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 D'excuses en confessions

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Andrei M. Witt
Etheralki - Invocateur de l'Ombre
Andrei M. Witt

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Message(#) Sujet: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyLun 29 Aoû - 18:15

D'excuses en confessions
hiver 751, peu après l'arrivée de Drei

Il y aurait pu avoir des dommages matériels et humains. Lorsqu’Andrei a été présenté, presque de son plein gré, à la horde de Soigneurs du Petit Palais et à leur chef terrible, qu’on lui a annoncé avec cet accent morbide, teinté d’une colère sourde dont il n’a pas pensé un seul instant être la raison, qu’il serait sous observation stricte jusqu’à son rétablissement total, l’invocateur a cru qu’il allait provoquer une tempête et se jeter à la gorge des soigneurs qui l’ont maintenu contre le matelas. Leur chef, cet imbécile de fjerdan qui parade avec une pierre ou deux dans ses poches, n’a même pas tenté de raisonner avec lui.
Pas le choix. Tu viens tous les soirs, jusqu’à ce que tu ailles mieux.

C’est un sommeil comateux, trois nuits depuis une semaine, que le brun a du accueillir à son corps défendant ; un sommeil peuplé de souvenirs de ces montagnes, des siècles plus tôt – accompagné, d’abord, des ombres de sa mère et de ses pairs, puis seul à tailler son existence dans une roche qu’on pourrait dire sacrée. Des souvenirs de nuit, d’hiver, de douleurs. C’est l’une des dernières escales qu’ils ont eu juste avant que la dispute ne les sépare, Aleksander et lui.
Quel sujet, déjà, avaient-ils choisis avant d’hurler qu’ils ne se reverraient plus jamais ? Quelle affreuse vérité avait pu ainsi couper le lien indestructible entre deux jumeaux maîtres chacun du destin de l’autre ?
Même dans les brumes du sommeil, à la limite des portes de la mort – si proche pour qui sait en reconnaître les contours – Andrei ne se souvient pas.

Il est… tôt. Ou tard – tard, se corrige instantanément le cadet en écoutant la soirée lentement se déposer sur la pièce. Quelques enfants somnolent, pas si loin de lui. Un gars au visage en sang se laisse traiter sans mot dire par un grand en kefta rouge. Soigneur ? Sans doute un de ceux qui agissent sous les ordres du plus grand – le terrifiant gamin, si jeune dans ses traits et ses mots. On apprend l’âge des gens vite, quand on a nous-même vu passer le monde.
Il est tard. Sans doute y a-t-il encore de l’agitation : par la porte entrouverte, des mots s’entendent, des voix s’élèvent. La nuit n’est pas encore là, la lumière bataille à l’extérieur. Les jours continuent d’être trop courts, quand on a peur du noir.

Andrei n’est pas prêt à se laisser tomber dans l’oubli à nouveau.
Dans un mouvement silencieux, il attrape un bruit du couloir pour se jeter à bas de son lit et voyager entre les paillasses inoccupées, se glisse dans le couloir, vêtu du pantalon ample et de la chemise trop grande qu’il a trouvée avant de rendre les armes au Soigneur, ce jour-ci. (Il peut encore sentir les os fragiles, les veines bousillées et les chairs broyées hurler de contestation à chacun de ses pas. Tant mieux ! )

Il ne supporte pas qu’on le touche.

Il ne supporte pas qu’on le soigne.

Ses mouvements dignes d’un chaton pataud, silencieux mais hagards, le mènent jusqu’au bureau de son frère où il réussit presque sans mal à rentrer – de travers comme toujours, le regard vif mais empreint encore des brumes semées par le sommeil. Heureusement que son frangin est seul, il pourrait lui faire honte. « Aleks, je peux me cacher de ton Soigneur ici, s’il te plaît ? »



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Dernière édition par Andrei M. Witt le Dim 11 Déc - 15:15, édité 1 fois
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Alec Kirigan
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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyDim 9 Oct - 18:34

