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 Like mother like daughter ~ Hlinora

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Eleonora Sokolova-Lantsov
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Message(#) Sujet: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 9 Oct - 1:14

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@Hlin Strøm & Eleonora



« Doucement Arès, le sol est glissant… Oui mon beau, je sais que tu veux retrouver ta dulcinée. »

Sous mon assise, je sentais toute la puissance de l’étalon que je chevauchais. Des volutes de vapeur sortaient par ses naseaux agités. Il me menait tout droit vers la frontière fjerdanne, là où visiblement  Héra, ma jument, s’était enfuie. Là où, j’avais croisé Irina en pleine bataille. Mais aussi, et surtout, dans la direction de Hlin. Ma chère fille. Mon cœur se faisait lourd à chaque fois que je m’approchais de ces lieux, à chaque fois que je réduisais la distance entre le dernier endroit où je l’ai vue, et mon domaine. A quoi ressemblait-elle désormais ? Était-elle heureuse ? Saurais-je la reconnaître si je la croisais ? J’aurais tout donné pour ne serait-ce que pouvoir l’apercevoir.

Les pas de mon cheval accéléraient alors que nous approchions d’une rivière. Le bruit du roulis de l’eau contre les pierres se faisaient entendre, de plus en plus fort. Arès devenait de plus en plus excité et je savais alors que nous étions au bon endroit. J’avais toute confiance en mon étalon et en ses instincts. Le vent froid vint le faire frissonner alors qu’il me laissait de marbre, nous devions nous remettre en mouvement. Le jour se levait pour de bon sur les montagnes et la luminosité était enfin suffisante pour me permettre de voir loin. Je plissais pourtant les yeux, détaillant les arbres, espérant apercevoir Héra, mais je ne voyais rien qui ressemblait à une jument blanche.

« On dirait que nous allons devoir descendre à la rivière... »

Je relâchais doucement la bride, lui laissant du leste pour qu’il puisse se stabiliser à sa guise alors qu’il descendait la pente qui menait au lit de la rivière, juste au niveau d’une cascade. Là, je vis enfin ma jument. Elle releva la tête en nous voyant, agitant ses oreilles avec malice. Un petit hennissement lui échappa, l’air de dire « Ah vous voilà ! ». Elle m’arracha mon premier sourire de la journée.

« Et bien, tu voulais te promener loin décidément. J’espère que tu es prête à rentrer maintenant ! »

Mon ton faisait mine de la houspiller, mais en réalité, je ne pouvais en vouloir aux chevaux de parfois n’en faire qu’à leur tête. Ils avaient tous leurs personnalités, et Héra faisait partie des juments que je n’aurais probablement jamais vendu. Elle avait trop de caractère, et il lui fallait un cavalier ou une cavalière  qui sache la prendre en main et surtout, capable de créer un lien amical. Hélas la plupart de mes clients n’étaient pas capable de ça. Je ne leur vendais que chevaux dont le caractère était suffisamment doux et conciliant pour ne pas faire d’écarts. Arès entama un pas en avant, prudent. Il savait que cette jument là ne s’approchait pas à la légère, et c’était pour cela qu’il avait l’air de la préférer.

Je décidais de stopper mon étalon à la robe chocolat et de mettre pied à terre lorsque la jument s’approcha de lui. Un fois que leurs naseaux s’effleurèrent et que leurs petits hennissements de reconnaissance furent échangés, j’entrepris de descendre pour me dégourdir les jambes. J’avais chevauché quelques heures déjà et je me sentais un peu engourdie. Mettant pied à terre, je bloquais les rennes derrière le pommeau tout en laissant suffisamment de jeu pour que Arès puisse se mouvoir. Je vins enfin caresser Héra, remontant ma main de son museau vers son front que je grattouillais avec tendresse.

Prenant des pommes dans la besace fixée à ma selle, je les distribuais aux chevaux. Pensive, je détaillais les lieux. Un bel endroit pour s’entraîner. Le calme des chevaux m’autorisa à penser que personne ne rôdait aux alentours. Alors, m’éloignant un peu des chevaux, j’inspirais un grand coup et liait mes mains. Je me mis à danser tout en formant des signes avec mes doigts. Le vent faisait virevolter les feuilles mortes autour de moi, un tourbillon soigneusement ordonné qui grossissait à vue d’œil.

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Dernière édition par Eleonora Sokolova le Jeu 13 Oct - 19:04, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyLun 10 Oct - 17:33



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@Eleonora Sokolova

Je ne savais plus depuis combien de temps j’étais en fuite. Une semaine ? Dix jours ? Quinze ? Je savais que cette vie en fuite n’allait pas être facile, loin de là, j’avais même pris des armes pour me défendre - comme quoi ce n’était pas une décision irréfléchie que j’avais prise. Mais je n’avais pas eu conscience de la difficulté de le vivre. Comment aurais pu-je ? J’avais vécu toute ma vie dans le luxe et le confort d’un foyer et je me retrouvais à dormir à la belle étoile, sous une couverture avec mon cheval pour me tenir chaud. Heureusement que je ne craignais pas le froid. Et puis, je ne prenais pas le temps de faire de feu, de peur d’être repérée facilement. Je ne doutais pas un seul instant que père me cherchait. J’étais sa fille, son unique fille, et je m’étais enfuie ainsi. La culpabilité me tordait les tripes au point que me rationner était chose facile.

Aujourd’hui, je ne savais pas trop où j’allais. Je marchais, les rênes de mon cheval dans la main, mes pieds faisant grincer les feuilles mortes sous mes bottes. Le chant de la forêt avait quelque chose de rassurant et d’inquiétant à la fois. Je me sentais seule, terriblement seule, et pourtant, je savais que c’était la vie que j’avais choisie. La vie que j’étais condamnée à avoir. Après tout, j’étais une grisha, je n’avais pas ma place à Fjerda, quoi qu’on puisse en dire. Et cette vérité m’attrista au plus haut point.
Je reniflais un bon coup, séchant d’un mouvement vif les larmes qui osaient perler aux coins de mes yeux. Mes oreilles perçurent un hennissement et ma curiosité fut piquée. Je devais aller voir de plus près, si c’étaient des hommes envoyés pour me retrouver ou quelqu’un qui pourrait m’aider. Car s’il me restait quelques provisions, je devais également penser à mon cheval, qui, lui, devait se nourrir plus que moi.

Mon regard aperçut un arrière-train équestre puis, des lignes de vent. C’était envoûtant. Cachée derrière un arbre, à plusieurs mètres, j’observais cette femme qui semblait danser avec la nature. Je la trouvais non seulement magnifique, mais impressionnante. Jusqu’à ce que je prenne conscience que c’était une grisha et qu’elle s’entraînait. Si je fus horrifiée, ce n’était pas à cause d’elle, mais de moi. Mon avis ne changeait pas. Dans un sens même, je l’enviais. Elle avait l’air forte et semblait sereine. J’aimerais lui ressembler plus tard.
Mon cheval fit un mouvement de tête et grogna, comme s’il voulait me dire quelque chose. Je tournais vivement ma tête vers lui, le fusillant du regard pour avoir fait autant de bruit. Évidemment, la femme s’arrêta, me dévisageant et j’inspirais bruyamment en me cachant à moitié derrière mon cheval. Mon indécision quant à ma fuite prit tellement de temps que je sursautais presque en la voyant non loin de moi. Je plongeais mon regard dans le sien, espérant qu’elle parle fjerdan.

« Je.. Je suis juste perdue… »

J’avais la gorgée nouée, ne sachant pas si je devais dire autre chose ou si je devais rester évasive. Je ne savais pas sur qui je pouvais tomber, aussi bien grisha qu’être humain, j’avais l’impression que n’importe qui pouvait me ramener vers cette vie que je fuyais ardemment - je fuyais surtout le jugement.

« Auriez-vous quelque chose à manger pour mon cheval, s’il vous plaît ? »

Ma voix était loin d’être assurée, mais je ne pouvais pas faire mieux. Je ne savais pas parler une autre langue que le fjerdan et je me rendis compte que j’aurais peut-être dû étudier un peu plus pour ne pas être autant en galère aujourd’hui.
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyVen 14 Oct - 21:32

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@Hlin Strøm & Eleonora



Trop concentrée que j’étais sur l’usage de ma petite science, j’en avais oublié mes principes de base. Rester sur le qui-vive, aux aguets sur le moindre mouvement autour de moi. C’est l’odeur avant le son qui me parvint. Un parfum inconnu porté par le vent atteint mes narines. Je m’arrêtais aussitôt. Les feuilles retombèrent avec brutalité au sol, comme plaquées par une force invisible. Les chevaux redressèrent leurs oreilles en même temps que je me tournais vivement dans la direction où se trouvait l’intrus. Ou plutôt l’intruse. Mes yeux se posèrent sur le visage juvénile de la jeune femme qui me regardait avec ses deux grands yeux de biche effarouchée, à moitié cachée par la croupe de son cheval. Prise en flagrant délit d’espionnage visiblement.

J’avisais le cheval avec elle tout en me rapprochant à grandes enjambées. Il avait l’air bien entretenu et de bonne race. Il m’évoquait quelque chose de familier, mais là n’était pas la priorité. J’avais suffisamment confiance en moi pour savoir qu’on impressionnait facilement l’ennemi en attaquant en premier. Mais plus je m’approchais et plus je ne voyais qu’une enfant perdue. Quelque chose en moi se débattit avec force et la colère que j’éprouvais à avoir été observée à mon insu retomba comme un soufflet. Elle semblait avoir l’âge qu’aurait eu Hlin aujourd’hui. Mon cœur se serra en observant son visage poupin et ses boucles blondes. Elle s’adressa à moi en premier. En fjerdan. J’accusais le coup. Cela faisait beaucoup trop de coïncidences mais je ne voulais pas me laisser aller à cet espoir trop vite. J’étais un peu rouillée, mais je n’avais pas oublié la langue du père de mon enfant. Je ne lui répondis pas tout de suite, c’est seulement quand elle aborda l’alimentation de son cheval que je me détendis un peu.

