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 Perles éclarlates

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Damian Lindermann
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Damian Lindermann

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Message(#) Sujet: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyVen 21 Juil - 20:24

Tu as du mal à t'acclimater aux températures de Ravka. Tu n'as jamais réussi et le froid te manque. Beaucoup de choses te manquent et la nostalgie coule dans tes veines, te maintenant plus vivant que le sang le peut. Tu ne trouves pas ta place. Tu l'à, tu le sais, à l'orphelinat en tant que docteur, auprès de Zero qui laisse libre court à tes besoin de vengeance, à tes accès de colère froide, celle que tu nourris contre tout les grishas du monde.

Oh oui, Dame, tu as ta place avec les Okhotnik. Définitivement. Mais tu n'es pas chez toi. Il n'y a que Kitoi toujours à tes côtés, ta béquille et ton ouïe, qui te fait sentir comme avec une famille.

Ta main toujours en contact avec ses poils, son corps toujours contre ta cuisse gauche, te soutenant, t'empêchant de vaciller. Il est ton pilier plus que toute autre chose.

Et comme tout les jours, aujourd'hui, tu te lances dans une balade en forêt. C'est un exercice qui te demande beaucoup, c'est une routine. Mais c'est un exercice que tu aimes parce qu'il y a toujours un moment où tu te poses au pied d'un grand frêne, tu te reposes, tu appelles Djel, tu lui demande des conseils pendant que Kitoi se défoule. Il peut partir loin de toi, il peut courir aussi loin qu'il veut parce que tu as une confiance aveugle en lui, parce qu'il reviendra forcement.

Parce qu'il n'y a pas l'un sans l'autre.

Et aujourd'hui, comme tout les autres jours, tu es assis sous le grand frêne à la recherche de la présence de Djel. Ton oreille gauche siffle légèrement, tu n'entends pas ce qu'il se passe dans la forêt, tu dois te concentrer quand on te parle. Mais ça n'a jamais gêner tes diagnostique. Ca n'a jamais rien gêné et Zero te fait confiance, alors tout va bien. Et s'il y a, un jour, un soucis, si un jour l'ouïe est indispensable, tu auras ton assistante et infirmière avec toi. Elle est un atout majeur. Ton atout... Mineur, après Kitoi.

Mais Kitoi, justement, revient plus vite que ce que tu pensais. Tu fronces les sourcils alors qui gambade vers toi. Ton dos quitte le tronc rassurant de l'arbre de ton dieu alors que ton loup vient glisser entre tes jambes pour poser, comme toujours, son museau au milieu de ton front. Tu fermes les yeux et poses la main sur son épaule. C'est votre salut rien qu'à vous. Votre petit rituel. Que tu l'aimes ce loup...

Mais Kotoi, il a quelque chose à te montrer, tu le sens bien.

Alors, sans aucune grâce, tu te mets à genoux, les paumes à plat dans les feuilles mortes et Kitoi à ta gauche. Tu t'appuie sur lui pour te relever, attends ta petite seconde le temps que le monde se stabilise et tu le suis.

Ta main entre ses oreilles, ses poils glissent entre tes doigts, tu adores ça.

Et tu t'enfonces dans la forêt à sa suite, sur tes gardes. Kitoi a l'air tendu... Sans qu'il n'y ai forcément un danger. Tu es perplexe...

Mais quand tu débouches dans cette clairière, quand tu vois l'herbe grasse qui se ploie sous la petite brise et le soleil qui perce au travers des cimes, tu te figes.

Parce que là, sous tes yeux, il y a un homme...

Et l'odeur du sang.

