Kraken's party [ft les Octopus + special guests]

Kraken's party
 @Liselotte Kappel  @Leÿlin @Flynn Weston @Siver Rankov @Leonid Riehl @J. Arthyen Karimova 

« Tu m’enlèves vraiment une épine du pied...j’fais pas confiance à grand monde pour surveiller le Kraken…
- Du calme Cap’, c’est bien parce que c’est pour Lise, tu aurais dû prévoir ça bien avant ! Et puis j’ai eu ma dose de soirées pour le moment.
- T’es vraiment un am... 
- N’essaie même pas.
- Ok. »

Cuisto me donne une grande tape sur l’épaule, qui me donne l’impression de m’enfoncer dans le sol. Je grimace un peu mais mon regard brille de reconnaissance envers celui qui fait partie des plus vieux occupants du navire. Je comprends dans son choix qu’il a besoin de passer un moment seul et c’est la parfaite occasion. Puis, cette soirée n’est que la première d’une longue lignée, j’en suis sûr. Le sourire aux lèvres, je songe à toutes les personnes dans la combine. J’ai demandé à Leo de fabriquer des espèces de bougies crépitantes, et aussi de prévoir des fausses fumées pour le show de Flynn. Ce dernier ne m’a rien dévoilé, il m’a juste demandé ça, son regard pétillant de mille feux, le sourire jusqu’aux oreilles. Je suis au moins autant de curieux de voir ce qu’il prévoit de faire que de faire boire Liselotte. C'est évident, le connaissant, ça va être grandiose. Mon regard se pose sur le mouvement que je perçois du coin de l’œil. La reine de la soirée vient de sortir de sa cabine avec, sur son visage son expression habituelle d’avant mission.

« On va avoir une négociation très difficile à entreprendre ce soir-là. » Que je lui ai dit il y a quelques jours. Je voulais qu’elle libère sa soirée. Je n’en pensais pas moins. La négociation va être d’arriver à la faire lâcher prise sur son sérieux habituel. Des années que nous voguons ensemble, jamais je ne l’ai vue bourrée, pas une fois je ne l’ai vue faire un écart. J’en viens à me demander si elle est vraiment humaine. Mais je crois surtout qu'on a jamais pris le temps de s'amuser ensemble. Je l’accueille avec un sourire malicieux.

« Tu es prête ? »

L’excitation marque mes traits autant que mon comportement, mais j’espère qu’elle se dit juste qu’on est sur le point de faire une belle affaire. Je lance un clin d’œil à Cuisto avant de suivre Liselotte sur le ponton. Nous avons rendez-vous à l’Eclipse, et si tout le monde n’est pas présent à notre arrivée, ils nous rejoindrons au fur et à mesure, je sais bien que tous ont leurs activités. J’ai mis ma plus belle chemise blanche, éclatante grâce à la merveilleuse lessive de Kaze. Mon pantalon, moulant comme toujours, attirera probablement le regard appréciateur de Flynn. Je l’espère surtout.

Le claquement de mes bottes s’harmonise à celui des pieds de Lise, je lui fais la conversation le temps du trajet, des banalités sur l'été enfin arrivé, histoire de voir si elle est de bonne humeur, et puis, lorsque nous parvenons enfin au bar, mon sourire s’élargit. Il a l’air déjà bien animé.

« Après toi ma chère ! »

Dis-je en ouvrant la porte à ma négociatrice préférée. Après quoi, je me glisse à sa suite pour repérer la meilleure table, la plus proche de la scène encore disponible et j’agite la main devant le minois déjà bien réchauffé de Leÿlin.

« Ah bin voilà, on a déjà notre table, c’est parfait ! Tu peux t’installer, je vous rejoins avec les boissons ! »

Je ne la quitte du regard que lorsque je suis certain qu’elle n’est pas en train de faire demi-tour.

