Revenir en haut
Aller en bas
Shadow&Bone
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum pour public mature et averti
Du fait de son contexte, vous risquez de rencontrer des sujets sensibles sur S&B : discrimination, violence, torture .
Tout écrit sensible doit être consenti par l'ensemble des joueurs et faire l'objet d'une prévention dans le titre du sujet par la mention d'un Trigger Warning.
Bienvenue sur Shadow & Bone
forum dérivé du Grishaverse. Adaptation libre.
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 désillusions (et déceptions)

Aller en bas 
AuteurMessage
Andrei M. Witt
Etheralki - Invocateur de l'Ombre
Andrei M. Witt

Messages : 316
Date d'inscription : 04/12/2021

désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptyLun 29 Aoû - 18:48

désillusions (et déceptions)
hiver 751
ft. @Aignis Quaï

Quelques semaines se sont écoulées, depuis sont arrivées. Andrei marche un peu plus droit, la tête un peu plus haute ; la plupart des gens, croisés au hasard des couloirs, ne se fendent plus d’un mon général ou autre titre élogieux, pompeux, casse-gueule, quand il leur jette un regard – la plupart des gens, croisés au hasard des couloirs, ont appris bien vite la différence entre l’ombre errante aux traits fatigués qui se chamaille avec Sigurd et le brillant général sans aucune faille, entre le reflet éthéré et brisé et l’homme de guerre parfait. Et s’il a la même présence glaçante, le même pouvoir contre-nature, la ressemblance s’arrête là. Certains vous diront que c’est l’odeur qui les différencie : le cadet porte cette forte senteur de lavande qui s’accroche à tout ce qu’il touche, quelques secondes à peine ; d’autres vous parleront de la différence d’accent entre les deux, le Shu qui se glisse dans les mots, le Ravkan un peu mal maîtrisé sur certains aspects pour d’autres. On vous dira mille et un détails par lesquels les différencier, mais on ne vous dira jamais que beaucoup continuent de s’y méprendre.

Il a essuyé… Trois remarques, uniquement, entre sa journée moyenne à se faire à peine botter le cul et à s’embrouiller avec un Soigneur qui, s’il manie bien la petite science, n’y connaît que dalle à l’autre et lui soutient des théories débiles en lui faisant vivre des douleurs incompréhensibles. Trois remarques jusqu’à ce qu’il descende dans le salon, deux sur le pas de la porte. Non, perdu, accompagné d’un sourire, et le tour est joué pour que les deux jeunes Grishas ne repartent après l’avoir salué. Mal à l’aise ? Il ne saurait pas vraiment le dire – le malaise a toujours fait partie intégrante de sa présence, Andrei ne sachant pas mettre les gens à l’aise.

Le brun a décidé de passer un peu de temps à lire, ce soir. A vagabonder et à être trop occupé à se laisser crever, on en oublie vite de lire ; quand le sang vous quitte et que vous souhaitez juste fermer les yeux sans avancer, les bouquins restent derniers dans la liste des priorités. Un soir sur deux, quand on ne lui a pas pétri le corps dans tous les sens jusqu’à le laisser crevé sur son lit à refuser les soins, il aime bien à descendre jusqu’ici pour emprunter un livre. Il choisit en général les plus proches de lui, ceux dont le titre appelle vaguement son âme.
(Après… l’invocateur est loin d’être dur à satisfaire. Loin de là. )

Problème, ce soir : l’un de ceux qu’il veut ranger ce soir, pour honteusement se remettre à relire ensuite, se trouve juste derrière une espèce de gringalet, pas bien petit pour être honnête mais assez épais pour lui bloquer l’accès au livre. Pas bien moche de dos, mais juste un peu trop près pour qu’Andrei se sente… Mal à l’aise, d’envahir sans le lui dire son espace personnel. L’homme tend la main, tapote du bout des doigts une épaule couverte. Son ombre dans la lumière danse sur les murs ouvragés. « Je peux vous demander de vous décaler de deux pas, ou… ? »