@Wolfgang Ludwig

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Wolfgang Ludwig
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Wolfgang Ludwig

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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyVen 21 Juil - 20:53

Tu ne sais pas ce qu’il s’est réellement passé. Un instant tu étais avec ton peuple, à la recherche d’un nouvel endroit pour vivre, pour arrêter de seulement survivre. Pour évoluer. Un endroit où tu pourrais te poser et enfin, enfin protéger correctement les tiens. L’instant d’après tu te retrouvais perdu dans l’immense foret Ravkane. Et le pire, tu te trouvais blessé. A mort? Tu l’ignorais. Ta jambe te lançait terriblement, saignant ça et là sur tes traces, indiquant le chemin à tout prédateur, animal ou bien humain cherchant à mettre fin à tes jours. En vérité tu savais plus ou moins ce qui t’avait mené ici. Tu cherchais les enfants perdus, les six enfants grisha enlevés à votre nez et barbe à tous. Tu voulais les retrouver à tout prix et peut-être aussi t’éloigner de ton nouveau chez toi. Vous aviez abouti à quelque chose de…grandiose. Oui, grandiose était le mot tant la forteresse abandonnée creusée dans la roche était faste et immense et même si la vue d’une telle demeure rengorgeait ta fierté, elle titillait aussi ton instinct qui avait sonné de mille et une alarme. Pour l’instant, donc, tu ne savais quoi penser si ce n’était qu’une attaque vous piègerait tous à l’intérieur d’un gouffre mortel. Mais tu n’avais pas vraiment vu à l’intérieur, tu t’étais désigné pour partir à la recherche des enfants plutôt que de rester au chevet des blessés. L’inaction? très peu pour toi.

Tu marchais, tu suais comme un animal apeuré. D’un geste de la main souple, tu ouvrais ton kefta poisseux de sang et soufflait un grand coup. L’air dans tes poumons était comme enflammé alors que tu sentais clairement que ton corps tremblait de froid. Tu aurais juré comme un de ces manants que tu avais pu croiser dans les basses villes mais ton éducation t’en empêchait absolument. Alors tu soufflais de dépit, te concentrais comme tu le pouvais sur tes respirations, posais ta main sur ton coeur et en contrôlais les pulsations sans trop de mal, ba-dum, ba-dum. Tu fermais les yeux, captais les odeurs et les bruits de la nature, le vent qui semblait s’engoufrer dans les arbres et que tu suivais avec déférence. Le chemin était tout tracé par la nature, bien qu’invisible à l’oeil nu. Il te suffisait de le suivre.

Tu ouvrais les yeux, doucement, pour éviter le vertige. Tu savais très bien que tu avais soif, besoin d’eau et de nourriture, si le sang que tu avais perdu jusqu’alors était une bonne indication de la chose, mais tu n’avais rien sous la main et aucun sens logique pour vraiment te rappeler de quelle ou quelle plante tu pouvais utiliser sans te soucier de sa toxicité. Tu étais déjà bien assez affaibli, nul besoin de renforcer cet effet. Un pas devant l’autre, tu avançais doucement mais sûrement, toujours à la recherche des tiens, de quelqu’un, quelque part, des couleurs flamboyantes du cirque. Juste quelque chose. Comment avais-tu fait pour être si loin? Pour t’être autant égaré? Tu n’en savais rien. Toi qui étais si méticuleux, si attentif, jamais tu n’avais autant été perdu. Mais tu continuais d’avancer. Tu finirais bien par tomber sur quelqu’un, quelqu’il soit. Un village, une ville, un ami, un ennemi. Tu laissais ton avenir aux mains du destin, comme tu l’avais si peu de fois fait auparavant. Tu n’avais guère le choix pour l’instant.

Et finalement, la fatigue te gagna alors que ton corps perclu de coups s'effondrait dans une clairière pleine de fleurs sauvages rouges. Des pavots, il te semblait, mais quel semblant d’importance est-ce que ça pouvait avoir? Tu étais entouré de rouge de toute part, et tu te demandais où commençaient les fleurs et où s’arrêtait le sang qui coulait de tes veines hors de toi. Et c’est là, là que tu remarquai l’animal. Il était là, à l’orée de la clairière, les muscles de ses pattes roulants doucement, le dos courbé, comme prêt à attaquer. Tu l’observai, ton confrère, les yeux dans les yeux même s’il était loin de toi. Il était là, le grand prédateur dont tu craignais l’arrivée, le coeur calme, presque léger, les yeux alertes fixés sur le moindre de tes mouvements. Un tueur face à un tueur et pourtant, pourtant tu ne fis pas mine de bouger les mains. Tu ne tuais jamais les innocents.