Une personne qui pensait à son cheval avant soit-même ne pouvait pas être mauvaise. Du moins je n’avais plus envie de voir la jeune fille en ennemie. Pour le moment j’allais faire comme si elle n’avait pas vu mes pouvoirs. J’allais la tester.

« Viens, j’ai quelques vivres pour des chevaux et pour des humains. »

Je lui tournais le dos, embarquant son cheval par la bride. Il me suivit docilement jusqu’au deux autres chevaux. Il faisait grand jour désormais. Sans me retourner, occupée à extraire des pommes de la sacoche et un peu de pain de la veille, je lui demandais.

« Depuis combien de temps chevauches-tu ? »

Je me retournais et lui collait une pomme et du pain dans les mains. Elle devait être affamée elle aussi.

« Pour toi. »

Puis je glissais une pomme sous les naseaux de son cheval, le laissant la prendre à sa convenance.

« Comment s’appelle-t-il ? »

Oui, avant de demander son nom à elle, je demandais celui de son cheval. J’avais peur de demander, peur d’être déçue. Mon regard se porta enfin de nouveau sur la jeune femme qui se tenait près de moi. Je détaillais ses traits alors que le soleil faisait briller sa chevelure claire, lui donnant une aura angélique. Oserais-je mener un ange inconnu chez moi ? Plus doucement, je demandais, toujours en fjerdan.

« D’où viens-tu pour être perdue par ici ? Sais-tu que nous sommes en Ravka ? »

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 23 Oct - 19:50



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@Eleonora Sokolova

J’attendis, mon regard plongé dans le sien. Elle était belle, intimidante et charismatique comme femme. Si d’un côté, j’étais impressionnée par ce qu’elle pouvait faire, j’étais aussi horrifiée. Mon éducation anti-grisha n’acceptait pas que j’éprouve de telles choses, mais elle avait l’air de danser avec le vent. C’était hypnotisant quelque part. Et puis, je devais me faire à l’idée que j’avais choisi cette vie, une vie de fuite et de survie. Une vie de grisha. Je ne pouvais plus les voir comme des parias, des monstres, des demjin. Je devais les voir comme des personnes qui tentaient la main à autrui - aux leurs surtout. Mais je n’étais pas naïve au point de penser que tous les grisha agissaient ainsi. Ce fut pour cette raison que je préférais faire passer mon cheval en premier. Elle en possédait deux, elle devait bien avoir de la nourriture avec elle, non ?

Je la suivis, la laissant prendre la bride de mon étalon sans faire le moindre commentaire. Je n’étais pas en position de force et si elle m’aidait comme je le demandais, je n’avais aucune raison de me montrer hostile.

« Quelques jours. »

En réalité, je commençais à perdre sérieusement le compte. Je fus à la fois surprise et soulagée qu’elle comprenne le fjerdan. Je ne parlais pas dans le vent au moins et la communication allait être facile. Mes yeux se tournèrent vers les chevaux qui l’accompagnaient, admirant leur beauté. Ils étaient incroyables. Je me tournais vivement vers elle, prenant le morceau de pain et la pomme qu’elle me tendit.

« Merci beaucoup, fis-je d’une petite voix. »

J’étais plutôt touchée par son geste, mettant un moment avant de croquer dans le pain. Ça faisait du bien. Je ne mangeais plus à ma faim, me rationnant par précaution, alors un encas pareil était vraiment le bienvenu. La pomme était juteuse et sucrée, un vrai délice. Je manquais presque de gémir de plaisir.

« Loki. Il est parfois farceur, mais il n’est pas méchant. C’est un bon cheval. »

Je l’avais déjà quelque temps déjà et j’avais noué une relation plutôt fusionnelle avec lui. Père disait que c’était important de créer un lien avec son cheval, afin qu’il soit notre plus fidèle allié. Sentant le regard de la jeune femme, je tournais mon regard vers elle, mon palpitant s’accélérant. Allait-elle me capturer ? Savait-elle qui j’étais ? Je déglutis avant de lui répondre.

« Oui… C’est voulu… En quelque sorte. Je pense que vous savez d’où je viens. »

Après tout, je ne parlais que fjerdan depuis le début, difficile de dire que j’étais de Shu Han.

« Je ne vous causerais aucun souci, je vous le promets. Je… Je ne fais que passer. »

Après tout, je ne pouvais pas rester longtemps au même endroit. Non seulement il était risqué et dangereux pour moi, mais en plus, je ne savais pas qui je fuyais réellement au final. Mon père ? Ou les hommes qu’il avait engagés ?

« Votre secret sera bien gardé, ajoutai-je en hochant la tête, me doutant qu’elle ne s’entraînait pas au milieu des bois uniquement par plaisir, mais également pour se protéger. »
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyLun 24 Oct - 1:29

[
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Plus je la regardais et plus ses prunelles me semblaient familières et pourtant, je ne pouvais pas dire que j’avais eu réellement l’occasion de regarder ma fille dans les yeux. A l’époque où j’ai dû la laisser, elle était si petite qu’elle n’avait même pas encore réellement ouvert ses paupières. Cette jeune femme me défiait du regard et j’aimais ça. Je ne prenais pas ça comme un affront mais comme une preuve de franchise. Elle répondit vaguement à mes questions. Excepté pour son cheval. Je ne pu m’empêcher de sourire en donnant la pomme à son étalon. Je murmurais en ravkan.

« Enchantée Loki, tu es bien sage. »

Je le caressais à nouveau, allant jusqu’à lui gratter le front. Il me laissait faire. Il me faisait penser à un cheval que j’adorais monter alors que je vivais encore à Fjerda. Arès avait du se poser en dominant aussitôt, car aucun des deux ne faisaient d’histoires, même si Arès était placé en protecteur devant Héra, attendant également une pomme. Je me tournais pourtant d’abord vers la jeune femme avec moi qui suggérait une fuite. Je repris en fjerdan.

« Je crois deviner. »

Je marquais une pause. Étonnamment là où je me serais vue lui faire une remontrance sur la dangerosité de son entreprise, insinuant qu’elle était une jeune femme pourrie gâtée qui se cherchait de l’adrénaline à vivre, je lui demandais plutôt.

« Et que cherches-tu ? »

Elle m’assura qu’elle ne me causerait pas d’ennuis. Je me surpris à sourire. Un sourire qui s’éteignit aussitôt qu’elle aborda le sujet de ma Petite Science. Elle m’avait donc bel et bien vue. Je la jaugeais quelques instants, cherchant dans ses iris candides si elle disait la vérité.

« En échange que je taise le fait que je t’ai vu passer par ici ? »

Mon air sérieux se transforma doucement en air taquin. Elle avait en elle une spontanéité attendrissante. Je voulais me méfier, de toutes mes forces, cela aurait été légitime. Mais je n’y arrivais pas. Son air impressionné m’amusait. Elle semblait sincère et ça me touchait plus que je ne voulais l’admettre. Si elle était une excellente actrice, alors je m’en mordrais les doigts, mais ça serait mérité pour avoir baissé ma garde.

Arès vint me chatouiller la nuque de la douceur de ses naseaux. J’éclatais alors de rire sous la douce attaque, puis je me retournais pour le flatter et je fis quelques pas vers la sacoche sur sa selle pour en extraire d’autres pommes que je leur donnais,à lui et Héra, qui restait de son côté d'une tranquillité exemplaire pour une fois. Comme si elle était curieuse de ce qui se jouait devant elle. Ceci fait, je me retournais à nouveau vers la jeune femme.

« Je n’habite qu’à quelques kilomètres, si tu désires faire une étape avant de repartir. J’ai tout ce qu’il faut pour les chevaux. »

J’avais soudain un étrange sentiment de déjà vu. Plus de vingt auparavant. J’avais aidé un petit garçon dans sa quête. Mon cœur se serra alors que mes pensées se tournèrent vers Siver. Il devait avoir bien grandit. Je souhaitais qu’il ait enfin trouvé son amie et qu’il ait pu faire la paix avec sa petite science. J’espérais toujours le voir réapparaître à ma porte, d’un autre côté, il ne savait pas où je vivais désormais. J’avais eu dans l’idée de racheter la maison où je l’ai accueilli mais je n’en ai jamais eu l’occasion, et puis, elle a été détruite et un autre domaine a été construit dessus.

Je chassais la mélancolie de mon cœur en posant mon regard sur les boucles dorées de la chevelure de la jeune femme où se reflétait le soleil automnal. Elle avait l’air d’avoir besoin d’un bon bain avec ça. Pouvais-je m’autoriser d’offrir l’hospitalité à cette enfant ? Pourquoi en avais-je tant envie ? Peut-être pour pouvoir l’observer, être sûre qu’elle ne me trahirait pas. D’un autre côté, ne faisais-je pas preuve de bêtise en l’invitant chez moi ? Je lui offre de quoi me livrer à des Druskelles sur un plateau. Mais rien l’empêche de me suivre de toute façon. Je pense trop. Je pense beaucoup trop. Si des Druskelles se pointaient à ma porte, je me ferais une joie des le leur faire regretter, tout comme la nuit où j’ai aidé Irina. Je balayais toutes ces pensées incertaine d’un sourire bienveillant à l’égard de la jeune femme. Elle était libre de ne pas accepter. A voir qui serait la plus prudente de nous deux.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyMar 1 Nov - 11:48



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@Eleonora Sokolova

Mes yeux n’arrivaient pas à se détacher de cette femme. Elle caressait mon cheval avec aisance, me déstabilisant. Comment faisait-elle ? Loki n’était pas le cheval qui se laissait faire facilement. Il sentait les choses et les êtres humains. Tout le monde ne pouvait pas l’approcher aussi aisément. Dans un sens, c’était une bonne raison pour abaisser un peu ma garde. J’avais confiance en mon destrier, mon fidèle ami, et s’il jugeait que cette femme était digne de s’approcher de lui, elle ne devait pas être une ennemie.
Même si elle était grisha.
Comme moi.