D'excuses en confession
@Andrei M. Witt & @Alec Kirigan

L'heure était-elle à la vengeance ? il regardait sur son bureau la carte du monde. Les lignes noires tracées les frontières de Fjerda, Ravka, Shu Han; les formes de Noyvi Zem et de Kertch. Le début des contrés des Colonies du Sud et l'île Errante qui était là - une tâche au milieu des vagues et des monstres qui représentaient la Vraie Mer. Une immensité d'inconnus et de promesses d'aventures. Sur le Nord, à présent, la marque du Dragon des Glaces, un dessin fait par Malaki, venu un peu plus tôt dans la soirée. Comme une mémoire tangible, de ses souvenirs et de ceux de Dima.
Aleksander l'observait parfois, et semblait se rappelait de ses grands yeux bleus et de ses écailles brillantes. Et au Nord, à Fjerda, il avait noté d'un pion noir le lieu où se trouvait le Palais des Glaces. Le pion était celui du Roi. Il devait le retrouver avant qu'il ne soit dévoré par les autres. A Os Alta, le même pion mais blanc - traçant un passage vers la frontière pour aller trouver les Fjerdans et faire exploser la guerre encore. Cette fois d'humains à humains. Peut-être ne devrait-il pas s'en mêler et rester caché au Petit Palais où c'était un chevalier noir qu'il avait posé. Parce que le pion était son préféré.

Mais Léna avait été blessée.
Andrei avait été blessé.
Il avait perdu deux des Grishas du Petit Palais, emportés par leurs blessures.
Et leur allié était porté disparut. La couronne était le fief du pouvoir - celui qui la portait était capable de changer le monde. Pas qu'Aleksander portait tous ses espoirs en Ivan Lantsov, mais au moins il pouvait croire que les choses changeraient grâce à lui. Un temps. Quelques décennies au moins. Et il avait promis à Circée de lui ramener l'homme qu'elle aimait. Parce qu'il ne doutait pas qu'elle l'aimait encore. Et il détestait voir les siens souffrir.
Alors il allait se battre. Alors il allait foncer dans la bataille une fois encore. Mais avant cela ses troupes devaient se renforcer, les siens devaient recouvrer leurs courages et leurs envies de se battre. Il était un général, il n'existait pas sans son armée.

La porte s'ouvrit et il ne leva pas la tête - devinant qu'il s'agissait de Drei par la seule présence de son ombre. La porte se referma et ils furent seuls tous les deux, à la lueur des bougies qui faisaient grandir les ombres sur les murs. Aleks, je peux me cacher de ton Soigneur ici, s’il te plaît ? Si tu penses que Sigurd n'osera pas venir te chercher dans mon bureau, je t'en pries Drei, tu es le bienvenue. Répondit-il, se tournant finalement pour lui faire signe d'approcher. Il y a du Kvas, si tu veux, sers toi. Pas que ce soit forcément recommandée mais il n'en n'avait cure. Son frère semblait en avoir besoin.
Tu devras t'habituer au confort tu sais ? Comment te sens-tu ?

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Andrei M. Witt
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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyMer 26 Oct - 19:20

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hiver 751, peu après l'arrivée de Drei

Tout son corps est une immense plaie suppurante, exhalant l’odeur de la défaite et de la nuit d’été où il a perdu son honneur et son esprit ; il est une tâche noirâtre, moisissure d’eau, d’âme, sang séché, sur la blancheur éclatante du plus grand projet de son frère… Et pourtant, il reste là. Les mains appuyées sur le battant de la porte que le Grisha vient de refermer avec soin, s’émerveillant de la finesse de l’ouvrage qu’il venait d’actionner. C’est plus que les planches rugueuses des cabanes de leur enfance, que la tenture bouffée par le gel et l’humidité claquant dans la brume sombre du crépuscule d’or. C’est une pièce, un sol, une délimitation précise. Des traces d’une vie bien installée pour durer – son frère a réellement pris possession des lieux tel un maître en son royaume.
Il n’est pas bête, Andrei. Même lorsque son frère lui fait signe, il reste dans la lumière des candélabres, loin des murs où pourtant elles se tiennent sages encore. Il est possible de s’acharner à combattre beaucoup de choses sans jamais réellement triompher. L’âme, alors, porte toujours la trace de ces acharnements constants, de ces combats contre des moulins à vent et les saints qui vivent dessous.