Il fit demi-tour sans un regard en arrière, comme si tu n’étais pas une menace. Et une menace, tu n’en étais pas une. Tu te redressais, comme tu pouvais, sur un monticule de terre qui semblait être là depuis des jours et dégraffais enfin ton kefta pour évaluer les dégâts de ton flanc, là où le liquide poisseux s’était accumulé. Tu grimaçais, savais d’avance que ce n’était pas vraiment quelque chose de beau à voir mais tu le faisais quand même. La blessure était nette mais elle saignait abondamment, comme l’estafilade profonde présente sur ta cuisse. La tête te tournait légèrement et tu repérais du mouvement là où le loup était parti. Tu te dis un instant qu’il venait terminer le travail qu’avait entamé les assaillant de votre caravane et ne pris pas la peine de recouvrir ton torse blessé de ta chemise ouverte. Tant pis si tu devais tuer un loup pour ne pas succomber toi-même. Tu te concentrais sur le battement du coeur de l’animal et relevais le regard en en sentant un second, légèrement perturbé. C’est là que tu le vis, cet étrange ange blond, accoudé à l’animal, qui te regardait avec la même attention que le loup. Prédateur contre prédateur. Tu te redressai, appuyant sur ton flanc, ton regard ne quittant pas l’océan au-delà de la mer de pavots. On ne tournait pas le dos à un prédateur. Tu soufflais de douleur, les mains fébriles mais prêtes à glisser des blessures pour mettre les deux âmes hors d’état de nuire. Et surtout, tu ne dis rien. Absolument immobile.

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Damian Lindermann
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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyDim 23 Juil - 12:03


Elle est partout cette odeur de sang. Et ton regard reste coincé sur celui à qui se sang appartient. Kitoi, sous tes doigts, reste tendu, aux aguets. Et tu as une confiance aveugle en lui, alors tu restes aussi sur tes gardes.

Tu ne comprends pas vraiment pourquoi mais si lui sait, alors tu sauras aussi. Il est ton âme-sœur après tout. Ce loup t'a sauvé la vie plus d'une fois, il est ta béquille, ton ouïe et ton meilleur ami... N'en déplaise à Zero.

Mais ce n'est pas la question. Ton regard clair se plante sur l'homme en face de toi. Tu es médecin, Dame. Et tu sais que tu aideras le plus de monde possible, tu dépasseras ces Djemins et leur impostures magiques qui ne se servent de leur dons que pour blesser ou faire la guerre. Tu seras meilleur, toujours meilleur même si tu dois y laisser ton sommeil et ta santé mentale. Tu rajouteras des cauchemars à tes nuits mais tu seras digne de tes convictions et à tes yeux, il n'y a finalement que ça qui compte.

Tu l'observe de loin pourtant, cet homme dont le sang tâche la sérénité de cette clairière. Il te semble pas à sa place tout en étant mit en valeur par la lumière et le lieux.

Tu ne peux pas nier que cet homme, là, devant toi, est beau. Sa peau d'ébène et son corps parfaitement dessiné... Il aurait pu t'attirer si tu arrivais à te laisser aller à ce genre de considération humaine. Mais tu es trop rigide, Dame, trop droit pour te dire que tu peux vivre ta vie à toi, que tu la mérite.

Et puis, finalement, ce n'est pas le moment. Tes doigts se referment sur la bandoulière de ta sacoche. Tu hésites un instant avant de faire un pas. Kitoi, à tes côtés, ne te suit pas.

Tu ne t'en rends pas compte tout de suite, Dame, alors tu vacilles. Tu n'aimes pas qu'on te voit comme ça.

Tu as un regard pour Kitoi, un peu blessé. Il ne te laisse jamais.