Je balayais ses pensées, déglutissant. Je devais faire le deuil de certaines idées fjerdanes. J’avais vécu vingt années avec cette culture, je l’aimais énormément, elle faisait partie de moi, mais depuis quelques années désormais, je m’en étais éloignée. Pas par choix. C’était arrivé, tout simplement. Et je ne pouvais rien y faire. Je devais donc commencer à changer ma façon de penser sur certains points.

« Je cherche un abri pour qu’il puisse se reposer. »

Je cherche la liberté.
Je cherche ma voie.
Qu’est-ce que je cherchais réellement ?
D’une main, je caressais tendrement mon cheval en observant ses pattes, droites, ancrées dans le sol comme s’il se montrait fier. Mes yeux allèrent vers la jeune femme, la conversation déviant sur sa petite science. C’était peut-être osé de lui dire que je l’avais vu, mais autant être honnête un minimum.

« C’est une proposition intéressante, rétorquai-je en souriant doucement, mon côté commercial agréablement titillé. On dirait que nous avons un accord. »

J’inspirais un grand coup puis, je soufflais doucement. Je fis un léger pas sur le côté, me plaçant en face d’elle. Dos droit, posture assurée, je levais doucement ma main droite pour conclure notre arrangement. J’étais très certainement naïve sur bien des points, mais j’étais ardemment convaincue que la parole de quelqu’un était une chose essentielle dans ce monde. Se serrer la main pour sceller un accord était naturel et primordial. Je repensais à Siver et au fait que nous n’avions rien conclu - cela n’expliquait pas son acte, mais ça en disait long.

« Vous avez ma parole. »

C’était peut-être inutile de le préciser, mais le dire avait de l’impact et montrait mon sérieux. Si trahison il y aurait, ça ne viendrait pas de moi. Cela voulait également dire cela.
Mon regard dévia sur le cheval qui arriva, surprise qu’il demande de l’attention. Elle avait l’air à l’aise avec les animaux. Et ils semblaient le lui rendre.

« Merci beaucoup. Je ne vous dérangerais qu’une nuit puis, je repartirais et plus jamais nous nous reverrons. »

Si Djel le voulait.

« Vous élevez des chevaux ? Vous vivez seule ? »
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyMer 2 Nov - 9:33

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@Hlin Strøm & Eleonora



Je la regardais avec intensité alors qu’elle me répondait chercher un abri pour son cheval. Je savais que ce n’était pas la raison principale qui l’avait mise sur la route, mais il était légitime qu’elle ne veuille pas révéler sa quête aussi facilement. Je lui souris avec douceur alors. Dans son regard s’éveillaient des étincelles. Quelque chose me disait qu’elle avait un fort caractère et une fois de plus j’appréciais cela.

Elle caressait son cheval avec une tendresse qui me rappelait la mienne. Il y avait une connexion forte avec cet animal si évidente que ça me la rendait d’autant plus sympathique. La discussion se dévia alors des chevaux pour revenir sur nous-même et nous parvînmes à une conclusion satisfaisante pour toutes les deux semblait-il. Son sourire était charmant et je décelais une espièglerie légère dans sa manière de me répondre qui m’amusa. Je fus presque surprise lorsque je la vis, avec une grande solennité me tendre la main pour sceller notre accord.

« Et tu as la mienne. »

Fis-je très sérieusement alors que je m’emparais délicatement de sa main. Je lui donnais une poignée franche malgré tout, pour prouver que j'étais quelqu’un de parole, mais cela me troubla. Si elle était vraiment ma fille, alors c’était notre premier contact en vingt ans. Je revoyais encore sa toute petite main agripper mon index alors que je lui chantais une berceuse. Je tâche de ne pas me laisser happer par mes souvenirs, aussi heureux que douloureux. Je ne voudrais pas me tromper, je ne voudrais pas faire peur à cette jeune femme devant moi en projetant sur elle mes démons du passé.

Je relâchais sa main alors qu’Arès faisait une intervention pour réclamer sa part de pomme et je hochais la tête à ses paroles avec un sourire qui traduisais la mélancolie qui me gagnait.

« Comme il te sied. On ne sait jamais de quoi la vie est faite. »

Je tâchais de rester détachée, mais il était difficile pour moi de nier le tourment intérieur de savoir qu’elle pensait déjà à repartir alors que tout ce que je voulais à présent, c’était passer du temps avec elle pour….être sûre. Je désignais la direction à prendre et attrapais mes chevaux par la bride pour commencer à marcher. Elle me posait déjà beaucoup de questions. Cela me fit sourire, je répondis en regardant toujours devant moi.

« J’élève des chevaux oui, et je les dresse, pour les nobles. J’ai repris l’affaire de mon défunt mari. »

Ce qui répondait à la seconde question. Je vivais seule oui, mais tout de même très entourée. Pour un tel domaine, je ne pouvais pas faire autrement. Mais cela me convenait ainsi, une famille pas du tout envahissante, j’avais la solitude dont j’avais besoin et le contact humain nécessaire pour ne pas sombrer dans la folie. Mes prunelles se tournèrent enfin vers les siennes.

« Je m’appelle Eleonora, et toi ? »

Elle pouvait bien me donner un faux nom, je n’en saurais rien, mais si nous devions passer un peu de temps ensemble, il était plus agréable de pouvoir se nommer.

« Oh et si tu le souhaites, tu peux me tutoyer. »

J’avais été impolie avec elle, dès le départ au final. J’aurais dû la vouvoyer, mais quelque chose en moi m’avait retiré cet automatisme induit par les bonnes manières. Sans doute dû au fait qu’elle m’avait surprise. J’avais envie de nous remettre à égalité d’une certaine façon.

« Nous allons nous remettre en selle une fois au sommet de la butte. Veux-tu emprunter un de mes chevaux pour reposer le tien ? »

Un regard pour Héra qui n’a pas de selle, un autre pour Arès parfaitement harnaché, je me demandais où elle serait le plus à l’aise et si elle savait monter à cru. Je précisais alors.

« Il faut juste savoir que je ne mets pas de mords à mes chevaux. Je les dirige surtout avec les jambes et à la voix. Je tire parfois sur les rennes, mais ce n’est que pour accompagner le mouvement. »

Un sourire accompagna mes mots. Je trouvais déjà les chevaux bien sympathiques de nous porter, alors si je pouvais éviter de leur mettre quelque chose de douloureux dans la bouche, je le faisais.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptySam 5 Nov - 13:17



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@Eleonora Sokolova

Notre poignée de mains était formelle, franche, vraie. J’avais l’impression de sentir quelques picotements sur mes doigts, mais je ne savais pas si c’était un effet de sa petite science ou autre chose. Mes dents se refermèrent sur ma lèvre inférieure, me montrant presque gênée, serrant cette main dans la mienne. L’échange fut bref et pourtant, j’avais l’impression qu’il dura de longues secondes. Le moment s’arrêta avec l’un des chevaux et je repris alors mes esprits.

« Même si nous ne savons pas, nous pouvons malgré tout prendre des décisions pour suivre notre propre chemin, ne pensez-vous pas ? »

Djel avait des projets pour chacun d’entre nous. J’étais suffisamment croyante pour en être persuadée, mais je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il arrivait que les êtres humains marchaient hors de leurs chemins à cause, ou grâce, à leurs décisions.

« Je suis désolée. Pour votre ex-mari. »

Je baissais la tête, le mordillant les lèvres. Je me rendis compte que j’étais peut-être un peu trop intrusive vis-à-vis de cette femme, lui faisant ressasser de mauvais souvenirs. Cela ne dura pas longtemps, mon instinct me disait de ne pas m’apitoyer des heures non plus. Je ne pouvais pas me le permettre. Parce que, malgré tout, ça n’expliquait pas pourquoi elle avait deux chevaux. En y regardant de plus près, si elle avait un élevage, que l’un d’eux n’était pas entravé par le cuir de la selle, ça signifiait qu’elle était bien seule - et que l’un des chevaux s’était donc enfui.

« Je m’appelle Hlin, lui dis-je en la regardant. D’accord, je vais essayer. »

Autant j’avais l’habitude que les adultes prennent la liberté de tutoyer les plus jeunes, autant je ne m’étais jamais permise de tutoyer un aîné. Même père, je le vouvoyais. C’était une forme de respect, même si je savais que je l’avais tutoyé enfant. Il ne m’en avait jamais voulu.

« Non, merci. Je préfère rester avec mon cheval. Si nous allons doucement, cela ira. »

Je n’étais pas mauvaise cavalière, mais monter un cheval que je ne connaissais pas, c’était prendre le risque de tomber et de se faire mal. Et ce n’était clairement pas le moment pour cela. Une mauvaise chute pouvait être fatale et je n’avais aucunement envie de connaître la douleur d’un os qui se brise. Je la suivis tranquillement, me plaçant quasiment au même niveau qu’elle pour continuer notre conversation.

« Comment les gens les dirigent alors ? Si vous les dressez comme ça, ne sont-ils pas perturbés lorsqu’ils auront l’équipement sur eux ? »

J’étais vraiment intéressée, mais je n’arrivais pas à me retenir. J’aimais les animaux, tous les animaux, et ça me passionnait d’en apprendre toujours plus sur eux. Ça ne voulait pas dire que je relâchais mon attention, bien sûr que non, mais Eleonora dégageait quelque chose qui était rassurant. Je ne saurais pas l’expliquer, mais j’avais l’impression que tout allait bien… Quoi que cela veuille dire.

« Mon père m’a appris à monter à cru aussi. Il disait que c’était important de savoir chevaucher dans n’importe quelle situation. »
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyJeu 1 Déc - 14:15

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La candeur de son visage n’avait rien avoir avec la maturité de son âme. La jeune femme semblait absolument sûre d’elle et c’était quelque chose d’agréable à voir. Je hochais la tête de haut en bas en guise de réponse, argumentant d’un sourire ses propos. Oui, il fallait prendre ses propres décisions dans la vie, sinon on risquait de ne pas avancer. Je n’étais pas de ceux qui croyaient en la destinée toute tracée. Même si je me laissais parfois croire que la fatalité existait bel et bien. Je vivais surtout au jour le jour, j’avais déjà bien assez à penser avec la culpabilité que je ressentais au quotidien d’avoir abandonné ma fille au berceau pour survivre.