« Il m’est avis que personne ne viendra sans s’annoncer faire irruption dans ton bureau sans être annoncé, que la fenêtre n’est pas si haute et la chute guère terrible, remarque avec une placidité admirable l’assassin. Si tu acceptes juste de me l’ouvrir. »

Ses pas sont ceux d’un fantôme maladroit jusqu’à la bouteille. Il cherche du regard les verres : les flammes derrière lui se reflètent en une myriade d’étoiles. Ses doigts s’en emparent, et, en quelques instants, il remplit les deux. « Je ne suis pas contre le confort. On s’y fait vite, élude-t-il en apportant le verre à son frère. Le bruit du récipient sur le bureau fait plus de bruit que sa respiration mal en point. C’est plus pour éviter les questions malencontreuses sur comment j’ai survécu si longtemps … Je le cite, bien entendu … Avec un corps en si piteux état, et des veines bousillées, et des rafistolages de pacotille qui mettraient en déroute toute une armée de Soigneurs tellement ils sont honteux. »

Un rire secoue le cadet des jumeaux. « Si ça peut te rassurer, je trouve qu’il a un un palmarès de jurons admirables et qu’il est doué… Je réprouve juste tous ses jugements sur moi. J’ai des connaissances qu’il n’a pas.  » Le kvas file entre ses lèvres dessechées par la nuit. Il se tient toujours proche de la lumière, le regard à peine étincelant de fièvre. « Tu arrives à dormir, la nuit, toi ? Sans avoir peur que les murs ne s’effondrent ou que l’on fasse tomber ta porte ? Ce n’est pas pour… Andrei fait claquer sa langue, cherchant les mots dans la nuit du plafond. Mettre en doute ta protection, je te promets. C’est… Tu sais. L’instinct de survie. Les souvenirs. »



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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyDim 11 Déc - 18:17

D'excuses en confession
@Andrei M. Witt & @Alec Kirigan
Enfermés dans le bureau, les frères contraires se tenaient à bonne distance l'un de l'autre. Cette distance était glacée dans le palpitant d'Aleksander, signe qu'il avait perdu son frère il y a longtemps déjà et qu'il était rude de recréer ce lien qui lui était pourtant nécessaire. Qu'il ne puisse exister sans que Drei ne soit là - il ne le voulait pas, préférant de loin se quereller à propos de tout plutôt que de ne plus l'avoir constamment si proche. Proche et si loin - encore marqué de traumatismes et des peurs qu'Andrei gardait muet. Aleksander savait mieux qu'à venir le harceler de question pour comprendre ce que son jumeau était devenu - il était secret, Andrei, cachant mal la honte d'être encore en vie sous un silence souvent pesant.
Rien n'était si simple dans leur relation, mais qu'il trouve refuge près d'Alec fit plaisir à ce dernier, comme un gamin qui recevait une marque d'affection attendue depuis longtemps. Il m’est avis que personne ne viendra sans s’annoncer faire irruption dans ton bureau sans être annoncé, que la fenêtre n’est pas si haute et la chute guère terrible. Si tu acceptes juste de me l’ouvrir. Sois sans crainte, si personne n'ose entrer ici sans être annoncer, ils attendent tous mon assentiment pour passer la porte. Tu n'auras pas à te jeter par la fenêtre pour lui échapper. Pas cette fois.

Et si Sigurd faisait chier son frère au point qu'il préfère passer du temps avec lui ça lui convenait parfaitement. Je ne suis pas contre le confort. On s’y fait vite. C’est plus pour éviter les questions malencontreuses sur comment j’ai survécu si longtemps … Je le cite, bien entendu … Avec un corps en si piteux état, et des veines bousillées, et des rafistolages de pacotille qui mettraient en déroute toute une armée de Soigneurs tellement ils sont honteux. Il s'assit, et Aleksander le laissa faire - prenant simplement le verre offert et savourant la douceur de l'alcool sur sa langue. Si ça peut te rassurer, je trouve qu’il a un un palmarès de jurons admirables et qu’il est doué… Je réprouve juste tous ses jugements sur moi. J’ai des connaissances qu’il n’a pas. Il se trouve des êtres ici dont l'orgueil te ferait rougir. S'amusa-t-il, ne doutant pas qu'il se trouvait bien des choses qu'Andrei savait et que Sigurd ignorait. Lui-même ramassait les remarques du Fjerdan quand il arrivait blessé devant lui - mais il savait se rendre sourd à ses remarques pour savourer son savoir faire. Il est doué, c'est tout ce qu'il t'est d'intéressant à savoir. Et s'il préférait être silencieux face à ses remarques, qu'il en soit ainsi fait. Aleksander doutait même que les réponses intéressent vraiment Sigurd.