_________________

Now it's time somebody bled

Now the two brothers together Watch how they handle the pressure They sit in the eye of the storm looking at the city as it silently swarms (dear brother there is only one thing left to do)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar


désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptyLun 29 Aoû - 20:01

Doucement, Aignis se fait à sa vie d’ici. Il a trouvé une amie en Nad’, la jeune femme qu’il retrouve  souvent entre les murs protecteurs de la bibliothèque. Il a aussi développé une véritable terreur envers le soigneur attitré du Petit Palais, un grand chauve aux airs de chasseur capable de vous arracher la tête d’un seul coup. Pas qu’il soit méchant, mais Aignis a eut besoin de soin en arrivant, et bien que doué à la tâche, la douceur ne fait pas partie des qualités de Sigurd. Bref entre ça, son air bourru et sa voix… Aignis décidait qu’il valait mieux l’éviter et pour ça, ne pas tomber malade. Parfois, Aignis tente de rejoindre les entraînements, jusqu’à ce que la foule devienne étouffante à ses yeux et qu’il décide de s’enfuir dans sa chambre. De toute façon, Aignis sait qu’on le trouve étrange ici. Celui qui sursaute au détour des couloirs, quand ses pensées se font nombreuses et qu’il est surpris à l’apparition d’une personne. Celui qui ne parle toujours pas en public. Il s’entraîne hein. Dans sa chambre, quelques mots parviennent à sortir dans un murmure à peine audible. Rien de bien important. Généralement, il répète juste : “Je m’appelle Aignis Quaï, je suis en sécurité au Petit Palais.” un mantra, une tentative d’auto-persuasion là où le danger lui semble rôder malgré les promesses des autres grishas. Seul, il sait que les mots finiront par revenir… avec témoin en revanche… il ne s’en sent toujours pas capable. C’est pour cette raison que ce soir, Aignis a choisi la bibliothèque comme refuge. Il veut tenter de parler hors des murs de sa chambre. À cette heure, personne ne fréquente l’antre du savoir et après mûre réflexion, ses doigts se sont refermés sur un livre dont la couverture l’attira. On y parle des créatures plus vieilles que le monde lui-même. Des êtres ailés ou capables de survivre dans l’antre ronflant de leur monde. On les dit anges ou démons, ennemis de toujours, amis parfois là où personne ne s’y attend. Dans ce murmure de voix, Aignis lisait les mots s’étirant sous ses yeux.

— Il était très tôt en ce dimanche matin, le dernier jour que vivra ce monde, et le ciel était plus rouge que le sang… un coursier tourna au bout de la rue, tira sur les rênes afin de ralentir sa monture, avant de se stopper sur l’herbe…

Il allait continuer, son doigt glissant sous les lignes, quand une main se posa sur son épaule. La bougie à ses côtés connu un regain d’énergie quand ses mains se touchèrent, paré à se défendre contre une attaque, avant de se rappeler qu’ici, personne ne lui voulait de mal. À moins que la personne veuille l’assommer avec un livre. Se décaler de deux pas. Oui. Il pouvait faire ça.  Surtout que là, devant lui, se tenait de toute évidence le général Kigiran. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer.

— P-Pardon, Général…

Les mots sortirent seuls, sans doute parce qu’il lisait juste avant. Ou alors, la représentation du pouvoir l’effrayait assez pour ne pas vouloir l’énerver en écrivant. Parlant de son carnet d’ailleurs, le pauvre petit recueil de pages se trouvait malmené entre ses mains. Le Général souffrait-il d’insomnie ? Qu’aimait-il lire ? Bien entendu, Aignis se décala aussitôt, mais son regard clair épiait le moindre geste de l’autre homme. Il pouvait bien leur offrir un refuge, Aignis n’en demeurait pas moins méfiant… et reconnaissant. Mais méfiant en premier lieu.

— Pas le Général… soufflait-il soudainement, en reconnaissant ce regard.

Oh, ça ne sautait pas aux yeux. Simplement, les personnes ayant connus les pires travers de l’Humanité - n’ayant d’Humaine que le nom - savaient reconnaître la lueur hantée chez les autres. C’était comme se regarder dans un miroir et s’y voir en train de lutter pour garder la tête hors de l’eau. Y’avait-il donc deux Généraux ici ? Aouch… les nœuds au cerveau le soir l’empêchait toujours de dormir !