Elle s’excusa d’entendre que mon mari était mort. Je la regardais avec un léger sourire, touchée de voir qu’elle tenait à prendre des pincettes à mon égard alors que nous ne nous connaissions pas. Ou plus. La voir gênée m’attendrit et je ne pu m’empêcher de répliquer d’une voix douce.

« Ne le soit pas. Ce sont des évènements qui font partie de la vie. »

Je me sentais quelque peu hypocrite de m’entendre dire des choses pareilles. Si j’acceptais la mort de mes anciens époux sans en souffrir un seul instant, il était des choses qui faisaient parties de la vie et que je ne pouvais accepter avec autant de détachement. Comme d’avoir été séparée de ma fille pendant tout ce temps. Prenant sur moi et ce qui me tourmentais pour ne rien faire peser sur mon invitée, je posais sereinement de nouvelles bases à notre échange. Mais soudain, je me surpris à manquer d'air.

Hlin.

Si je souhaitais de tout mon cœur qu’elle soit celle que j’aspirais tant à revoir, le fait d’avoir la confirmation de sa propre bouche me donna l’impression d’avoir reçu un choc frontal. Je fis mon possible pour ne rien laisser transparaître et pourtant, je sentis que mes jambes ne me tenaient soudain plus si solidement. Je m’appuyais contre Arès pour ne pas tomber. Heureusement que les chevaux étaient là. Ils me permirent de rapidement reprendre la conversation, presque comme si de rien était. Je donnais les instructions pour la suite aussi calmement que me le permettaient les battements de mon cœur. Ma fille ? Était ce bien là ma fille ? Il ne pouvait pas y avoir tant de Hlin que ça dans les environs… n’est-ce pas ? Les coïncidences commençaient à être trop nombreuses pour que je puisse les nier. Me ressaisissant je lui proposais de monter l’un de mes chevaux, elle refusa poliment. Ma voix se fit plus douce lorsque je répondis.

« En ce cas, je maintiendrais une allure douce pour Loki. »

J’indiquais le moment de se remettre en marche, Hlin reprit la discussion et je répondais, une main guidant Arès par la bride, l’autre agrippée au col de mon manteau, contre ma poitrine, comme si je pouvais étouffer les bruits de mon cœur agité contre ma cage thoracique. Elle posait des questions sur mon métier et je devais reconnaître que d’en parler me détendait plutôt efficacement, la concentration prenant le dessus sur les questionnements incessants qui bondissaient contre les parois de mon crâne à l’éventualité où je lui avouerais qui je suis pour elle et que dans le meilleur des mondes, ça ne la ferait pas fuir.

« Dans la plupart des cas, je fais venir le futur cavalier ou la future cavalière pour lui apprendre à diriger son cheval. Rare sont ceux qui reviennent à l’ancienne méthode lorsqu’ils ont bien compris. Et quand ce n’est vraiment pas possible, alors, je prends un peu plus de temps pour habituer le cheval au mord et je prie tous les saints pour que son propriétaire ne soit pas violent. »

Je marquais une pause, poussant un soupir qui me détendit davantage les muscles et me permit de me reprendre. Un laps de temps qui laissa une ouverture suffisante à Hlin pour me parler d’elle, et de son père. A nouveau, mon cœur s’étreignit. J’étais heureuse de voir qu’il l'avait élevée pour être quelqu’un de bien. Je lui en voulais, et je pense que je lui en voudrais toujours de nous avoir séparées, mais je lui dois bien ça, il a su prendre soin d’elle.

« Et il a raison. »

Mon hésitation fut marquée par un flots de souvenirs qui vinrent m’envahir. La douceur de nos premiers émois et chamailleries, tout ce que nous nous sommes appris mutuellement, c’était merveilleux et puis il avait fallut que la petite science vienne tout gâcher. Ce fut la première et dernière fois que j'aimais un homme aussi fort. Une question me brûla les lèvres. Je demandais avec autant de détachement que possible.

« Tu sembles proche de ton père. Pourquoi ne voyage-t-il pas avec toi ? »

Aurais-je supporté de le revoir ? Ne serions-nous pas en train de nous battre ? C'était tout à fait préférable qu'il ne soit pas présent. D'autant qu'il aurait vu que je n'avais pas vieillit. Réalisant que c'était peut-être trop personnel comme requête à ce stade de notre relation, je rajoutais, presque penaude à mon tour.

« Tu n’es pas obligée de répondre si tu n’en as pas envie, excuse-moi. Mettons-nous en selle maintenant. »

Constatant que la longe d’Héra était bien attachée à la selle d’Arès, je montais souplement sur mon cheval et me tournait vers Hlin afin de vérifier qu’elle était prête à chevaucher.

« Nous en avons pour une petite heure, ça ira ? »

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyVen 16 Déc - 0:13



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@Eleonora Sokolova

Oui, c’était des choses qui faisaient partie de la vie. Malgré tout, c’était son mari et il n’était plus à ses côtés, le moindre respect que je pouvais avoir pour elle était de lui présenter mes condoléances. En dépit du fait qu’elle soit grisha. Mon éducation primait et je me rendis compte que ce n’était pas parce que l’on connaissait certaines choses sur les personnes que l’on ne pouvait pas maintenir des principes élémentaires. Père pensait-il ainsi lui aussi ? Je me demandais quel âge avait-elle réellement cette femme. Elle semblait jeune, mais je savais que les grisha défiaient les lignes du temps. Néanmoins, je ne pouvais pas lui demander comment avait été sa vie avec son défunt époux, je ne pouvais pas lui demander ce que c’était le mariage ou même d’embrasser un homme.

Nous nous présentâmes et si je crus voir un regard surpris durant une seconde, je mis rapidement cela sur le coup de mon imagination. Je n’étais pas connue, pas ici en tout cas, il n’y avait aucune chance qu’elle me connaisse rien qu’avec mon prénom.

« Ne vous méprenez pas, il peut se montrer rapide, rétorquai-je avec malice. »

C’était comme si je l’invitais à une course. Comme si je la provoquais. Comme si je voulais éloigner le fait que nous ne nous connaissions pas tant que cela, qu’elle était une inconnue dont je devais me méfier, qu’elle était une grisha - comme moi.

Je préférais me concentrer sur autre chose et j’orientais la conversation sur son métier, écoutant avec attention ce qu’elle me disait, hochant silencieusement la tête. On sentait son amour pour l’animal dans ses mots, mais j’étais intriguée qu’elle ne se mette pas en travers du futur cavalier, ou cavalière, si cela était nécessaire.

« Vous… tu n’interviens pas si la personne est violente envers le cheval ? »

Mon ton était à la fois choqué et indigné. Je ne comprenais pas comment on pouvait être cruel envers un animal. Si la colère crispait mes traits, c’était pour cacher la tristesse que ressentait mon palpitant en sachant cela. Je ne pus m’empêcher de parler de ma vie, et inexorablement, de mon père. Chose que j’aurais aimé évité, mais il semblerait que je n’ai pas assez de souvenirs sans lui pour ne pas l’évoquer dans une conversation.
Je me mordis la lèvre inférieure, détournant le regard lorsqu’Eleonora me demanda où il se trouvait. Non, il ne voyageait pas avec moi. Mais je ne doutais pas un seul instant qu’il cherchait à me retrouver.

« Non. »

Un simple mot, mais je ne pouvais pas mieux faire. Un mot de plus et je savais que je montrerais plus que je ne le devais. Il me manquait. Cela faisait quelques jours à peine, mais je regrettais mon geste. Je l’aimais, je l’aimais terriblement, mais je ne pouvais pas faire marche arrière. Je le savais et c’était pour cette raison que mon palpitant en saignait. Cependant, les paroles de la jeune femme étaient comme un baume apaisant. Elle semblait sans jugement, sans danger, sans mauvaise intention. Elle semblait quelqu’un de sécurisant que l’on avait envie d’étreindre. Un peu comme une mère. D’une main rageuse, j’essuyais mes yeux avant que les larmes ne coulent sur mes joues. Je hochais la tête pour lui dire que ça irait, montais sur Loki, et j’osais finalement prendre la parole.

« Nous sommes très proches, mais c’est terminé maintenant. Je dois rester loin de lui… pour son bien. »

Il portera le deuil, une seconde fois, mais il n’aura pas la disgrâce d’avoir eu une héritière avec du sang de demjin dans les veines.
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyJeu 5 Jan - 1:59

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« C’est un cheval plein de surprises ! »

Autant que la jeune femme que j’avais devant moi. Je luttais intérieurement pour rester connectée à la réalité, pour ne pas plonger tête la première dans le flot de souvenirs, de regrets, d’envies et de joie que me procurait le fait de la revoir, bien portante, belle comme un cœur, pleine de caractère et de malice. Ma fille. Notre fille. Je devais l’admettre, Jorgën l’avait très bien élevée. Je ne sais pas si c’est un pincement au cœur ou de la reconnaissance que j’éprouve. Sûrement un peu des deux. J’aurais aimé être là. J’aurais être là. Sa réplique résonna comme un défi. Mon sourire s’étira un peu plus. Si je n’avais qu’un cheval à gérer, il est fort probable que j’aurais accepté. Ce n’était que partie remise. Si elle restait un peu.

Elle me poussa à parler de mon métier. Je ne saurais pas dire si elle voulait simplement faire la conversation ou la détourner. Mais je me surpris à en parler avec passion et détails, et puis, à l’évocation de la maltraitance potentielle, je la vis s’inquiéter de ma prise de position, tiquant sur le changement de personne. Mon ton se fit doux devant son indignation évidente. Je voulais la rassurer. Je n’étais pas un monstre, surtout pas avec les animaux.