Alors tu murmures pour lui.

-Il est blessé, il ne nous fera rien, Kitoi...

Finalement, le loup se met en marche pour venir se replacer à ton côté, s'appuyant contre ta hanche et ta jambe. Tes doigts glissent dans les poils doux et tu retrouves ta place, ton équilibre.

Tu reportes ton attention sur l'homme en face de toi et c'est ça ce moment là que tu remarques son vêtement.

Un grisha. Un putain de faiseur de magie.

Un imposteur.

Ton regard se fait dur, ton menton se lève, hautain.

-Demjin.

Pourtant, tu hésites à faire demi-tour, tu hésites à laisser quelqu'un mourir. Peut-être que cet être servira à Zéro en suivant ? Mais aider une de ces créations de l'enfer ?

Tu as un pas en arrière, vacillant à nouveau.

Que dois tu faire, Dame ?

Tu ne le quittes pas des yeux.

-Pourquoi ton sang est rouge comme un être humain, démon ? Pourquoi saignes tu ?

Pourquoi cette créature des enfers semble si vulnérable ? Eux qui sont si supérieurs au commun des mortels... ?

Tes doigts, à nouveau, se resserre sur ta sacoche.

Tu n'es pas parti, Dame, tu n'as pas fait demi-tour. Parce que tu es intelligent, tu n'es pas impulsif et tu t'interroge.

Tu les détestes mais s'ils saignent, c'est qu'ils peuvent être soigné.

Et tu as encore les images en tête. Le sang dans la neige, celui qui coulent sur tes doigts alors que tu tentes de les sauver. Tu as fait de ton mieux et eux, ces immondes manipulateurs de la Nature, ils vous ont tourné le dos.

Alors toi, Dame ? Que dois tu faire ?

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Wolfgang Ludwig
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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyDim 17 Sep - 16:46


Tu observais l’homme et le loup, le loup et l’homme et cette étrange complicité qui les habitait tous les deux. Ils ne formaient qu’une entité à eux deux et rapidement tu te rappelais de ces sankts amis des animaux dont tu avais pu lire l’histoire dans les livres durant tes dernières années de servitude. Tu n’avais jamais été du genre à t’arrêter sur la beauté d’un être qui te faisait face, juste à son potentiel destructeur, à protéger ton peuple et toi-même, d’abord. Mais l’ange blond retenait ton regard, attirait tes yeux enfiévrés par la douleur. Ils formaient une entité bien plus forte, bien plus puissante que toi mais tu n’avais pas dit ton dernier mot. Tu étais un loup, comme celui qui te faisais face. Il savait, lui, à quel point tu étais un danger pour eux, même blessé, même à terre alors que ta vie filait au rythme de ton coeur. Lent. Toujours lent. Tu respirais, te forçais à prendre de grandes inspirations, à laisser l’air pénétrer tes poumons avec grace alors que tu pouvais sentir chaque battement de ton coeur alimentant tes organes, emmenant le sang plus loin encore hors de toi. La main sur ton torse, concentré, tu ne te laisses pas aller à la panique. Tu ne peux pas. C’est le meilleur moyen de mourir prématurément. Ton regard glisse du coin de l’oeil vers un oiseau qui étend ses ailes avec agilité avant de sortir de la clairière, puis vers le ciel clément en ce jour d’été et tu te dis, presque fatalement, que l’endroit et le moment n’était pas si mal choisis pour terminer ta courte existence. Au moins tu étais libre.

Ton regard raccrocha le duo étrange, cette incarnation de Djel et son loup, alors que l’étranger s’avança à ton encontre et que le loup, si intelligent animal, restait sur place, bien conscient du danger. On n’approchait pas un animal sauvage. Surtout s’il était blessé. Et c’était là toute ta situation. Un animal sauvage blessé. Mais l’ange blond n’en avait cure. Tu remarquais son pas peu sûr de lui, comme s’il doutait de la solidité de son propre squelette et le loup, presque agaçé qui le suivait bien malgré lui. C’était étrange pour toi, de ne voir qu’un, puis deux, puis un de nouveau. Comme si, comme si ton état t’avais fait voir des situations inexistantes.