Dernière édition par Aignis Quaï le Sam 10 Sep - 23:24, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Andrei M. Witt
Etheralki - Invocateur de l'Ombre
Andrei M. Witt

Messages : 316
Date d'inscription : 04/12/2021

désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptyJeu 8 Sep - 19:10

désillusions (et déceptions)
hiver 751
ft. @Aignis Quaï

Andrei lève les yeux au ciel, se recule en même temps que le gamin qu’il terrorise d’un simple geste de main. Ils n’iront pas bien loin dans ce palais, les autres Grishas et lui, si jamais un simple mouvement de tête et une demande aussi simple peuvent mettre en déroute le premier des paumés à lire dans la bibliothèque ! Aucun agacement en lui, juste une lassitude de plus en plus profonde. Le jumeau n’est pas un secret – Alec ne voudrait sûrement pas qu’il en soit un. Alors… Il ne sait pas. Avec un sourire un peu forcé, il efface du bout des doigts, d’un c’est pas grave imité comme on vire du tableau les mots trop faux, le titre désagréable à son oreille.
(Parce qu’il n’a rien gagné, Andrei, pas même le respect de ses pairs)
« Certainement pas un général, non. Je peux te dire repos, soldat si ça te rassure, tu sais, glisse le Dragon sur le ton de la confidence. Mais c’est à peu près tout ce que j’ai d’autorité. »
C’est tout ce qu’il sera possible de lui tirer – c’est dans leurs visages que la ressemblance s’arrête.

L’invocateur profite de l’écart entre le jeune – sans dire le gone, il n’a pas l’air bien grand, mais son visage trahit soit une maitrîse profonde, soit une jeunesse réelle – pour glisser le livre qu’il est venu ranger à sa place comme si de rien n’était. C’est plus pratique ainsi. Son regard d’ombres, de fantômes et d’insomnies (les valises sous ses yeux n’ayant pas été amenuisées par les soirées calmes du Petit Palais, ou par le lit de bonne qualité auquel il préférait la causeuse à l’autre bout de la pièce par pure imbécillité) saute d’étagères en mains, des yeux du petit effarouché aux formes indistinctes qui dansent derrière lui, dans les couloirs, sous la haute voûte où la lueur des candélabres et des lampes se perd et où rampent les ombres.
« Désolé si je t’ai fait peur. » Le brun replace une de ses mèches vagabondes derrière son oreille. Moins bien organisé que le général, mal coiffé la plupart du temps, mal voire non rasé. Il sent même différemment : lavande, nuit, hiver. Toujours l’hiver. Toujours le vent.
Pour une fois, le Grisha ne souhaite pas faire peur. Trop de ses rencontres jusque là ont été dictées par la terreur de son ombre et la peur de son nom. Kaze, le monstre de l’autre côté de l’esprit, croquemitaine, juste rétribution, tueur sans répit – mais ici il n’est rien de tout ça.
Il n’est qu’un général de plus.
« Je m’appelle… Moi, c’est Andrei. Je suis vraiment confus, j’avais pas prévu de te faire peur… En général, les gens… Ils n’ont pas si peur que ça. Toutes mes excuses. »


_________________

Now it's time somebody bled

Now the two brothers together Watch how they handle the pressure They sit in the eye of the storm looking at the city as it silently swarms (dear brother there is only one thing left to do)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar


désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptySam 10 Sep - 23:24

Heureusement qu’il ne lisait pas les pensées, Aignis serait autrement outré de savoir qu’on le voyait comme un paumé. Oh pas que ce soit un mensonge, l’Inferni se savait aussi largué en communauté qu’il en avait l’air. Il sursautait pour rien, rasait les murs et restait entouré surtout par des objets inanimés plutôt que des gens. Les mots de l’homme le font donc sourire, quand il parle de lui lâcher un “repos” pour qu’il se sente plus à l’aise.

— Je ne suis pas un soldat.

Ou le pire de tous. Celui qui a peur du noir et de son ombre quand tombe la nuit. Toujours accompagné d’une chandelle ou autre lueur lui permettant de savoir que personne ne viendra ou que, si les monstres tapis dans sa mémoire revenaient, de les voir arriver.

— Ce n’est pas un mal, que de ne pas posséder un statut d’autorité auprès d’un groupe de personnes. C’est comme ça que naissent les rois et les généraux, et le pouvoir fini par corrompre la plupart des hommes, même avec les meilleures des intentions.