« J’interviens dès que j’ai vent de maltraitance, j’annule d’ailleurs la collaboration lorsque c’est le cas. Je soulignais simplement qu’on ne peut malheureusement pas surveiller les gens par après, chez eux. Mais je les observe tu sais, ces personnes qui me demandent de leur dresser des chevaux. Parfois je leur rends visite lorsque leurs habitations sont sur mon chemin. Jusqu’à présent, mon instinct ne m’a jamais trompée sur les personnes à qui je confie des chevaux. Je prie tous les saints pour que ça reste ainsi. »

Je ne précisais pas que mon expérience dans la lecture des êtres que je côtoyais au quotidien a eu le temps de s’affûter grandement en plus de cent ans. Je ne pouvais tout simplement pas. Je changeais de sujet, abordais celui qui me rongeait, me brûlait les lèvres. Son père. Elle sembla quelque peu déstabilisé. Un sujet qui fâchait visiblement. Je regrettais aussitôt de m’être montrée trop insistante, d’autant qu’elle me répondit par la négative. Était- elle sur le point de pleurer ? J’aurais cru.. mais elle ouvrit de nouveau la bouche pour m’offrir une explication énigmatique. Pourtant, je n’eus aucun mal à comprendre où elle voulait en venir. Par instinct, pas sentiment de déjà-vu. Je me demandais si Jorgën savait pour Hlin. S’il le savait, aurait-il fait semblant de ne pas le savoir par amour pour elle ? Je l’en croyais tout à fait capable. Mais je ne dis rien. Je ne commentais pas. Je n’avais aucune leçon à donner. Je me contentais d’un sourire compatissant et d’une légère étreinte sur son avant bras, signifiant que je ne jugeais pas.

Nous nous mîmes en selle et je sentis que la tension que le dernier sujet avait installé s’évapora. La joie de chevaucher était palpable. L’heure s’égrena rapidement et ma maison apparut sous nos yeux, se dessinant entre les pâturages où des chevaux grignotaient du foin, faute de mieux à cette période.

« Bienvenue au domaine des Sokolov. Hlin. »

Je me tournais vers elle, avec un sourire tendre, je ne pouvais m’en empêcher, j’étais heureuse de pouvoir lui montrer ma maison, simplement heureuse de pouvoir inviter ma fille à manger. De pouvoir prononcer son prénom ainsi.

« As-tu encore faim ? Nikolaï prépare les meilleurs tourtes de légumes de tout Ravkan, sans aucun doute ! »

C’était tout ce qu’il y avait au menu. Nous mangions parfois de la viande aussi, mais c’était plus rare et en fonction de la chasse que mes employés pratiquaient. J’avais la chance de disposer d’un potager qui me permettait de remplir ma cave pour l’hiver et nourrir tous mes domestiques sans avoir besoin d’aller au marché toutes les semaines. Nous y allions, une fois par mois, pour refaire des réserves.

Nous rejoignîmes l’allée jusqu’aux écuries où personne ne nous attendait, mais ce n’était pas grave, j’aimais m’occuper de mes montures moi-même. J’indiquais une écurie vide à Hlin.

« Celle-ci est libre, il y a de quoi bouchonner ton cheval, de l’eau et du foin. »

Je me plaçais à côté pour libérer Arès de la selle et de la bride. Bien qu’excité par la présence de Héra, il patientait. J’attrapais de la paille dans ma main et frottait les zones de son corps recouvertes de transpiration pour qu’il n’attrape pas froid, malgré son pelage épais en cette saison. J’en fis autant avec la jument, bien que ça soit moins long. Je vérifiais ensuite l’état de leurs sabots, leur état général. Tout en faisant cela, j’observais Hlin du coin de l’œil.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 12 Fév - 2:17



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@Eleonora Sokolova

J’étais rassurée. En l’écoutant parler avec autant de ferveur, je ne pouvais pas douter de son honnêteté. Cela se voyait, les chevaux l’auraient montré d’une façon où d’une autre. Mais elle avait ce contact, ce toucher, ce quelque chose qui laissait penser qu’elle était juste bientraitante, bienveillante, juste. J’étais contente d’être tombée sur une personne comme elle avec les animaux - elle me faisait totalement oublier le fait qu’elle était… comme moi
Malgré tout, le sujet revint sur mon père et mon sourire se fana. Je ne voulais vraiment pas penser à lui. Mon palpitant se brisait à chaque fois. Je n’osais imaginer la tristesse que j’étais en train de lui faire vivre, de l’avoir abandonné. La culpabilité me rongeait déjà, mais je ne pouvais pas faire machine arrière. Pas maintenant. Pas après tous mes efforts.

Sa main sur mon avant-bras balaya mes pensées. Mon regard se plongea dans le sien et je ressentis un tourbillon d’émotions me prendre. Je ne savais pas pourquoi, je ne savais pas d’où ils venaient, mais ce simple geste me réchauffa la poitrine comme un feu de cheminée. J’avais l’impression d’avoir trouvé quelqu’un par ce geste, une alliée, une personne compréhensive.

Finalement, nous arrivâmes à son domaine où je ne pus me retenir d’exprimer un cri d’admiration. C’était grand et c’était beau ! Un bel endroit pour les chevaux, à n’en point douter. Ma tête se tourna vers elle. Elle était très belle comme femme, encore plus lorsqu’elle souriait. J’en rougissais presque.

« Oh oui ! Avec grand plaisir. »

D’autant que les légumes étaient dernièrement la seule chose que mon corps acceptait. Il semblerait que ça soit lié d’une façon ou d’une autre à ma petite science, mais je n’avais pas encore mis le doigt dessus. Peut-être trouverais-je des réponses à Ravka ? J’aurais pu, oui, si je savais parler ravkan. Alors le lire…

Je la suivis jusqu’à un box vide. Je descendis de Loki et commençais sa toilette. Mes gestes étaient précis, mais justes. J’avais l’habitude de commencer par la tête et il le savait. Progressivement, je descendis et je m’occupais de ses pattes en dernier avant de lui donner un peu plus de nourriture et d’eau. Il en avait plus que besoin après tout. Je ne remarquais le regard d’Eleonora que lorsque je terminais avec mon cheval.

« Pardon, vous… tu disais ? »

À moins qu’elle m’observait juste. J’étais trop absorbée par mes pensées que je n’en étais plus sûre moi-même.

« Ça ne te dérange vraiment pas ? Je ne suis qu’une inconnue… »

Je me mordis les lèvres, gênée malgré tout. Autant j’avais pu prendre soin de Loki, autant je doutais en ce qui me concernait. En plus, si j’étais une inconnue, elle l’était également pour moi - mais son amour pour les animaux ne pouvait pas cacher un être froid et mesquin.

« Je promets de ne pas déranger et de te rendre la pareille, que Djel en soit témoin. »
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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 26 Mar - 23:16

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On ne peut plus ravie de voir le sourire de Hlin face à ma demeure j’éprouvais une fierté presque mal placée. Mais j’étais heureuse, si heureuse que s’en était indécent ! Elle accepta aussitôt l’invitation et mon cœur s’ébroua de gratitude envers les saints qui l’avaient placée sur mon chemin en ce jour. Elle surprit mon regard et je manquais de rougir, comme prise en flagrant délit. Mais une fois de plus, je parvins à maintenir le contrôle de mes émotions. J’avais beaucoup trop peur de la faire fuir si je laissais ma joie de l’avoir retrouvée s’exprimer.

« Je n’ai rien dit. J’observais ta complicité avec ton cheval. C’est agréable à voir. »

Mon ton était doux. Elle s’excusa presque de déranger et je fis un geste de la tête tout en répondant.

« Vraiment pas ! Je t’invite, tu ne t’imposes pas ! »

Mon cœur se serra lorsque je l’entendis évoquer Djel, comme un lointain souvenir, ma vie passée se rappelait brutalement à moi. Pourtant, je parvins à sourire lorsque je répondis de nouveau.

« Tu ne me déranges pas. Pour être honnête, cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu d’invité qui ne concerne pas les affaires. Ça me fait plaisir. Peut-être pourras-tu me raconter ton voyage, et moi, je pourrais te donner des informations sur les coutumes ici ou autre chose qu’il te plairait de savoir. De toute façon, maintenant tu connais mon plus grand secret. »


Je lui fis un clin d’œil. Puis c’est seulement après, que je réalisais que non, ce n’était pas mes pouvoirs de hurleuse, le plus grand secret, mais bien celui qui ne devrait pas en rester un. Je tâchais de ne pas trop y penser. Je ne pouvais me résoudre à lui dire, pas comme ça, pas si ça chamboulait sa vie inutilement. Nos chevaux délestés de leurs attirails et de leur sueur, je désignais le pré qui nous faisait face.

« Je vais mettre mes chevaux là-bas, désire-tu laisser Loki vagabonder avec les autres ? Il peut rester ici aussi, si tu préfères. Comme il connaît déjà Arès, il n’y aura pas de problème avec les autres chevaux. C’est lui qui commande. »

Mon sourire se fit confiant. Lorsqu’elle eut pris sa décision et que tous les chevaux furent en place, je la guidais vers l’entrée. Là, Antonia nous attendait pour nous délester de nos manteaux.
« Votre repas est prêt madame, dois-je rajouter des couverts pour mademoiselle ?
- Oui Antonia, merci beaucoup ! »

Je me tournais vers Hlin, la laissant décider, car après tout, elle souhaitait peut-être garder ses affaires avec elle, il n’y avait aucune obligation. Je la guidais vers une salle intermédiaire pour que l’on puisse se nettoyer les mains et le visage avant de la mener à la salle à manger et lui proposais de s’installer du côté de la table où se trouvait la cheminée.

« N’hésites pas, si tu as froid, ou trop chaud… dis le moi, et on y remédiera. »

Antonia avait déjà rajouté les couverts et Nikolaï entrait, tout sourire derrière sa grande moustache argentée, soigneusement taillée, un plateau avec des petites tourtes nichées au creux de plats en terre cuite décorés d’arabesques bleues nuit sur fond ocre.

