être dans ton sillage. Et si il te faut partir en guerre... Je ferais comme toujours, je t'y suivrais. " Et si il se débat, le médecin le libèrera, si il s'éloigne, Nikodim sais qu'il le laissera tranquille, mais à cet instant, il finit par l'enlacer, front à front. "J'ai passé ma vie à regretter. Regretter de t'avoir laissé et... Tu m'as manqué. C'est... Aussi pour ça que je suis content d'être tombé sur toi ce soir, et d'être... Loin de tous curieux. Est-ce que tu me hais de tout on être ? Ou alors il reste une partie de toi qui est encore attachée un tant soit peu à moi ?"

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptySam 11 Fév - 23:14

Darijus laisse échapper un soupir à peine perceptible, tandis qu’un courant d’air court entre eux dans les allées profondes et désertes du jardin. Il aurait des dizaines d’exemples et de choses à lui balancer en pleine face, des remontrances, des colères et des complots ourdis et tombés au creux de la nuit. Une cour ne dort jamais : au coeur du nid de vipères, c’est là, précisément, que les esprits s’échauffent et que les dénouements se préparent. On y court et on s’y bouscule, on échafaude pour que lorsque se lèvera le soleil, le plan puisse se dérouler sans accroc. Les meilleures batailles n’ont pas été livrées après une bonne nuit de sommeil ; les plus retentissantes attaques ont toutes été mesurées à la taille des cernes des généraux tombés ou non au combat. Les filouteries et les coups bas qui tissent la trame de fond de la demeure royale de Ravka ne peuvent fleurir que sous les étoiles.
Mais veut-il le protéger ?
Il ne dit rien.

« Nos amis sont morts en servant le roi, de la plus glorieuse des morts. Si j’avais pu leur éviter de finir six pieds sous terre à l’époque, je l’aurais fait. » rétorque celui qui a l’âme en vrille et en morceaux. Sa voix flanche à peine.
Il faut que tu sois droit, Darius, pas vrai ? Il te faut toujours assumer cette position certaine, inébranlable, le roc du duc, le suzerain sur lequel tous se reposent car il ne change pas, ne cille pas, ne vit pas. Un être couronné, à charge, n’est qu’un organisme respirant au travers duquel s’incarne la fonction ducale. Il faut que tu sois droit, Darius, que tu ne flanches pas quand ses doigts te touchent et que s’embrase ton coeur. Droit. Froid. Et mort. « Tu n’iras nulle part lorsque sonnera la guerre, c’est décidé. Personne n’a besoin de toi au front. »

A sa manière, évitante comme toujours, il tente de lui répondre sans trop slalomer entre les saletés que son coeur voudrait lui envoyer à la figure pour l’avoir abandonné. A sa façon, glaciale comme jamais, il s’efforce de ne pas trop lire dans le geste doux de l’un envers l’autre. « Tu ne me suivras pas, tu resteras ici. C’est définitif. » murmure le duc, conscient du favoritisme qui se dégage de la décision. « Et si l’on t’attrape proche des lignes de front, tu seras renvoyé ici. Je prive le royaume d’un atiut inestimable, mais je le fais en espérant épargner une âme qui m’est chère. »

Une fissure dans la carapace. Le regard à peine éclairé du duc se perd entre les branches où ses doigts s’enfoncent, égratignent sa peau sombre en des griffures dignes de celles qu’on pourrait autrement laisser sur son corps. « Ca répond à ta question ? » finit-il par lâcher tandis que sa prise se raffermit sur les plantes.

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyLun 13 Fév - 10:47

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Il semble que la verve du duc soit un peu moins virulente, qu'il soit un peu moins agressif, dans cet espace restreint, loin du regard de quiconque. Et quelque part... ça rassure Nikodim. Il est vrai que contrairement à Ksenia, Darius apporte un soin tout particulier aux apparences. Qu'il ne voulait pas qu'on voit la brèche dans son armure, pas plus que les plaies à vifs de son âme. C'était faiblesse, c'était honte. Et il n'était tout simplement pas ce type d'homme.