Après tout, mêmes les personnes qui s’en prenaient à eux se persuadaient de le faire pour de très bonnes raisons. Prenez l’option de votre choix : protéger les humains, comprendre la source de leur pouvoir et leur voler / leur arracher, les asservir, faire d’eux des pantins… tout leur semblait légitime. Et en retour, la réponse des Grishas semblait tout aussi pertinente… bien qu’avec son passif, Aignis soit peu enclin à l’idée de répondre à la violence par la violence. Remis de ses émotions et de son léger moment de stress, Aignis secoue la tête quand l’homme s’excuse de lui avoir fait peur.

— Ce n’est rien… je suis plutôt impressionnable, Un enfant arrivant par surprise lui aurait arraché la même réaction. Je ne suis pas… il marqua un temps d’arrêt, une grimace imprimée sur le visage. Je ne suis pas courageux. Ravi de vous rencontrer, M’sieur Andrei…

Il ne voulait pas sortir les violons ou les histoires tristes, mais partager un peu de la raison de sa réaction excessive semblait important. Pour que l’homme ne pense pas être un individu de cauchemars.

— Je peine à me faire à l’idée que le danger ne rôde pas au détour de chaque couloir… certaines épreuves mettent plus de temps à se guérir pour ne devenir que des cicatrices nous picotant par moment. Les véritables havres de paix pour les Grishas ne sont pas légions, et je pense ne pas me tromper en disant que… vous savez ce qui peut nous arriver dehors.

La douleur. Le froid. La faim, faute de parvenir à trouver à manger pendant des jours. Aignis espérait juste ne pas froisser Andrei en laissant entendre qu’il pensait trouver en lui une personne sachant de quoi il parlait.

— Je suis Aignis, on m’a trouvé et emmené ici.

Comme un chiot perdu. Il en possédait aussi les manières en arrivant… à se jeter sur la nourriture ou refuser qu’on l’approche de trop près. Il plaignait d’ailleurs ceux qui eurent à laver ses affaires - ou les brûler sans doute - quand il accepta enfin de prendre un bain, au sixième jour à ne pas sortir de la chambre lui ayant été proposée. Comme quoi, le progrès arrivait, doucement mais sûrement. La preuve, il parlait quand même là ! Tout bas, mais apparemment le filtre se brisait à la faveur de la nuit. Restait à savoir si, le matin venu, il allait revenir.
Revenir en haut Aller en bas
Andrei M. Witt
Etheralki - Invocateur de l'Ombre
Andrei M. Witt

Messages : 316
Date d'inscription : 04/12/2021

désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptyVen 30 Sep - 16:26

désillusions (et déceptions)
hiver 751
ft. @Aignis Quaï

Il y a un petit sourire mutin, souvenir d’un secret qu’il veut bien partager avec le jeune homme, qui déforme les traits d’un général fatigué (de l’ombre d’un général, de son reflet, du gars qu’il aurait pu être et qu’au final il ne fera qu’admirer depuis la ligne de fond) : Andrei hoche la tête et ajoute à son tour une pierre à l’édifice, de la recherche d’son identité par le gamin. « Moi non plus. » répond-il avec délicatesse. Il a été soldat, autrefois, lorsqu’on avait besoin d’hommes. Il a été déféndeur de son sang et défendeur des humains, jusqu’à ce que la vérité éclate et qu’on le condamne à mort pour traîtrise.
Trois fois.
A croire qu’il aimait ça.

Il est soldat, aujourd’hui encore, le Dragon : soldat des ombres et de la nuit, combattant aux lames acérées, assassin. Soldat à son compte, il sert ses propres intérêts, mercenaire alors ? Peut-être. L’armée dans laquelle il s’enrôlera, de gré, de force, n’est pas encore construite ou a des jambes bien trop faibles pour se tenir – et il ne tolérerait jamais la présence de son frère en supérieur hiérarchique. L’inverse serait-il vrai ?