« Bonjour Miss ! On m’a dit que Madame avait une invitée, alors je vous ai réservé la plus belle des tourtes. Vous m’en direz des nouvelles ! »

Je pouffais discrètement à la réaction de mon chef cuisinier. Cela faisait de nombreuses années qu'il travaillait pour moi, probablement au moins quinze ans , il avait la cinquantaine désormais et il était toujours jovial, quels que soient mes invités. Il appréciait d’ailleurs beaucoup Irina. Il déposa la tourte devant Hlin, puis l’autre devant moi et enfin, observa la jeune femme. Puis il me regarda à nouveau. Et de nouveau, Hlin. Je perdis légèrement mon sourire et profitais que l’attention de ma fille soit sur la tourte pour faire un signe de tête à Nikolaï. Je savais pertinemment ce qu’il pensait. Il était de ces personnes qui comprenaient d’un regard et c’était pour cela que j’appréciais énormément sa présence, mais là, n’était vraiment pas le moment. Il m’adressa un regard entendu et je me détendis aussitôt.

« Vous pouvez prendre votre pause repas également. Je me charge du reste.

- Antonia tient à vous apporter le vin.
- Très bien, c’est vrai qu’il est délicieux avec la tourte. Hlin, apprécie-tu le vin ? Souhaites-tu en boire ? »

Je ne voulais pas inciter ma fille à l’ivresse mais je ne voulais pas la priver non plus, sous prétexte qu’elle était plus jeune. Je ne savais pas du tout si Jorgën la laissait boire. Il aurait bien été du genre à être stricte sur du thé ou de l’eau. Dans tous les cas, elle choisirait pour elle-même.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptySam 8 Avr - 22:03



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@Eleonora Sokolova

Elle me rassurait. Ses mots, son attitude, ses attentions, tout était fait pour que je me sente bien. Si j’avais dû me méfier, je sentais que mon instinct me soufflait que tout allait bien, que je n’avais rien à craindre. Pourquoi ? Comment ? Je ne donnais pas ma confiance à la première personne rencontrée, Siver en était l’exemple parfait, et pourtant, elle avait su se glisser entre les briques que formaient la muraille autour de mon palpitant. Cette femme m’avait approché comme on approche un animal effrayé et en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire, je lui faisais confiance. J’avais pris la décision de lui faire confiance, de croire en ce qu’elle me disait, de croire en elle.
Je lui adressais finalement un sourire radieux, complètement détendue après cette séance avec Loki. L’endroit était apaisant, Loki semblait calme et rien ne me donnait l’impression qu’un traquenard me guettait. Je sentis même la faim poindre le bout de son nez !

« Je préfère laisser Loki dans son box pour qu’il se repose. »

Un doux sourire pour mieux faire passer cette vérité : je ne resterais pas. J’étais son invitée pour cette nuit, je me reposerais, ainsi que mon cheval, et je reprendrais la route dès demain. Je ne pouvais pas prendre le risque de rester trop longtemps au même endroit. Je devais encore creuser l’écart entre mon père et moi, afin qu’il ne me retrouve pas.
Je l’accompagnais, l’observant interagir avec les équidés avant de la suivre à l’intérieur. L’endroit était incroyable. C’était grand, spacieux, riche, me faisant penser à cette vie que je venais d’abandonner. Ma mâchoire en tomba en observant du sol au plafond cet endroit accueillant et riche en décoration. C’était magnifique.

« C’est vraiment beau chez… toi. »

Je manquais de la vouvoyer une nouvelle fois. Je toisais la servante, comprenant finalement qu’elle demandait nos manteaux. Je me déshabillais, lui confiant mon vêtement. Me nettoyer le visage et les mains me fit le plus grand bien. J’eus presque du mal à quitter la bassine d’eau !

« Je suis fjerdane, le froid est mon quotidien, dis-je en haussant les épaules, un doux sourire sur le visage. Tout va bien, merci. »

C’était plutôt le côté chaud que j’allais devoir gérer. Nous étions en hiver, mais il semblerait que ça soit plutôt le printemps voire l’été à Ravka. Il y avait quelques restes de neige çà et là que j’avais aperçu. Pourtant, je trouvais les températures plus que douces.
Nous nous installâmes à table et je sentis mon ventre gargouillé - espérant que personne n’avait entendu le raffut qu’il avait fait. J’avais une faim de loup et je priais Djel qu’il me laisse me régaler avec les plats qui se présentaient devant nous. Si j’avais ne serait-ce qu’une nausée, je savais que je ne pourrais plus rien n’avaler sans risquer de le vomir quelques instants après. Foutue malédiction…
Je remerciais le cuisinier d’un signe de tête, observant sans rien dire l’échange entre lui et Eleonora. Je ne savais pas ce qu’il disait, mais qu’importe. J’attendis son signal pour commencer à prendre une bouchée, soupirant de bonheur tellement c’était bon.

« Je n’en ai jamais bu, avouai-je en rougissant légèrement. Je préfère rester à l’eau, merci. Mais tu peux en boire si tu veux… ça ne me dérange pas. »

Je ne savais pas comment je pouvais réagir à l’alcool, ni même si ça ne me ferait pas tourner la tête en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire. Mieux valait que je reste concentrée sur le repas.

« Dis-moi… est-ce que tu pourrais m’apprendre quelques mots ravkan s’il te plaît ? »

Si ça pouvait éviter le sujet de mon voyage, du pourquoi du comment… Je croquais dans la tourte, ayant déjà englouti la moitié tellement elle était bonne.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 21 Mai - 16:21

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Je laissais Hlin prendre ses marques, ses aises et je me découvrais attendrie devant son expression. Elle avait si bien grandit, elle était si belle et ses yeux pétillaient d’une intelligence débordante. J’aimais ce qu’elle était devenue et il me tardait d’en découvrir plus encore à son sujet. Elle choisit de laisser son cheval dans un box, et ce choix me laissait sous-entendre qu’elle n’allait pas rester très longtemps auprès de moi. Après tout, à quoi m’attendais-je ? Elle n’avait aucune idée de qui j’étais, je n’étais pas prête à lui avouer quoi que ce soit. Je n’avais pas envie de chambouler sa vie brutalement, je n’en avais pas le droit.

Elle s’extasia sur l’intérieur de ma maison et je pris conscience que j’avais redécoré la demeure d’une manière presque similaire à celle que nous avions avec Jorgën. Si bien que je mis du temps à comprendre l’instant d’hésitation dans sa remarque.

« Merci beaucoup. »

Je ne savais pas trop quoi dire d’autre. J’avais peur de me laisser divaguer sur des souvenirs qui risqueraient d’entacher ma bonne humeur et mon assurance actuelle. Rassurée de voir Hlin se mettre à l’aise, je laissais échapper un rire alors qu’elle m’informait de sa résistance au froid.

« Ça nous fait un point commun. »

Mon sourire est amusé, mon regard malicieux, puis nous passons à table, je traduisis rapidement l’échange entre Nikolaï et moi à Hlin, lorsque ce dernier se retira. La question du vin sembla la troubler. Je pouffais légèrement.

« Pas d’obligation évidemment.Surtout si tu n’en as jamais bu, ça peut être un peu déroutant. »

Je me servis un verre, puisque maintenant la bouteille était ouverte et que je détestais gâcher. Le goût sucré se mariait extrêmement bien avec la tourte aux légumes. J’observais discrètement Hlin dévorer son plat avec appétit, ravie de voir que la cuisine de Nikolaï lui plaisait. J’espérais qu’il lui reste assez de place pour pouvoir lui offrir quelques unes de mes pâtisseries. J’étais en train de me demander comment elle pourrait bien les trouver lorsque sa voix retentit, me sortant de mes pensées.

« Oh, bien sûr ! Y a-t-il des expressions que tu préférerais apprendre en particulier ? Il y a les basiques, très basiques, comme bonjour, merci… mais peut-être as-tu besoin de quelque chose de plus utile ? »

Soudain mes pensées volèrent jusqu’à la bouille enfantine d’un petit garçon. Siver, vingt ans auparavant, avait eu besoin d’apprendre le Ravkan aussi. Mon cœur se serra. Qu’était-il devenu ? Il devait être un beau jeune homme à présent. J’essuyais mes lèvres avec la serviette de table blanche, brodée de coquelicots et la reposait délicatement avant de prononcer.

« J’ai quelques carnets d’apprentissage que j’avais fait...pour mon fils. »

Je souris avec tendresse, regardant ma fille dans les yeux. J’avais en moi une multitude de sentiments contradictoires, entre mélancolie et douleur, mais aussi, une chaleur dans le cœur, là où Siver avait laissé sa marque.Je me demandais si elle allait oser poser des questions, si je devais répondre qu’il était parti de la maison sans détailler. Je ne savais pas quoi faire présentement, alors j’enchaînais.

« Je pourrais facilement les retrouver, ils sont rangés dans mon bureau. Je peux aller les chercher après manger et te faire visiter si tu veux. »

Jamais je n’aurais crû ressortir ces vieux carnets, encore moins pour ma propre fille. J’essayais de faire taire l’émotion qui menaçait de se traduire par des larmes. Je rejetterais probablement la faute sur le vin si je devais me justifier. Mon expression se fit aussi bienveillante que possible.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptySam 1 Juil - 20:15



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Elle était douce. Elle était serviable. Elle me mettait à l’aise avec chaque mot qu’elle prononçait. Il y avait quelque chose de spécial qui se dégageait d’Eleonora, quelque chose qui m’attirait, qui m’intriguait, qui me faisait ressentir un je-ne-sais-quoi. Je lui souriais en retour. Cette femme était incroyable belle et charismatique, je me demandais comment on pouvait faire pour ne pas l’apprécier.

« Je n’avais rien de particulier en tête. Mais je pense qu’apprendre les basiques serait déjà pas mal. Je ne sais pas ce qui peut être utile, car il y a tellement à apprendre. »

À Fjerda, les langues se limitaient au fjerdan. Si vous vouliez faire une carrière en politique ou dans la diplomatie, il y avait quelques livres sur le sujet. Bien souvent, les précepteurs envoyaient leurs disciples à l’étranger, car on ne pouvait pas mieux apprendre une langue que dans son pays d’origine. En tant que fille de noble, je n’avais pas besoin d’apprendre d’autres langues. Je devais connaître l’histoire sur le bout des doigts et maîtriser la bienséance que l’on exigeait de moi.