"Je sais Darius...Je le sais très bien. Tu es un excellent stratège et les pertes sont... L'apanage de la guerre, après tout."
Et il baisse les yeux, Nikodim, quand il se souvient de ce qu'il avait ressenti au début. De la fierté de se battre sous l'étendard de son duc. De la fierté de se battre "pour" lui, et l'espoir fou de le revoir. De voir comment était devenu l'adolescent aux yeux semblable à des onyx. Il se souvient encore en une reviviscence vive de leurs mains jointes, de leurs lèvres qui se découvrent. Lui qu'on a jeté dehors pour ne pas jeter la honte sur leur famille. Lui qu'on a écarté sans laisser le choix de s'expliquer, il en souffre encore. Et Nikodim ouvre la bouche en un "o" parfait quand l'homme reprend la parole. Il hausse un sourcil, avant de pousser un soupir. Secouant négativement la tête, une expression douce sur le visage alors qu'il dépose un baiser sur les lèvres du brun.

"ça répond à ma question. Mais il est hors de question que je te laisse seul là bas. Si il y a une guerre, je partirai avec toi. Quitte à me faire passer pour quelqu'un d'autre. Tu ne pourras me retenir ici si tu risques ta vie là bas, il en était déjà hors de question à l'époque, il en est de même aujourd'hui."
Mais il ne savait pas si cette guerre là, il y survivrait. Elles étaient violentes, et il y avait vu et vécu des horreurs, dans ces charniers à ciel ouvert. "Je te suivrais quoi qu'il m'en coûte, et je marcherai sous ta bannière. Avec ou sans ce mot, cela ne changera rien. Si je meurs... Qu'il en soit ainsi, au moins, j'aurais servi ma patrie du mieux que je l'aurais pu. Et j'aurais moi aussi une mort glorieuse, avec les honneurs." Et il pourra se regarder dans le miroir. Quand bien même il avait menti à tout le monde et usé beaucoup trop de fois de sa petite science. Nikodim savait... Il savait l'avis que se faisait Darius des grishas. Et il savait tout autant que si son secret était découvert, il perdrait l'homme pour toujours, à jamais. Il y avait une répulsion, une haine trop grande de ceux ci pour que l'homme accepte Nikodim ainsi, pour qu'il l'accepte à nouveau, auprès de lui, et avec lui. Il s'éloigne. Niko, regardant le duc dans les yeux. Et là tout de suite... Il pourrait chialer de soulagement en imaginant les morceaux se recoller, juste un peu, entre eux. Et un côté de lui l'espère, de tout son coeur. De toute son âme. Car il l'aime, il l'a toujours aimé, même si il n'en dira jamais rien, ce gosse qui lui avait tendu la main, ce gosse qu'il avait connu à une période par coeur. Et une larme solitaire, pleine de ce "trop plein" émotionnel roule le long de sa joue. L'homme a tellement espéré, il a tellement eu peur d'avoir perdu à jamais Darius. Mais aucun mot ne sort de ses lèvres, et il se débrouille pour cacher son visage derrière quelques bouclettes de ses cheveux.

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyVen 3 Mar - 19:41

Qu’il est drôle, à penser qu’il est libre. Aucun homme ne l’est, une fois pris au piège de cet endroit. Le doigt est dans le piège, dans la machinerie imposante et rocambolesque ; les pieds s’enfoncent inéluctablement dans des marais de sables mouvants ; le corps aspiré vers le fond, traîné dans les eaux glacées par des tentacules invisibles. A partir de l’instant où son esprit se glisse dans le charnier à ciel ouvert où planent les vautours au-dessus de leurs prises de guerre, Nikodim est perdu. Sa liberté est feinte, oubliée, balancée aux orties et enflammée : depuis qu’il a mis le nez à la cour, aucun de ses choix ne peut lui appartenir.
Darius aimerait qu’il s’en rende compte avant qu’il ne soit trop tard : à se battre contre des moulins à vent on termine décapité. « Arrête de te penser le plus fort du monde, au dessus des lois. » laisse échapper le brun avec un air affligé. « Ne te rends-tu pas compte que tu n’auras pas le choix ? Il n’y a pas de liberté dans la bêtise. Seule la mort attend à l’autre bout du chemin, si tu persistes à te penser plus fort qu’un ordre expressément donné. »