Du bout des doigts, il chasse le msieur qui s’accroche à son prénom. Le poids des années s’y traîne, et sa jeunesse apparente cache trop aisément les décennies qu’il voudrait oublier. « Andrei, ça suffit. Je suis pas un monsieur. On est à égalité ici, tu peux donner du monsieur aux instructeurs qui te le demandent, ou à mon… Bref. Mais pas à un simple… Imbécile ? » Le mot goûte faux sur la peau de ses lèvres, rebondit mal sur sa langue. Tant pis, il n’a pas la traduction qu’il voudrait. Badaud. Murmuré en shu sans savoir comment y réagira le mec en face. Imbécile, ça fera fort bien l’affaire. « Un homme comme moi qui vient juste poser son livre. J’ai même pas de kefta, tu vois ? Vraiment, rien à craindre. »

La terreur que sait instiller l’Ombre des Dragons tient, en effet, dans toute sa présence silencieuse, sa non-existence : celleux qui l’ont vu témoignent de manière diffuse, parlent d’un homme en blanc décharné avec un accent Shu parfait, qui les a soulagés qui d’un baiser, qui d’une poignée de main, et laisse derrière lui une bourse et un parfum de lavande. Celleux qui l’ont connu racontent sa peau claire et ses cheveux de nuit, les étoiles jumelles – trous noirs – de ses yeux qui aspirent leurs âmes, sa démarche claudicante. L’allure d’un fantôme, d’un démon, d’un mensonge.
Lorsqu’on l’a face à soi, telle une légende des nuits d’horreur, mis à part l’impression de malaise à l’arrière de la nuque, rien ne cloche. Ce n’est qu’une fois que l’on sait qui nous fait face que se révèle la vérité.
Andrei est, à bien des égards, une légende urbaine.

Sa main s’approche par automatisme de l’épaule du jeune et se stoppe à quelques centimètres du tissu, interrogatif. « On est toutes et tous passé par là. Tu verras, tu apprendras. On met longtemps à ne plus trembler au réveil et à fermer les deux yeux pour s’endormir, reconnaît le scientifique avec un hochement de tête. Mais tu es plus en sécurité ici, entouré de tes semblables, que tu ne le seras nulle part ailleurs. Prends le temps de t’y habituer. Tu verras que sans baisser ta garde complètement, tu finiras par te laisser aller et à relâcher la tension dans tes épaules. Peut-être qu’à ce moment, si je reviens, tu ne sursauteras même pas quand je serai là. »
L’homme a un rire bref, qui s’achève sur une quinte de toux rauque. Il jure dans sa langue natale, ce dialecte particulier d’un Ravkan ancien résonnant dans la pièce tel un chant mélancolique.
« Ravi de te rencontrer en tout cas. Je pense que t’as pas tort, d’avoir peur, tu sais. »
Sa main retourne se fourrer dans sa poche, abandonnant l’idée de lui tapoter l’épaule, de peur de le faire fuir. Petit chat perdu, rien de plus. « La peur est saine, à petite dose. Sinon on aurait tous sauté d’un pont plus jeune en hurlant qu’on sait voler. Tu vois ce que je veux dire ? Elle est saine, à partir du moment où bien dosée. »


_________________

Now it's time somebody bled

Now the two brothers together Watch how they handle the pressure They sit in the eye of the storm looking at the city as it silently swarms (dear brother there is only one thing left to do)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar


désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) EmptyDim 16 Oct - 20:58

L’homme face à moi n’est pas soldat ? Bizarre, je pensais vraiment qu’il en possédait les caractéristiques. Ou alors, je me dis juste que sa ressemble avec Kirigan allait jusque-là. Il ne pouvait qu’être sa copie conforme, intérieur et extérieur… je me suis fourvoyé, de toute évidence. Il n’est pas un capitaine ou un Monsieur imbus de sa personne. Non. Andrei chasse le “Monsieur” que je lui sers. Il est un homme parmi tant d’autres. Un Grisha sans doute engagé dans notre protec… non. J’allais lui répondre, mais mon sang se glace en entendant ce mot dans la langue présente dans chacun de mes rêves… de mes cauchemars. Le langage Shu, je le reconnaîtrais partout. Cette langue qui a servi à me torturer, à broyer mon esprit jusqu’à ce que je devienne l’ombre de l’homme que je fus autrefois. Il marche avec eux ? Il est venu pour moi ? Pour me ramener là-bas et terminer leur sale besogne ? Inconsciemment, je viens vérifier que j’ai toujours mon petit couteau de poche. Si je l’utilise je risque surtout de me blesser, mais je ne veux pas y retourner. Jamais. Pas vivant. Alors oui, j’ignore d’où me vient ce courage qui me permet d’articuler mes paroles suivantes.

— Rien à craindre, hein ? Ils savent, ici, que vous venez de Shu Han ? C’est vous qui ramenez leurs sujets d’expériences ? C’est pour ça que vous êtes pas soldat ? Vous êtes un traître ?