Ils avancèrent avant d’arriver à quelque pas de toi et l’ange cracha ce mot que seuls tes ennemis prononçaient pour te définir. Demjin. Démon. Un Fjerdan donc. Il avait fallu qu’au milieu de la forêt ravkane tu tombes sur un fjerdan. Certains auraient dit que la destinée s’archarnait sur ton cas mais ce n’était pas quelque chose en quoi tu pouvais croire. Tu ne croyais qu’en toi. Et tu étais certain, maintenant, que l’homme te tuerait dans très peu de temps. Avachis sur ton monticule de terre, tu l’observais, tu voyais sa jambe tressaillir de l’envie de fuir, son hésitation face à toi et tu comprenais que ta propre existence, non pas en tant qu’individu, mais en tant que grisha le dégoutait au plus haut point. Assez pour vouloir peut être faire demi tour sans se retourner, face à un ennemi. Blessé, certes, mais un ennemi quand même. Le loup ne fit pas cette erreur. Il te fixait, les yeux grands ouverts, pret à te bondir à la gorge et tu savais qu’il n’y aurait pas de vainqueur dans cette rixte. Les sérieux dommages qu’il assènerait à ton corps signeraient ta fin et tes mains rapides et implacables finiraient sa vie. Vous étiez bloqué, et vous le saviez. Et l’ange impertinent qui te regardait avec tant de dégoût et de doute n’avait aucune conscience que ce combat ne l’impliquerait pas. Il demeurerait seul debout.

Au bruissement des herbes sous les pieds de l’ange, tu tournais la tête et vos regards se croisèrent de nouveau. Tu plongeais dans le bleu de ses yeux, infinis. La fatigue te gagnait, bien plus vite, alors que tu tentais de tourner toute ton attention vers les deux menaces qui te faisaient face et puis, et puis les mots de l’ange firent s’envoler un petit rire de tes cordes vocales. Son père et sa mère étaient-il frère et soeur pour qu’il croit que les grisha saignaient différemment de lui? Tu jetais un oeil sur sa blessure, plus assez fort pour contrôler ton coeur désordonné. Puis l’une de tes mains, tâchée du riche liquide carmin, vint cueillir un pavot, le portant à ton nez comme si de rien n’était.

-Je saigne parce que je vis. Plus pour longtemps, pensas-tu fugacement. Et mon sang est aussi rouge que celui de tout être humain. Quoi qu’on t’aies appris, petit druskelle.

Un sourire vola de tes lèvres dans la direction de l’ange alors que tes yeux papillonnaient difficilement, voilant tes iris de tes cils si long alors que ceux-ci fixaient l’ange au dessus du pétal fragile du coquelicot…aussi fragile que le fil de ta vie actuellement.

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Damian Lindermann
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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyJeu 9 Nov - 12:39


Tu es perdu Dame. Tu es face à cet homme... Ce démon. Et tu te rends compte qu'il saigne. Comme une être humain. Tout ce en quoi tu crois se fait la mal. Par Djel, que faut t'il que tu fasses ? Tu as prêté serment, à toi, à ton besoin de soigner, à la race humaine. A Djel.

Tu as promis de sauver ce qui en avait besoin.

Mais les démons ne saignent pas. Pas rouge en tout cas, pas comme quelqu'un comme toi. Pas comme un humain.

Ses gestes dans la fourrure de Kitoï sont mécanique, peut-être un petit peu dur parfois. Tu es stressé, tu es perdu.

Et cette situation t'énerve.

Tu le sais, tu vois bien qu'il va mourir si tu ne fais rien. Et ça sera un Demjin de moins dans ce monde. Tu ne va pas t'en plaindre. Loin de là. Et en même temps.

Tu es déchiré Dame. Et ça te fait détester encore plus cet homme face à toi.