(Il parle, le regard dur, fixé sur les feuilles. Ses iris sombres reflètent à peine la lumière, absorbent toute émotion. Que s’est-il passé ? R i e n )

Ce n’est qu’une conversation comme les autres. Il a encore la sensation fantôme de ses lèvres contre les siennes, tentateur qu’il est. Ses ongles s’enfoncent dans ses paumes sans même s’en rendre compte, car la douleur est devenue depuis son foutu quotidien et se mêle avec une aisance surprenante à sa respiration. « Je n’irai pas au front, de toute manière. Et même si j’y allais, je garde un œil sur toutes mes recrues. Tu n’y ferais pas long feu, d’autant plus que je te connais. »
Les doigts gourds du duc s’élèvent pour essuyer sa larme du bout de son pouce. Il n’y a que l’indifférence pour construire à nouveau de solides bases à son esprit en morceaux. Poussez-le et il s’effondre dans ses bras. « Cesse de te débattre et d’aller contre le courant, à un moment, Nikodim. Suis les conseils que l’on te donne. Ils sont dans ton intérêt. Ai-je un jour été contre ton bien ? »
La pulpe de son doigt effleure ses lèvres avec douceur, avant que sa main ne retombe : par ce geste, il accepte ce qu’il s’est passé. Darius ne reviendra pas dessus, mais le moment restera gravé dans sa mémoire… Si ce n’est dans son coeur. On oublie tout le temps que les hommes de pierre et de traditions ne sont pas faits pour céder aux envies sur une simple demande. On oublie trop rapidement qu’ils n’arrivent pas à se laisser dépasser par leurs émotions. « Tu resteras ici. J’y serai aussi. »
Peut-être ment-il. Lui-même n’a aucune manière de le savoir : l’organisation d’une guerre à venir voit toujours son lot de revers et de déconfitures.

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyLun 6 Mar - 9:23

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Ils murmurent les deux hommes, leurs deux corps à quelques centimètres l'un de l'autre, plus proches qu'ils ne l'avaient pas étés ces dernières années. Et Nikodim se reconnait, dans les cernes qu'il voit chez le duc, dans cet air hanté qu'ils partagent tous, ceux qui ont vu la guerre d'un peu trop près. Son regard se perd, à la recherche de celui du duc, de quelque chose qu'il ne trouvera sans doute pas. Mais ce n'est pas grave. Non... En vérité, voir la mort et la frôler, ça permet de reconsidérer les choses avec un certain détachement. Et c'était comme si une partie de la personnalité du médecin c'était éteinte avec les autres corps laissés au fond de tombes sans doute anonymes.

"Je ne suis pas plus fort que tout le monde. Mais... La cour n'est pas, et ne sera jamais mon milieu, mon élément Darius. Je ne l'ai pas choisie. Le roi a été épaté par mes compétence. Mais... Mais je ne suis qu'un menteur, un usurpateur. Enfin... Je ne suis pas "si" bon. Si ce n'est pas la guerre qui me tue, c'est la cour qui le fera, tu comprends ?! Je ne suis pas fort, pas assez pour m'en sortir. Pas sur ce coup là. Je sais reconnaître quand je suis en mauvaise posture. Et... Et je déteste tellement ce que je fais aujourd'hui. Sérieusement ? Juste des histoires de furoncles et de flatulences ? Je... J'ose espérer que je vaux mieux que ça." Et sa voix se casse à la fin de sa phrase.