Je panique. Je dis n’importe quoi. Pour moi, ce livre ramené ne peut qu’être une excuse. Ils savent que je suis ici et ils ont envoyé cet homme, ce frère du général, pour me ramener et finir le travail. Pas de témoins. Pas de survivants. Il n’a pas de kefta, oui, mais pas par manque d’allégeance, je suppose. Juste parce qu’il ne peut porter l’uniforme de l’ennemi. Mon esprit part en vrille. Est-ce que c’est lui, qui m’a capturé la première fois ? Est-ce qu’il a participé à ma libération sinon ? Sorte de jeu sadique, pour voir ce que donnais un prisonnier une fois certain d’être en sécurité ? Pour voir si on peut mieux voler la petite science d’un Grisha s’il s’est pensé tranquille ? Ma raison me dirait que je suis absurde, si je ne paniquais pas tant. Le geste vers mon épaule n’aide pas à me calmer, par contre, ses paroles me font m’interroger. La petite voix de ma conscience proteste. Il ne peut être mauvais. Il me martèle qu’ici, je suis en sécurité. Aucune mention n’est faite de me ramener dans cette cellule si sombre, loin de toute humanité.

Petit à petit, je retrouve suffisamment de paix en moi. Cette main qui s’éloigne de mon épaule, sans jamais la toucher, achève de me dire qu’il n’a pas de mauvaises intentions, cet Andrei.

— P-Pardon… j’ai encore du chemin… je crois ? Je… c’est pas contre vous. C’est… Shu Han. J’étais prisonnier à Shu Han et j’ai pensé que… que vous étiez venu me reprendre. J’préfère mourir qu’y retourner.

Mon cœur bat encore la chamade dans ma poitrine. Je peux encore entendre les cris, les injures, le métal froid contre ma peau. Toutes ces choses me tenant éveillé à la nuit tombée.

— Comment apprend-on à la doser, cette peur ? Comment ne plus être paralysé face à des sons ou des sensations ? Comment suis-je censé aider à préserver les nôtres, si la simple sonorité d’une autre langue me renvoie dans un autre lieu, où je suis incapable de me défendre ? Si je me fige, alors qu’un gamin a besoin d’une réaction immédiate ?

Toutes ces questions, elles tourbillonnent sans fin. Tous ces “Si” qui peuvent changer le cours d’une histoire, d’une destinée.

— Comment apprend-on à vivre avec ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


désillusions (et déceptions) Empty
Message(#) Sujet: Re: désillusions (et déceptions) désillusions (et déceptions) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
désillusions (et déceptions)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Shadow&Bone :: Autre monde :: Flashback :: Hiver 751 :: Petit Palais-
Sauter vers:  
Eté 751
Dans le monde

À KERTCH, les Crows ont attaqué les Mercuriens, réduisant drastiquement leurs unités. Les fondateurs de la ville n’ont pas le choix : les quartiers sous leur juridiction sont réduits à NORTHWOOD et EAST GATE. De plus, la guilde des voleurs a osé dérober aux Crows une carte menant à un artefact grisha. Mais impossible de savoir qui peut bien faire partie de ce groupuscule. Les Corbeaux enquêtent tout en poursuivant leurs travaux sur le Barrel.

Alors que RAVKA est en deuil pour sa reine, le peuple se rebelle contre le Roi Yaromir. FJERDA en profite pour attaquer OS KERVO, la ville portuaire. La bataille est sanglante et les pertes sont considérables, mais l’envahisseur est repoussé. La lumière est faite sur l’escadron secret de la couronne ravkane : LES RÉSIGNÉS. Les frontières entre Ravka et Fjerda sont fermées et des unités militaires sont déployées stratégiquement. Sur le plan économique, le fer et le cuivre voient leurs prix grimper et l’artisanat ravkan gagne en cote. La couronne ravkane tente d’emprunter aux Mercuriens, banquiers de Kertch, afin d’asseoir leur pouvoir.

Pendant ce temps, les grishas du PETIT PALAIS ont connu les routes pavées d’ennemis. Après un combat acharné, ils découvrent un nouvel endroit aux alentours de CHERNAST, dans une grotte à l’abri des regards. C’est leur nouveau sanctuaire, leur chez-eux, mais ils doivent également partir à la recherche des enfants disparus.