Kraken's party
 @Liselotte Kappel  @Leÿlin @Flynn Weston @Siver Rankov @Leonid Riehl @J. Arthyen Karimova 
Leonid était de tous les plans foireux. Fallait dire qu'on lui avait donné une mission, au gaillard. Fabriquer deux trois bricoles histoire d'offrir quelques effets pyrotechniques. Une fête en perspective. Il aime pas les fêtes, le brun, mais il aime ET les feux d'artifices, ET l'alcool. Puis Alaric avait sorti sa face de p'tit chiot battu... Ce gosse aurait sa perte, aucun doute là dessus. Alors, il avait tâché de travailler (en dehors du bateau cette fois ci) armé de sa petite science et de ses connaissances, les meilleurs effets. Il fallait que ça reste une surprise manifestement.

C'était habillé avec soin, comme toujours, qu'il s'était pointé à la taverne. Belle chemise ample d'un bleu chatoyant, pantalon moulant en cuir, bottes brunes à boucles argentées, et cette fameuse ceinture qu'il gardait sur lui, un amalgame de beaux tissus bariolés chipés à certains de ses ennemis. Kaze lui avait dit qu'elle lui allait bien. Et si il l'avait dit... Alors pourquoi se priver ? Ses cheveux, qu'il avait prit soin de raccourcir, étaient lâchés, chatouillant sa nuque. C'était donc d'une démarche assurée, et plus tôt que l'heure prévue qu'il était arrivé à la taverne, s'était copieusement engueulé avec le tenancier, comme d'habitude. Fallait dire que Leonid le connaissait depuis sa naissance presque, avant que l'un et l'autre ne se tombent dans les bras en se rappelant le bon vieux temps, et il avait finit avec un verre dans la pogne, trois caisses planqués à côté de la scène, sifflant son verre à vitesse vertigineuse tout en parlant avec verve du "bon vieux temps" quand finalement les premières têtes connues étaient apparus. Il s'était subtilement glissé parmi eux, à leur table, sans une once de gène.

"B'soir" qu'il dit, même si il tirait la tronche, comme chaque jour, une petite étincelle dans le regard dont il gratifia Liselotte prouvait qu'il était bien heureux d'être parmi les siens.

Kraken's party
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Une soirée ? On a parlé d’une soirée ? Bien sûr que je suis de la partie ! Dès qu’Alaric m’a demandé d’aller réserver une table pour dévergonder un peu Liselotte, j’ai fait mon meilleur salut parodique avant de filer remplir ma mission. À la taverne, je me suis donc installée après avoir fait les poches de quelques personnes, avant de commander. Les moments comme ceux-là, entre membres de notre équipage, sont on ne peut plus agréables. Ça permet aux membres qui ne se parlent pas plus que ça de se retrouver, de faire mieux connaissance et se rappeler qu’ils font partie d’une seule et même unité, une seule famille. Il n’y a pas de place pour l’individualisme dans notre mode de vie.

— Bonsoir Alaric ! Liselotte, prête pour la meilleure soirée de ta vie ? Tiens, je t’ai commandé la boisson de la maison, elle a un petit goût fruité !

Et très alcoolisé, bien entendu. J’ai une réputation à tenir quand même ! Puis… le but est quand même d’aider la jeune femme à se dérider un petit peu. Elle est bien trop sérieuse, surtout pour quelqu’un dans la piraterie. Ou alors, c’est moi qui ne prend pas assez les choses au sérieux. Probable aussi.

— Nom de Dieu ! Leonid ! T’as réussir à sortir de ton trou ! que je taquine en voyant le materialki arriver, sans malice hein, même s’il est bourru, je l’aime bien, il est drôle à embêter. Alors ? J’te paye quoi ? Faut bien ça pour fêter ton entrée dans la sociabilisation !

Un clin d’œil, j’arrête de l’embêter pour aller chercher de nouvelles choppes remplies de différents breuvages. Au pire, nous goûterons de tout et j’apporte - avec l’aide du serveur - les différentes chopes. Une fois l’homme partit, j’avoue avec un sourire aux lèvres :

— Profitez, j’paye avec l’argent de ces ivrognes là-bas.