« Oh ! Tu as un fils ? Il vit non loin ? »

Parce que je n’imaginais pas son fils loin d’elle. Elle semblait déborder d’amour - je plaignais la compagne de son fils par contre, elle ne lui laisserait que peu de place ! Et puis, il y aurait eu une assiette pour lui. Or, ce n’était pas le cas.

« Si ça ne te dérange pas… Je veux bien y jeter un coup d’oeil, mais j’aurais peut-être besoin que tu me guides. »

Le fjerdan et le ravkan ne s’écrivaient pas pareil. Autant dire que j’allais difficilement comprendre comment prononcer les mots. Comment prononcer les syllabes même ! Je doutais avoir la force de faire des heures de langue ce soir, mais je pouvais bien faire un effort pour Eleonora. Elle m’offrait tellement que c’était la moindre des choses - et j’étais bien curieuse de découvrir ce lieu d’une beauté incroyable.
Mon regard alternait entre mon assiette et le visage de la maîtresse de maison. Je ne savais pas si c’était le fait de ressortir de vieux carnets, mais j’eus l’impression que ça lui faisait quelque chose.

« Après, ça peut attendre demain si tu veux. »

La culpabilité me poignarda. J’étais horrible de dire cela, mais je l’assumais quand même. Car je laissais entendre qu’il y avait peut-être un demain, un nouveau jour où je passerais du temps avec sa femme, cette grisha, que je ne connaissais pas. J’étais horrible, parce que je lui donnais de l’espoir, l’espoir que tout allait bien, alors que ce n’était qu’une illusion. Je devais continuer ma route. Je ne pouvais pas rester, pas maintenant, il était trop tôt.

« Le repas est vraiment délicieux. Merci beaucoup. »

Coupant et avalant chaque bouchée, je dévorais mon assiette en quelques instants. C’était vraiment bon, mais je n’arrivais pas à savourer à sa juste valeur le plat. Je regrettais mes mots.

« Tu as beaucoup de personnes qui travaillent pour toi ? Il y en a qui t’aide avec les chevaux ? »

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyMer 26 Juil - 18:27

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« Parfait alors, c’est ce que contiennent justement les carnets. Des phrases de tous les jours. »

Mon sourire se fit doux. Je laissais malgré moi l’image de Siver s’imprimer dans mon esprit, ses premiers balbutiements en ravkan étaient absolument adorables. Il avait un petit accent, puis au fur et à mesure, cet accent disparu et ses phrases furent plus construites. Alors que son écriture était restée fouillis. Je me sentais à la fois heureuse et incroyablement peinée de ne pas avoir pu assister aux premières fois de ma fille. Ses premiers mots, ses premiers pas, ses premières leçons. Je luttais contre la vague de nostalgie et de tristesse charriée par ces pensées. Le vin me rendait plus vulnérable à ces émotions et mes yeux brillaient forcément. Je repoussais mon verre et me promis de laisser le reste du vin à mes employés. Je ne voulais pas que Hlin ait une mauvaise impression de moi.

Sa question me broya le cœur malgré moi. Je ne sus comment répondre tout de suite. Je triturais ma serviette de table du bout des doigts. Puis finalement, je laissais échapper.

« Non, il est parti vivre ses aventures il y a longtemps, je ne l’ai pas revu depuis. »

Je terminais d’un sourire douloureux, mais avant qu’elle ne réplique, car je me doutais qu’elle allait s’excuser d’avoir abordé un sujet sensible, j’ajoutais.

« Ne t’en fais pas pour ta question. Je me suis fait une raison. Il reviendra probablement un jour, quand il aura accompli ce qu’il est parti faire. »

Je ne vendis pas l’étonnante mission que Siver s’était fixé. Un enfant comme lui, aussi déterminé à retrouver une petite fille de son âge, c’était à la fois beau et surprenant. Je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qu’il était advenu de lui, s’il l’avait retrouvée. Mais tant que je n’apprenais pas sa mort, je gardais l’espoir qu’il revienne un jour vers moi. Je me repris, rassérénée par ces pensées.

« Ça ne me dérange pas du tout, ça me changera de mes activités habituelles, et puis je suis contente que ces carnets puissent resservir. Ça sera avec grand plaisir Hlin. »

Mon sourire se fit à nouveau chaleureux. Et elle mentionna le fait qu’elle n’était pas pressée pour autant. Je soupirais de soulagement, aussi discrètement que possible, le cœur à nouveau gonflé d’espoir qu’elle ne veuille pas s’échapper dès le matin.

« Autant se reposer avant oui. Je suppose que tu as fait beaucoup de chemin depuis que tu es partie. »

Elle complimenta de nouveau la cuisine et je me demandais ce qui pouvait bien lui traverser l’esprit, elle semblait en proie à un débat intérieur. Mais je suppose qu’elle ne pouvait pas être parfaitement à l’aise dans la maison d’une inconnue. Elle ne pouvait pas savoir ce qui nous reliait et qui était plus fort que n’importe quoi d’autre. Elle se laissa absorber par son assiette et j’en profitais pour en faire autant. L’effet du vin se dissipa rapidement, fort heureusement. Sa question me fit retrouver pied avec ma bonne humeur et la réalité.

« J’ai huit personnes qui travaillent pour moi. Quatre dans la maison, pour la cuisine, m’aider avec l’entretien de la maison, et puis, quatre pour les chevaux. Il faut du monde pour nettoyer l’écurie et soigner les chevaux. D’autant que j’ai besoin de temps pour les entraîner. »

Ma tête se tourna vers la porte qui menait aux cuisine lorsque Nikolaï la poussa pour annoncer le dessert. Je le remerciais et l’informait que sa cuisine avait ravi les papilles de notre invitée. Il la remercia en ravkan et je fis la traduction.

« J’espère que tu as encore de la place pour des biscuits au miel et aux pommes, ils sont de ma confection. Je pensais te proposer de faire un tour de la maison avant de les manger avec un thé près de la cheminée, mais si tu préfères, je te laisse directement prendre un bain et te coucher. Je ne veux surtout rien t’imposer.  »


Mon regard chercha sur le visage de ma fille la moindre trace de malaise ou d’une émotion qui pourrait m’informer d’un refus. Je me sentais maladroite. J’avais tellement envie d’être parfaite auprès d’elle, de passer du temps à ses côtés, que j’avais peur d’en devenir oppressante.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyVen 18 Aoû - 0:36



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Ma curiosité s’effrita légèrement et je grimaçais. Il semblerait que j’ai touché un sujet sensible et je m’en voulus légèrement de lui raviver cela. Elle semblait ne pas lui en vouloir et je ne pus m’empêcher de me demander si ça serait également mon cas lorsque je partirais ? Parce que je ne pouvais pas rester ici. J’étais encore trop proche de la frontière et les hommes de mon père pouvaient découvrir cet endroit. Si en plus ils découvraient qu’elle était grisha, des Drüskelles pouvaient débarquer à tout moment. Et ça serait entièrement de ma faute. Il était hors de question que je la mette en danger, alors qu’elle m’avait tendu généreusement la main.

Je hochais la tête doucement. Je me demandais bien ce qu’il pouvait accomplir en partant à l’aventure, mais peut-être que je n’avais pas l’esprit aussi avide de liberté pour comprendre. J’avais été élevée dans l’optique de tenir une maison, mais également de me défendre lorsque mon mari n’y était pas. J’avais reçu les enseignements pour tenir les affaires de la famille lorsque mon époux n’était pas là. Une vie où je ne bougeais pas, où je ne voyageais pas.

« Merci beaucoup. »

Je lui rendis son sourire avant de terminer mon assiette. Je n’avais pas mangé quelque chose d’aussi bon depuis longtemps et le fait qu’il n’y ait pas de viande était un plaisir pour mon estomac. Je hochais la tête régulièrement, me disant que ça faisait pas mal de monde. Un léger stress me prit, me demandant s’ils étaient tous dignes de confiance. Mon instinct me disait que je pouvais avoir confiance en Eleonora, pour une raison qui m’échappait complètement. Mais les autres ? J’avais aperçu quelques uns d’entre eux, je ne pouvais donc pas me fier à mes premières impressions.

La peur me tordit le ventre. L’argent pouvait faire tourner les esprits et je ne doutais pas que l’on puisse utiliser cette ruse pour avoir des informations sur l’endroit où je ne me trouvais. Je ne pouvais décemment pas rester ici.

Les pensées furent interrompues par le cuisinier qui revint et je lui adressais un doux sourire, hochant la tête sans comprendre ce qu’il me disait. Heureusement, la maîtresse de maison me fit la traduction.

« Avec grand plaisir, j’adore le miel et les pommes. Puis-je en prendre un maintenant et en garder un pour plus tard ? Je ne veux pas me montrer impolie, mais j’ai peur de tomber de fatigue à un moment donné. »

Autant profiter de l’appétit que j’avais et de la possibilité que j’avais de manger à ma faim. Ca n’allait pas être le cas avant je ne savais combien de temps.

« Je veux bien visiter, si tu veux. Avec plaisir, même. Cet endroit a l’air incroyable et je ne doute pas qu’il y a des choses à raconter. »

Ce lieu me faisait presque penser à la maison. Les tableaux et les tapisseries avaient dû être choisies avec précision, pour une histoire, pour un coup de cœur. J’en avais fait mon interprétation lorsque mon père me disait « ta mère l’aimait » comme si c’était pour dire qu’il n’en dirait pas plus. Parfois, elle avait cédé, mais beaucoup de décorations étaient pour lui faire plaisir ou parce qu’elle avait fait un compromis.
Je me levais en même temps qu’elle, l’écoutant avec attention, oubliant ainsi qui j’étais, voyageant de pièce en pièce comme on pourrait voyager d’un pays à un autre.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptySam 30 Sep - 15:08

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Observant les traits de ma douce Hlin, je ne pouvais m’empêcher de constater les plis qu’ils prenaient, visiblement soucieux. Elle semblait réfléchir intensément et je ne pouvais que comprendre étant donné sa position actuelle. Elle était une fugitive et malgré la bonne impression que je semblais lui inspirer, elle devait être sur le qui-vive. Et je me sentais fière d’elle. Même si je m’inquiétais qu’elle soit potentiellement en danger, je découvrais en elle une jeune femme spontanée et aventurière. J’aurais tant voulu pouvoir le lui dire, mais je ne pouvais pas sans tout lui révéler. Et qui étais-je à ses yeux pour lui prodiguer ce genre de compliments ? Mon cœur se serrait à cette prise de conscience mais en même temps flottait étrangement, le bonheur de pouvoir enfin la côtoyer plus fort que tout.