Un sourire sans joie étire ses traits, et l'homme vient finalement attraper les mains de l'autre, pour l'empêcher de se blesser. Non Duc. Vous ne le reconnaîtriez pas même si vous l'aviez sous le nez. Car Nikodim n'est qu'un foutu caméléon, un foutu menteur. Il lui suffirait de se faire passer pour un jeune paysan. Un étudiant en médecine, prendre un visage oubliable. Mais il ne dit rien. Car Nikodim sait qu'il ne doit rien dire. Que cet aveux, celui d'être un grisha, sonnerait la fin de son histoire avec lui, si histoire il y a eu. L'homme a toujours détesté ceux de son peuple. Il libère ses mains, et l'écoute, alors qu'il sent la pulpe chaude de son pouce recueillir sa larme, mais son regard... Son regard il est plongé dans celui de son vis à vis qui le dépasse et il dépose un discret baiser, quand il sent son doigt passer sur ses lèvres.

"Non tu n'as jamais été contre mon bien." Il se mordille la lèvre. Il se sentait dépassé l'homme. "Si tu pars sur le front je partirai à tes côtés, c'est ainsi, j'y dérogerais pas. Si tu restes, alors je serais là. Tu sais... Même si t'étais loin je tâchais de toujours me renseigner." Et le regard du médecin, il est enflammé. "Ma place elle est à côté de toi, même si tu penses le contraire." Et Nikodim vient l'enlacer, juste un instant. "Sans moi avec qui tu pourrais laisser tomber le masque ?" Et il s'éloigne, cela ne dure qu'une minute. "Je reste l'un de tes plus fidèles sujets." Et pourtant cette affirmation reste un arrière goût de mensonge quand le médecin pense à ce qu'il ne lui dit pas.

"Tu devrais retourner dormir Darius."
Qu'il murmure. Et il a bien comprit que, même si les morceaux sont recollés, l'homme a laissé derrière lui avec l'adolescence les élans d'affection dont il avait un jour profité. Il lui sourit. Avant de détourner la tête. "Je devrais faire pareil." Mais il y a une angoisse, des images qui grignotes sa tête, comme autant d'autres hommes revenus des champs de bataille. "Je peux t'offrir de quoi te reposer vraiment, si tu le souhaite." Car après tout, même si lui essayait de ne pas en abuser, il en utilisait aussi, de ces médicaments narcotiques induisant un sommeil sans rêves. Sans cauchemars.

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyDim 19 Mar - 17:48

Darius rétorque immédiatement. « Personne ne choisit jamais de faire partie de la cour royale. Pourtant, personne ne la quitte de son plein gré. Si tu es là, tu l’as choisi. Que des liens te retiennent ou qu’il s’agisse d’une obligation, le résultat est le même : tu t’es mis dans ce pétrin seul. » Lui parle-t-il encore, ou s’adresse-t-il inconsciemment à son propre esprit effrayé ? Le noble Suli aux yeux emplis de fantômes a depuis longtemps perfectionné l’art de l’auto-fustigation, du blâme personnel en soi, et tous ses reproches sont emplis de haine envers ses propres agissements. Il a tant, après tout, à tenter de se faire pardonner. « Rares sont ceux qui sont heureux dans ce qu’ils font. Si tu préfères retourner à Ryevost, je peux arranger cela, admet-il avec un léger soupir. Je ne sais pas ce que tu y trouveras de plus intéressant, mais soit. Ou je peux t’assigner à une des casernes qui n’a pas de soigneur attitré, tu trouverais peut-être plus de bonheur à soigner nos soldats dont les membres sont arrachés ? »

Dans l’intimité des jardins, la question a l’air ridicule : le duc oublierait facilement que dehors, au-delà de la haie, il y a un autre monde (un monde où leur baiser n’a pas de raison d’être. Il l’a oublié, déjà – ainsi fonctionnent les esprits de ceux qui ne veulent pas voir). Au-dela de la muraille végétale, un palais est parcouru d’impulsions et de monstres, de nobles âmes et de belles vies.
Mais pour l’heure, ils sont seuls au monde. L’homme pousse un soupir et se laisse embrasser, attirer dans ses bras, gardant sur le visage le masque du duc – car on ne peut jamais vraiment se laisser aller à être, lorsqu’on est lui. « Ta place est là où ton roi le demande, Nikodim. Et là où moi je le demande, par extension. »