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Dès qu’Alaric m’avait parlé de soirée, et surtout du lieu, je m’étais empressé de parler au proprio. Il fallait organiser tout cela et je ne pouvais pas me pointer sans faire un show digne de ce nom. Surtout pour la timide Liselotte. Elle allait en prendre plein des yeux - comme d’autres - et ça serait délicieux à voir. Un sourire en coin étira ma bouche, excité par mon programme. Le propriétaire ne fut pas difficile à convaincre. Il ne me manquait plus que quelques musiciens. Heureusement, Ketterdam était une ville portuaire suffisamment visitée pour y trouver tout type de personnes que l’on souhaitait. Je doutais d’avoir autant de choix ailleurs, vraiment. Des putes aux musiciens en passant par des mercenaires et pirates, sans oublier ces connards de Mercuriens et les corbeaux qui guettaient la moindre opportunité, vraiment, cette ville était riche.
Je passais donc l’après-midi à m’entraîner avec un groupe de musiciens que je trouvais, les payant pour la soirée. Nous nous rendîmes au bar, préparâmes la scène et la salle en attendant les invités. Les températures étaient de nouveaux à la hausse, me donnant une idée de thème plutôt sympa.

Je profitais de mon avancée pour me préparer à l’arrière du bar. Je me coiffais, mettant des paillettes sur la pointe de mes cheveux. Je me maquillais le regard de bleu profond et de khôl, rehaussant mes yeux avec du mascara. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas maquillé ainsi, des années, mais j’étais satisfait du résultat. Je riais d’avance de la tête d’Alaric lorsqu’il me verrait. Je gardais ma tenue dans un coin, préférant l’enfiler au dernier moment. Une chemise blanche à moitié boutonnée et un pantalon de cuir noir habillaient mon corps pour l’heure.

J’entrais de nouveau dans le bar et ma tête se tourna vers le comptoir, où je repérais certains visages. Je me rapprochais, comme si j’étais devenu barman, ne me préoccupant aucunement du regard mi-intrigué, mi-choqué du propriétaire qui remplissait une pinte.

« Que de beaux gosses, ce soir, fis-je avec un sourire charmeur. Liselotte, Leÿlin, Leonid, Alaric, son prénom roula presque sur ma langue. J’espère que vous êtes prêts, je vous ai réservé une prestation, j’espère que vous aimerez. Liselotte, prépare-toi. Le show est pour toi après tout, ajoutai-je en lui faisant un clin d’œil, me retenant de regarder le capitaine du Kraken trop souvent. »

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Il avait à contrecoeur accepté de participer. A contre-coeur, contre son coeur toujours accroché aux basques d’un assassin menacé de mort qui lui avait demandé une fois de trop de rester discret. Contre son coeur de petit gars certain qu’il va crever et qui n’a plus rien à perdre. Il avait écouté les demandes du capitaine qui avait bien voulu de lui, la promesse d’une scène moins tanguante que le foutu rafiot (c’était un mot, tanguante ? ) et un public qu’il connaissait peu ou prou. (Proue ? Son  esprit se ramifiait en des dizaines de conneries à la seconde. )

Il s’était pointé en sifflotant, à peine à l’heure, espérant tout de même que son propre ours prendrait la peine de venir dire bonjour ce soir (bonsoir ce jour). Les mains dans les poches, vêtu d’une tenue bien trop peu épaisse pour arrêter les vents glacés de l’extérieur – peu habitués aux températures, il s’était forcé à mettre le vêtement le plus chaud qu’il pourrait traîner. Ca n’avait pas forcément marché. Dans un langage approximatif, il avait désigné le groupe de joyeux lurons, et les avait rejoint de son pas heureux et sautillant. Dernier-arrivé dans l’équipage bringuebalant, il les salua d’un geste de la main un peu enthousiaste, manquant d’éborgner la personne à sa gauche de son petit doigt bagué.

« Y a que des grosses brutes dans le coin, c’est fâcheux, je jouerai pas avec eux. Donc si j'ai bien compris, il faut surveiller la petite pour éviter qu’elle ne mette de l’eau dans son verre ? » demanda-t-il gaiement en s’installant comme si de rien n’était. C’était un masque, un de plus, qu’il porterait à la perfection.