Et pourtant. Tu t'attardes sur l'angle de son cou, tu détailles sa peau. Elle est si sombre comparé à la tienne, si pale. Pourquoi son sang est rouge alors que vous êtes si différent...?

Tu es un homme de science et pourtant, tu n'arrives pas à comprendre. Que Djel te vienne en aide !

Tu ne rates rien de ses gestes, son mouvement délicat pour porter cette fleur rouge à son nez. Le tableau est magnifique et tu t'en veux de t'en rendre compte.

Tu sens Kitoï, à ta hanche, grogner doucement à ton encontre. Est ce qu'il entend les battements désordonnés de ton cœur qui ne sait pas quoi faire ? Te gronde t'il pour hésiter comme ça ? Que dois tu faire, Dame ?

Il te sourit, le démon de la tentation. Il te sourit et ton cœur, un instant, un tout petit instant, cesse de battre.

Tu le sais, il t'a ensorcelé.

Kitoï gronde plus fort quand tu as un mouvement vers lui. Lui ne bouge pas, il n'approuve pas ton geste, il n'accepte pas ton mouvement. Mais toi, tu ne t'arrêtes pas. Tu vacilles mais tu avances.

Il t'attire. Son regard t'hypnotise malgré ses yeux voilés. Est ce que c'est la fièvre ? La douleur ? Ou juste l'inconscience qui rode ?

Tu arrives à son niveau et tu tangues, ton oreille interne te faisant défaut. Tu tombes à genoux devant lui. Ton loup se tend derrière toi et toi, tu te déteste pour ce moment de faiblesse. Ce démon ne doit pas connaître se genre de chose, il s'en servirait contre toi.

Mais tu ne te démontes pas, Dame. Loin de là.

A genoux face à lui, tu lèves le menton, impérial et hautain. Tu n'as que ça pour garder encore un petit peu de supériorité.

-Je ne suis pas Druskelle.

Mais tu es médecin et tu n'as pas décidé quoi faire, pourtant, ta curiosité te permet tout de même de faire le nécessaire.

-Tourne toi et montre moi.

Tu sors pourtant ton couteau de ta poche et le menace.

-Pas d'entourloupe, il ne me faudra pas grand chose pour te finir, demjin.

Ta main, toujours fraîche, se pose sur sa peau chaude, tu le pousses avec douceur pour jeter un œil à sa plaie, cette douceur que tu ne voulais pas exposer.

Pourtant, c'est ce que tu es. Tu exerces avec douceur, toujours, sans t'en rendre compte, parce que les personnes qui se retrouvent face à toi sont mal et tu ne seras pas celui qui en rajouteras une couche.

Sa peau est douce...

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Wolfgang Ludwig
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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyVen 8 Déc - 11:25

Tu avais toujours trouvé les fleurs ridicules. Elles ne t’avaient jamais rien fait personnellement mais leur fragilité face à la vie et leur caractère éphémère t’avais toujours rendu perplexe. Quelle était le but d’une vie si celle-ci était si fugace et prompt à rompre? Et pourtant leur beauté n’avait d’égal que cette fragilité immense. Elles rendaient le monde plus beau qu’il ne pouvait l’être en réalité, même si cela durait peu de temps. Et ce fait seul te fit penser à Mila, alors que ça n’était pas arrivé depuis plusieurs années, déjà, tant tu t’étais perdu dans la cause de ton peuple, dans ce désir de protéger et défendre. Mais encore fallait-il savoir qui on était avant de se perdre. Ce qui était loin d’être ton cas. Pourtant, dernièrement tu apprenais. Tu essayais. Tu sortais de ta solitude sans vraiment le désirer mais c’était pour le mieux. Une chevelure corbeau te revint à l’esprit alors que tu regardais les cheveux blonds de l’ange qui te faisait face. Un sourire timide là où tu ne pouvais voir que le visage froissé par le doute de cet humain étrange. C’était…inattendu de penser à Os Alta sur ton lit de mort. Etrange, mais pas désagréable alors que le souvenir de votre conversation dans la bibliothèque te revenait encore. La fièvre, c’était la fièvre qui te faisait perdre la tête.