Il le regardait, brillant dans la lueur dansante des bougies - il reconnaissait quelqu'uns de ses propres traits, mais le tout était tellement Andrei qu'il lui sembla étonnant que certains les confondent tous les deux. Tu arrives à dormir, la nuit, toi ? Sans avoir peur que les murs ne s’effondrent ou que l’on fasse tomber ta porte ? Ce n’est pas pour… Il attendit, laissant à son double tout le temps de trouver ses mots et de savoir où il voulait en venir. Mettre en doute ta protection, je te promets. C’est… Tu sais. L’instinct de survie. Les souvenirs. Enfin son regard glissé de son frère à la table sur laquelle la carte était toujours posée. Les pions le narguant comme pour lui souffler tu ne sais rien . Je ne dors pas la nuit, parce que les ombres sont si présentes qu'elles semble vibrer en moi. Je ne trouve pas le repos alors et n'ai guère mieux à faire que d'être là à travailler la guerre à venir, ou aller dehors pour m'entrainer. Répondit-il, avant de finir son verre, se levant à nouveau, infatigable pour être face à la carte. Si je sursaute parfois, encore, la peur au ventre à l'idée qu'un ennemi soit là, au pied du lit, cela arrive moins souvent. Mais je comprends : l'instinct de survie, les souvenirs... nous avons été traqué si longtemps. Il souffla, un sourire doucereux sur les lèvres quand il se tourna vers Drei. Les murs sont solides, la porte verrouillée, et les Materialki se sont assurés de créer des remparts dans les bois pour nous prévenir de la moindre approche. Il n'y a que le temps pour t'offrir l'apaisement, mais je puis t'assurer qu'il n'existe pas d'endroit plus sûr pour les Grishas qu'ici.


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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyJeu 29 Déc - 17:47

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hiver 751, peu après l'arrivée de Drei

Le regard que le cadet coule à la fenêtre est sans équivoque : si jamais on vient à le faire chercher, qu’on tente de l’attraper, la nuit en bas du monde l’accueillera plus que certainement. Ce sont les pupilles d’un animal traqué, les réflexions d’un gibier de potence, d’un criminel toujours en fuite. Le frère du noble général n’est rien de plus que de la graine d’exécuté (ou d’exécuteur).
Il ravale d’une respiration la remarque qui a failli franchir ses lèvres. Il n’est guère loin le temps où il aurait pu passer sans problème par cette fenêtre pour fuir son frère – six mois à peine. Un grain de sable dans le désert, quelques heures dans la vie des éternels tels que les membres de sa famille. Il aurait pu s’enfuir pour ne pas l’affronter, fantôme plus qu’ombre, souvenir plus que présence. (L’aurait-il retenu, alors ? Aurait-il tiré sans sommation ? )
L’alcool tourne dans le verre, sous la lumière, rappelle que celle-ci se décompose sans se décanter et qu’aux confins du monde connu on prétend pouvoir en distiller dans le verre pour que les bouteilles ne perdent jamais de leur éclat, que la boisson ne tourne pas. Des conneries, bien entendu. « Tu devrais savoir que je ne rougis pas. » fait remarquer l’homme à la peau de marbre maladif. Pince-sans-rire, il ajoute, sans aucune nuance : « Pas assez de sang pour ça. »

Andrei boit une gorgée. Deux. Il n’a plus l’habitude du kvas trop sucré pour ses goûts, plus l’habitude de manger ou de boire sans vouloir tout rendre dès que sa respiration se calme. L’angoisse se niche bien vite entre ses côtes, serre son estomac (c’est un carburant de plus pour cette horreur au fond de lui, pour le monstre qui sommeille et ronfle, risque de sortir, de sauter à la figure de son frère aimé).
Il doit tenir. Une respiration-soupir cadenasse au loin les peurs – mais lorsqu’il regarde son frère, il ne voit que les ombres dans ses veines, l’âme bouffée, corrompue, distordue par un pouvoir qui ne peut rien faire d’autre. C’est un grand homme, c’est un Grisha parfait ; c’est un monstre qui a embrassé la froideur de la nuit, le parfait modèle que leur mère a toujours voulu garder en vie.

(Ou peut-être, juste, Andrei, que tu es pathétique)