Elle accepta le dessert et déjà je me sentais étrangement anxieuse à l’idée d’avoir son avis sur les petits gâteaux. Son explication me fit sourire et je me levais pour aller chercher la boite sculptée dans du bois de pommier qui les contenait. Je lui présentais les biscuits décorés de motifs floraux et d’arabesques en glaçage blanc.

« Bien sûr, sers-toi. »

Une fois qu’elle fut servie, je reposais la boîte en la laissant à sa portée et retournait m’asseoir avec un petit biscuit aussi. Je le grignotais du bout des lèvres, tâchant d’imprimer le visage et l’allure de ma fille dans mon esprit, comme si le temps allait soudainement me manquer. Lorsque nous eûmes terminé de manger, je demandais à Nikolaï de mettre des gâteaux de côté pour elle. J’invitais ensuite Hlin à visiter cette grande maison dans laquelle j’avais passé bien plus d’années que je n’aurais dû. Seul Nikolaï était témoin de mon non vieillissement, pour les autres, je devais hélas marquer un roulement sur les emplois.

Nous commençâmes par le rez-de-chaussé. Je lui présentais rapidement la cuisine et la salle à manger qu’elle connaissait déjà avant de l’entraîner vers la bibliothèque principale de la maison, qui servait aussi de salon de thé et où trônait une magnifique cheminée. La décoration était succincte, faite de sculptures non inflammables autour de l’âtre. Des chevaux en grès pour beaucoup. Un peu plus loin, des tableaux de paysages, les alentours de la demeure et enfin, les autres murs étaient recouverts d’étagères en bois contenant des livres. J’avais accumulé de nombreuses lectures sur tous les thèmes et on pouvait trouver autant de la lecture loisir que des livres d’apprentissage sur l’astronomie, le soin aux chevaux ou encore contenant l’histoire des pays.

« Il y a de tout à lire ici. J’ai tendance à acheter des livres que je ne lis pas forcément en entier par manque de temps, mais je me dis toujours que c’est du savoir qui n’est pas perdu et qui pourrait servir à quelqu’un. Les gens qui travaillent pour moi y ont accès, ma seule requête, c’est qu’ils me les rendent en l’état. »

Je la conduisis à travers le couloir qui menait à l’escalier, mais aussi à la salle de bain du rez-de-chaussée. C’était la plus grande, celle qui comportait une cheminée et un grand bain où l’on pourrait loger à deux. Mais ce n’était pas ma préférée. Nous montâmes à l’étage. J’ouvris une des premières portes et glissait.

« C’était la chambre de mon fils, je l’ai laissée telle quelle… je n’ai pas eu le courage d’y changer quoi que ce soit. Le ménage y est fait bien sûr, mais...je n’en ai pas pour longtemps, je veux juste récupérer les carnets d’apprentissage. »

Je la laissais à l’entrée, elle pouvait suivre si elle en avait envie. Mes pas me menèrent rapidement au bureau de bois sous la grande fenêtre sur lesquels étaient posés les carnets. Différents niveaux. Je n’en pris qu’un, le plus complet qui contenait les expressions les plus usitées. Il n’était pas très épais, parfait pour un sac de voyage. Je revins vers Hlin et lui tendis.

« J’espère qu’il te sera utile. C’est un condensé d’expressions. Elles sont rangées par ordre alphabétique sur base du fjerdan. »

Mon sourire se fit doux. J’étais heureuse de pouvoir le lui donner. Si je pouvais accompagner Hlin dans sa quête quelle qu’elle soit, ne serait-ce qu’un peu, alors, cela me suffisait. Nous poursuivîmes à travers le couloir, je lui montrais rapidement ma chambre, la seconde bibliothèque qui me servait également de bureau, et puis je m’arrêtais au niveau de la chambre d’amis secondaire, plus petite que la première, mais plus confortable. Elle contenait une décoration douce, très nature, avec un bureau de bois, des parchemins et de l’encre à disposition. Elle donnait directement sur terrasse dont la vue était imprenable sur les jardins de la demeure.

« C’est ici que tu pourras t’installer pour la nuit. Je vais te montrer la salle de bain et nous aurons fini le tour du propriétaire. Je doute que tu t’intéresses au contenu du grenier ou des caves. Mais si jamais n’hésite pas ! »

Je laissais échapper un petit rire et lui adressait un sourire complice. Je voyais bien qu’elle était fatiguée. Je la devançais vers une porte décorée de motifs marins. Tout comme l’intérieur. Les murs étaient bleutés, mais chaleureux. Un poêle à bois chauffait la pièce efficacement, et une grande fenêtre avec un épais rideau offrait la même vue que la terrasse de la chambre. Une vue sur les prairies et les montagnes alentours. Mon ton se fit doux.

« Je vais te laisser te mettre à ton aise. Il y a des vêtements dans la penderie de ta chambre, n’hésite pas à les utiliser, je vais attendre que tu aies terminé dans mon bureau, si tu souhaites prendre une dernière boisson avant de te mettre au lit. »

Ou juste, venir me dire bonne nuit. Je l’observais, espérant que je n’avais pas été trop envahissante, que je ne lui avais pas donné trop d’informations. J’étais beaucoup trop heureuse de lui montrer les lieux où je vivais. J’aimais l’idée qu’elle imprègne la maison de son énergie.

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Message(#) Sujet: Re: Like mother like daughter ~ Hlinora Like mother like daughter ~ Hlinora EmptyDim 28 Jan - 15:19



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@Eleonora Sokolova-Lantsov

Tranquillement, nous marchâmes dans les couloirs de cette demeure aussi grande que belle. La décoration était plutôt sobre, mais elle dégageait un charme et une prestance sans nom. Nous n’étions pas dans une simple demeure. De cet endroit émanait ce petit quelque chose qui me disait qu’elle avait un certain statut dans la société ravkane. Lequel ? Je n’en avais aucune idée. Mes connaissances sur la nation étaient assez sommaires, mais je doutais fortement qu’elle soit une simple éleveuse de chevaux comme elle aimait se présenter. Je n’avais pas l’impression qu’elle cachait quelque chose. Au contraire, elle me paraissait tout simplement humble.

Mon regard brilla d’admiration face à cette immense bibliothèque. Elle devait contenir des centaines de livres et même si je n’avais pas les connaissances nécessaires pour pouvoir feuilleter chacun de ces ouvrages, j’adorais cette pièce. Elle avait un côté calme, apaisant, relaxant. Un endroit sûr. La cheminée aidait grandement à se sentir bien.

La visite se poursuivit et je m’arrêtais net aux portes de la chambre de son fils. Pour une raison qui m’échappait, ses mots me brisèrent le cœur. Elle attendait son fils après autant de temps, laissant le lieu tel qu’il était et je me sentais mal de fouler le sol de cette pièce si particulière à ses yeux. Je ravalais mes larmes, gardant contenance. Laissant Eleonora aller et venir, mes mains saisirent le carnet.

« Merci beaucoup. »

Les mots étaient articulés, mais clairs. Mon regard se baissa vers l’ouvrage et je le feuilletais sans vraiment le lire. Il semblait complet, mais je n’avais pas le cœur de travailler quoi que ce soit en cet instant.

« Je ne doute pas un seul instant qu’il m’aide. »

Un doux sourire étira mes lèvres et nous continuâmes notre route.

« C’est parfait, merci. »

Je retins un bâillement, la fatigue commençant à pointer le bout de son nez. Voir le grenier et la cave ne m’enchantait pas du tout.

« C’est déjà pas mal pour une première visite. Merci pour ton hospitalité. »

Je ne pouvais pas rêver mieux comme lieu de repos. Certes, elle pouvait être une ennemie, m’endormir avec de belles paroles, de jolis décors, mais mon instinct me disait le contraire. Je ne devais pas relâcher ma garde, mais je pouvais croire en Eleonora. Elle ne me ferait pas de mal. Elle aurait pu. Depuis bien longtemps sinon.

Hochant la tête, je la remerciais une fois de plus avant de me diriger vers la salle de bains. Faire un brin de toilette était revitalisant. J’en oubliais presque mes soucis, fredonnant comme si j’étais chez moi. Un peu trop à l’aise avec l’idée d’ailleurs, la savonnette me glissa des mains, rebondissant étrangement. Avant même que je réalise, mon pied se posa dessus et je me retrouvais au sol, complètement nue et trempée. Mon regard sur le plafond, je fronçais les sourcils lorsque j’entendis un bruit de verre brisé, me faisant sursauter. Par Djel… Je venais de briser un miroir avec cette savonnette maléfique ! Sept ans de malheur…

Après avoir terminé de me laver, je fixais mon méfait avec dépit. Impossible de cacher cela… Je poussais les morceaux de verre, les regroupant sans me couper et mis ce problème de côté dans mon esprit. Je pris des vêtements dans l’armoire, coiffais mes cheveux et osais me présenter devant la maîtresse de maison - un peu gênée malgré tout.
Je toquais à la porte de son bureau et attendis son autorisation pour entrer.

« Je voulais encore te remercier pour tout. Je n’oublierais pas. »

Et si je pouvais d’aventure te rendre pareil service, je le ferais.

« Je ne veux pas paraître impolie, mais je vais prendre congé maintenant. »

Je lui adressais un tendre sourire, m’inclinais légèrement et retournais dans la chambre d’ami. Je ne pouvais pas faire plus, je ne devais pas faire plus. Ce n’était qu’une étrangère, une personne que je croisais dans cette fuite de mon pays. Je ne devais pas me lier… non, je ne devais pas.
Résolue, je me couchais en sachant que c’était la dernière fois que je la verrais. Avant même que l’aurore ne se lève, j’aurais quitté son domaine.

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Dans le monde

À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.