Ton regard avait dévié sur la fleur, puis sur l’ange et avait quitté le loup, le prédateur, le vrai danger et, alors que tu reprennais doucement pied, tu compris que ton esprit t’amenait doucement à ta perte. S’il pouvait te laisser divaguer ainsi vers des contrées aussi peu importantes que ce moment inédit partagé dans une bibliothèque, alors tu étais déjà perdu. IL était évident qu’il devenait difficile pour toi de te concentrer et déjà tu ne sentais plus ni le froid, ni l’air doux qui venait souffler sur ton torse, le dessin de lys couché sur ton pectoral légèrement caché par le sang que tu n’avais pas conscience d’avoir étalé là. La réalité était dure à raccrocher désormais et, si tu te savais en grand danger, ton corps -lui- voulait cesser de se battre. Mais pas toi. Jamais toi. Tu avais un travail à faire et ne trouverais le repos qu’une fois celui-ci terminé. C’était l’histoire d’une vie. C’était l’histoire d’un existence mais cela valait grandement le mal que tu te donnais.

Tu fermais les paupières un instant, et quand tu les rouvris, surpris, ce fut en sentant ses doigts chauds sur ton corps alanguis. Et ton regard fut de nouveau happé par ce ciel sans nuage. Il avait les yeux bleus, l’ange druskelle. Bleus et limpides comme l’eau d’une rivière calme. Ton regard dévia vers le coutelas et ta nature revint au galop malgré toi alors qu’un sourire moqueur vint s’installer sur tes lèvres et qu’un souffle rieur s’échappait de celles-ci. Tout cela avait le don de te faire revenir à toi, à ton coeur qui battait plus lentement, à tes poumons qui faisaient de leur mieux pour vaillamment transporter l’air nécessaire à ta survie, à tes deux blessures qui brûlaient ton corps et te rendaient si faible. Peut-être n’avais-tu jamais été qu’une fleur toi aussi, destinée à vivre fugacement dans cet univers. Tu n’aurais même pas sauvé un enfant de ce destin qui a été le tien. Hors de question. Hors de question. Tu te redressas doucement, comme tu le pus, te dépètrais de ta kefta et de ta chemise dont il ne restait que des lambeaux et exposa ton corps à celui qui deviendrait, selon son choix, ton sauveur ou ta fin. La première option semblait être la plus probable. Ainsi soit-il comme tu avais entendu le dire plusieurs fois. Tu ne pus t’empêcher de poser une main sur ton torse, concentré pour faire battre ton coeur à la bonne vitesse, dans un ba-dum régulier et raisonnable malgré le sang qui glissait encore de ton corps. Avec la seconde, tu n’hésitas pas à toucher cet ange blond, le tâchant de ton propre sang, comme du vin rouge tombe sur une nappe blanche dans un dessin translucide. Le loup vous observait, grogna dès que tu te saisis de cette main pour la guider au coeur des flammes qui lèchaient ton corps. Et sans ambage, tu inserrais les doigts de ton sauveur dans la plaie de ton flanc, laissant entrevoir la douleur de cet acte par un froncement de sourcils agacé.

-Si tu n’es pas un druskelle, qui es-tu pour m’appeler demjin? Et quel genre d’ange emprisonne la liberté d’un loup pour en faire son chien?

Le loup gronda plus fort, avançant d’un pas mais tu n’étais pas impressionné. Ton regard glissa jusque dans ses yeux sauvages avant que tu ne t’adresse à lui.

-Du calme. Je ne suis pas assez bête pour tenter de tuer celui qui m’apporte son aide.

Tu soupirais de douleur alors que tu replongeais dans la rivière des yeux de l’ange, autrement plus intéressante que la sauvagerie froide contenue dans ceux de ton confrère, non loin.

