Staz || Just want to keep it this way

Si Staz est aujourd'hui quelqu'un de bruyant et d'agité, à sa naissance, il était d'un calme à toute épreuve. Il ne pleura pas à sa première bouffée d'oxygène. Non, il pleura lorsque son frère naquit, quelques minutes après lui. Car, de nouveau, il devait partager son espace, et c'était là son plus grand drame.

Né dans une famille ravkienne très aisée, Staz a été un bambin choyé qui n'a manqué de rien. Il a rapidement compris qu'il était important, de part la manière qu'avaient les domestiques de le saluer, même étant enfant. Il en a profité, comme en profite un enfant, pour gagner de l'assurance et demander tout ce qui lui passait par la tête, à l'exception de ce qu'il ne voulait pas partager avec son frère, car ses parents disaient oui à la seule condition que Mieszko ait exactement la même chose. Un fait qui freinait les folies du gamin.



Les deux frères semblaient impossibles à calmer. Contenir cette folle énergie qui alimentait chacun de leurs muscles était un défi de tous les jours pour leurs parents et les gouvernants. La musique fut un bon moyen de focaliser l'attention des garçons sur quelque chose de non destructeur. Les cours de pianos furent les premiers à maintenir Staz captivé, il se découvrit un plaisir pour le chant avec ça. Puis il apprit à jouer du violon, pour la plus grande horreur des oreilles de tous au départ, puis lorsque son geste se fluidifia, et que son oreille capta les nuances du son de l'instrument, le plaisir de jouer et d'écouter fut réel pour toute la maisonnée.


Malgré le besoin des garçons d'être différent l'un de l'autre, malgré l'esprit de compétition qui les animait l'un envers l'autre, la complicité a toujours été réelle entre eux. Et s'ils vivaient toutes les belles aventures ensemble, les malheurs aussi.

Un jour qu'ils jouaient dans l'écurie, cherchant la petite bête à un cheval agacé, le drame qui devait arriver arriva. Des coups de sabot partirent. Staz reçu un coup dans l'oreille droite, Mieszko dans le torse. Les faits se déroulèrent si vite que le choc laissa Anastazy immobile sans éprouver la moindre douleur au départ. Puis la prise de conscience le frappa plus fort que le sabot ne l'avait fait. Il fut retrouvé entrain de pleurer et crier, la tête en sang, au-dessus du corps de Mieszko, inconscient.

Anastazy avait une dizaine d'années lorsqu'il perdit presque totalement son ouïe de l'oreille droite et Mieszko fut affublé à vie d'une grande cicatrice.


Lorsqu'il eut l'âge, et parce que malgré cet accident, Staz était loin d'être calmé, on l'envoya à l'armée. Il y découvrit le côté déplaisant de recevoir des ordres, de faire les basses tâches. Mais rien de tout ça n'entama un temps soit peu son énergie, ni son imagination débordante pour les expérimentations de la vie. Jouer avec les limites, tester ce qu'il était possible de tester était le mode de vie d'Anastazy. Ses instructeurs furent soulagés lorsqu'il fut démobilisé pour retourner à ses affaires d'héritier de grande famille. Armé d'une nouvelle discipline pour le combat, il n'en était que plus redoutable.



Si tout portait à croire qu'il pourrait se satisfaire de rester dans le logement familial à profiter de la vie de noble et des diners avec tout le gratin Ravkan, il fut envoyé en tant qu’ambassadeur à Novyi Zem, auprès du Baron, par ses parents. Là, il n'est guère investi dans la politique, en revanche, à force de fréquenter le Baron et d'avoir su gagner ses faveurs, il s’intéresse de près au fonctionnement de la mafia. Intégré aux réunions où il peut même faire des suggestions, il se sent un peu plus à sa place. Il se garde bien de révéler à son entourage - encore moins à son frère dont il redoute la venue - qu'il se complait à étudier et aider les trafics de drogue de sa terre d'adoption et essaie de faire sa place parmi les Cavaliers du Baron.