« Je n’ai jamais vraiment dormi, la nuit, songe à haute voix le frère cassé, ses doigts tapotant sa cuisse à un rythme qu’il calque sur celui de sa respiration. A Ketterdam, il ne faisait pas vraiment nuit à l’époque. Et une fois à Shu Han… Je travaille de nuit, à arpenter les trottoirs… Tout du moins ça a été l’occupation principale des premières années. On te trouve moins quand tu te déplaces, surtout si tu ne fais pas de bruit. »
Son regard glisse sur la carte, observe d’un œil qui se veut plus expert qu’il n’y paraît. Sur sa peau, le rythme s’accélère. « Je doute que le temps m’offre quoi que ce soit. On s’est quittés en de mauvais termes, est-ce qu’une seule fois en… quoi, trois siècles ? Tu as trouvé une évolution à la situation ? Le temps ne fait rien. Ou alors je suis un petit con rancunier. » Le sourire sur son visage est celui d’un adolescent bravache, le même, gueule trop jeune, qui a mis les voiles si longtemps auparavant. « Je t’aime mon frère, ombre de mon âme, mais les années n’ont pas effacé la rancoeur ou la peur de t’avoir à jamais perdu. Te retrouver l’a fait. »


Un doigt en l’air, il ajoute, sérieux : « Te retrouver et me rappeler que je suis toujours aussi défectueux. La prochaine fois, je te ferai un démonstration de mes talents d’assassin et de scientifique, tu seras peut-être un peu plus impressionné. »


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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyDim 15 Jan - 20:43

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@Andrei M. Witt & @Alec Kirigan
Je n’ai jamais vraiment dormi, la nuit Voila ce qu'ils avaient en commun, finalement, les frères de l'ombre, porteur des cauchemars et de l'air glacée de la nuit. Pourtant, Aleksander se souvenait qu'enfants ce n'était pas si évident pour eux - qu'ils craignaient d'ouvrir et de fermer les yeux pour se retrouver dans la même obscurité sans pouvoir la combattre. Elle était là, présente pour les dévorer, caressant leurs peaux sensibles pour leur donner froid jusqu'au plus profond des entrailles. Ils avaient eut peur du noir, il semblait s'en souvenir, comme l'écho d'une autre vie. Et Baghra les y enfermait parfois durant des jours. Il arrivait que le soleil ne se lève pas sur leur existence, aussi longtemps que cette mère tortionnaire l'avait décidé. Pour forger un caractère de combattant disait-elle pour s'en justifier. Aleksander la croyait. Andrei finissait par la haïr.
Il le comprenait aujourd'hui - c'était ces moments d'injustice qui avait effrité et détruit la relation qui le tenait à Andrei. Qui avait poussé ce dernier à partir finalement, laissant derrière lui ce qu'il restait de souvenirs douloureux pour un avenir meilleur. Un avenir seulement - Baghra en avait-elle forgé un pour lui, après tout, ou n'avait-elle de temps et de place que pour l'un d'eux ? A se torturer l'esprit en revivant ce qu'ils avaient été, Aleksander ne cessait de se demander comment il avait pu apprendre à aimer.

A Ketterdam, il ne faisait pas vraiment nuit à l’époque. Et une fois à Shu Han… Je travaille de nuit, à arpenter les trottoirs… Tout du moins ça a été l’occupation principale des premières années. On te trouve moins quand tu te déplaces, surtout si tu ne fais pas de bruit. Il opina, comprenant ce que signifiait Andrei - surtout dans un pays comme Shu Han où être Grisha était une condamnation à la mort. Il était plus aisé d'être une ombre, un murmure, invisible aux yeux du monde. D'être le cauchemar qui les tiendrait éveiller jusqu'à les rendre fous. Je doute que le temps m’offre quoi que ce soit. On s’est quittés en de mauvais termes, est-ce qu’une seule fois en… quoi, trois siècles ? Tu as trouvé une évolution à la situation ? Le temps ne fait rien. Ou alors je suis un petit con rancunier. Restant silencieux, l'ainé n'osait dire que l'évolution devait avoir eu lieu - lui-même avait quitté Baghra, avait rejoint l'armée Ravkane, avait rallié des Grishas qui étaient devenus une nouvelle famille. Il était père, aussi. Les choses avaient changé, sans qu'il ne puisse rien y faire, parce que le temps faisait les choses ainsi.