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Damian Lindermann
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Message(#) Sujet: Re: Perles éclarlates Perles éclarlates EmptyDim 21 Avr - 18:43



Tu détestes toutes les pensées parasites et toutes les sensation indésirées qui se baladent dans ta tête et sur ta peau. Tu ne peux pas t'empêcher de détailler la peau de sa peau sans imperfection à l'exception de cette entaille qui joue avec sa vie, ses muscles saillant, les traits de son visage. Tu le trouve irrésistiblement beau. Et ça t'énerve ! Ca t'énerve tellement !

Mais il y a aussi les picotis sur le bout de tes doigts quand tu le touches. Tu sais, tout au fond de toi, ce que c'est. Mais tu ne te l'avoueras pas ! Non, c'est ce sang magique et vicié qui réagi avec ta peau. Voila. C'est tout, ce n'est que ça.

Mais ce n'est pas le moment. Tu es déchiré, Dame, entre le besoin de partir et le laisser mourir ici ou faire en sorte qu'il vive. Pourquoi est ce qu'il ne pouvait pas être humain ? Simplement humain ? C'est déloyal. Et ça tombe sur toi.

Kitoï, derrière toi, est aux aguets. Tu le sens comme s'il était à tes côtés, comme toujours. Tu ne sais pas comment tu ferais sans lui et tu sais qu'il se pose parfois aussi la question. Ca te conforte. Il est là de son plein grès, vous avez vécu beaucoup de chose ensemble.

Ton arme en main, tu sais que tu ne vas pas t'en servir. Tu ne pourra pas mettre fin à sa vie, tu t'en sais incapable maintenant que tu as vu la couleur de son sang, maintenant que tu sais que son cœur bat presque comme le tien.

Presque.

Presque parce que c'est impossible qu'il batte aussi vite que ton palpitant qui s'emballe sous l'effet de beaucoup trop de choses.

Presque parce qu'il reste un démon. Impossible que vos cœurs puissent battre de la même façon. Il doit y avoir une différence !

Mais pour l'instant, tu ne la trouves pas et tu observes d'un œil suspect sa main qui se pose sur son cœur. Est ce qu'il joue de sa sorcellerie ? Tu n'aimes pas ça. Et tu aimes encore moins quand il te touche toi. Quand son sang vient tâcher ta peau si pâle. Kitoï grogne derrière toi. Tu as un mouvement de recul. C'est toi qui le touche, pas lui qui te touche, ça ne doit pas aller dans ce sens ! Mais tu ne te déloges pas, tu connais ces gestes, tu sais ce qu'ils veulent dire. Parce qu'une personne en souffrance posera toujours la main sur l'endroit qui lui fait mal.

Et pourtant, tu détestes le touché chaud de ses doigts sur les tiens.

Il est agréable.

Jusqu'à ce qu'il plonge tes doigts dans son sang.

Tu n'as jamais aimé qu'on te manipule, tu n'as jamais aimé être sous les ordres d'un autre. Pourtant, tes doigts restent à leur place.

Tu commences ton auscultation alors que l'autre reprend la parole.

-Ca ne te regarde pas. Et je pense que tu te fiches bien de la réponse.

Tu affiches un air désintéressé, tu tente de garder un air neutre. Mais il joue avec tes émotions, il te fait ressentir des choses.

« Ange »...

Et finalement, il te fait réagir.

Tu fronces les sourcils.

Kitoï grogne et tu réagis au quart de tour.

Tes doigts se meuvent dans la plaie, tu sais que tu vas faire mal et c'est même parfaitement ton but.

-Mais tu es assez bête pour l'insulter.

Ton regard bleu glacier se plante dans l'ébène de ton patient.

-Je n'ai pas encore choisi de t'aider ou non. Tu n'es indispensable à personne. Ne pense plus à avoir un mot de travers envers moi mais surtout envers lui. Je ne le permettrais pas.

Ton couteau se pose sur la paume qui tenait tes doigts et tu éloignes sa main de toi tout en continuant de le menacer.

-Comment c'est arrivé ?
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Eté 751
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À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.