Le Suli replace d’un geste maîtrisé ses vêtements et ses cheveux. Il ne faut pas que l’on devine, un seul instant, ce qu’il a pu se produire. Bouffant sa lèvre inférieure, invisible dans la nuit et sous sa barbe, il reprend. « Je n’ai pas forcément sommeil, objecte le brun, mais je n’ai pas besoin de ton aide pour le trouver. Va dormir, plutôt. Tu es exténué. Je le vois dans ta posture et tes yeux. »

Ses doigts caressent rapidement sa joue avant de le tirer hors du bosquet. Il leur faut revenir à la lumière. « Viens me trouver dans mon bureau la prochaine fois que tu as des insomnies. Discuter t’aidera. »

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Message(#) Sujet: Re: You would never break the chain | Ft Darius You would never break the chain | Ft Darius EmptyMar 21 Mar - 7:59

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Et là, le médecin regarde son duc un moment, avant de baisser les yeux. "Si tu le dis." Qu'il marmonne, les bras croisés. Oh... Il n'a jamais bien pris la nouvelle, mais si il n'avait pas menti, si il n'avait pas voulu se montrer aussi parfait aux yeux de l'homme qu'il a en face de lui, peut être qu'il ne camouflerai pas ce qu'il est devenu, que sa guérison n'aurait pas parue aussi miraculeuse. Et peut être... Alors... N'aurait-il jamais attiré l'attention du roi et de ses sujets. Mais... Paradoxalement, ne pas venir à la cour, c'était faire une croix définitive sur Darius. Après tout, n'y avait-il pas un certain plaisir ? Une excitation de pouvoir à nouveau le fréquenter, celui qui lui était devenu inaccessible ?

Et finalement il croise son regard. Il est fier, il est froid, celui de Nikodim. Celui d'un homme qui reste digne. "Ce serait donner raison à tous ces cancans, tous ces paris qui circulent sur mes chances de tenir le coup, de rester ici. Et ça... Je le refuse. Mais merci de ton offre. Je te signal qu'à Ryevost j'y ai laissé souvenirs et famille, et que je n'ai jamais pu retourner chez moi. Je n'y suis pas le bienvenu d'ailleurs. A l'époque, on m'a bouté hors de la maison parce que... J'avais une mauvaise influence sur toi, et, si ça se savait... On perdrait les faveurs de ton père." Et il détourne les yeux, murmurant. "J'ai quitté mon foyer et mon amour alors que j'étais bien trop jeune. Avec les années, j'ai eu la certitude que je ne pourrais jamais retrouver la maison et m'y sentir chez moi."

De nouveau cet air guindé, supérieur, ce masque de fermeté. Et Nikodim sait... Qu'il a perdu. Il baisse les yeux, hoche la tête. "Il en sera fait selon vos désirs, Duc." Mais savait-il ? Savait-il au moins ce que cela faisait, d'être convié dans quelques salons privés pour réciter sa science, pour être tourné en dérision ? Sans doute pas. Parce que Darius, à la différence de son vis à vis, était de haute exaction, son sang était noble. Celui de Nikodim, non. Et, alors qu'un sourire sans joie étire les lèvres du brun, il murmure.

"Trop de temps a passé, Darius. Je crois qu'on ne se connait plus. C'est... Mon visage habituel. Depuis la guerre."
Et il n'en dit pas plus, se détournant finalement, un sentiment bizarre dans le fond de la gorge. "A demain, alors." Qu'il lance d'une voix rauque. "Car le sommeil, il ne vient plus. Plus jamais." Et tel le noctambule qu'il est, il sort du couvert des buissons, s'éloignant d'une démarche assurée. Et si, il s'est laissé abattre un moment, là, l'homme se redresse alors qu'il marche dans la lumière de quelques candélabres. Avant de finalement regagner ses quartiers avant que l'angoisse et l'euphorie mêlée ne le fasse exploser d'émotivité. Il est faible, l'homme. Il est faible. Et il sait que la cour aura un jour sa peau.

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Eté 751
Dans le monde

À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

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Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.