Il ne doutait pas qu'il en soit de même pour Drei. Et voila que trois siècles plus tard ils se retrouvaient finalement. Je t’aime mon frère, ombre de mon âme, mais les années n’ont pas effacé la rancoeur ou la peur de t’avoir à jamais perdu. Te retrouver l’a fait. Je t'aime aussi. répondit-il, sourire en place, se laissant bercer par la douceur de ces mots épris d'émotions. Se l'étaient-ils jamais dit auparavant. Les souvenirs ne remontaient pas jusque là dans son esprit.
Devant eux la carte et les pensés plus perturbées d'Aleksander qui espérait trouver une issue à la guerre qui se préparait. Te retrouver et me rappeler que je suis toujours aussi défectueux. La prochaine fois, je te ferai un démonstration de mes talents d’assassin et de scientifique, tu seras peut-être un peu plus impressionné. Nous en aurons sans doute besoin pour survivre aux mois qui arrivent. Admit-il. Je te sais doué, Drei, j'ai vu tes dragons te regardaient avec crainte et admiration. Je sais ce qu'il en coute d'être respecté de la sorte. Rappela-t-il, bien que son temps près des dragons n'avait pas été long, il avait perçu cela. Ce respect qui était dû à un chef. Il savait qu'Andrei était doué et terrifiant - il doutait simplement de lui comme il l'avait toujours fait. Je voudrais être capable de protéger les notres. D'éviter un bain de sang, de ne pas voir une fois encore les Grishas sacrifiés sur le champ de bataille pour une guerre qui n'est pas la leur. Ils en sortent toujours perdants - qu'importe quel pays l'emporte, les Grishas, eux, se retrouvent sacrifiés. Il me faut trouver un moyen de faire changer cela.

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Message(#) Sujet: Re: D'excuses en confessions D'excuses en confessions EmptyJeu 2 Fév - 0:21

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LCombien de temps tiendraient-ils encore, ses Dragons, face aux avancées Shus ? Andrei n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait en ressortir, au fil du temps. Sa guilde était né du sang et de la rage, de sa volonté d’atteindre au coeur même les gens qui avaient fait mourir une part de lui – qui avaient tué l’espoir, ne laissant que l’ombre. C’était à partir de cet instant que son don s’était réellement révélé incontrôlable, mû par des siècles de négligence et de ratés. A partir de là que, ne pouvant harnacher sa Petite Science qu’autrefois il maîtrisait presqu’autant que son frère (jamais assez bien, mais presqu’autant), il avait décidé d’emprunter les routes qui le mènerait à la Science.
On ne construisait rien dans la rage et la mort. Et pourtant, il en avait fait son fond de commerce, il y avait bâti un monde presque durable. Jusqu’à quand ?
Et comment pouvait-il présenter la chose à son frère sans passer pour le dernier des gamins débiles qui aurait monté un gang rival juste parce que l’on lui avait piqué ses billes ? (Il avait lu l’analogie dans un roman, quelques années auparavant, et bien qu’Andrei ne puisse pas vraiment s’y identifier l’idée était restée, charmante, logée dans un coin de son cerveau malade)

« Les Dragons sont nés de la mort et du sang d’un humain, tu sais. De ma rage, mais, ultimement, ils viennent du sang de ma femme. » Le dire écorche un peu trop son coeur qu’il pensait apaisé. Déjà, il a moins mal – il faut remercier un marin qui lui a fait entrevoir un après qu’un demi-siècle n’a pas su lancer jusqu’ici. « Tu as appris à être respecté de soldats. J’ai rassemblé des assassins pour leur donner une colère commune, dans la douleur. C’est différent. »

Il y a encore tant qu’il ne dit pas. Ses yeux sont perdus dans le vague. Le cadet s’encanaille tandis que l’aîné gravit les échelons de l’armée : leur mère sans doute avait prévu ça depuis le début. Le Dragon s’est levé, et laisse maintenant traîner ses doigts sur la carte, du côté de Shu Han. Ses pensées serpentent le long des villes qu’il fréquente, suivent des idées ravalées le long du cours de la rivière. « Il y aura toujours des morts, tant que deux camps subsisteront. Tu fais déjà tout ton possible pour les protéger, et tu en fais des guerriers, des êtres bien plus préparés au monde que nous ne l’avons jamais été. Si nous pouvions comprendre notre puissance et savoir d’où elle nous vient, alors nous serions capables de faire de l’humanité la lignée faible de nos royaumes. Mieux, si nous pouvions harnacher l’humanité dans nos veines et nous en débarasser complètement… Ou alors, si nous pouvions retirer leur humanité aux humains... »

Il a toujours été tête dans les nuages, rêves impossibles et flous. C’est autre chose, cette fois, qui fait se mouvoir Andrei : c’est l’étincelle de génie ou de folie qui court dans leur sang à tous les deux, l’étincelle qui attire toujours le besoin de c r é e r. L’homme ajoute, comme si c’était rien. « Tu sais que, avec des conditions optimales, on peut trouver des reliquats de Petite Science dans l’âme humaine ? C’est diffus, mais c’est là. Chez certains. »


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Eté 751
Dans le monde

À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.